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« lui disant, dans le psaume second: Je vous donnerai les nations " en héritage, les bornes de la terre pour possession? Pourquoi enfreignez-vous cette promesse, en sorte que l'étendue de tous les << royaumes soit mise par vous comme dans une prison? Pourquoi « voulez-vous vous opposer à cette libéralité? Pourquoi combattez« vous les mérites du Sauveur? Permettez au Fils de posséder ce qui lui a été accordé; permettez au Père d'accomplir ses pro« messes. De quel droit posez-vous des bornes, tracez-vous des limites? Quand Dieu le Père accorde au Sauveur toute la terre, rien n'est excepté ; toute la terre avec les nations est la possession du Fils, comme Dieu lui-même nous l'assure: Tibi dabo gentes « hæreditatem tuam, et possessionem tuam terminos terræ. C'est << encore du Sauveur qu'il est écrit dans le soixante et onzième « psaume : Il étendra sa domination d'une mer à l'autre, jusqu'aux extrémités de l'univers (1). » On ne pouvait, évidemment, établir plus énergiquement la catholicité, qu'il nous donne, d'ailleurs, comme un caractère distinctif de l'Eglise de Dieu.

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934. Écoutez ce que dit saint Augustin contre les donatistes : Il nous a été annoncé que l'Église serait sur toute la terre. Le Seigneur lui-même a attesté que cela était prédit dans la loi, dans les prophètes et dans les psaumes. Il a prophétisé qu'elle commencerait par Jérusalem, et qu'elle se répandrait sur toutes les nations. Il a prédit à ses apôtres, lorsqu'il est remonté au ciel, qu'ils lui rendraient témoignage à Jérusalem, dans toute <«< la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. Les « faits ont confirmé ses paroles. Comment, ayant commencé par Jérusalem et s'étant accrue dans la Judée, et ensuite par toute << la terre, l'Église s'y agrandit-elle maintenant, jusqu'à ce qu'enfin elle possède le reste des nations, où elle n'existe pas encore? Le témoignage des Écritures se montre positivement. Quiconque

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« évangélise autrement, qu'il soit anathème! Or celui-là évangélise autrement, qui dit que l'Église a péri dans le reste du monde et << ne subsiste qu'en Afrique, dans le seul parti de Donat (2). »

935. Nous pourrions citer d'autres Pères du cinquième siècle et des siècles suivants; mais nous en avons assez dit pour montrer que, dans les premiers temps du christianisme, on regardait la catholicité comme un caractère essentiel de l'Église, comme une

(1) Ubi ergo erit proprietas catholici nominis, cum inde dicta sit catholica, quod sit ubique diffusa? Liv. 11, Du schisme des donatistes, c. I. — (2) Voyez le texte de saint Augustin, dans son livre de l'Unité de l'Église, c. xII.

marque ou une note positive qui la distingue de toute société séparée de sa communion. Tout homme de bonne foi, pour peu qu'il fasse attention, reconnaîtra sans peine que les anciens auteurs ecclésiastiques parlent de la catholicité simultanée et non successive, de la catholicité qui, pour me servir des expressions de saint Ambroise, fait briller l'Église parmi les différentes sectes hérétiques et schismatiques, comme le lis brille entre les épines; sicut lilium inter spinas, ita super omnes conventus Ecclesia Dei refulget (1).

CHAPITRE VIII.

De l'apostolicité de l'Église.

936. L'Église est apostolique, Credo in unam, sanctam, catholicam et apostolicam Ecclesiam. Elle est apostolique quant à la doctrine; tout chrétien confesse que l'Église de Dieu ne peut avoir une autre doctrine que celle qui a été enseignée par les apôtres : elle est apostolique quant au ministère; tous les catholiques soutiennent contre les schismatiques que la véritable Église est celle dont les pasteurs sont les successeurs légitimes des apôtres. On distingue deux sortes d'apostolicité : l'apostolicité de la doctrine, qui consiste dans la croyance de toutes les vérités que les apôtres nous ont transmises de vive voix ou par écrit; et l'apostolicité du ministère, qui consiste dans la succession non interrompue des évêques sur les siéges fondés par les apôtres ou par leurs successeurs légitimes. On distingue aussi deux choses dans le ministère apostolique, savoir: le pouvoir d'ordre et le pouvoir de juridiction. Ces deux pouvoirs émanent des apôtres, qui les avaient reçus de Jésus-Christ. Le premier, c'est-à-dire le pouvoir d'ordre, qui est inhérent au caractère épiscopal, s'est perpétué sans interruption par l'ordination, dont le rit a été déterminé par NotreSeigneur. Les apôtres ont ordonné les premiers évêques; ceux-ci en ont ordonné d'autres, et ainsi de suite; de sorte que les évêques de nos jours ont reçu le même caractère, le même pouvoir d'ordre qu'avaient reçu les premiers successeurs des apôtres. Quiconque n'a pas été ordonné, ou ne l'a été que par celui qui n'était

