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ÉPITRE

DE

SAINT PAUL

AUX ROMAINS

(a) Aux Romains, c'est-à-dire aux Juifs christianisés de Rome, et Gentils, s'il s'en trouve.

L'Épître aux Romains est postérieure à celle aux Galates, où Paul attaque și vivement la doctrine de Pierre. De plus, Paul, n'étant pas encore venu à Rome lorsqu'il l'écrivit, ne s'adressait pas par conséquent à des chrétiens de sa formation. Il est curieux de comparer le style des deux lettres.

Parmi les disciples médiats ou immédiats de Jésus, c'était à qui porterait le premier, aux Juifs répandus par tout l'empire, la nouvelle messiaque. Ils se devançaient les uns les autres, s'efforçaient de capter les premiers l'opinion et de l'asseoir une nation tout entière devint ainsi messagère de la nouvelle réforme. Or, l'esprit de la nouvelle secte judaïque tendant à nier le judaïsme, on comprend pourquoi les païens y entrèrent si vite, et y apportèrent bientôt leurs propres opinions et leur influence.

L'Épître aux Romains peut être considérée comme l'Evangile de la Grâce. C'est là que Paul jette les fondements de cette théologie qui a engendré tant de disputes dans la chrétienté. (Voir BERGIER, Dictionnaire théologique sur le plan de cette Épître.)

CHAPITRE I.

S. Paul établit et caractérise son apostolat. Il témoigne aux Romains son zèle pour eux. Ingratitude et impiété des philosophes, punies par la dépravation des mœurs et le dérèglement de l'esprit.

1. Paul, serviteur de Jésus-Christ,, apôtre, par la vocation divine, choisi et destiné pour annoncer l'Évangile de Dieu,

2. Qu'il avait promis auparavant, par ses prophètes, dans les Écritures saintes,

3. Touchant son Fils, qui lui est né, selon la chair, du sang et de la race de David (a);

4. Qui a été prédestiné pour être Fils de Dieu dans une souveraine puissance, selon l'esprit de sainteté, par sa résurrection d'entre les morts; touchant, dis-je, Jésus-Christ notre Seigneur,

5. Par qui nous avons reçu la grâce et l'apostolat, pour faire obéir à la foi toutes les nations, par la vertu de son nom;

6. Au rang desquelles vous êtes aussi, comme ayant été appelés par Jésus-Christ;

(a) Ex semine David. Paul affirme ici la descendance davidique de Jésus; cependant (I Timothée, 1, 4, 7) il se moque des faiseurs de généalogie, et conseille de ne pas s'enfoncer dans ces questions futiles et autres fables.

Par où l'on voit que Paul se faisait une idée de la naissance et de la vie de Jésus, beaucoup moins d'après la vérité historique, qui ne l'occupait point, que d'après les prophéties messianiques, qui, selon lui, étaient tout.

Telle était, suivant Paul, l'économie de la foi.

Jésus était mort pour le salut de tous les hommes, et avait ainsi aboli l'ancien sacrifice.

Sa qualité messiaque était prouvée par sa résurrection. Et, cette qualité une fois établie de la sorte surnaturellement, le reste s'ensuivait, sans qu'il fût besoin de le constater par procès-verbaux ou témoignages, savoir que Jésus descendait de David, qu'il était né à Bethléem, qu'il était Fils de Dieu, etc., etc. (Cf. I Timothée, 1, et Galates.)

7. A vous tous qui êtes à Rome (b), qui êtes chéris de Dieu, et saints par votre vocation; que Dieu notre Père et Jésus-Christ notre Seigneur vous donnent la grâce et la paix.

8. Premièrement, je rends grâces à mon Dieu pour vous tous, par Jésus-Christ, de ce qu'on parle de votre foi dans tout le monde.

9. Car le Dieu que je sers, par le culte intérieur de mon esprit dans l'Evangile de son Fils, m'est témoin que je me souviens sans cesse de vous (c),

10. Lui demandant continuellement, dans mes prières, que, si c'est sa volonté, il m'ouvre enfin quelque voie favorable pour aller

vers vous;

11. Car j'ai grand désir de vous voir, pour vous faire part de quelque grâce spirituelle, afin de vous fortifier;

12. C'est-à-dire afin qu'étant parmi vous, nous recevions une mutuelle consolation, dans la foi, qui nous est commune.

13. Aussi, mes frères, je suis bien aise que vous sachiez que j'avais souvent proposé de vous aller voir, pour faire quelque fruit parmi vous, comme parmi les autres nations; mais j'en ai été empêché jusqu'à cette heure (d).

14. Je suis redevable aux Grecs et aux barbares, aux savants et aux simples.

15. Ainsi, pour ce qui est de moi, je suis prêt à vous annoncer aussi l'Évangile, à vous qui êtes à Rome;

(b) Omnibus qui sunt Romæ. A ceux qu'il ne peut visiter, Paul écrit. Son action s'étend partout; c'est un vrai conquérant. Qui avait le premier évangélisé les Romains? La tradition indique Pierre, et rien n'empêche d'y ajouter foi: d'autant mieux que Paul, en parlant à ces chrétiens d'une formation antérieure, se montre fort circonspect à l'endroit des doctrines juives; et tout en soutenant son système, il se montre plein de ménagements.

