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Règle huitième.

Cependant une syllabe accentuée peut être suivie d'une seule sans accent, pourvu qu'on puisse la détacher de la précédente, et faire entre elle une pause égale à la syllabe sans accent. Ainsi, en disant or che dèsta.... cor fedèle, etc., il en résultera une harmonie très-gracieuse et très-régulière, parce que le premier tems de la mesure est composé d'une syllabe accentuée, et le second, d'une syllabe sans accent, et d'une pause égale à celle-ci. On prononcera or dans le premier tems, la pause prendra un quart du second tems, et dans l'autre quart,, on prononcera che.

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La pause qui est indispensable dans cette mesure peut avoir lieu aussi entre la syllabe sans accent et la suivante te accentuée; mais, en ce cas, l'harmonie perd toujours un peu de sa grâce; il faut absolument que le premier mot soit de nature à pouvoir se détacher du mot suivant; sans cette condition, la pause que l'on ferait entre les deux mots, étant contraire à la logique, il en résulterait une discordance choquante pour la raison quoique l'harmonie fût agréable à l'oreille, On ne pourrait donc pas dire ora vede, parce qu'il n'y a aucune raison pour détacher le premier mot du second par une pause. On peut éviter ce désordre, sans s'astreindre à la rigueur de la première combinaison, au moyen de l'élision, en faisant suivre le mot terminé par une voyelle, d'un mot qui commence par une voyelle, comme ora intende, et en ce cas, on a une mesure parfaite, et toujours le même nombre de syllabes; car pour le matériel du vers, deux syllabes qui se rencontrent de la sorte, sont équivalentes à une seule ; et quant à l'harmonie, elles sont toujours égales au tems qu'on emploie à les prononcer.

Quoique ce principe soit inviolable, il paraît cepen

dant que nos poètes s'en écartent sans scrupule, puisqu'on rencontre, surtout dans les vers de quatre et de huit syllabes, plusieurs de ces combinaisons où cette pause ne peut pas avoir lieu. Cet écart, qui n'est tel qu'en apparence, peut dériver de trois causes, qu'il faut savoir, tant pour bien lire les vers, que pour bien pénétrer les sentimens du poète. Il peut dériver (je parle des vers de quatre syllabes): 1o. de ce que le premier des deux mots de deux syllabes qui composent le vers, doit être prononcé avec un mouvement lent et passionné, analogue au sentiment du poète, de même que dans le vers: Lesbia vaga ; 2°. de l'intention du poète de donner au vers une négligence relative à son idée; 3°. enfin, de la nécessité de rompre la monotonie, et de donner à l'esprit une diversion, afin de lui faire sentir avec plus de force les impressions d'une idée plus agréable ou plus forte.

Cette mesure peut donc être variée de six manières différentes ; ce qui donne au poète de grands avantages, non seulement pour éviter la monotonie, mais aussi pour exprimer, par des tons analogues, certaines nuances de passions, que les mots seuls ne sauraient pas toujours exprimer. Cet avantage, que bien des personnes regarderont comme un moyen facile de faire des vers en italien, est, au contraire, une des plus grandes difficultés de la versification italienne; parce que l'emploi de telle ou telle combinaison, exige de la part de l'écrivain, beaucoup de goût et d'étude, et un sentiment exquis..

Règle neuvième.

Une syllabe accentuée suivie d'une sans accent, peut être aussi précédée d'une syllabe également dépourvue d'accent, pourvu qu'entre le premier accent et la syllabe sans accent, on puisse faire une pause égale au

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tems de la syllabe sans accent; ainsi en disant amor che sòlo, on aura une harmonie sensible, qui serait entièrement perdue, si l'on disait amòre sòlo, parce qu'on ne pourrait pas détacher la syllabe re du reste du mot, et faire la pause prescrite. On voit que dans le premier cas, le premier tems de la mesure serait composé d'une syllabe accentuée, et le second, d'une syllabe sans accent, et d'une pause égale à celle-ci. Il est vrai que la pause peut aussi exister entre la syllabe sans accent et la seconde accentuée, comme allòra stènde mais en ce cas l'harmonie perd les deux tiers de sa grâce, et si le bon sens n'approuve pas la pause, elle la pérd toute entière. Il importe d'observer que, lieu de la pause, on peut faire ensorte qu'entre les deux accens il élision comme dans la mesure, ait une lòra intèse, on aura une harmonie presqu'aussi agréable que la première. Il importe d'observer aussi, que souvent les poètes les plus habiles se servent de la seconde forme, allora stende, afin de tempérer ainsi la douceur trop continuée des autres formes, et d'en faire réjaillir le charme à propos. Mais pourquoi une oreille déli

