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sont un signe infaillible, une preuve irréfragable de la révélation divine. Les miracles et les prophéties sont des motifs de crédibilité auxquels nous ne pouvons refuser notre assentiment. Il n'appartient qu'à Dieu de déroger aux lois de la nature et de prédire l'avenir. Aussi, les Pères de l'Église, saint Justin (1), saint Théophile d'Antioche (2), Athénagore (3), saint Irénée (4), Clément d'Alexandrie (5), Origène (6), Lactance (7), saint Athanase (8), saint Hilaire (9), saint Cyrille (10), saint Jérôme (11), saint Augustin (12), Théodoret (13), ont-ils constamment eu recours à l'autorité des prophéties pour établir la divinité du christianisme contre les Juifs et les païens (14). Nous y aurons donc recours, ainsi qu'aux prodiges du Tout-Puissant, pour prouver contre les incrédules modernes la religion chrétienne, qui comprend la révélation primitive, la révélation mosaïque et la révélation évangélique.

n° ix.

(1) Apol. 1. - - (2) Lib. 1, ad Autolycum, cap. XIV. — (3) Legat. pro christianis, (4) Lib. IV, contra hæreses, cap. xxш. – (5) Lib. vi, Stromat., no 11. – (6) Lib. 1, contra Celsum, n° xXXV. — (7) De Incarnatione Verbi. — (8) Lib. v, de Trinitate. (9) Lib. iv, Divin. Instit., cap. x. — (10) Catech. xì, cap. v. — (11) In Ecclesiasten.-(12) Sermo XLIII.— —(13) Serm. x, ad Græcos.—(14) Voyez, sur les prophéties, Bergier, Traité de la religion, tom. v; le Franc de Pompi. guan, l'Incrédulité convaincue par les prophéties; le P. Baltus, Défense des prophéties de la religion chrétienne; de la Luzerne, Dissertation sur les prophéties, etc., etc.

TROISIÈME PARTIE.

DE LA RÉVÉLATION PRIMITIVE.

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548. La religion chrétienne n'est point une religion nouvelle ; elle est aussi ancienne que le monde; elle embrasse la révélation primitive, la révélation mosaïque et la révélation évangélique, qui répondent aux différents âges du genre humain. « Le christianisme est le dernier trait d'un dessein formé de toute éternité par la Providence, le couronnement d'un édifice commencé à la création; il s'est avancé avec les siècles; il n'a paru ce qu'il est qu'au moment où l'ouvrier y a mis la dernière main (1). » Avant comme après son avénement, Jésus-Christ a été dans tous les temps l'espérance des hommes. « Le culte d'Adam, celui de Noé, celui d'Abraham, celui de Moyse, celui que nous professons, tous ces cultes, si différents pour l'extérieur, ne sont que les divers états « et les développements successifs d'une même religion, annoncée « sous les patriarches, ébauchée sous la loi de Moyse, consommée par Jésus-Christ. La constitution mosaïque était comme le germe de l'économie chrétienne, de cette religion universelle qui devait éclore au temps marqué, et couvrir toute la terre de son ombre (2). L'Église catholique, dit Bossuet, remplit tous les « siècles précédents par une suite qui ne peut lui être contestée. La " loi vient au-devant de l'Évangile. La succession de Moyse et des patriarches ne fait qu'une même suite avec celle de Jésus-Christ. Étre attendu, venir, être reconnu par une postérité qui dure <«< autant que le monde, c'est le caractère du Messie en qui nous croyons. Jésus-Christ est aujourd'hui, il était hier, il est aux « siècles des siècles. Hebr., XIII, 8 (3).

