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encore de cet abus (1). Il n'aurait certainement pas eu lieu chez une nation qui eût été persuadée que les morts ne subsistent plus. Nous lisons dans le livre des Nombres ces paroles de Balaam : Que mon âme meure de la mort des justes, et que mes derniers moments soient semblables aux leurs: moriatur anima mea morte justorum, et fiant novissima mea horum similia (2). Quelle différence peut-il y avoir entre la mort des justes et celle des pécheurs, s'il n'y a rien à espérer ni à craindre après la mort? Pour avertir Moyse de sa mort prochaine, Dieu lui dit : Tu dormiras avec tes pères, ecce tu dormies cum patribus tuis (3). « Monte sur la montagne de Nébo; tu y seras réuni à ton peuple, comme ton frère « Aaron est mort sur la montagne de Hor et a été réuni à son peuple (4). » Comment Moyse et Aaron pouvaient-ils être réunis à leurs pères, à leur peuple, si le séjour des morts n'est point différent du tombeau ? Ces deux frères sont morts dans le désert, où ils ont reçu la sépulture, tandis que leurs parents ont été enterrés en Égypte.

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666. Job, quoique étranger au peuple de Dieu, peut être cité en preuve de la croyance des Hébreux, puisqu'ils ont reçu son livre comme inspiré; plusieurs savants même attribuent ce livre à Moyse. Or, voici ce que dit ce saint homme : Qui m'accordera

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« que mes paroles soient écrites? Qui me donnera qu'elles soient < rapportées dans un livre, qu'elles soient gravées à perpétuité sur « le plomb avec un burin d'acier, ou sur le marbre avec le ciseau ? Car je sais que mon Rédempteur est vivant, et que je ressuscite« rai de la poussière au dernier jour; et je serai revêtu de nou« veau de ma peau, et je verrai mon Dieu dans ma propre chair; je le verrai moi-même et non un autre, et mes yeux le contem" pleront; je porte cette espérance dans mon sein (5). » Ailleurs : Quand Dieu me tuerait, je ne laisserais pas d'espérer en lui: Etiamsi occiderit me, in ipso sperabo (6). ›

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667. David mettait ses espérances dans la vie future. « Mon « cœur s'est réjoui et ma langue a fait éclater sa joie; ma chair reposera dans l'espérance, parce que vous ne laisserez point mon

(1) Liv. 1 des Rois, ch. xxvIII, v.

v. 4.

11; Isaïe, ch. vш, v. 19, et ch. LXV,

- (3) Deutéronome, ch. xxxi, v. 16.

- (2) Nombres, ch. xxш, v. 10. (4) Ibid., ch. xxxп, v. 49. - (5) Scio enim quod Redemptor meus vivit, et in novissimo die de terra surrecturus sum; et rursum circumdabor pelle mea, et in carne mea videbo Deum meum. Quem visurus sum ego ipse, et oculi mei conspecturi sunt, et non alius: reposita est hæc spes mea in sinu meo. Job, c. XIX, v. 23, etc. (6) Ibid., c. XIII, v. 15. I.

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àme dans le tombeau, et vous ne souffrirez point que votre saint « éprouve la corruption. Vous m'ayez fait connaitre les voies de la vie, vous me comblerez de joie par la vue de votre visage, et vous « me ferez goûter à votre droite des délices éternelles (1). Pour moi,

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‹je paraîtrai devant vos yeux dans la justice, je serai rassasié lors

que je contemplerai votre gloire (2). Les enfants des hommes es

péreront sous l'ombre de vos ailes; ils seront enivrés de l'abon« dance qui règne dans votre maison; et vous les ferez boire dans « le torrent de vos délices, parce que la source de la vie est en vous, « et que c'est dans votre lumière même que nous verrons la lu«mière (3). Salomon, son fils, n'est pas moins exprès : « J'ai vu « sous le soleil l'impiété assise à la place du jugement, et l'iniquité « à la place de la justice; et j'ai dit dans mon cœur : Dieu jugera le

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juste et l'impie; et alors ce sera le temps de toutes choses (4). Souviens-toi de ton Créateur tous les jours de ta jeunesse... avant que la poussière rentre dans la terre d'où elle a été tirée, et que « l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné... Crains Dieu et observe «ses commandements, car c'est là tout l'homme; et Dieu fera rendre compte en son jugement de toutes les fautes et de tout le bien et le mal qu'on aura fait (5). L'impie sera rejeté dans sa malice; mais le juste a de l'espérance dans la mort sperat justus in « morte sua (6). » Mais que peut-il espérer, s'il descend tout entier dans le tombeau ?

