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mettant la seconde fois au génitif pluriel, comme sanctus sanctorum, le saint des saints, très-saint; cœli cœlorum, cieux des cieux, les cieux les plus élevés; servus servorum, le serviteur des serviteurs, le dernier des serviteurs; tantôt par le nom de Dieu ajouté à un substantif, montes Dei, montagnes de Dieu, c'est-à-dire, montagnes très-élevées. D'autres fois on emploie la préposition in ou inter: benedicta tu inter mulieres, in mulieribus ; vous êtes bénie entre les femmes, vous êtes de toutes les femmes celle qui a reçu le plus de grâces de Dieu (1).

303. Il faut remarquer que l'hébreu n'a pas de cas, comme le grec ou le latin; c'est pourquoi on trouve souvent un cas pour un autre dans les différentes versions de l'Écriture, et en particulier dans la Vulgate. Quant au nombre, le singulier se met assez fréquemment pour le pluriel, et le pluriel pour le singulier; on en juge et par la connexion du discours, et par la nature des choses dont il s'agit.

§ II. Des hébraïsmes qui se rapportent aux verbes.

304. Comme nous l'avons déjà fait remarquer un peu plus haut, le verbe odisse, haïr, se prend quelquefois pour minus diligere, aimer moins; si quis venit ad me, et non odit patrem suum et matrem, et filios, et fratres, et sorores, adhuc autem et animam suam, non potest meus esse discipulus; si quelqu'un vient à moi, et ne hait pas son père et sa mère, et sa femme et ses enfants, et ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple (2); c'est-à-dire, comme l'explique Jésus-Christ lui-même, celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi; qui amat patrem aut matrem plus quam me, non est me dignus (3).

305. Quelquefois certains verbes indiquent une chose comme positive, quoiqu'ils signifient simplement dire, déclarer, publier cette chose: mundabit cum, il le purifiera, au lieu de: il le déclarera pur (4). Polluetur, il sera souillé, c'est-à-dire, sera déclaré impur (5). Justificaverunt Deum, ils justifièrent Dieu, pour dire, ils publièrent que Dieu était juste (6).

306. Quand deux verbes de même temps sont unis ensemble par la conjonction et, le second représente quelquefois l'infinitif,

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et d'autres fois le premier tient lieu d'un adverbe. Si volueritis et audieritis me, si vous voulez et si vous m'écoutez, c'est-à-dire, si vous voulez m'écouter; si volueritis audire (1): Isaias audet et dicit, Isaïe ose et dit; ce qui signifie qu'Isaïe ose dire, ou mieux encore, qu'il dit hautement. Cet hébraïsme se trouve principalement dans les verbes adjicere, addere, et autres qui ont une signification analogue: adjecit et vocavit, pour rursum vocavit, il appela de nouveau; addidit Dominus ut appareret, pour iterum apparuit, il a apparu une seconde fois.

307. Quand un verbe est répété plusieurs fois, ou qu'il est précédé d'un nom qui a le même sens, l'action qu'il exprime devient plus forte et plus énergique : Desolatione desolata est omnis terra, toute cette terre est désolée par la désolation, c'est-à-dire qu'elle est dans une grande désolation (2); exspectans expectavi, j'ai attendu avec une grande patience (3); desiderio desideravi, j'ai désiré ardemment (4). Quelquefois cette manière de parler n'exprime qu'un pléonasme qui n'ajoute rien à la signification du verbe : auditu audietis et non intelligetis, et videntes videbitis et non videbitis; vous écouterez et vous n'entendrez pas, vous verrez et vous ne verrez pas (5).

308. Le parfait s'emploie assez souvent pour le présent dans les propositions générales, dont la vérité ne dépend d'aucune circons tance de temps: Beatus vir qui non abiit in concilio impiorum, et in via peccatorum non stetit, heureux l'homme qui n'assiste point à l'assemblée des impies, et qui ne s'arrête point dans la voie des pécheurs (6). Abiit, stetit, sont pour abit, stat. Le parfait se met aussi pour le futur, 1o dans les prédictions et les promesses prophétiques, où les choses prédites et promises sont envisagées par l'auteur sacré comme déjà accomplies: Populus, qui ambulabat in tenebris, vidit lucem magnam, le peuple, qui marchait dans les ténèbres, a vu une grande lumière; c'est comme s'il y avait videbit, il verra (7); 2o quand le parfait se trouve dans une proposition dépendante d'une première, qui réclame le futur pour la seconde emitte lucem tuam et veritatem tuam, ipsa me deduxerunt et adduxerunt; envoyez votre lumière et votre vérité, elles me conduiront et m'introduiront (8). Deduxerunt et adduxerunt sont pour deducent et adducent.

