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Petri vicem gerimus (1); et ceux du concile de Reims, de l'an 900, déclarent qu'ils excommunient les assassins de Foulques au nom du Seigneur et par la vertu du Saint-Esprit, ainsi que par l'autorité divinement conférée aux évêques par le bienheureux Pierre, prince des apôtres, auctoritate episcopis per beatum Petrum principem apostolorum divinitus collata (2). Hincmar, archevêque de Reims, écrivait à Hincmar de Laon : « Nous dépendons de la chaire apostolique, qui est pour nous la source d'où dérivent jusqu'à nous « la religion, la discipline ecclésiastique et la juridiction canonique: « a qua rivus religionis et ecclesiasticæ ordinationis atque cano« nicæ juridictionis profluxit (3). »

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1184. Nous ne finirions pas, si nous voulions citer toutes les autorités qui font descendre la juridiction de l'évêque de la chaire de saint Pierre, ou, si on aime mieux, de Jésus-Christ par la chaire de saint Pierre. Qu'il nous suffise donc de rapporter ce que dit le pape Pie VI dans son bref Super soliditate Petræ : « Il n'y a qu'un «< seul Dieu, qu'un seul Christ, qu'une seule Église, et une seule «< chaire fondée sur Pierre par la voix du Seigneur. Ce sont les << paroles de saint Cyprien, qui reconnaît que la chaire de Pierre « est l'Église principale, où l'unité sacerdotale a pris naissance, et « où la perfidie ne peut avoir accès. Saint Chrysostome déclare ou• vertement que Pierre pouvait, de son propre droit, choisir un « successeur au traitre Juda; droit fondé sur sa primauté, et dont « Pierre lui-même et ses successeurs ont usé dans la suite, soit lorsqu'ils fondèrent des Églises dans tout l'Occident, et y prépo« sèrent, avant tout concile, des évêques auxquels ils assignèrent << une portion du troupeau pour la gouverner; soit lorsqu'ils dési« gnèrent pour des régions déterminées un siége dont l'évêque « devait présider les autres par l'autorité apostolique. Innocent Ier parle de cette institution ecclésiastique comme d'une chose manifeste; et chacun peut comprendre, par cet éclatant témoi«gnage, que la puissance pontificale, loin d'avoir sa source dans «< une discipline établie par des conciles, existait au contraire « avant que les conciles eussent établi aucune discipline; et nous savons que le même pontife régla celle de l'Église d'Antioche, chef de l'Église orientale..... La vérité de ce qu'enseigne saint Augustin, que la principauté de la chaire apostolique a toujours

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(1) Ibidem, tom. vii, col. 1661. (2) Ibidem, tom. ix, col. 481. — (3) Opera Hincmari, Lettre à Hincmar de Laon.

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« été en vigueur dans le siége de Rome, et que cette principauté « d'apostolat élève le souverain pontife au-dessus de tout autre évêque cette vérité, appuyée sur tant de preuves évidentes, éclate surtout en ce que le successeur de saint Pierre, par cela seul qu'il succède à Pierre, préside de droit divin à tout le troupeau de Jésus-Christ, en sorte qu'il reçoit avec l'épiscopat la puissance du gouvernement universel; tandis que les autres évê« ques possèdent chacun une portion particulière du troupeau, non « de droit divin, mais de droit ecclésiastique; cette portion leur « est assignée, non par la bouche de Jésus-Christ, mais par l'ordre hiérarchique nécessaire pour qu'ils puissent exercer une puis«sance ordinaire de gouvernement. Quiconque voudra refuser au souverain pontife la suprême autorité dans cette assignation, il «< est nécessaire qu'il attaque la succession légitime de tant d'évêques qui, dans le monde entier, régissent les Églises ou fondées originairement par l'autorité apostolique, ou divisées ou réunies « par elle, et qui ont reçu du pontife romain la mission pour les gouverner; de sorte qu'on ne pourrait, sans bouleverser l'Église

