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Église, Jésus-Christ lui a promis que les portes de l'enfer ne prévaudraient point contre elle; promesse divine, qui nous offre la plus grande garantie possible de l'orthodoxie des enseignements de saint Pierre et de son successeur. Le pape ne peut enseigner à tous les fidèles une erreur contre la foi, sans que l'erreur ne prévale contre le fondement de l'Église, sans qu'elle ne prévale par consé. quent contre l'Église elle-même. Il en est des promesses faites à Pierre, le prince des apôtres, comme de celles qui ont été faites au college apostolique; elles sont non-seulement pour tous les temps, mais pour tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles. « Il « est plus clair que le jour, dit Fénelon, que le saint-siége ne serait « point le fondement éternel, le chef et le centre de la communion « catholique, s'il pouvait définir quelque chose d'hérétique dans ce qu'il ordonne à toute l'Église de croire (1). »

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1169. C'est bien là le sens de la profession de foi dictée aux Orientaux par le pape Hormisdas, et approuvée de toute l'Église catholique. «< On ne peut, porte-t-elle, déroger à la parole de NotreSeigneur Jésus-Christ, qui a dit : Tu es Pierre, et sur cette « Pierre je bâtirai mon Eglise. La vérité de cette parole est prouvée par le fait même; car la religion a toujours été con« servée pure et sans tache dans le siége apostolique. C'est pourquoi, suivant en tout le siége apostolique et souscrivant à « tous ses décrets, j'espère mériter toujours de demeurer dans une « même communion avec vous, qui est celle du siége apostolique, dans lequel réside l'entière et vraie solidité de la religion chrétienne; promettant de ne point nommer, dans les sacrés mystères, ceux qui sont séparés de la communion de l'Église catholique, c'est-à-dire qui n'ont pas en tout les mêmes sentiments que le siége apostolique (2). Ainsi, ajoute Fénelon, quiconque << contredit la foi romaine, qui est le centre de la tradition com« mune, contredit celle de l'Église entière. Au contraire, quiconque demeure uni à la doctrine de cette Église toujours vierge ne ha<< sarde rien pour sa foi. Cette promesse, quoique générale, quoique «< absolue dans une profession de foi, n'a rien de téméraire ni d'ex«cessif pour les évêques mêmes qu'on oblige de la signer. Gar<< dez-vous donc bien d'écouter ceux qui oseraient vous dire que le formulaire du pape Hormisdas, fait il y a douze cents ans pour

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(1) Instruction pastorale pour l'acceptation de la bulle Unigenitus. — Voyez, dans le chapitre précédent, les textes du second concile de Nicée et du quatrième concile de Constantinople. (2) Voyez, ci-dessus, le n° 1150.

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remédier au schisme d'Acace, n'était qu'une entreprise passagère « du siége de Rome. Cette décision de foi, si décisive pour l'unité, « fut renouvelée par Adrien II plus de trois cents ans après, pour «finir le schisme de Photius; et elle fut universellement approuvée « dans le huitième concile œcuménique... Chaque évêque y promet « de ne se séparer ni de la foi ni de la doctrine du siége apostolique, mais de suivre en tout les décisions de ce siége (1). » Un évêque ne peut promettre de suivre l'erreur en quoi que ce soit. Il ne peut donc souscrire à tous les décrets du siége apostolique, ni promettre de suivre en tout ses décisions, qu'autant que tous les décrets ou décisions dogmatiques de la chaire apostolique sont infailliblement conformes à la doctrine de Jésus-Christ. Nous dirons donc, avec les Pères du second concile général de Lyon, que << le pontife romain étant tenu, plus que tout autre, de défendre la « vérité de la foi, c'est par l'autorité de son jugement que doivent « être définies les questions qui s'élèvent touchant la foi; que toutes « les Églises lui sont soumises, et que tous les évêques lui doivent « respect et obéissance (2). »