(c) VERSETS 3, 4, 7, 8, 9.- Jésus est bien appelé Christ et Fils de Dieu; mais il n'est pas Dieu, selon Paul. Voir à la fin.

(d) D'après les versets 10, 13, Paul aurait écrit aux Romains avant d'être venu à Rome; ce n'est donc pas lui qui aurait le premier porté le christianisme dans cette capitale. On attribue la fondation de l'Église romaine à Pierre. (Cf. note b.)

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16. Car je ne rougis point de l'Évangile (e), parce qu'il est la vertu de Dieu, pour sauver tous ceux qui croient, premièrement les Juifs (f), et puis les gentils.

17. Et la justice de Dieu nous y est révélée, la justice qui vient de la foi, et se perfectionne dans la foi, selon qu'il est écrit : Le juste vit de la foi.

18. On y découvre aussi la colère de Dieu, qui éclatera du ciel contre toute l'impiété et l'injustice des hommes, qui retiennent la vérité de Dieu dans l'injustice,

19. Parce qu'ils ont connu ce qui peut se découvrir de Dieu, Dieu même le leur ayant fait connaître.

20. Car les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, sont devenues visibles depuis la création du monde, par la connaissance que ses créatures nous en donnent; et ainsi ces personnes sont inexcusables :

21. Parce qu'ayant connu Dieu, ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces; mais ils se sont égarés dans leurs vains raisonnements, et leur cœur insensé a été rempli de ténèbres.

22. Ils sont devenus fous, en s'attribuant le nom de sages;

23. Et ils ont transféré l'honneur, qui n'est dû qu'au Dieu incorruptible, à l'image d'un homme corruptible, et à des figures d'oiseaux, de bêtes à quatre pieds et de serpents.

24. C'est pourquoi Dieu les a livrés aux désirs de leur cœur, aux vices de l'impureté, en sorte qu'en s'y plongeant, ils ont déshonoré eux-mêmes leurs propres corps,

25. Eux qui avaient mis le mensonge à la place de la vérité de Dieu, et rendu à la créature l'adoration et le culte souverain, au lieu de le rendre au Créateur, qui est béni dans tous les siècles. Amen.

26. C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions honteuses. Car les femmes, parmi eux, ont changé l'usage qui est selon la nature, en un autre qui est contre la nature.

(e) Non erubesco Evangelium. Il fait allusion au reproche qu'on lui adressait de s'être fait apôtre des Gentils, parce qu'il n'osait se présenter à des Juifs, qui le traitaient d'apostat. Il se justifie donc, suivant son habitude; et tout en se justifiant, il attaque ses adversaires. (Cf. Galates.)

(f) Judæo primum. Paul reconnaît le droit d'aînesse des Juits recommandé par Jésus.

27. Les hommes, de même, rejetant l'alliance des deux sexes, qui est selon la nature, ont été embrasés d'un désir brutal les uns envers les autres; l'homme commettant avec l'homme une infamie détestable, et recevant ainsi en eux-mêmes la juste peine qui était due à leur aveuglement.

28. Et comme ils n'ont pas voulu reconnaître Dieu, Dieu aussi les a livrés à un sens dépravé; en sorte qu'ils ont fait des actions indignes de l'homme;

29. Qu'ils ont été remplis de toutes sortes d'injustices, de méchanceté, de fornication, d'avarice, de malignité; ils ont été envieux, meurtriers, querelleurs, trompeurs; ils ont été corrompus dans leurs mœurs, semeurs de faux rapports,

30. Calomniateurs et ennemis de Dieu; ils ont été outrageux, superbes, altiers, inventeurs de nouveaux moyens de faire le mal, désobéissants à leurs pères et à leurs mères;

31. Sans prudence, sans modestie, sans affection, sans foi, sans miséricorde.

32. Et, après avoir connu la justice de Dieu, ils n'ont pas compris que ceux qui font ces choses sont dignes de mort; et non-senlement ceux qui les font, mais aussi quiconque approuve ceux qui les font (g).

(g) VERSETS 24-32. Cette théorie de Paul, touchant la corruption des Gentils, ne peut plus aujourd'hui se soutenir; suivant lui, c'est le polythéisme qui est le principe et la source de tous les vices des païens; en sorte que, l'idolâtrie étant donnée, il était inévitable que la corruption la plus affreuse s'ensuivit; d'où Paul tire un argument formidable en faveur de la foi chrétienne. Mais nous, qui assistons à la corruption des nations chrétiennes, à la corruption des prêtres du Christ; nous qui savons d'ailleurs que toutes les religions sont identiques dans leur principe et égales dans leur culte, nous ne pouvons plus admettre le raisonnement de l'apôtre, et notre anthropologie réclame d'autres lumières.

NOUV. TESTAMENT. T. II.

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