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549. Une institution peut se développer et grandir suivant le plan de celui qui en est l'auteur, sans cesser d'être substantielle

(1) Bergier, Traité de la vraie religion, Introduction, § m. — II. —(2) Duvoi. sin, l'Autorité des livres de Moyse, part. ш, c. u. — (3) Discours sur l'histoire universelle, part. и, no xш.

ment la même. Telle est la religion chrétienne. Nous la voyous toujours la même dès l'origine du monde; toujours on a reconnu le même Dieu comme auteur, le même Christ comme médiateur, le même but, les mêmes moyens, les mêmes vérités en figure ou en réalité, suivant la portée de l'esprit humain. Dieu n'a point enseigné aux hommes, dans un temps, le contraire de ce qu'il leur avait enseigné dans un autre. La croyance des patriarches n'a point été changée par les leçons de Moyse; le symbole des chrétiens, quoique plus étendu, n'est point opposé à celui des Hébreux ; mais les enseignements primitifs donnés aux patriarches ont été renouvelés et développés sous la loi écrite, expliqués et complétés par Jésus-Christ, qui est venu non pour détruire, mais accomplir la loi et les prophètes: Non veni solvere legem aut prophetas, sed adimplere (1).

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550. Telle est la notion que les Pères de l'Église nous donnent de la religion. « Le Créateur du genre humain, dit Tertullien, a donné à tous les peuples la même loi, et il l'a fait renouveler et publier dans certains temps, au moment, de la manière et par qui « il l'a voulu. En effet, dès le commencement du monde il a donné « à nos premiers parents une loi.... qui était comme la matrice de « toutes celles qui ont été portées par Moyse.... Faut-il s'étonner << si un sage instituteur étend peu à peu ses leçons, et si, après de faibles commencements, il conduit enfin les choses à la perfection?.... Nous voyons donc que la loi de Dieu a précédé Moyse; elle n'a point commencé au mont Horeb, ni au Sinaï, ni dans le désert; la première loi a été portée dans le paradis terrestre, elle « a été prescrite ensuite aux patriarches, et de nouveau imposée « aux Juifs (2). » Suivant saint Augustin, « la chose mème qu'on « appelle aujourd'hui religion chrétienne existait chez les anciens, «et n'a jamais cessé d'exister depuis l'origine du genre humain, « jusqu'à ce que le Christ lui-même étant venu, on a commencé d'appeler chrétienne la vraie religion qui existait auparavant (3), » Il en est du genre humain, en ce qui concerne la religion, comme d'un homme qui ne devient pas habile tout d'un coup, mais peu « à peu et avec l'âge. La connaissance du peuple de Dieu s'est ac« crue par la suite des temps (4). Quand Dieu a donné peu de pré

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ceptes aux premiers hommes, et qu'il en a augmenté le nombre

pour leurs descendants, il a fait voir que lui seul sait donner

(1) Saint Matthieu, c. v, v. 17. — (2) Adversus Judæos, c. H. (3) Retract., lib. 1, c. xu, no 3. — (4) De civitate Dei, lib. x, c. XIV

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« au genre humain les remèdes qui conviennent aux différents temps (1). »

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551. Saint Léon s'exprime dans le même sens : « Qu'ils cessent « donc de se plaindre, dit-il, ceux qui, s'élevant par leurs mur« mures impies contre la dispensation divine, accusent le délai de « la naissance du Sauveur, comme si les âges précédents n'avaient pas participé à ce qui s'est fait dans le dernier âge du monde. « L'Incarnation du Verbe, soit future, soit réalisée, a produit son << effet, et le sacrement du salut des hommes n'a manqué à aucune époque de l'antiquité. Ce que les apôtres ont prêché, les prophètes . l'avaient annoncé; et ce mystère ne s'est pas accompli trop tard, puisqu'il avait toujours été cru.... Ce n'est donc point par un conseil nouveau ni par une tardive miséricorde que Dieu a pourvu « aux choses humaines; mais, depuis l'origine du monde, il a éta« bli un seul et même moyen de salut universel (2). Une seule et « même foi a justifié les saints de tous les temps (3). C'est aussi la doctrine de saint Justin (4), de saint Irénée (5), d'Origène (6), de Clément d'Alexandrie (7), de saint Cyprien (8), de saint Hilaire de Poitiers (9), d'Eusèbe de Césarée (10), de saint Épiphane (11), de saint Jérôme (12), de saint Cyrille d'Alexandrie (13), de Théodoret (14), de saint Fulgence (15) et de saint Grégoire le Grand (16). Ainsi donc il n'y a qu'une seule et même religion pour les patriarches, les Hébreux et les chrétiens, comprenant la révélation primitive, la révélation mosaïque et la révélation évangélique, qui répondent aux différents âges du genre humain.

