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que

conformer à l'usage, qui semble vouloir tout professeur de. Langue fasse imprimer des Elémens. Si je publie une nouvelle Grammaire, c'est qu'il m'a paru avantageux de suivre une route nouvelle, pour faire connaître à fond la nature et le génie de la langue italienne; pour en exposer les vrais principes, avec plus de simplicité, d'ordre et de précision; pour séparer avec soin les règles fondamentales de celles qui ne sont qu'accessoires, ou qui ne dérivent que des caprices de l'usage; pour ne présenter surtout que les préceptes établis par nos bons écrivains, que ceux qui constituent proprement la langue, en rejetant avec sévérité tout ce que l'ignorance et l'envie de faire de gros livres, ont accumulé dans les Ouvrages élémentaires. Mon but a donc été non-seulement de faciliter l'étude de l'Italien, mais encore de donner à cette étude une meilleure direction, et de la rendre plus fructueuse, en conduisant les élèves, dès leurs premiers pas, à l'intelligence de la véritable langue italienne, de celle dont les auteurs du bon siècle se sont servis, et qu'ils ont fixée; de celle que parlent et qu'écrivent encore les hommes instruits, les littérateurs d'un goût éclairé.

En réfléchissant, comme j'ai eu occasion de le faire, sur la cause du peu de progrès que font réellement dans la langue italienne

la plupart des étrangers, et surtout des Français qui l'étudient, j'ai cru m'apercevoir qu'il fallait l'attribuer en grande partie à l'opinion généralement répandue, que l'italien s'apprend avec une extrême facilité et en très-peu de tems. C'est un préjugé que je regarde comme très-nuisible à l'avancement des élèves: la ressemblance qui paraît exister au premier coup-d'œil entre les vocabulaires des deux langues, a commencé à faire admettre ce préjugé; le charlatanisme de ces prétendus professeurs qui promettent journellement, dans leurs programmes, d'enseigner l'italien en deux ou trois mois de leçons, a achevé de l'établir et de le répandre. Mais que résulte-t-il de ces ridicules promesses? Ön croit savoir l'italien, et on le sait effectivement aussi bien que les trois-quarts de ceux qui l'apprennent, lorsqu'on entend passablement ces auteurs modernes, et surtout ces misérables traductions qui déshonnorent et corrompent journellement notre idiôme; lorsqu'à l'aide de constructions barbares ou de mots souvent étrangers à la langue, on est parvenu à composer quelques phrases, qui ne présentent tout au plus que du français italianisé. C'est ainsi qu'au lieu de ho scritto ora, je viens d'écrire, j'entends dire journellement vengo di scrivere; vene farò il dettaglio, au lieu de : vene farò il racconto ou la narrazione,

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je vous en ferai le détail; partaggio, au lieu de spartimento ou divisione, partage; egli è troppo saggio e prudente per approvar una tal cosa, au lieu de egli è tanto saggio e prudente che non è capace di di approvar la tal cosa, il est trop sage et trop prudent pour approuver une telle chose, etc. Sans doute les Français doivent trouver facile un style pareil; mais ce n'est pas là de l'italien, ce n'est pas la langue dans laquelle ont écrit Dante, Petrarca, Boccaccio, Bembo, Davanzati, Ariosto, etc.; ce n'est pas celle qu'il faut apprendre pour entrer en communication avec les hommes célèbres dans tous les genres, qui feront éternellement la gloire de la littérature italienne. C'est ce dont s'aperçoivent malheureusement trop tard ceux qui, sous la foi d'un guide ignorant ou trompeur ont cru acquérir, au bout de peu de tems, et au prix d'un trèsléger travail, l'intelligence et l'usage de notre langue. Arrêtés, dès les premiers pas, lorsqu'ils entreprennent la lecture de nos clas siques, fatigués 'd'avoir à lutter contre ce qu'ils appellent alors des difficultés et des bizarreries; et regardant même comme des tours ou des expressions vieilles, les expressions et les tours qui constituent véritablement la nature et le génie de la langue, ils rejettent loin d'eux nos meilleurs Ouvrages, et seraient souvent tentés, par dépit et par

dégoût, de leur assigner le même rang que l'on assigne en France à la poésie de SaintGelais, ou à la prose de Joinville.

J'avoue que les motifs de mon travail ont été surtout le désir et l'espérance de contribuer à faire cesser les injustes préventions et l'instruction superficielle, qui réduisent à si peu de chose ce que l'on connaît, hors de l'Italie, des écrits de nos anciens. Familiarisé dès ma tendre jeunesse avec ces inimitables modèles, et naguère obligé de les étudier continuellement pour en faire le sujet de mes leçons, j'ai souvent été à portée de sentir la justesse du précepte, répété tant de fois par nos grands critiques : « Que celui-là » doit être le plus estimé de nos écrivains » qui approche le plus des trois astres bril->lans qui ont porté notre langue au plus » haut degré de perfection ». Aussi est-ce -particulièrement dans les écrits du Dante, de Petrarca et de Boccaccio que j'ai cher-ché le génie et les règles de la langue italienne.

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L'approbation honorable que la première édition de mon Ouvrage obtint de l'Institut Impérial de France, l'accueil flatteur que la deuxième édition surtout a reçu du public, et les progrès rapides de ceux qui l'ont étudié, devaient naturellement m'inspirer le désir de le perfectionner. Affermi chaque jour par les conseils de plusieurs savans, et par ma propre

expérience danslaroute nouvelle que je m'étais tracée, j'ai fait à ma grammaire des augmentations nombreuses, des changemens et des améliorations. J'ai surtout rectifié l'ordre des matières en les rangeant selon celui de l'origine et de la création des signes.

par

Intimement persuadé de la vérité exprimée le Dante dans le passage que j'ai choisi pour épigraphe, je n'ai pas, ainsi que les compilateurs de Vénéroni, divisé d'avance ma grammaire en un nombre déterminé de leçons, ni fixé le tems que l'on devra employer pour l'apprendre; mais voici ce que j'ai fait. Je suis parti du moment où l'on a commencé à traduire le langage des signes naturels en une langue composée de sons articulés et arbitraires. J'examine d'abord le premier élément inventé, le nom; je fais connaitre ses propriétés et le rôle qu'il joue dans le discours; je parle ensuite du second élément, le verbe étre, et enfin de l'adjectif, qui est le troisième et le dernier des élémens absolument nécessaires à l'expression de nos idées. J'examine ensuite les autres élémens du discours inventés postérieurement aux trois précédens, les rangeant selon l'ordre de leur création qui m'a paru le plus conforme à la nature des choses. Après avoir traité de ces signes en euxmêmes, de leur caractère et de leurs fonctions, j'expose les règles desyntaxe et de con

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