1170. Aussi, l'assemblée du clergé de France, qui se tint à Melun en 1579, propose à tous les fidèles, « pour règle de leur croyance, ce que croit et professe la sainte Église de Rome, qui «< est la maîtresse, la colonne et l'appui de la vérité; parce que, « ajoute cette assemblée, toute autre Église doit s'accorder avec « celle-là, à cause de sa principauté. » L'assemblée générale du clergé, de l'an 1625, s'exprimait dans le même sens. Écrivant aux archevêques et aux évêques du royaume : « Les évêques, ditelle, seront exhortés à honorer le siége apostolique et l'Église romaine, fondée sur la promesse infaillible de Dieu, sur le sang <«< des apôtres et des martyrs, la mère des Églises, et laquelle, pour parler avec saint Athanase, est comme la tête sacrée par laquelle « les autres Églises, qui ne sont que ses membres, se relèvent, se «< maintiennent et se conservent. Ils respecteront aussi notre saint père le pape, chef visible de l'Église universelle, vicaire de Dieu « en terre, évêque des évêques et patriarches, auquel l'apostolat « et l'épiscopat ont eu commencement, et sur lequel Jésus-Christ « a fondé son Église, en lui baillant (donnant) les clefs du ciel « avec l'infaillibilité de la foi, que l'on a vue miraculeusement « demeurer immuable dans ses successeurs jusqu'aujourd'hui. Et ayant obligé tous les fidèles orthodoxes à leur rendre toutes

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(1) Instruction pastorale sur la bulle Unigenitus.

(2) Voyez le n° 1158.

« sortes d'obéissances, et à vivre en déférence à leurs saints dé

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« crets et ordonnances, les évêques seront exhortés à faire la même chose, et à réprimer, autant qu'il leur sera possible, les esprits << libertins qui veulent révoquer en doute et mettre en compromis «< cette sainte et sacrée autorité, confirmée par tant de lois divines a et positives; et, pour montrer le chemin aux autres, ils y défé« reront les premiers.

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1171. Nous trouvons les mêmes sentiments dans la lettre que trente et un évêques français écrivaient au pape Innocent X en 1653, au sujet de la condamnation des cinq propositions de Jansénius. Voici ce qu'ils disaient : « Dès les premiers temps, l'Église << catholique, appuyée sur la communion et l'autorité seule de « Pierre, souscrivit sans hésitation et sans délai aucun, omni seposita hæsitatione vel cunctatione, à la condamnation de « l'hérésie pélagienne, prononcée par Innocent dans son décret « adressé aux évêques d'Afrique, et qui fut suivie d'une autre « lettre du pape Zozime, adressée à tous les évêques de l'univers. . Elle savait, non-seulement par la promesse de Notre-Seigneur « Jésus-Christ faite à Pierre, mais encore par les actes des anciens « pontifes, et par les anathèmes dont le pape Damase avait frappé ⚫ récemment Apollinaire et Macédonius, avant qu'aucun concile « œcuménique les eût condamnés; elle savait que les jugements portés par les souverains pontifes, en réponse aux consultations • des évêques pour établir une règle de foi, jouissent également (soit que les évêques aient cru devoir exprimer leur sentiment << dans leur consultation, soit qu'ils aient omis de le faire) d'une « divine et souveraine autorité dans l'Église universelle; autorité « à laquelle tous les chrétiens sont obligés de soumettre leur esprit << même. Nous donc aussi, pénétrés des mêmes sentiments et de la « même foi, nous aurons soin que la constitution donnée d'après a l'assistance du Saint-Esprit, par votre sainteté,.... soit promul« guée dans nos Églises et diocèses, et nous en presserons même « l'exécution à l'égard du peuple fidèle. Ceux qui auront la témé« rité de la violer ne manqueront pas d'être punis suivant les ter<< mes de la constitution même, et du bref que votre sainteté nous « a écrit; en sorte qu'ils subiront les peines portées contre les héretiques (1). "

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1172. Telle a toujours été la pratique des évêques de France,

(1) Voyez l'ouvrage intitulé De suprema romani Pontificis auctoritate hodierna Ecclesiæ gallicanæ doctrina, etc.