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On lit, dans le troisième livre des Rois, que le prophète Élie, voulant ressusciter un enfant, dit à Dieu : « Seigneur, faites que « l'ame de cet enfant revienne dans son corps (7). » L'auteur sacré ajoute que l'âme revint dans le corps, et que l'enfant ressuscita. Un matérialiste eût-il tenté de faire ce miracle? un matérialiste l'eût-il rapporté comme un fait constant? Tobie, dont nous avons cité les paroles un peu plus haut (8), se consolait, dans ses malheurs et ses afflictions, par la pensée d'une autre vie : Daniel enseigne non-seulement le dogme des récompenses et des peines d'une vie future, mais encore celui de la résurrection des corps. « Ceux qui dorment dans la poussière de la terre, dit ce prophète, se ré« veilleront un jour, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour

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« un opprobre et une ignominie qui n'auront jamais de fin (9).

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(1) Psaume xv. — (2) Psaume XVI. (3) Psaume XXV. - (4) Ecclésiaste, v. 16. (5) Ibidem, c. xu, v. 1, 7, 13 et 14.

v. 32.

(7) Liv. m des Rois, c. xvII, v. 20.

- (6) Proverbes, c. xiv,

-(8) Voyez le no 660. — (9) Et multi de his qui dormiunt in terræ pulvere evigilabunt, alii in vitam æternam, et alii in opprobrium ut videant semper. Daniel, c. xu, v. 2.

668. Nous pourrions encore citer les livres de la Sagesse, de V'Ecclésiastique et des Machabées, où le dogme de l'immortalité de l'âme est clairement enseigné. Les incrédules en conviennent, prétendant toutefois que ces livres sont trop modernes pour nous instruire de l'ancienne croyance des Hébreux concernant l'existence d'une autre vie; parce que, disent-ils, cette croyance n'est point antérieure à la captivité de Babylone. Mais, indépendamment des preuves que nous avons données de l'ancienneté de cette eroyance, comment supposer que les Juifs n'aient connu ce dogme que pendant leur séjour à Babylone, et qu'ils l'aient emprunté des Perses ou des Chaldéens? Quoi! on convient que les Chaldéens, les Egyptiens, les Arabes, que tous les peuples de l'Orient ont constamment cru à l'existence d'une autre vie; et l'on veut que ce dogme ait été ignoré des Hébreux, qui tiraient leur origine de la Chaldée, qui ont vécu plus de deux cents ans en Égypte, qui ont passé quarante ans dans les déserts de l'Arabie, qui, depuis leur établissement dans la Palestine, se sont trouvés mélés avec les Chananéens, les Phéniciens et autres peuples! Philosophes, soyez donc conséquents avec vous-mêmes : ou cessez de nous répéter que toute la religion des Juifs a été empruntée des Égyptiens, ou reconnaissez que le dogme d'une autre vie, si célèbre en Égypte, n'a pu être ignoré des Juifs, lors même qu'ils ne l'auraient pas reçu d'ailleurs par la tradition primitive (1).

669. Quoique la sanction des récompenses et des peines spirituelles fit partie de la loi de Moyse, comme tous les dogmes de la révélation primitive, elle devait, ainsi que les autres dogmes, survivre à cette loi. Il n'en est pas de mème de la sanction temporelle: comme elle n'était que locale, et ne regardait que les Juifs en corps de république, elle devait cesser avec la nation, à l'apparition du prophète-législateur annoncé par Moyse lui-même : Le Seigneur ton Dieu, dit Moyse au peuple d'Israël, te suscitera un prophète comme moi, de ta nation et d'entre tes frères; c'est lui que tu écouteras: Prophetam de gente tua et de fratribus tuis sicut me, suscitabit tibi Dominus Deus tuus: ipsum auḍies (2).

(1) Voyer Bergier, Dictionnaire de théologie, art. Ame; et le Traité de la vraie religion, tom. VI; Duvoisin, l'Autorité des livres de l'Ancien Testament; dom Calmet, Dictionnaire de la Bible, art. Ame; Leland, Nouvelle démonstration évangélique, part. m, etc. — (2) Deutéronome, c. xvIII, v. 15.

CHAPITRE IV.

De la durée de la loi de Moyse.

670. Ici se présentent deux questions: premièrement, la loi de Moyse, considérée comme une institution propre aux Juifs, devait-elle durer toujours, ou être remplacée par une loi nouvelle, et commune à tous les peuples? Secondement, a-t-elle été réellement abrogée? Il ne s'agit que de l'abrogation des lois civiles et judiciaires, des rites et cérémonies qui, n'étant que des figures du Messie, devaient naturellement disparaitre à son avénement, comme les ombres disparaissent devant la lumière.