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« et le régime épiscopal même, porter atteinte à ce grand et admirable assemblage de puissance conférée par une disposition divine « à la chaire de saint Pierre; afin, comme le dit saint Léon, que << saint Pierre régisse véritablement toute l'Église que Jésus-Christ régit principalement; car si Jésus-Christ a voulu qu'il y eût quelque chose de commun à Pierre et aux autres pasteurs, tout « ce qu'il n'a pas refusé à ceux-ci, il le leur a donné uniquement « par Pierre. » Il est donc prouvé que la juridiction des évêques vient du pape, soit que le pape la leur confère lui-même comme vicaire de Jésus-Christ, soit que Jésus-Christ la leur confère immédiatement par le pape, per Petrum. Il faut reconnaître par conséquent que l'institution canonique des évêques appartient originairement au pape, et qu'un évêque ne peut être canoniquement et légitimement institué que par le pape, ou par ceux qui en ont reçu le pouvoir du pape. « C'est un dogme catholique, dit M. de Marbeuf, archevêque de Lyon, que, pour être pasteur légitime, «< il faut avoir une mission canonique, et que c'est le souverain pontife seul à qui, comme ayant la primauté de juridiction de

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« droit divin, il appartient de donner l'institution canonique aux « archevêques et évêques; d'où il suit que tout prélat qui prendrait « sa mission d'ailleurs ne pourrait qu'être intrus (1).

(1) Lettre pastorale sur le schisme de France, de l'an 1790.

CHAPITRE VI.

Le gouvernement de l'Église est un gouvernement monarchique.

1185. Une conséquence de ce que nous avons dit jusqu'ici des prérogatives du pape, c'est que l'Église dont il est le chef est une vraie monarchie. L'idée que les Écritures, les saints Pères, les souverains pontifes et les conciles, nous donnent de saint Pierre et de ses successeurs, ne peut convenir qu'à celui qui est à la tête d'un gouvernement monarchique. C'est Pierre qui a été chargé de paître les agneaux et les brebis, c'est-à-dire tout le troupeau; c'est à Pierre, à Pierre seul, que Jésus-Christ a donné les clefs du royaume céleste, qui sont le symbole de la souveraineté. Toute l'antiquité nous représente le pape comme le successeur de saint Pierre, comme le vicaire de Jésus-Christ, le chef ou la tête de toutes les Églises; comme le père et le docteur de tous les chrétiens, le prince et le pasteur de tous, même des évêques; comme ayant une primauté souveraine et entière avec la principauté sur tout l'univers, avec la plénitude de pouvoir, une puissance suprême dans toute l'Église, la pleine puissance de paître, régir et gouverner l'Église universelle. Ce sont les expressions des conciles œcuméniques, notamment des conciles de Trente, de Florence et de Lyon (1). Or, quel est le prince de la terre, quel est le monarque qui ait dans ses États un pouvoir légitime plus grand, plus complet que celui que ces conciles, toujours appuyés sur l'Écriture et la tradition, reconnaissent dans le pape? L'Église est donc une vraie monarchie, en vertu même de sa constitution divine, à laquelle ni le pape seul, ni le pape avec un concile général, ni le pape avec l'Église entière, ne peut déroger.

1186. « L'Église, dit le cardinal de Lorraine, archevêque de « Reims, n'a pas le pouvoir d'empêcher qu'elle soit gouvernée par « le pontife romain et par les évêques; elle ne peut se constituer « elle-même en aristocratie ou en démocratie; il est nécessaire « qu'elle soit gouvernée monarchiquement par le pontife univer« sel et par les évêques particuliers, cet ordre de gouvernement ayant été établi immédiatement par Jésus-Christ lui-même (2).»

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(1) Voyez, ci dessus, les n° 1158, 1159, 1161. — (2) Discours prononcé ag

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Ce qui répond parfaitement à la doctrine de saint Thomas : « Le << pape, dit le docteur angélique, a la plénitude de la puissance pontificale; il est dans l'Église comme le roi dans son royaume; et les évêques sont appelés à une partie de sa sollicitude, comme des « juges préposés dans chaque ville (1). » Gerson lui-même, qu'on n'accusera pas de s'être montré trop favorable à la puissance du pape, n'hésite point à déclarer hérétique et schismatique quiconque nierait que le pape a été institué de Dieu surnaturellement et immédiatement, et qu'il possède une primauté monarchique et royale dans la hiérarchie ecclésiastique (2). Il enseigne que l'Église a été fondée par Jésus-Christ sur un seul monarque suprême, in monarcha supremo (3); que la puissance ecclésiastique dans sa plénitude est formellement et subjectivement dans le seul pontife romain, et qu'elle a été donnée surnaturellement par Jésus-Christ à Pierre comme à son vicaire et au souverain monarque, pour lui et pour ses successeurs, jusqu'à la fin des siècles (4). Enfin, pour abréger, nous finirons cet article en rappelant que la Faculté de théologie de Paris a condamné ces deux propositions d'Antoine de Dominis: « Il n'y a point dans l'Église d'autre chef suprême ni « d'autre monarque que Jésus-Christ. La forme monarchique n'a pas été instituée dans l'Eglise immédiatement par Notre-Sei« gneur (5). »