(1) Sur le psaume cxvII.

point évêque, ne peut participer au ministère apostolique. Le pouvoir de juridiction est celui en vertu duquel on peut exercer le pouvoir d'ordre, et prendre part au gouvernement de l'Église ; il est attaché à l'institution canonique, dont le mode est déterminé par les lois ecclésiastiques émanées du pape, ou du moins sanctionnées par le pape, chef de l'Eglise universelle. Par cette institution, chaque évêque reçoit la juridiction qu'avaient ses prédécesseurs, en remontant jusqu'aux apôtres. Les nouveaux évêchés, qui sont érigés par les successeurs des apôtres, sont aussi apostoliques que ceux qu'établissaient les apôtres eux-mêmes; ils sont fondés, comme les premiers, par la puissance apostolique. Le pouvoir de juridiction n'est pas moins essentiel que le pouvoir d'ordre à l'apostolicité du ministère; et l'apostolicité du ministère n'est pas moins essentielle à l'Église que l'apostolicité de la doctrine. L'Écriture et la tradition nous représentent le ministère apostolique se perpétuant par la succession des évêques, comme une propriété de l'Église de Dieu, et comme marque qui la distingue de toutes Jes sociétés schismatiques.

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§ Ier. Preuve du ministère apostolique, par l'Écriture sainte.

937. Jésus-Christ dit à ses apôtres : « Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre; allez donc, et enseignez toutes <«<les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du SaintEsprit, et leur apprenant à observer toutes les choses que je <«< vous ai commandées. Et voilà que je suis avec vous tous les « jours jusqu'à la consommation des siècles (1). Comme mon Père m'a envoyé, je vous envoie (2). » Il dit à Pierre en particulier : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église; et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que tu délieras sur la « terre sera délié dans le ciel (3). Pais mes agneaux, pais mes brebis (4); » c'est-à-dire mon troupeau. On voit par ces paroles que Notre-Seigneur, en conférant aux apôtres, en général, la mission qu'il avait reçue de son Père, le pouvoir de prêcher l'Évangile, d'enseigner toutes les nations, d'administrer les sacrements; et à Pierre, en particulier, le pouvoir de gouverner toute l'Église

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(1) Saint Matthieu, c. xxvш, v. 19 et 20. —(2) Saint Jean, c. xx, v. 21. — (3) Saint Matthieu, c. xv, v. 18 et 19. (4) Saint Jean, c XXI, V. 15, 16 et 17

avec l'autorité de paître les agneaux et les brebis, confere le même pouvoir à leurs successeurs, puisqu'il leur promet d'être avec eux jusqu'à la fin des temps, avec son Église fondée sur Pierre, contre laquelle les hérésies et les schismes ne prévaudront jamais; promesse qui ne peut s'accomplir à la lettre que dans la personne des papes et des évêques, successeurs de Pierre et des autres apôtres.

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938. L'apôtre saint Paul nous parle du ministère apostolique comme étant institué de Dieu pour le maintien de la vraie doctrine contre l'erreur, comme d'un ministère par conséquent qui doit durer autant que l'Église : « Dieu lui-même, dit-il, a établi « les uns apôtres, les autres prophètes, d'autres évangélistes, << d'autres pasteurs et docteurs, afin qu'ils travaillent à la sanctifi«cation des saints, à l'édification du corps de Jésus-Christ, jusqu'à « ce que nous parvenions à l'unité d'une même foi et d'une même « connaissance du Fils de Dieu, afin que nous ne soyons pas comme « des enfants flottants; que nous ne nous laissions pas emporter « çà et là à tout vent de doctrine, par la malice des hommes et «< par leur astuce à nous circonvenir dans l'erreur (1). » C'est pourquoi le même apôtre a établi lui-même, par l'imposition des mains, Timothée évêque d'Ephèse et Tite évêque de Crète, en les chargeant de garder le dépôt de la foi, et de perpétuer leur ministère par l'établissement d'autres pasteurs (2).

