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interrompue des évèques sur les siéges apostoliques, notamment sur le siége de saint Pierre (1). Or aujourd'hui, comme dans les premiers siècles, nous remontons de notre très-saint père le pape Pie IX jusqu'au prince des apôtres. On connaît les noms de tous ceux qui ont successivement succédé à saint Pierre, comme on connaît les évêques des Églises particulières fondées par les autres apôtres, ainsi que ceux qui ont été institués par leurs successeurs, conformément aux règlements établis par l'Église elle-même. Partout et dans tous les temps on voit, dans les évêques de l'Église catholique, la succession de l'ordination avec la succession du pouvoir de juridiction, dont le mode de transmission a toujours été déterminé par la puissance apostolique.

963. L'Église romaine est une, sainte, catholique et apostolique; elle a d'ailleurs toujours été visible, depuis la promulgation de l'Évangile jusqu'à nous; elle est elle-même juge des controverses qui intéressent la religion. Donc elle a toutes les propriétés de la vraie Église, toutes les marques qui distinguent l'Église de Dieu des sociétés hérétiques et schismatiques; donc l'Église romaine est l'Église de Jésus-Christ.

CHAPITRE X.

L'Eglise catholique romaine seule est la veritable Eglise de Jésus-Christ.

964. Il n'y a qu'un Dieu, qu'une religion; il n'y a donc qu'une Église, qui est l'Église de Jésus-Christ. Or l'Église romaine est vraiment l'Église de Jésus-Christ, elle en a tous les caractères distinctifs; il n'y a donc que l'Eglise romaine qui soit l'Eglise de Jésus-Christ, la véritable Eglise, hors de laquelle il n'y a point de salut. D'ailleurs, de toutes les sociétés chrétiennes séparées de la communion romaine, il n'en est aucune qui réunisse toutes les propriétés et toutes les marques qui distinguent l'Eglise de JésusChrist. En effet, il ne peut être ici question que des Églises protestantes et de l'Église grecque, nous voulons dire l'Église des Grecs non réunis à l'Église romaine, de ceux qui sont demeurés attachés au schisme de Photius. Or, ni les Églises protestantes ni

(1) Voyez, plus haut, les n 940, 941, 942, 945 et 946.

l'Église grecque ne peuvent réclamer les propriétés de l'Église de Dieu, les caractères essentiels à l'Église de Jésus-Christ. Donc, encore une fois, l'Église catholique romaine seule est la véritable Église.

ARTICLE I.

Les Églises protestantes n'ont point les propriétés de l'Eglise de Jésus-Christ.

965. Les propriétés de l'Église de Jésus-Christ sont : l'autorité de l'enseignement, la visibilité et la perpétuité, l'unité, la sainteté, la catholicité et l'apostolicité. Or, le protestantisme n'a aucune de ces propriétés, aucune des marques, soit négatives, soit positives, de l'Eglise de Jésus-Christ.

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Premièrement le protestantisme n'a pas l'autorité de l'enseignement: loin de là, le caractère du protestantisme est de rejeter l'autorité de l'Église enseignante, en accordant à chacun le droit d'interpréter l'Écriture sainte d'après les lumières de sa raison, et de regarder ses interprétations particulières ou individuelles comme étant l'unique règle de sa foi. L'Église protestante n'oserait donc réclamer le premier caractère de l'Église de Jésus-Christ: elle ne peut par conséquent se donner pour l'Église de JésusChrist: et comment pourrait-elle se donner pour la véritable Église, elle, dont le principe fondamental tend à détruire la foi chrétienne? « Il n'y a pas de foi pour le protestant, dit M. Laval, qui avait été lui-même ministre protestant : ce qu'il appelle sa foi n'est qu'une opinion aussi vaine, aussi inconstante que les autres opinions. La religion, la foi divine, n'est pour lui qu'une manière de voir, un système, et rien de plus. Il devra toujours « craindre de s'être trompé, et il devra le craindre d'autant plus « qu'il sera plus défiant de lui-même, qu'il sera plus humble, « c'est-à-dire plus chrétien. Jamais il ne pourra prononcer avec pleine assurance la première parole du fidèle, Je crois; et, quoi qu'il fasse, le doute sera toujours le fond de son symbole. Hélas! je ne l'ai que trop éprouvé moi-même, en ne recueillant, pour prix d'un long examen et de pénibles recherches, que le sen«<timent de mon impuissance à me créer à moi-même une foi « certaine. Lorsque, pour remplir le premier devoir du chrétien, je ⚫ demandais à ma raison un acte de foi, elle n'osait répondre. Chaque recherche nouvelle amenait avec elle de nouvelles incertitudes. Ce que je croyais un jour, parce qu'il me semblait le trouver « clairement dans l'Écriture, j'en doutais le lendemain, parce que

