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le symbole des apôtres et celui de saint Athanase, dont l'autorité, sans contredit, vient principalement de l'Église qui les reçoit et les donne comme professions de foi, en les insérant dans les livres liturgiques qui sont à l'usage de ses ministres et des fidèles (1).

371. Ainsi done, la liturgie est une des sources des traditions apostoliques qui ont été conservées et transmises par les prières et les pratiques de l'Église. Quand toutes ou presque toutes les liturgies les plus anciennes, orientales et occidentales, s'accordent sur un point dogmatique, tout chrétien doit y souscrire comme à une vérité fondée sur une tradition apostolique. De l'aveu des protestants, on ne peut supposer que l'Église universelle ait constamment enseigné ou pratiqué l'erreur. Or, la liturgie romaine, indépendamment de la sanction des papes et des évêques de l'Église latine, se trouve d'accord, pour tout ce qui tient au dogme, avec les principales liturgies du monde chrétien; elle est d'ailleurs beaucoup plus répandue que toute autre elle nous offre donc la plus grande garantie pour l'orthodoxie, soit dans ses prières, soit dans ses rites. On peut la citer comme ayant une valeur vraiment dogmatique.

372. Mais il n'en est pas de même d'une liturgie moderne et particulière, si elle n'a point été sanctionnée par le saint-siége; par elle-même elle n'a pas d'autre autorité que celle de l'évêque qui en est l'auteur, et de ceux qui l'ont adoptée. Ni ses nouvelles préfaces, ni ses nouvelles hymnes, ni ses nouvelles leçons qu'elle a tirées de tel ou tel auteur ecclésiastique, ni les nouvelles applications qu'elle fait des Écritures, même en les citant textuellement d'après la Vulgate (2), ne peuvent nous être données comme étant la pensée de l'Église ou de la tradition. On ne peut invoquer cette liturgie contre une erreur, qu'en faisant remarquer que, sur ce point, elle s'accorde avec la liturgie romaine; et alors ce n'est plus une liturgie particulière, mais bien la liturgie commune ou générale qu'on oppose aux novateurs. Qu'il nous soit permis, à cette occasion, de dire un mot de l'uniformité si désirable en matière de liturgie.

373. Outre l'inconvénient bien grave qu'offre aux fidèles la variété même accidentelle des liturgies modernes et propres à quelques églises, un simple catholique qui sait que la liturgie

(1) Voyez la Nouvelle défense des institutions liturgiques, par le R. P. Prosper Guéranger, abbé de Solesmes, Deuxième lettre à Mgr. l'évêque d'Or• leans. (2) Voyez, ci-dessus, le n° 259.

qu'il suit est une liturgie particulière, sans pouvoir discerner ce qu'elle a de commun avec la liturgie romaine, ne peut la regarder que comme une institution locale; il n'a pas par conséquent la consolation de pouvoir dire que ce qu'il entend chanter et ce qu'il voit faire dans son église se chante et se fait en tout lieu; que les mêmes mystères se célèbrent et se sont toujours célébrés partout; que le monde entier professe unanimement et a constamment professé, par une pratique aussi ancienne que générale, cette même foi, ces mêmes vérités qui sont exprimées dans les prières et les cérémonies liturgiques.

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374. Aussi les papes, et généralement les évêques, ont-ils toujours montré le plus grand zèle à maintenir une entière et parfaite unité en matière de liturgie, donnant la préférence à la liturgie romaine, qui remonte, quant à la substance, au berceau du christianisme. Nous lisons dans la bulle Quod a nobis, du pape saint Pie V: « Obligés, par l'office de notre charge pastorale, à «< mettre tous nos soins à procurer, autant que nous le pouvons, << avec l'aide de Dieu, l'exécution des décrets du concile de Trente, « nous nous y sentons d'autant plus tenus dans les choses qui in« téressent la gloire de Dieu et les obligations spéciales des per« sonnes ecclésiastiques. Nous plaçons au premier rang parmi ces «< choses les prières sacrées, louanges et actions de grâces qui sont comprises au bréviaire romain. Cette forme de l'office divin, éta<«< blie autrefois avec piété et sagesse par les souverains pontifes « Gélase I et Grégoire I, réformée ensuite par Grégoire VII, s'étant, par le laps du temps, écartée de l'ancienne institution, il est « devenu nécessaire de la rendre de nouveau conforme à l'antique règle de la prière. Les uns, en effet, ont déformé l'ensemble si « harmonieux de l'ancien bréviaire, le mutilant en beaucoup d'endroits, et l'altérant par l'addition de beaucoup de choses incertaines et nouvelles; les autres, en grand nombre, attirés par la « commodité plus grande, ont adopté avec empressement le bré« viaire nouveau et abrégé qui a été composé par François Qui« gnone, cardinal-prêtre du titre de Sainte-Croix en Jérusalem. En outre, cette détestable coutume s'était glissée dans les pro« vinces, savoir, que dans les églises qui, dès l'origine, avaient « l'usage de dire et de psalmodier les heures canoniales, suivant << l'ancienne coutume, aussi bien que les autres, chaque évêque se « faisait un bréviaire particulier, déchirant ainsi, au moyen de ces << nouveaux offices dissemblables entre eux, et propres, pour ainsi dire, à chaque évêché, cette communion qui consiste à offrir