même de ceux qui depuis la célèbre déclaration de 1682, distinguant la chaire de Pierre de celui qui l'occupe comme successeur de Pierre, reconnaissent avec tous les orthodoxes l'indéfectibilité du siége apostolique pour l'enseignement de la foi, sans reconnaître, en théorie, l'infaillibilité du souverain pontife. Soit inconséquence, soit instinct catholique, ils ont toujours reçu avec respect et soumission les constitutions dogmatiques des papes (1); condamnant sans hésitation et sans délai, omni seposita hæsitatione, vel cunctatione, tout ce qui avait été condamné solennellement par les papes. Nous en avons un exemple bien frappant dans la conduite de l'épiscopat français, au sujet de la constitution civile du clergé de l'an 1790. Les évêques députés à l'assemblée nationale dénoncèrent cette constitution à Pie VI, ajoutant, dans une de leurs lettres, que les fidèles attendaient une décision du souverain pontife, comme le témoignage vénérable de la foi de toutes les Églises (2): et le pape ayant condamné la susdite constitution par un bref du 13 avril 1791, tous les évêques de France, à l'exception de quatre, souscrivirent à cette condamnation, et confesIsèrent la foi.

CHAPITRE IV.

Le pape peut porter des lois qui soient obligatoires pour toutes les Églises.

1173. Nous le répétons: le pape a reçu de Jésus-Christ, dans la personne de Pierre, prince des apôtres, les clefs du royaume des cieux, avec le pouvoir de lier et de délier sur la terre; avec la puissance pleine et entière de paître, régir et gouverner l'Église universelle (3). Il peut donc porter des lois qui obligent tous les chrétiens; il n'y a pas de gouvernement sans pouvoir législatif; aussi, les Pères nous représentent le pape comme chef de toute l'Église, comme ayant une principauté qui s'étend sur tout le monde chrétien, comme le pasteur de tous, même des évêques; expressions qui ne peuvent convenir qu'à celui qui a droit de com

(1) Voyez le même ouvrage. — (2) Voyez la Collection des brefs de Pie VI, par M. Guillon, tom. 1, etc. (3) Concile de Florence. - Voyez, ci-dessus, le n° 1159.

mander à tous. Aussi, tout évêque, à son sacre, promet-il de recevoir avec respect et d'observer les saintes décrétales et constitutions du siége apostolique (1).

1174. Il en est d'une loi pontificale comme de toute autre loi; elle n'oblige que par la promulgation qui en est faite : on demande donc quand les constitutions du souverain pontife seront censées suffisamment promulguées pour sortir leur effet. Les canonistes ne sont pas d'accord; les uns pensent qu'il suffit qu'une constitution du pape soit publiée à Rome, pour obliger tous ceux qu'elle concerne aussitôt qu'ils en auront une connaissance certaine. C'est le sentiment le plus commun; les autres veulent qu'elles n'aient force de loi que dans les provinces où elle a été publiée. Quoi qu'il en soit, comme il n'y a aucune formalité particulière qui soit essentielle à la promulgation, et qu'il appartient essentiellement au législateur de déterminer le mode dont une loi sera promulguée, il faut admettre qu'une constitution du chef de l'Église oblige tous ceux qui la connaissent, de quelque manière que leur soit venue cette connaissance, lorsque le pape en la publiant déclare expressément qu'il l'entend ainsi, nonobstant toute coutume ou tout usage contraire. Cependant, comme il peut arriver qu'une loi, quelque sage qu'elle soit, ne convienne pas également partout, et qu'elle offre des inconvénients particuliers pour certaines provinces, alors un évêque peut en suspendre l'exécution dans son diocèse, à charge par lui toutefois de soumettre ses motifs au souverain pontife, avec la disposition de s'en rapporter à sa décision. «< Jamais « dans l'Église, dit Barruel, le droit d'éclairer Pierre n'effaça le devoir d'être soumis à Pierre (2). »

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1175. Mais n'avons-nous pas en France un droit particulier? Ne lit-on pas, dans les articles organiques ajoutés par le gouvernement au concordat de 1801: « Aucune bulle, bref, rescrit, décret, mandat, provision, signature de provision, ni autres expéditions « de la cour de Rome, même ne concernant que les particuliers, « ne pourront être reçues, publiées, imprimées, ni autrement mises à exécution, sans l'autorisation du gouvernement? » Ne lit-on pas dans les mêmes articles, pour ce qui concerne les conciles « Les décrets des synodes étrangers, même ceux des «< conciles généraux, ne pourront être publiés en France avant « que le gouvernement en ait examiné la forme, leur conformité

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(1) Voyez le Pontifical romain. - (2) Du pape et de ses droits, ive partie,

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