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je ne l'y voyais plus aussi clairement ; et quelquefois je finissais « par y trouver le dogme contraire. Souvent, pressé par le besoin « d'une croyance fixe, je me faisais un symbole, je le déclarais ir« révocable: ce symbole éternel durait à peine quelques jours, et «ma raison recommençait à errer d'opinion en opinion, sans rien « trouver en elle-même de stable que sa propre instabilité. Com«ment rester dans cet état? Comment s'y complaire? Et si je dis « que tout protestant qui veut se rendre compte de sa foi tombe né« cessairement dans les mêmes perplexités, et que l'inconstance de «ses opinions augmente en proportion de son instruction et de ses recherches, quelle conscience protestante me démentira (1)? » 966. Non-seulement l'Église protestante n'est point l'Église chrétienne, mais elle n'est pas même une Église proprement dite, puisqu'elle se divise avec elle-même, et se fractionne à l'infini. D'ailleurs, on ne peut concevoir une Église, une société religieuse, sans un symbole de foi qui règle et fixe les esprits sur le dogme, le culte et la morale: aussi les apôtres, en organisant l'Église de Jésus-Christ, ont-ils laissé aux premiers chrétiens le symbole qui porte leur nom, Symbolum apostolorum. Or, dès que l'on « donne à chaque individu le droit de former lui-même sa croyance « d'après sa propre interprétation de la Bible, qui ne voit qu'un symbole est la chose la plus rigoureusement impossible qu'on puisse imaginer? Un symbole renferme ce qu'il est nécessaire de «< croire; or, comment déterminer ce qui est nécessaire, lorsque chaque individu a droit de choisir lui-même ce qu'il doit ad« mettre ou rejeter? Reconnaître ce droit, n'est-ce pas déclarer formellement qu'on ne reconnaît aucun dogme dont la foi est « nécessaire? La raison de tout homme étant naturellement indépendante de la raison de tout autre homme, nul ne peut faire à « autrui une obligation de croire ce qu'il croit lui-même dans sa seule raison; ils peuvent avoir chacun des opinions purement individuelles, mais jamais il n'en sortira une règle de foi à la«quelle ils soient tenus de se soumettre. Vous apercevez tel dogme « dans la Bible, et vous le croyez d'après votre raison: mais si "ma raison ne l'y aperçoit pas, ou y aperçoit le contraire, je dois le rejeter, en vertu du même principe qui vous le fait admettre. Ainsi le luthérien admet la présence réelle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie, parce que sa raison découvre ce dogme dans la Bible; mais la raison du calviniste, qui n'est pas obligée de céder

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(1) Lettre de M. Laval, ci-devant ministre à Condé-sur-Noireau.

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« à la sienne, nè l'y découvrant pas, il ne peut exiger de lui cette « croyance, ni prononcer qu'elle est nécessaire. Ainsi encore, « raison du luthérien et du calviniste est convaincue que la divi« nité de Jésus est très-clairement exprimée dans la Bible; mais comme le socinien, interprétant également l'Écriture sainte d'a« près sa raison, croit y trouver le fondement d'une opinion contraire, non-seulement ils ne peuvent affirmer que la foi à la di« vinité de Jésus-Christ soit nécessaire, mais ils doivent reconnaître qu'en vertu du principe commun des protestants, le socinien doit la rejeter. Parcourez toutes les vérités révélées, il en sera de même pour toutes: on n'en trouvera pas une seule dont on puisse affirmer, dans les principes de la Réforme, qu'il est né« cessaire de la croire pour être chrétien (1). ›