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« au même Dieu des prières et des louanges en une seule et même « forme....

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375. « Aussi nous abolissons le nouveau bréviaire composé par « ledit cardinal François... et tous les autres bréviaires, ou plus an⚫ciens que le susdit, ou munis de quelque privilége que ce soit, « ou promulgués par les évêques dans leurs diocèses; et nous en « interdisons l'usage dans toutes les églises du monde.... exceptant « cependant les églises qui, en vertu d'une première institution ap"prouvée par le saint-siége apostolique, ou de la coutume, antérieures l'une et l'autre à deux cents ans, sont dans l'usage cons« tant d'un bréviaire particulier et certain.... Ayant ainsi interdit « à quiconque l'usage de tout autre, nous ordonnons que notre bré«viaire et forme de prier et de psalmodier soient gardés dans toutes ⚫ les églises du monde entier.... sauf la susdite institution ou cou« tume dépassant deux cents ans; statuant que ce bréviaire, dans « aucun temps, ne pourra être changé en tout ou en partie; qu'on « n'y pourra ajouter ni en ôter quoi que ce soit; et que tous ceux ⚫ qui sont tenus par droit ou par coutume de réciter ou de psalmodier les heures canoniales, suivant l'usage et le rit de l'Eglise - romaine, sont expressément obligés désormais, à perpétuité, de « réciter et de psalmodier les heures tant du jour que de la nuit, ⚫ conformément à la prescription et forme de ce bréviaire romain, et • qu'aucun de ceux auxquels ce devoir est formellement imposé « ne peut satisfaire que sous cette seule forme. Nous ordonnons « donc à tous et à chacun des patriarches, archevêques, évêques, • abbés et autres prélats, d'introduire ce bréviaire dans chacune « de leurs églises, monastères, couvents, ordres, milices, diocèses « et lieux susdits, faisant disparaître les autres bréviaires, même • ceux qu'ils ont établis de leur autorité privée, que nous venons de supprimer et abolir. »

376. Le même pape, dans sa bulle Quo primum tempore, s'exprime ainsi : « Afin que tous embrassent et observent en tous lieux « les traditions de la sainte Église romaine, mère et maîtresse des « autres Églises, nous défendons, pour l'avenir et à perpétuité, que « l'on chante ou récite la messe autrement que suivant la forme du a missel par nous publié, dans toutes les églises ou chapelles du « monde chrétien, patriarcales, cathédrales, collégiales, paroissiales, tant séculières que régulières, de quelque ordre que ce « soit...; à moins qu'en vertu d'une première institution ou d'une • coutume antérieure l'une et l'autre à deux cents ans, on ait gardé

«assidûment dans les mêmes églises un usage particulier dans la célébration des messes....

