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vaient à peine la faire tourner sur ses gonds, s'ouvrit d'elle-même ; et l'on entendit distinctement une voix crier, du sanctuaire : Sortons d'ici, sortons d'ici! C'étaient les anges protecteurs du temple, qui l'abandonnaient. Tous les jours il paraissait de nouveaux prodiges; de sorte qu'un rabbin s'écria: O temple, ó temple, qu'est-ce qui t'émeut? Et pourquoi te fais-tu peur à toi-même (1)?

714. Jésus avait dit à ses disciples: Mais avant toutes ces choses ils se saisiront de vous, et vous persécuteront, vous traíneront dans les synagogues et dans les prisons. On sait avec quel acharnement les Juifs ont persécuté les premiers chrétiens. Ils ont fait mourir saint Étienne et saint Jacques; ils ont emprisonné saint Pierre, saint Jean, saint Paul et les autres apôtres ; ils les ont battus de verges, ils les ont traduits devant les tribunaux ; partout ils ont soulevé les peuples et les magistrats contre les disciples de Jésus-Christ.

715. Lorsque vous verrez une armée environner Jérusalem, sachez que sa désolation est proche. Trente-trois ans après la mort de Jésus-Christ, Cestius, gouverneur de Syrie, commença la guerre des Juifs. Il fut remplacé l'année suivante par Vespasien; et celui-ci, s'étant déclaré empereur, chargea Tite, son fils, de cette guerre. Tite acheva de réduire Jérusalem aux dernières extrémités, en l'enfermant d'un mur de circonvallation, circonstance prédite en termes exprès : Tes ennemis l'environneront de tranchées; ils t'enfermeront et te serreront de toutes parts. Cependant Tite ne voulait pas exterminer les Juifs; il leur fit souvent offrir le pardon, non-seulement au commencement de la guerre, mais encore lorsqu'ils ne pouvaient plus échapper de ses mains. Il leur envoya même Josèphe, leur concitoyen, un de leurs capitaines, un de leurs prêtres, qui avait été pris en défendant son pays. Josèphe fit tout ce qui dépendait de lui pour les faire rentrer dans l'obéissance. Il leur fit voir le ciel et la terre conjurés contre eux, leur perte inévitable dans la résistance, et leur salut dans la clémence de Tite. Sauvez la cité sainte, leur dit-il, sauvez-vous vous-mêmes ; sauvez ce temple, la merveille de l'univers, que les Romains respectent, et que Tite ne voit périr qu'à regret (2). Mais, séduits par leurs faux prophètes, ils n'écoutèrent plus

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(1) Voyez la Luzerne, Dissertation sur les prophéties, c. ш; et Bossuet, Discours sur l'hist. univ., part. 11, no 1x, etc. (2) Josèphe, De la guerre des Juifs, liv. VII, C. IV.

rien. Depuis ce moment, la ville infortunée ne fut plus qu'un théâtre de discordes, de séditions et de fureurs. Qui pourrait décrire les ravages de la famine? La faim en tuait plus que la guerre; on vit des mères manger leurs enfants, vérifiant ainsi ce qu'avait prédit Jésus-Christ: Le temps approche, où l'on dira: Heureuses les femmes stériles, et les mamelles qui n'ont point allaité! Touché de leurs maux, Tite prenait ses dieux à témoin qu'il n'était pas cause de leur perte.

716. Le moment fatal arriva : les Romains pénétrèrent dans la ville à travers des flots de sang, et investirent le temple, où les factieux se défendaient en désespérés. Tite n'oublia rien pour le sauver : quoiqu'on lui eût représenté que, tant qu'il subsisterait, les Juifs, qui y attachaient leur destinée, ne cesseraient jamais d'être rebelles, il défendit expressément de le brûler. Mais, malgré cette défense, et malgré l'inclination naturelle des soldats, qui devait les porter plutôt à piller qu'à détruire tant de richesses, un soldat, poussé, dit Josèphe (1), par une inspiration divine, prend un tison enflammé, se fait lever par ses compagnons à la hauteur d'une fenêtre, et met le feu dans ce temple auguste. Tite accourt, et commande qu'on se hâte d'éteindre la flamme naissante; mais en vain : le feu prend partout en un instant, et cet admirable édifice est réduit en cendres. Les factieux, qui en étaient sortis, portent l'incendie et le ravage dans toute la ville. Alors Tite s'écria que la Divinité avait combattu pour lui; et, au rapport de Philostrate, lorsque les villes voisines lui offrirent des couronnes, il les refusa, disant que ce n'était pas lui qui avait vaincu, mais un Dieu, qui l'avait fait servir d'instrument à sa colère. Qu'aurait-il dit s'il avait mieux connu Jésus-Christ, s'il avait connu ses prédictions, et le crime des Juifs qui l'avaient mis à mort? « Tite, assez éclairé pour connaître que la Judée périssait par un effet manifeste de la justice de Dieu, ne connut pas quel crime Dieu avait voulu punir si terriblement. C'était le plus grand de tous les crimes; crime jusqu'alors inouï, c'est-àdire le déicide, qui aussi a donné lieu à une vengeance dont le ⚫ monde n'avait vu encore aucun exemple (2). » Josèphe dit luimême qu'il ne croit pas que, depuis la création du monde, aucune autre ville ait autant souffert que Jérusalem (3). Il est remarquable qu'un Juif, qui a pris part aux événements qu'il

