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merce avec le Créateur. D'ailleurs, Dieu ne l'a pas créé à son image pour en faire le jouet de l'erreur: il n'aurait ni permis ni pu permettre que des dogmes fondés sur l'ignorance ou l'imposture fussent transmis, en son nom, à toutes les générations. Il faut donc reconnaître les vérités dont nous venons de parler, comme faisant partie de la révélation primitive. Mais cette révélation s'est plus ou moins altérée parmi les Gentils, qui sont tombés dans l'idolâtrie; comme elle se serait également altérée parmi les Juifs, sans le secours de la révélation de Moyse et le ministère des prophètes.

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QUATRIÈME PARTIE.

DE LA RÉVÉLATION MOSAÏQUE.

597. Quatre cent vingt-six ans après le déluge, comme la connaissance du vrai Dieu et la mémoire de la création, ainsi que les traditions primitives, s'affaiblissaient et s'obscurcissaient peu à peu parmi les hommes, Dieu voulut avoir un peuple à part, et choisit Abraham pour être la tige et le père des croyants. Il l'appela dans la terre de Chanaan, où il voulait établir son culte et les descendants de ce patriarche, qu'il avait résolu de multiplier comme les étoiles du ciel et comme le sable de la mer. A la promesse qu'il lui fit de donner cette terre à sa postérité, il joignit cette grande bénédiction qui devait être répandue sur tous les peuples du monde en Jésus-Christ sorti de sa race. Dieu réitère les mêmes promesses à Isaac son fils et à Jacob son petit-fils, le père des douze patriarches qui furent chefs des douze tribus du peuple hébreu. La famille de Jacob s'établit en Égypte, et devient un grand peuple en peu de temps; cette prodigieuse multiplication excite la jalousie et la haine des Égyptiens, et les Hébreux sont réduits en servitude.

598. Cependant Dieu a pitié de son peuple, et suscite Moyse pour le tirer de l'oppression. A la vue des prodiges opérés par l'envoyé du Tout-Puissant, les Égyptiens mettent les Hébreux en liberté. Ceux-ci partent, sous la conduite de Moyse; Dieu leur ouvre un passage au milieu de la mer Rouge; l'armée de Pharaon veut les poursuivre, et périt dans les flots. Arrivés dans le désert, les Israélites y sont nourris miraculeusement pendant quarante ans. C'est dans cet intervalle que Moyse donne aux Israélites la loi qui lui a été dictée par Dieu lui-même; il établit les cérémonies du culte, les règlements de police, le droit civil et politique que la nation doit suivre tant qu'elle subsistera. Ce législateur meurt, et le peuple hébreu, toujours conduit par une providence surnaturelle, entre en possession du pays que Dieu avait promis à ses pères.

Dans les temps postérieurs à Moyse, nous voyons l'accomplissement de ses prédictions, les heureux effets de ses lois, la sagesse

supérieure de ses vues, ou plutôt l'exécution des desseins de la sagesse divine. On voit, à différentes époques, paraître les prophètes qui développent les caractères du Messie, que les patriarches n'avaient vu que de loin : à mesure que son avénement approche, les prophéties deviennent plus claires et plus précises; on ne peut méconnaître, dans Jésus-Christ, l'envoyé de Dieu, le sauveur promis au genre humain depuis le commencement du monde (1).

599. La révélation mosaïque n'est que le développement de la révélation primitive; les Israélites ont les mêmes croyances que les patriarches; les mêmes préceptes contenus dans le Décalogue, et dont Moyse détermine l'application par des lois particulières; le même culte, sauf la forme des sacrifices, qui, depuis Moyse, ont figuré plus particulièrement le sacrifice et les mystères de JesusChrist. Aux lois sur le culte, le Seigneur ajoute des lois civiles et politiques adaptées au temps, au pays, au caractère et aux besoins de la nation dont il était, par une disposition toute spéciale, le législateur, le roi, le chef immédiat dans l'ordre temporel comme dans l'ordre spirituel. Dans un temps où les rois commençaient à recevoir les honneurs divins, Dieu a voulu leur apprendre que c'est lui qui est l'auteur de la société civile, le fondateur des royaumes et des empires; que c'est lui qui élève et abaisse les nations; que c'est par lui que les rois règnent, et que les législateurs décernent la justice : Per me reges regnant, et legum conditores justa decernunt (2). « Assurément, dit Bossuet, on ne peut rien concevoir qui soit plus digne de Dieu que de s'être premièrement choisi un "peuple qui fut un exemple palpable de son éternelle providence; un peuple dont la bonne ou mauvaise fortune dépendit de la piété, « et dont l'État rendit témoignage à la sagesse et à la justice de celui qui le gouvernait (3). »

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600. La loi de Moyse est-elle divine? Comment prouve-t-on qu'elle vient de Dieu ? Cette loi n'était-elle que pour les Juifs? Quelle en était la sanction? Devait-elle durer toujours? Telles sont les questions que nous avons à résoudre, ou plutôt dont nous avons a faire connaître la solution, qui remonte aussi haut que la loi même dont il s'agit.