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si au

al

cate trouve-t-elle autant de charme dans la combinaison amòr che sòlo, et point du tout dans la suivante : amore sòlo où se trouve exactement le même nombre de syllabes, et où les accens sont rigoureusement à la même distance? la raison est que le premier accent étant précédé d'une syllabe qui, par la nature du mot est, pour ainsi dire, amalgamée avec la syllabe accentuée, il est absolument nécessaire, par un principe qui n'a d'autre raison que la seule nature, que l'oreille trouve le même rapprochement entre les deux tons suivans, re, qui est grave, et so, qui est aigu. En effet, supposons pour un instant que le bon sens nous permette de prononcer amò, reso, on sent que

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sans la répugnance de l'esprit, l'oreille serait parfaitement satisfaite de l'harmonie régulière qui naît de la régularité de ces deux tems.

Règle dixième.

Une syllabe accentuée peut être suivie de trois, sans accent, pourvu qu'elle soit aussi précédée d'une syllabe également dépourvue d'accent, et que la troisième de celles qui suivent la syllabe accentuée, puisse se détacher de celle qui la précède immédiatement, afin de la porter sur la seconde syllabe accentuée et de l'incorporer avec elle; de même que la première sans accens, se lie avec la suivante accentuée. Que l'on dise donc il misero pastòr, mi palpita talòr, et l'on obtiendra une harmonie parfaite. On voit ici que le charme de l'harmonie, résultant de la régularité des tons qui composent les mesures, seroit entièrement détruit si, par le défaut d'une seule de ces conditions, cette régularité cessait d'exister. Donc la syllabe qui précède le premier et le second accent doit être de nature à s'incorporer avec la syllabe suivante ; et pour cela elle doit être dépourvue de l'accent tonique, et si les circonstances obligent le poète à faire usage d'une syllabe accentuée, il faut se rappeler, en lisant, qu'il a supprimé cet accent par

licence.

Règle onzième.

Une syllabe accentuée, suivie de deux sans accent, peut être aussi précédée d'une sans accent, pourvu qu'une des deux syllabes sans accent, puisse se détacher de la précédente ou de la suivante, pour y faire une pause; ainsi l'on pourra dire la pace del còre : se gème, se palpita: la tènera madre, etc. La raison est évidente. On a deux mesures parfaitement régulières

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la pace et une pause, et del còre.... se gème, et une

avec une

pause et se palpita...... la tènera et madre, pause avant le mot madre. Il est important d'observer, 1o. que dans les formes: la pace del còre.... se gème, se palpita, l'harmonie est plus naturelle, et en même tems plus agréable, que dans la troisième : la tènera madre, à cause que la pause se trouve naturellement après les mots pace et gème, tandis qu'on ne peut la faire devant le mot madre, que par la nécessité détablir une égalité qui n'existe pas naturellement; 2°. que cette combinaison de tons ne peut servir que pour les vers de six syllabes; 3°. qu'il serait impossible de commencer ainsi un vers de onze syllabes, à moins de mettre une syllabe de plus sans accent, entre les deux premiers accens; une syllabe, dis-je, qui puisse se détacher des précédentes et se joindre à la syllabe accentuée de la seconde mesure.

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Ainsi, en disant, la misera figlia, oh Dio! on n'a point d'harmonie, et il n'y a que deux moyens de réparer će désordre, savoir, ou de supprimer la syllabe sans accent, qui précède la première mesure; comme: misera figlia, oh Dio! ou bien de faire précéder la seconde mesure, d'une syllabe sans accent, ainsi que je viens de l'indiquer. Que l'on dise donc : la misera mia figlia, oh Dio! et l'on pourra continuer un vers de onze syllabes d'une harmonie parfaite.

La raison de ce mystère est, que par un principe qui n'a d'autre base que la nature même, l'oreille attendant une égalité parfaite entre la première et la seconde mesure, si l'on disait: la misera figlia, oh Dio! elle serait blessée et trompée dans son attente; car entre la misera et figlia oh, il n'existe pas plus d'égalité qu'entre + ¦ + ¦ et ¦ + 4. Or, comme pour établir une parfaite égalité entre ces nombres, on devrait ajouter au second membre, et écrire + ÷ ÷ = + + 1, de même pour détruire le défaut qui

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