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(1) Ibidem. —(2) Bossuet, Discours sur l'hist. univ., part. 11, c. Ix. —(3) De la guerre des Juifs, liv. v, c. xxvII.

rapporte, nous offre, dans son récit, l'accomplissement littéral de la prédiction de Jésus-Christ.

717. En ce temps-là l'affliction sera si grande, qu'il n'y en a point eu depuis le commencement du monde, et qu'il n'y en aura jamais de pareille (1). En effet, jamais la vengeance divine n'avait éclaté d'une manière si terrible; jamais on n'avait vu un siége aussi cruel que celui de Jérusalem. Ceux qui ont péri par les eaux du déluge n'ont été ni témoins ni victimes des horreurs qui se sont passées dans la capitale de la Judée. Le nombre des morts monta à plus de onze cent mille, et celui des prisonniers à près de cent mille, dont onze mille périrent de faim, ou se laissèrent mourir de désespoir (2). Ceux qui échappèrent furent vendus ou dispersés dans tout l'empire. Quelque temps après, ce qui restait des Juifs s'étant révolté, l'empereur Hadrien en tua six cent mille; les autres furent bannis pour jamais de la Palestine; et, conformément à ce qui avait été prédit, Jérusalem fut foulée aux pieds par les gentils.

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718. Mais «< ne parlons plus de Jérusalem, ni du temple; jetons les yeux sur le peuple même, autrefois le temple vivant du Dieu « des armées, et maintenant l'objet de sa haine. Les Juifs sont plus abattus que leur temple et que leur ville. L'esprit de vérité « n'est plus parmi eux; la prophétie y est éteinte; les promesses << sur lesquelles ils appuyaient leurs espérances se sont évanouies: « tout est renversé dans ce peuple, et il n'y reste plus pierre sur « pierre (3). »

Ainsi se trouvent vérifiées les prédictions de Daniel et de JésusChrist sur la ruine de Jérusalem et le sort des Juifs. Les prophéties de Notre-Seigneur concernant sa personne, ses disciples, et la promulgation de l'Evangile dans tout l'univers, se sont également accomplies. Or, les prophéties du genre de celles dont il s'agit sont, pour tout homme de bonne foi, une preuve frappante de la mission divine de celui qui en est l'auteur: donc Jésus-Christ est l'envoyé de Dieu.

(1) Saint Matthieu, c. XXIV, v. 21. — · (2) Voyez l'Histoire de la guerre des Juifs, par Josèphe. — (3) Bossuet, Discours sur l'hist. universelle, part. n; 2. IX. Voyez aussi la Luzerne, Dissertation sur les prophéties, c. II, Duvoisin, Démonstration évangélique, c. ix, etc.

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CHAPITRE III.

Preuve de la divinité de la mission de Jésus-Christ par les miracles.

719. Les faits contenus dans les quatre Évangiles sont vrais, certains, incontestables; nous l'avons prouvé (1). Or nous voyons, d'une part, que Jésus-Christ s'est donné comme l'envoyé de Dieu, le Fils de Dieu, et que, de l'autre, il a prouvé sa mission par des miracles proprement dits. Jean, ayant appris les œuvres de JésusChrist, envoya deux de ses disciples pour lui dire: « Etes-vous celui << qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre? Jésus leur répondit: Allez raconter à Jean ce que vous avez entendu et ce que vous avez vu. Les aveugles voient, les boiteux marchent, les a lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts ressuscitent: » cæci vident, claudi ambulant, leprosi mundantur, surdi audiunt, mortui resurgunt (2). Les Juifs dirent à Jésus : « Si vous êtes le Christ, dites-nous-le clairement. Jésus leur répondit : Je vous « ai parlé, et vous ne me croyez pas; les œuvres que je fais au « nom de mon Père rendent témoignage de ce que je suis (3) : les « œuvres que mon Père m'a donné de faire, ces œuvres-là elles« mèmes rendent témoignage de moi, que c'est le Père qui m'a envoyé (4). Si vous ne voulez pas me croire, croyez à mes œu« vres; afin que vous connaissiez et que vous croyiez que mon Père est en moi, et que je suis en mon Père (5). D'ailleurs, les œuvres qu'il a faites prouvent sa mission. Jésus, parcourant toutes << les villes et les bourgades, enseignait dans leurs synagogues, " prêchait l'Evangile du royaume (de Dieu), et guérissait toutes