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967. Il est donc vrai de dire que l'Église réformée, loin d'être l'Église de Jésus-Christ; n'est pas même une Église chrétienne quelconque plus ses confessions de foi sont multipliées, plus elles sont impuissantes à fixer l'intelligence; ne représentant ellesmèmes que des opinions individuelles, elles ne peuvent être obligatoires pour personne. « Le protestantisme n'est au fond qu'un « véritable système d'incrédulité, reposant sur la même base que « tous les autres systèmes d'erreur, et dont le développement complet serait la destruction du christianisme. Sous quelque face qu'on le considère, on est toujours ramené à cette terrible vérité elle sort, pour ainsi dire, de tout son être, elle est écrite dans toute son histoire (2). »

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968. Secondement : l'Église protestante n'a point la perpétuelle visibilité de l'Église de Jésus-Christ. Avant le seizième siècle, où parut la Réforme, il n'y avait ni réformés ni protestants; avant Luther et Calvin, il n'y avait ni luthériens ni calvinistes; avant le schisme de Henri VIII, roi d'Angleterre, il n'y avait pas d'anglicans. Dire avec les uns que les protestants ont succédé aux fidèles qui ont été de tout temps cachés dans le sein de l'Église romaine, sans participer à ses erreurs, ne serait-ce pas par là même renoncer à la visibilité de l'Église? Comment en effet ces prétendus fidèles, que l'on suppose avoir professé secrètement les dogmes publiés depuis par la Réforme, que l'on dit avoir été cachés, invisibles dans l'Église romaine, auraient-ils formé l'Église visible de Dieu, cette maison du Seigneur qui, suivant l'expression d'un prophète, est élevée sur le sommet des montagnes; cette cité qui,

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étant placée sur les hauteurs, ne peut étre cachée. D'ailleurs, comment prouverait-on que la doctrine des réformateurs a été suivie, dans la communion romaine, par des justes qui n'avaient pas courbé le genou devant Baal? Bossuet disait aux protestants: • Si la messe ou toute autre chose que vous voudrez imaginer est le Baal devant lequel les sept mille n'avaient pas fléchi le genou "quand Luther, ou Zuingle, ou OEcolampade, ou Bucer, ou Calvin, ont éclaté, les sept mille qui croyaient comme eux secrète"ment ont dû venir leur déclarer leur secrète croyance, et leur dire: Nous étions déjà dans ces sentiments; vous n'avez fait que nous rallier, et nous donner la hardiesse de nous découvrir. Mais, loin d'en trouver sept mille qui leur tinssent ce langage, nous ⚫ avons pressé vos ministres d'en nommer un seul. J'en ai moimême interpellé M. Claude, et il a dit: M. de Meaux croit-il que tout soit écrit? Je l'ai demandé à M. Jurieu, et il a répondu : Que nous importe (1)?

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969. Direz-vous avec d'autres, que les protestants descendent des hussites, des wicléfistes, des vaudois, des albigeois, des manichéens, des prédestinatiens, des pélagiens, des donatistes, des sectes même des premiers siècles du christianisme? Mais comment faire sortir une Église visible des anciennes sectes, qui étaient aussi opposées les unes aux autres qu'elles l'étaient à l'Église romaine, qu'elles le sont même, sur plusieurs points, au protestantisme? Comment former une Église perpétuelle et indéfectible avec les différentes hérésies, qui n'ont aucune suite entre elles, dont les unes ont disparu presque aussitôt après avoir vu le jour, dont aucune ne remonte jusqu'aux apôtres? Quel est, en effet, l'hérésiarque qui n'ait été confondu par la nouveauté de sa doctrine? Les réformés l'ont reconnu ; il est impossible à la Réforme de maintenir le principe de la perpétuelle visibilité de l'Église, en recourant, soit aux sectes séparées de l'Eglise romaine, soit aux prétendus fidèles qui seraient demeurés cachés dans le sein de cette Église sans en avoir l'esprit. C'est pourquoi ils n'ont cru pouvoir sortir de leur embarras qu'en admettant le système du ministre Jurieu, qui fait consister l'Église de Jésus-Christ dans la réunion de toutes les sociétés chrétiennes. Mais adopter un tel système pour justifier la Réforme du reproche de nouveauté, n'est-ce pas avouer l'impossibilité où l'on est de prouver que la Réforme n'est point nouvelle? Et cet aveu n'est-il

(1) Instruction pastorale sur les promesses de Jésus-Christ à son Église 1)" LXXVIII.

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