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377. « Quant à toutes les autres églises susdites, nʊus ôtons et « nous rejetons entièrement et absolument l'usage des missels dont « elles se servent. Nous statuons et ordonnons, sous la peine de ⚫ notre indignation, en vertu de cette constitution qui doit valoir à perpétuité, qu'on ne pourra rien ajouter, retrancher ou changer « au missel que nous publions; mandant et commandant, en vertu « de la sainte obéissance, à tous et à chacun des patriarches et administrateurs desdites églises, et autres personnes honorées « d'une dignité ecclésiastique quelconque, même cardinaux de la « sainte Eglise romaine, ou de quelque autre degré et prééminence qu'ils soient, de chanter et lire désormais la messe selon le rit, « le mode et la règle que nous publions dans ce missel, en ayant << soin d'omettre et de rejeter entièrement, à l'avenir, toutes les au« tres manières et tous les autres rites observés jusqu'ici d'après d'autres missels, même anciens; en sorte qu'ils n'aient pas la har« diesse d'ajouter d'autres cérémonies, ni de réciter d'autres prières dans la célébration de la messe, que celles qui sont contenues « dans ce missel. De plus, nous concédons et accordons d'autorité apostolique, par la teneur des présentes, que l'on puisse se servir << librement et licitement de ce missel, pour les messes tant chantées que récitées, dans quelque église que ce soit, sans aucun - scrupule de conscience, et sans pouvoir encourir aucunes peines, sentences ou censures; déclarant aussi que nuls prélats, administrateurs, chanoines, chapelains et autres prêtres de quelque nom que ce soit, séculiers ou réguliers, ne pourront être tenus à célébrer la messe autrement qu'en la forme par nous statuée, ni contraints et forcés de changer l'ordre de ce missel. »

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378. Il est vrai que dans plusieurs diocèses de France on s'est écarté de l'esprit de l'Église, soit en substituant un rit particulier au rit romain, soit en dénaturant plus ou moins, sans l'autorisation du vicaire de Jésus-Christ, un rit ancien et légitime, au terme des constitutions de saint Pie V. De là l'arbitraire, et par suite la variété des différents rites diocésains qui, parmi nous, fatiguent singulièrement les fidèles et le clergé. Dans le principe, les jansénistes et les parlementaires, dont on ne se défiait pas assez, ont eu beaucoup de part aux changements liturgiques; ils avaient parfaitement compris que l'usage, que le nom seul de la liturgie romaine contribuait puissamment à entretenir, parmi les fidèles et même parmi

les ministres de la religion, la piété filiale pour l'Église romaine, la mère et maîtresse des autres Églises. Mais, aujourd'hui, le dévouement des évêques pour les prérogatives du saint-siége, leur zèle pour l'unité la plus parfaite, même en ce qui ne tient pas à la foi, ne tardera pas, nous l'espérons, à faire tomber partout l'arbitraire en matière de liturgie, et à rétablir intégralement, autant que possible, dans tous ou presque tous les diocèses de France, la liturgie romaine, sauf peut-être les modifications qui auraient encore pour elles une coutume légitime, ou qui obtiendraient pour elles la sanction de celui à qui a été donné, dans la personne de saint Pierre, le plein pouvoir de gouverner l'Église universelle (1).

ARTICLE III.

Des écrits des Pères de l'Église comme source de tradition.

379. On donne communément le nom de Pères aux auteurs ecclésiastiques qui ont écrit sur la religion, depuis les premiers temps du christianisme jusqu'à saint Bernard, qui est considéré comme le dernier Père de l'Église. Ceux qui sont venus après pour continuer la chaîne de la tradition sont appelés simplement docteurs ou théologiens, suivant le degré d'autorité dont ils jouissent dans l'Église. Mais, à prendre le mot de Père dans une acception plus générale, nous appelons de ce nom non-seulement les écrivains qui ont paru avant le règne de la scolastique, mais encore les papes et les évêques des premiers siècles, dont il nous reste des actes, des décrets ou des lettres, qui sont autant de témoignages de la croyance de l'Église pour le temps auquel ils se rapportent. Ici, nous ne considérons dans les Pères, ni l'éloquence des Chrysostome, des Basile et des Ambroise; ni la science des Augustin, des Jérôme et des Origène; ni le génie de Tertullien; ni le caractère de philosophe dans les Justin et les Clément d'Alexandrie; pas plus que dans les papes le titre de vicaire de Jésus-Christ, et dans les évêques celui de juges dans la foi. Nous ne les envisageons que comme de simples témoins, comme des témoins ordinaires et naturels, qui, ayant des yeux pour voir et des oreilles pour entendre,

(1) Voyez les Institutions liturgiques du R. P. dom Guéranger, abbé de Solesmes, et particulièrement la Lettre qu'il nous a adressée, en réponse à celle par laquelle nous l'avions prié de vouloir bien, dans l'intérêt du clergé, traiter du droit en matière de liturgie.

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