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(1) Voyez, ci-dessus, no 198, etc. (2) Saint Matthieu, c. xi, v. 2, etc.; saint Luc, c. VII, v. 18, etc.. - (3) Quousque animam nostram tollis? Si tu es Christus, dic nobis palam. Respondit eis Jesus: Loquor vobis, et non creditis. Opera quæ ego facio in nomine Patris mei, hæc testimonium perhibent de me. Saint Jean, c. x, v. 24 et 25. — (4) Opera quæ dedit mihi Pater ut perficiam ea; ipsa opera quæ ego facio testimonium perhibent de me, quia Pater misit me. Ibid., c. v, v. 36. — (5) Si non facio opera Patris mei, nolite credere mihi. Si autem facio, et si mihi non vultis credere, operibus credite, ut cognoscatis et credatis quia Pater in me est, et ego in Patre. Ibidem, c. x, v. 38.

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* sortes de maladies et d'infirmités (1). » Donc Jésus-Christ est l'envoyé de Dieu.

720. Mais voyons plus particulièrement les prodiges qui prouvent la divinité de sa mission. Nous ne finirions pas, si nous voulions rapporter tous les faits surnaturels qui rentrent dans l'histoire de Notre-Seigneur. Nous nous bornerons donc à en rapporter quelques-uns, le lecteur pouvant connaître les autres par la lecture de l'Évangile. Nous lisons, dans saint Jean, que Jésus changea l'eau en vin aux noces où il se trouvait, à Cana en Galilée, avec sa mère et ses disciples. Le vin venant à manquer, la mère de Jésus lui dit : Ils n'ont plus de vin. Jésus lui répondit: Femme,

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« qu'y a-t-il de commun entre vous et moi? Mon heure n'est pas « encore venue. Sa mère dit à ceux qui servaient : Faites tout ce « qu'il vous dira. Or il y avait là six grands vases de pierre pour «< servir aux purifications en usage parmi les Juifs, qui tenaient, chacun, de deux à trois mesures. Jésus leur dit : Emplissez ces « vases d'eau ; et ils les remplirent jusqu'au haut. Jésus ajouta : Puisez maintenant, et portez-en au maître du festin; et ils lui « en portèrent. Quand le maître du festin eut goûté l'eau qui avait été changée en vin, ne sachant pas d'où venait ce vin, quoique les serviteurs qui avaient versé l'eau le sussent bien, il appela « l'époux, et lui dit : Tout homme sert d'abord le bon vin; et après « qu'on a beaucoup bu, il sert alors celui qui n'est pas aussi bon: ⚫ mais vous, vous avez réservé le bon vin jusqu'à cette heure. C'est « ainsi que Jésus fit à Cana de Galilée le premier de ses miracles; « et il manifesta sa gloire (par lui-même); et ses disciples crurent « en lui (2) : » non plus seulement d'après le témoignage de saint Jean-Baptiste, mais par les effets de sa puissance, dont ils venaient d'être témoins.

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721. On lit dans le même évangéliste : « Il y avait un officier du - roi, dont le fils était malade à Capharnaum. Ayant appris que « Jésus arrivait de Judée dans la Galilée, il alla le trouver, et le

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supplia de venir chez lui pour guérir son fils; car il était près de

« mourir. Jésus lui dit : Si vous ne voyez des signes et des pro

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diges, vous ne croyez point. Seigneur, dit cet officier, descendez

« avant que mon fils meure. Jésus lui dit: Allez, votre fils vit (se porte bien). Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite,

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(1) Et circuibat Jesus omnes civitates, et castella, docens in synagogis eorum, et prædicans Evangelium regni, et curans omnem languorem et omnem infirmitatem. Saint Matthieu, c. ix, v. 35. — (2) Saint Jean, c. 11, v. 1, etc.

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