(1) Bergier, Traité de la vraie religion, tom. v, Introduction.—(2) Proverb., c. VIII, v. 15. (3) Discours sur l'histoire universelle.

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CHAPITRE PREMIER.

De la divinité de la loi de Moyse.

601. La divinité de la loi de Moyse se prouve par les miracles, les prophéties, et la sublimité de la doctrine qu'elle contient.

ARTICLE I,

Preuve de la divinité de la loi de Moyse par les miracles.

602. Moyse se dit l'envoyé de Dieu, et prouve sa mission par des miracles. Donc la loi qu'il a promulguée au nom de Dieu est divine.

Premièrement, Moyse se donne pour l'envoyé de Dieu. Le Seigneur dit à Moyse : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham, « le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. J'ai vu l'affliction de mon peuple qui est en Égypte; le cri des enfants d'Israël est venu jusqu'à • moi, et j'ai vu l'affliction dont les accablent les Egyptiens. Mainte«< nant donc, viens, et je t'enverrai à Pharaon, atin que tu retires de l'Égypte mon peuple, les enfants d'Israël (1). » Moyse répondit à Dieu : « J'irai vers les enfants d'Israël, et je leur dirai : Le Dieu « de vos pères m'a envoyé vers vous: Deus patrum vestrorum « misit me ad vos (2). Et s'ils me disent, Quel est son nom? que « leur dirai-je ? Dieu dit à Moyse: Je suis celui qui suis, Ego sum

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qui sum. Voici ce que tu diras aux enfants d'Israël : Celui qui EST m'a envoyé vers vous: Qui EST misit me ad vos (3). Il ajouta : « Voici ce que tu diras aux enfants d'Israël : Le Seigneur, le Dieu « de vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob, m'a envoyé vers vous (4).

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603. C'est au nom du Seigneur que Moyse parle au peuple d'Israël; il fait parler Dieu lui-même, lorsqu'il promulgue la loi. « Alors

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Dieu prononça toutes ces paroles, et il dit : Je suis le Seigneur ton

Dieu, qui t'ai tiré de la terre d'Égypte, de la maison de servi«tude. Tu n'auras point d'autres dieux devant moi. Tu ne fe<< ras point d'image taillée, ni aucune figure de ce qui est en haut dans le ciel, ni sur la terre, en bas, ni dans les eaux sous la terre.

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‹ Tu ne les adoreras point, et tu ne les serviras pas; car je suis le < Seigneur ton Dieu, le Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères « sur les enfants, jusqu'à la troisième et quatrième génération,

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dans ceux qui me haïssent; et qui fais miséricorde, dans la suite de mille générations, à ceux qui m'aiment et gardent mes com« mandements. Tu ne prendras point en vain le nom du Seigneur «ton Dieu, car le Seigneur ne laissera point impuni quiconque aura pris son nom en vain. Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage; << mais le septième jour est le repos du Seigneur ton Dic; tu n'y feras « aucune œuvre, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta «< servante, ni ta bête de service, ni l'étranger qui demeure avec toi « dans l'enceinte de tes portes; car en six jours le Seigneur a fait le « ciel et la terre, et la mer, et tout ce qui y est renfermé, et il s'est reposé le septième. C'est pourquoi le Seigneur l'a béni et sanctifié. Honore ton père et ta mère, afin que tes jours soient longs sur la << terre que le Seigneur te donnera. Tu ne tueras point. Tu ne seras point adultère. Tu ne déroberas point. Tu ne porteras point de faux « témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras point sa maison, « ni son serviteur, ni sa servante, ni son âne, ni aucune chose qui soit « à lui (1). » C'est encore au nom du Seigneur que Moyse publie les ordonnances concernant le culte, le sacerdoce, la magistrature et l'administration de la justice. Il est donc vrai de dire que Moyse s'est donné pour l'envoyé de Dieu.

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604. Secondement, Moyse a prouvé sa mission par des miracles dont on ne peut révoquer en doute l'authenticité (2). Nous lisons, dans l'Exode, que lorsque Dieu envoya Moyse pour délivrer les enfants d'Israël, Moyse répondit : « Ils ne me croiront point, ils n'é« couteront point ma voix; mais ils diront: Le Seigneur ne t'a point apparu. Le Seigneur lui dit donc : Qu'est-ce que tu tiens « dans ta main? - Une verge. Jette-la par terre. - Il la jeta,

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« et elle devint un serpent: projecit (virgam), et versa est in colu«brum (3). Le Seigneur ajouta : Etends ta main, et prends ce ser"pent par la queue. Il l'étendit et prit le serpent, qui redevint une « verge, versaque est in virgam (4). Le Seigneur lui dit encore : « Mets ta main en ton sein; et quand il l'y eut mise, il la retira « couverte d'une lèpre blanche comme la neige. A un autre com« mandement, il la remit dans son sein, puis il la retira, et elle

(1) Exode, c. xx, v. 1, etc. (2) Voyez ci-dessus le traité de l'Écriture sainte. (3) Exod., c. IV, v. 3. - (4) Ibid., v. 4.

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