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552. Pour avoir une idée juste et complète de la religion chrétienne, il faut nécessairement la prendre à son origine, et la suivre dans sa marche progressive jusqu'à son dernier développement, qu'elle doit à Jésus-Christ; ou, à partir de l'état où elle est depuis la venue de Jésus-Christ, remonter, par Moyse, jusqu'à l'origine du monde ; l'une et l'autre méthode ont le même résultat : cependant, la première nous paraît préférable. Nous parlerons done d'abord de la révélation primitive; puis, dans les deux dernières parties de ce traité, de la révélation mosaïque et de la révélation évangélique.

(1) De Sermone in monte, lib. 1, c. 1, no 2. — (2) Serm. xxIII, in Nativitate - (4) Apolog. I et I.— - (5) Adversus hæreses, lib. iv, Domini.-(3) Serm. LXIII.C. XIV. (6) Contra Celsum, lib. IV. — - (7) Stromat., lib. 1, no ví. — (8) Epist. (11) Hære(9) De Trinitate, lib. v. (10) Hist. Eccl., lib. 1, C. IV. — - (13) Contra Julianum, lib. I. —(14) De sis LXVI. - (12) In Epist. ad Galatas, (16) In Ezechielem. Providentia, orat. x. (15) De Incarnatione, c. xvII. —

LXXIII.

Y a-t-il une révélation primitive? Quelles sout les principales vérités qui en sont l'objet? Voilà ce que nous allons examiner dans cette troisième partie.

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CHAPITRE I.

De l'existence de la révélation primitive.

553. On entend par révélation primitive celle qui a été faite aux patriarches, et plus spécialement à nos premiers parents. Or, on ne peut révoquer en doute cette révélation. « Dieu, dit un au« teur sacré, a créé l'homme de terre, et l'a fait à son image... Il « lui a créé, de sa substance, un être semblable à lui. Il leur a donné « le discernement, une langue, des yeux, des oreilles, un esprit « pour penser, et il les a remplis de la lumière de l'intelligence. Il « a créé en eux la science de l'esprit ; il a rempli leur cœur de sens, « et leur a montré le bien et le mal. Il a fait luire son œil sur leurs « cœurs, pour leur faire voir la grandeur de ses ouvrages, afin « qu'ils relevassent par leurs louanges la sainteté de son nom, ⚫ qu'ils le glorifiassent de ses merveilles, et qu'ils publiassent la magnificence de ses ouvrages. Il leur a prescrit encore l'ordre de << leur conduite, et les a rendus dépositaires de la loi de vie. Il a fait avec eux une alliance éternelle, et leur a appris les ordon«nances de sa justice. Ils ont vu de leurs yeux les merveilles de sa gloire, et il les a honorés jusqu'à leur faire entendre sa voix. Ayez soin, leur a-t-il dit, de fuir toute sorte d'iniquité. Et il a « ordonné à chacun d'eux d'avoir soin de son prochain (1). » Si, au sortir du néant, Adam et Ève eussent été abandonnés à eux-mêmes, dans l'état de solitude où se trouvait alors le monde, sans aucun secours extérieur de la part de Dieu, sans révélation, sans lois positives, serait-il vrai, comme le dit l'Ecclésiastique, que Dieu leur eût créé ou donné immédiatement la science? qu'il leur eût montré le bien et le mal? qu'il leur eût prescrit des règles de conduite? qu'il eût fait avec eux une alliance éternelle? qu'il leur eut appris les préceptes de la justice? qu'il eût fait entendre sa voix, et qu'il leur eût parlé, en disant de fuir toute iniquité ?

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(1) Ecclésiastique, c. xvn, v. 1, etc.

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