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309. Les Hébreux emploient quelquefois l'impératif ou l'optatif au lieu du futur. Ainsi, quand Osée dit : pereat Samaria, quoniam ad amaritudinem concitavit Deum suum; in gladio pereant, parvuli eorum elidantur, et fœtæ ejus discindantur; que Samarie périsse.... que ses habitants passent au fil de l'épée, que ses petits soient écrasés, que l'on arrache les entrailles aux femmes enceintes (1); le prophète ne souhaite point ces maux, il ne fait que les annoncer aux Samaritains comme des châtiments de Dieu. C'est dans le même sens qu'il faut entendre plusieurs passages des Psaumes de David.

L'impératif se met aussi quelquefois pour le suppositif: fac hoc, et vives; faites cela, et vous vivrez (2); c'est comme s'il y avait : si vous faites cela, vous vivrez; fac est pour facies.

310. L'infinitif se prend quelquefois, 1° pour le prétérit : peccare, mentiri, pécher, mentir (3), au lieu de peccavimus, mentiti sumus, nous avons péché, nous avons commis le mensonge; 2o pour l'impératif: gaudere cum gaudentibus, flere cum flentibus, se réjouir avec ceux qui sont dans la joie, pleurer avec ceux qui pleurent (4) ; c'est-à-dire, réjouissez-vous, pleurez, gaudete, flete.

SIII. Des hébraïsmes dans l'emploi des particules.

311. L'adverbe de lieu ubi se prend quelquefois pour quo, avec mouvement: ubi præcursor pro nobis introivit, où Jésus, comme précurseur, est entré pour nous (5). Cet usage vient de ce qu'en hébreu la particule qui répond à ubi se met indifféremment avec ou sans mouvement.

312. Les adverbes de temps déterminé se prennent quelquefois indéfiniment; heri, par exemple, pour quelque temps passé que ce soit Jesus Christus heri, hodie, ipse et in sæcula; Jésus-Christ était hier, il est aujourd'hui, et il sera lui-même dans tous les siècles (6). Cras, demain, exprime aussi quelquefois le temps à venir, sans rien déterminer. Quant à l'adverbe statim, cito, continuo, il indique, en certains endroits de l'Écriture, un espace de temps plus ou moins considérable; statim exortum est, la semence leva aussitôt (7), c'est-à-dire, quelque temps après, aussitôt que pos

(1) Osée, ch. XIV, v. 1. — (2) S. Luc, ch. x, v. 28. — (3) Isaïe, ch. LIX, v. 13. — (4) Epitre aux Romains, ch. xi, v. 15. – (5) Épître aux Hébreux, ch. vI, v. 20. — (6) Ibidem, ch. xIII, v. 8. —(7) S. Marc, ch. IV, v. 5.

sible, suivant le cours ordinaire de la nature. Pour en juger, il faut avoir égard au contexte et à la chose dont il s'agit.

313. Les particules antequam, priusquam, donec, usque, autres semblables, ne signifient pas toujours qu'une chose s'est faite après le temps qui est marqué, ou qu'elle ne s'est pas faite, lorsque la proposition qui les précède est affirmative. Exemples : Et non cognoscebat eam, donec peperit filium suum primogenitum (1); dans ce passage, la particule donec ne suppose pas que Joseph ait connu Marie après la naissance de Jésus-Christ: antequam convenirent, inventa est in utero habens (2), Marie fut reconnue enceinte avant qu'ils eussent usé du mariage; ici, la particule antequam ne prouve nullement qu'ils en aient usé depuis. Ecce ego vobiscum sum usque ad consummationem sæculi (3), je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles; ces derniers mots, usque ad consummationem sæculi, ne veulent pas dire que Jésus-Christ doit cesser d'être avec ses disciples après la fin du monde.