ARTICLE J.

La loi de Moyse ne devait pas durer toujours; elle devait être abrogée par le Messie.

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671. Le Seigneur dit à Moyse: « Je leur susciterai du milieu de « leurs frères un prophète semblable à toi : je lui mettrai mes paroles dans la bouche, et il leur dira tout ce que je lui ordonnerai. « Si quelqu'un n'écoute pas les paroles qu'il prononcera, je saurai, moi, le punir (1). » De tous les prophètes de l'Ancien Testament, il n'en est aucun duquel on puisse dire qu'il ait été, comme Moyse, semblable à Moyse, législateur et chef du peuple de Dieu, comme Moyse. Il s'agit donc ici du Messie; or le Messie ne pouvait être chef et législateur qu'en donnant une loi nouvelle qui convint à toutes les nations qui l'attendaient.

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672. Écoutez le prophète Isaïe: «Beaucoup de peuples iront, et diront: Venez, montons à la montagne du Seigneur et à la mai« son du Dieu de Jacob; et il nous enseignera ses voies et nous marcherons dans ses sentiers, parce que la loi sortira de Sion, « et la parole de Dieu, de Jérusalem. Et il jugera les nations, et

(1, Prophetam suscitabo eis de medio fratrum suorum similem tui: et ponan verba mea in ore ejus, loqueturque ad eos omnia quæ præcepero illi. Qui autem verba ejus, quæ loquetur in nomine meo, audire noluerit, ego ultor existam, Deuteron., v. 18 et 19.

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« il reprendra beaucoup de peuples (1). » Cette loi qui doit sortir de Sion, cette parole qui part de Jérusalem, pour instruire, reprendre et corriger les nations, n'est certainement pas la loi de. Moyse, qui n'était que pour les Juifs. Ailleurs : « Moi, le Sei« gneur, je t'ai appelé dans ma justice, je t'ai pris par la main, « et je t'ai conservé, et je t'ai donné pour être l'alliance du peuple, « la lumière des nations; et tu ouvriras les yeux des aveugles (2). » Voilà donc une nouvelle alliance, une loi nouvelle, qui, à la différence de l'ancienne qui n'était que pour le peuple d'Israël, doit éclairer et diriger toutes les nations plongées dans les ténèbres de l'erreur. Dans un autre chapitre : « Le Seigneur a dit : Il ne me suffit pas que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et convertir la lie d'Israël : voilà que je t'ai établi pour être la lumière des nations, et pour être le ministre de mon salut jusqu'aux extrémités de la terre (3). » C'est encore évidemment du Messie que le prophète parle : ce qui précède et ce qui suit ce texte le démontre clairement. Encore: « Prêtez l'oreille, dit le prophète, « au nom du Seigneur, et venez à moi: écoutez, et votre âme vivra; « et je contracterai avec vous une alliance éternelle, selon la fidélité de ma miséricorde envers David. Voilà que je l'ai donné « aux peuples comme témoin, aux nations comme chef et précep«teur (4). » On voit, par ce passage, qu'Isaïe annonçait un docteur, un chef, un législateur, qui viendrait, de la part de Dieu, publier la loi du salut, non pas, comme Moyse, à un seul peuple, mais à tous les peuples de la terre.

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673. Le prophète Jérémie n'est pas moins exprès : « Voilà, dit le Seigneur, que viennent les jours où je contracterai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une nouvelle alliance, non « selon le pacte que j'ai fait avec leurs pères le jour où je les ai pris par la main pour les tirer de la terre d'Égypte, pacte qu'ils

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(1) Et ibunt populi multi, et dicent: Venite et ascendamus ad montem Domini, et ad domum Dei Jacob, et docebit nos vias suas, et ambulabimus in semitis ejus, quia de Sion exibit lex, et verbum Domini de Jerusalem. Et judicabit gentes, et arguet populos multos. Is., c. n, v. 3 et 4. (2) Ego Dominus vocavi te in justitia, et apprehendi manum tuam, et servavi. Et dedi te in fœdus populi, in lucem gentium : ut aperires oculos cæcorum. Ibidem, c. XLII, v. 6 et 7. (3) Parum est ut sis mihi servus ad suscitandas tribus Jacob, et fæces Israel convertendas. Ecce dedi te in lucem gentium, ut sis salus mea usque ad extremum terræ. Ibidem, c. XLIX, v. 6. — (4) Inclinate aurem vestram, et venite ad me: audite, et vivet anima vestra, et feriam vobiscum pactum sempiternum, misericordias David fideles. Ecce testem populis dedi eum, ducem ac præceptorem gentibus. Ibid., c. Lv, v. 3 et 4.

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