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PARIS

IMPRIMERIE DE J. DUMOULIN

5, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 5

REVUE FONDÉE EN 1856

PAR DES PÈRES DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS

ET PARAISSANT LE 5 ET LE 20 DE CHAQUE MOIS

45° ANNÉE. - TOME 116° DE LA COLLECTION

JUILLET-AOUT-SEPTEMBRE 1908

IHIS

PARIS

BUREAUX DES ÉTUDES

50, RUE DE BABYLONE (VII)

1908

AP

20

E85

V.116

LE 16 JUILLET A LOURDES EN 1858

Au 16 juillet prochain est fixée une des trois grandes solennités du jubilé de Lourdes : c'est, en effet, le 16 juillet, il y a cinquante ans, que l'Immaculée Conception s'est montrée pour la dernière fois à Bernadette. Nous publions une brève relation de l'événement, d'après la même source à laquelle nous avons déjà emprunté le récit de l'apparition du 25 mars. Nos lecteurs sont prévenus qu'ils n'ont pas à attendre ici des développements pittoresques, sinon romanesques, tels qu'en offrent d'autres écrivains notre historien, qui n'a noté que ce qu'il a pu établir par une longue et minutieuse enquête auprès des premiers témoins, borne son ambition à donner, en quelque sorte, le procèsverbal rigoureusement exact de ce qui s'est passé à Lourdes, dans la période à jamais mémorable des manifestations de l'Immaculée.

I

Le matin du 16 juillet, Lourdes avait été réjoui par la nouvelle de l'acquittement en appel, à Pau, des trois femmes poursuivies comme ayant propagé le «< faux bruit » du retrait des mesures de l'autorité, qui interdisaient l'accès de la Grotte.

La fin de cette journée, si belle pour les amis de la Grotte, apporta à Bernadette Soubirous une joie d'un ordre supérieur pour la dernière fois, elle vit l'Immaculée Conception. Interrogée par nous au sujet de cette vision, Bernadette a répondu :

Le 16 juillet, ne pouvant aller à la Grotte, qui était barricadée, j'allai dans la prairie au delà du Gave. La sainte Vierge m'apparut, au lieu ordinaire, mais sans me rien dire. Depuis, je ne l'ai plus revue.

Les détails de la scène furent donnés, en 1868, par les témoins oculaires au P. Duboé, rédacteur des Annales de Lourdes, à peu près en ces termes :

Le soir du 16 juillet, fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, Bernadette sentit l'attrait qui l'appelait autrefois à la Grotte : elle en parla à sa famille. Sa plus jeune tante, Lucile, s'offrit à l'accompagner. Deux

personnes de Lourdes, qui avaient témoigné le vif désir de suivre un jour Bernadette, dans l'espoir de voir l'extase, furent averties, et toutes quatre partirent ensemble. Or, la Grotte était fermée et Bernadette moins qu'une autre pouvait aborder, alors, ce sol interdit.

Elles descendirent donc par les prairies de la Ribère, qui bordent la rive opposée du Gave. La nuit approchait.

En face de la Grotte, elles s'agenouillèrent, à quelque distance d'un groupe de personnes, qui priaient sans prendre garde aux nouvelles venues, et elles récitèrent le chapelet. Tout à coup, les mains jointes de Bernadette se séparent et descendent, comme par un mouvement de surprise. Ses compagnes soupçonnent l'extase elles voient, en effet, son visage blanchir. En ce moment, une femme approcha, avec un cierge allumé, et s'agenouilla non loin de Bernadette, sans se douter de la merveille. La clarté du cierge permit de s'assurer mieux encore de l'état de Bernadette.

Après un quart d'heure environ, l'extase cessa. C'était le dernier adieu de l'Apparition. Bernadette parla de cette vision avec bonheur : aux premiers rayons qui l'avaient annoncée, elle n'avait plus vu ni le Gave, ni la barrière. La Dame s'était montrée, vêtue comme précé demment d'une robe blanche, avec voile et ceinture bleue; mais, ajoutait Bernadette, jamais je ne l'avais vue aussi belle.

Un jour, raconte Mlle Tardhivail, nous disions à Bernadette : « La sainte Vierge a dit à la servante du maire : « Vous ne me verrez plus en ce monde » ; et, depuis lors, elle ne fait que pleurer; et toi, qui ne la vois plus, tu n'es pas plus triste qu'avant. » Bernadette nous répo ndit aussitôt, avec une joie enfantine : « Oh! elle ne m'a pas dit, à moi, que je ne la verrai plus. »

Bernadette cependant ne devait revoir Notre-Dame que dans le ciel ; c'est, en effet, peu de jours avant sa mort qu'elle a dicté les mots ci-dessus rapportés : « Depuis, je ne l'ai plus revue. Mais la Dame de Bernadette, en disparaissant, le 16 juillet, aux yeux de l'enfant, lui avait laissé l'espérance, et, par un signe de plus, elle s'était ainsi révélée vision céleste.

II

Nous ne pouvons, à propos de la dernière apparition, négliger les récits qu'en a faits M. Estrade :

Une dernière apparition eut lieu le 16 juillet... : ce furent les adieux de la Vierge à Bernadette. En quels termes furent formulés ces adieux ? La voyante ne l'a pas dit, ou du moins je ne l'ai jamais su. La grotte, en ce temps-là, était fermée... et Bernadette était obligée d'aller s'age

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