314. Quelquefois, chez les Hébreux, on ne met qu'une négation au lieu de deux : qui non accipit crucem suam et sequitur me, est pour qui non accipit crucem suam et non sequitur me; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas (4). Non recessit retro cor nostrum et declinasti semitas nostras (5). Cet hébraïsme se rencontre assez fréquemment. La négation non, jointe à omnis, signifie nullus, nul; non dominetur mei omnis injustitia (6), au lieu de nulla dominetur mei injustitia; que nulle injustice ne me domine; non fieret salva omnis caro (7), pour nulla salva fieret caro ; nul n'aurait été sauvé. Quelquefois non signifie non-seulement. Exemple: mea doctrina non est mea, sed ejus qui misit me; ma doctrine n'est pas seulement ma doctrine, mais elle est aussi celle de celui qui m'a envoyé (8). Qui credit in me non credit in me, sed in eum qui misit me; celui qui croit en moi ne croit pas seulement en moi, mais en celui qui m'a envoyé (9).

315. La préposition post, après, a, dans l'Écriture, quelques significations particulières. 1o Elle marque un attachement à une chose ou à une personne, et peut se rendre par le verbe suivre : non mundaberis post me, ne serez-vous jamais pur en me sui

(1) S. Matth. ch. 1, v. 15. — (2) Ibidem, v. 18.— (3) Ibidem, ch. xxvIII, v. 20. —(4) Ibidem, ch. x, v. 30. (5) Psaume XLIII, v. 19. — (6) Psaume cxvIII, v. 133. — (7) S. Matth. ch. XXIV, v. 22. — (8) S. Jean, ch. vii, v. 16. —(9) Ibidem, ch. XII, V. 44.

vant (1)? De post fœtantes accepit eum, il l'a pris lorsqu'il suivait les troupeaux (2). 2° Lorsqu'il s'agit du temps, elle ne signifie pas toujours que le temps est achevé, mais commencé : post tres dies resurgam (3), post triduum (4), après trois jours, trois jours après, c'est-à-dire, le troisième jour; post dies octo, le huitième jour (5); post septem annos, la septième année (6).

316. La conjonction si se prend quelquefois pour an, utrum. Exemples: Si licet homini dimittere uxorem suam? est-il permis à l'homme de renvoyer sa femme (7)? Domine, si pauci sunt qui salvantur? Seigneur, y en aura-t-il peu de sauvés (8)? D'autres fois, elle tient lieu d'une négation: Amen dico vobis, si dabitur generationi isti signum ; en vérité, je vous le dis, il ne sera point donné de signe à cette génération (9); signum non dabitur ei, comme il est dit dans saint Matthieu (10).

317. La particule ut, afin que, marque souvent l'événement et non la cause, et répond alors à ita ut, de sorte que : c'est ainsi qu'il faut entendre tous les endroits de l'Écriture où il est dit qu'une chose est arrivée, afin d'accomplir ce qui a été annoncé par les prophètes, ut adimpleretur; c'est comme s'il y avait de sorte que ce qui a été dit par les prophètes se trouve accompli.

On voit, par ce peu d'exemples que nous avons rapportés, que, pour bien interpréter l'Écriture sainte, il est nécessaire d'avoir fait une étude particulière du génie de la langue hébraïque, ou de connaltre au moins les principaux idiotismes qui lui sont propres (11).

CHAPITRE IX.

De la lecture des livres saints.

318. Il n'existe aucune loi, soit divine, soit ecclésiastique, qui ordonne ou qui interdise la lecture de l'Écriture sainte, indistinctement, à tous les chrétiens. Les pasteurs, il est vrai, sont obligés par état, non-seulement de la lire, mais de l'étudier d'une ma

(3) S. Matth.

(1) Jérémie, ch. xi, v. 27. (2) Psaume LXXVII, V. 70. ch. xxvII, v. 63. — (4) Ibidem, ch. XXVI, v. 61. - (5) S. Jean, ch. xx, v. 26. (6) Deutér. ch. xxxi, v. 10. — (7) S. Matth. ch. xi, v. 10. — (8) S. Luc, ch. XVII, v. 23. — (9) S. Marc, ch. vIII, v. 12.-(10) S. Matth. ch. xvi, v. 4.—(11) Voy. la Grammaire sacrée, par Huré; l'Herméneutique sacrée, de Janssens ; l'Introduction aux livres saints, par M. l'abbé Glaire, etc., etc.

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