Aussi, dans tous les temps, depuis les apôtres jusqu'à nous, nous voyons dans l'Église des évêques qui se succèdent les uns aux autres sans interruption, suivant l'ordre établi tant pour l'ordination que pour l'institution canonique.

SII. Preuve de l'apostolicité du ministère, par l'enseignement des Pères.

939. Saint Clément, pape, qui avait conversé avec les apôtres, s'exprime ainsi dans sa première lettre aux Corinthiens : « Dieu a « envoyé Jésus-Christ, et Jésus-Christ a envoyé les apôtres. Ces « ministres fidèles ayant reçu des ordres de la bouche de leur divin maître..., sont allés partout annoncer l'approche du royaume de

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• Dieu; et, prêchant ainsi dans les pays et dans les villes, ils ont

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(1) Épît. aux Éphésiens, c. iv, v. 11, etc. (2) Hujus rei gratia reliqui te Cretæ, ut ea quæ desunt corrigas, et constituas per civitates presbyteros, sicut et ego disposui tibi. Epit. à Tite, c. 1, v. 5.

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<«< choisi les prémices des Eglises naissantes. Après les avoir éprou«vés par les lumières du Saint-Esprit, dont ils étaient remplis, ils les ont établis évêques et diacres sur ceux qui devaient croire « à la parole de l'Evangile; et ils ont ordonné qu'après leur mort d'autres hommes également éprouvés succéderaient à leur mi«nistère (1). » On ne pouvait exprimer plus clairement l'origine toute divine du ministère apostolique et de la succession des évêques sur les siéges fondés par les apôtres. Saint Ignace, disciple des apôtres et évêque d'Antioche, exhorte les Tralliens à respecter l'évêque comme celui qui est la figure du Père, et les prêtres comme inséparablement liés et attachés au ministère apostolique, ut conjunctionem apostolorum (2), c'est-à-dire au ministère des évêques qui ont le ministère des apôtres.

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940. Saint Irénée, évêque de Lyon dès l'an 177, établit le principe de l'apostolicité du ministère, opposant aux hérétiques de son temps la tradition des apôtres, qui se conserve dans l'Église par la succession des évêques. Écoutez ce qu'il dit : « La connaissance de << la doctrine apostolique, de l'antiquité de l'Église, du caractère « du corps de l'Église, est dans la succession des évêques, à qui les apôtres, dans l'Église de chaque pays, l'ont transmise, et qui « est parvenue sans fiction jusqu'à nous (3). Où sont les dons du Seigneur, c'est là qu'il faut apprendre la vérité; c'est-à-dire auprès de ceux en qui est la succession ecclésiastique des apôtres, « et avec elle la parole samme, irréprochable et incorruptible (4). La tradition des apôtres, manifestée dans tout l'univers, est fa«< cile à connaître dans toutes les Églises par quiconque a le désir de la vérité; et nous pouvons compter ceux que les apôtres ont «< institués évèques dans les Églises, et leurs successeurs jusqu'à « nous, qui n'ont rien connu ni enseigné de ce que les hérétiques « avancent dans leur délire. Mais parce qu'il serait trop long de rapporter dans cet ouvrage les successions de toutes les Églises, prenons celle de Rome, qui a été fondée par les apôtres Pierre et « Paul; cette Eglise qui est la plus grande, la plus ancienne, et qui est connue de tous. En montrant la tradition qu'elle tient « des apôtres, et la foi annoncée aux hommes et parvenue jusqu'à « nous par la succession des évêques, nous confondons tous ceux

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(1) Voyez la lettre de saint Clément, parmi les Pères apostoliques, édit. de Cotelier. (2) Lettre aux Tralliens, n° 1. Voyez les Pères apostoliques. (3) Agnitio vera est apostolorum doctrina... Secundum successiones episcoporum. Liv iv, contre les hérésies, c. xxx. — (4) Discere oportet veritatem apud quos est ea quæ est ab apostolis Ecclesiæ successio. Ibidem, c. xxvi.

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