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1187. Il faut donc reconnaître que l'Église est, de droit divin, une vraie monarchie; que le pape en est le chef suprême et le souverain, duquel, comme nous l'avons vu dans le chapitre précédent, découle tout pouvoir spirituel, le pouvoir même des évêques et leur autorité. Mais on ne doit pas confondre la monarchie avec le despotisme: un gouvernement despotique ou arbitraire n'a pas d'autres règles que la volonté de ceux qui gouvernent; le gouvernement monarchique, même dans l'ordre politique, a des lois indépendantes de la volonté du monarque, lois qui, étant l'expression des besoins d'un peuple, ne peuvent être modifiées qu'en raison du bien général, qui est tout à la fois l'objet et la fin principale de tout gouvernement. Mais, à la

concile de Trente, Collect. monument. ad historiam concilii Tridentini, tom. v, etc.-(1) Papa habet plenitudinem pontificalis potestatis, quasi rex in regno; sed episcopi assumuntur in partem sollicitudinis, quasi judices singulis civitatibus præpositi. Suppl., quæst. 26, art. 3. — (2) De statibus ecclesiasticis, cousid. 1. (3) De auferibilitate papæ, consid. VIII. — (4) De potestate ecclesiastica, consid. x. · (5) Collectio judiciorum de novis erroribus, par d'Argentré, tom. 1, part. и, pag. 105, etc.

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différence des gouvernements humains, qui sont de leur nature susceptibles de changement suivant l'esprit des populations, le gouvernement de l'Église étant, comme l'Église elle-même, essentiellement un, perpétuel, invariable, est nécessairement toujours le même, c'est-à-dire toujours et nécessairement monarchique; car il est monarchique en vertu même de sa constitution, qui est divine. Et c'est parce qu'il est monarchique, d'après l'ordre de Dieu qui en a fixé les bases, que le pape ne peut le rendre ni despotique, ni aristocratique, ni démocratique. Il est aujourd'hui ce qu'il était hier, et sera, jusqu'à la consommation des siècles, ce qu'il a toujours été depuis le commencement, depuis le jour où Jésus-Christ a fait de saint Pierre le fondement de son Église, contre laquelle les portes de l'enfer ne prévaudront point, en même temps qu'il lui a confié les clefs du royaume des cieux, c'est-à-dire, le gouvernement de son Église : « Et ego dico tibi, quia tu es Petrus, et super hanc petram ædificabo Ecclesiam meam, « et portæ inferi non prævalebunt adversus eam. Et ego tibi dabo << claves regni cœlorum; et quodcumque solveris super terram, <«< erit solutum et in cœlis (1). »

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CHAPITRE VII.

De l'assemblée du clergé de France, de l'an 1682.

1188. «< Toutes les fois, dit l'abbé Barruel, qu'il est mention de « cette fameuse assemblée de 1682, il est des aveux qu'il faut « savoir faire, et de grands préjugés qu'il faut dissiper. Ainsi que Bossuet, il faut d'abord convenir que, dans cette assemblée, il « se passa bien des choses qui affligèrent les pontifes romains. << Louis XIV l'avait convoquée à l'occasion de ses dissensions avec

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« le pape sur la régale, qu'il étendait à des églises exemptes de ce

droit. Au nom de Louis XIV, toutes les trompettes de la renom

mée s'enflent pour célébrer sa gloire. Mais c'est sa grandeur même

« et sa puissance qui se tournent en préjugé contre cette assem

« blée. Il sollicita cette déclaration, regardée comme le boulevard de

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« nos libertés gallicanes. Il la fit ériger en loi, moins par zèle pour

la doctrine de notre Église que pour humilier un monarque, un

(1) Saint Matthieu, c. XVI, v. 18, 19.

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