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Cette manière d'envisager le sujet ne nuit point à cette | Il serait absurde de recommander à cet homme de pervérité si précieuse, que l'œuvre du Christ est un motif sister dans une telle voie, et de lui donner l'espoir qu'en d'espoir assez vaste et assez fort, même pour le plus y marchant fidèlement il arrivera à un degré plus grand grand de tous les pécheurs ; que la médecine spirituelle de lumière. Plus, au contraire, il avance sur cette route, contenue dans l'Évangile est suffisante pour la guérison plus il s'enfonce dans les ténèbres et la condamnation, des maladies morales les plus désespérées. Nous voyons et moins il est vraisemblable que jamais il veuille revenir chaque jour l'Évangile rejeté avec obstination par des sur ses pas. personnes dont les affections tendres nous auraient donné à prévoir une réception toute contraire; et de même nous voyons souvent l'Évangile embrassé par ceux dont la disposition d'esprit lui paraissait le plus opposée. Par là nous apprenons à connaître et à avoir confiance dans celui qui dispose si souverainement de nos cœurs. Mais il y a néanmoins dans quelques esprits, pour la réception de l'Évangile, une certaine facilité de disposition qui ne se rencontre point au même degré dans les autres. Ainsi, une conviction intérieure du péché nous prépare à recevoir avec empressement l'heureuse nouvelle du pardon qui lui sera accordé. Une conviction de l'insuffisance de ce monde, pour nous procurer un bonheur durable, est certainement une préparation de l'esprit à entretenir des espérances d'un ordre plus élevé. L'explication de ce fait, c'est qu'en pareil cas la vérité a déjà été partiellement reçue, que déjà nos affections ont été exercées par une faible part de la volonté divine, et qu'elles sont ainsi préparées à recevoir les impressions qui lui viendront d'autres manifestations de cette volonté. Nous pouvons, avec une humble confiance, nous reposer sur cette divine promesse « que « ceux qui cherchent trouveront, » et y voir un encouragement pour nous dans la poursuite d'une lumière spirituelle plus grande que celle que nous possédons. Et cette confiance nous pouvons l'augmenter nous-mêmes, en considérant les ressources dont notre esprit a été pourvu afin qu'elle se trouvât justifiée.

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Les vérités qui doivent être reçues, en ce qui concerne l'homme, sont celles de son crime et de son impuissance, et relativement à Dieu, celles de sa sainteté et de sa miséricorde. L'homme qui croit en ces vérités n'a pas peut-être la joie de l'Évangile, mais il croit aux vrais élémens de l'Évangile; et quand ses affections se sont exercées ainsi, elles sont exercées conformément à l'esprit de l'Évangile. Mais l'Évangile lui-même est aussi inintelligible que les élémens qui le constituent, et aussi inintelligible en même temps que tout autre précepte de la loi morale. En s'adressant au principe naturel de notre propre conservation, il emploie un mode plus simple assurément qu'aucune exhortation morale ne pourrait l'être. La manifestation de l'amour de Dieu et de son horreur du péché, dans le sacrifice de Jésus-Christ, est certainement aussi inintelligible que le commandement d'aimer Dieu, ou la déclaration : «que chacun est maudit << qui ne continue pas dans toutes les choses écrites dans « les paroles de la loi pour être faites. » Alors par quelle raison l'Évangile ne serait-il pas prêché aussi bien que la loi, en toute occasion? Pourquoi pense-t-on généralement plus nécessaire d'enseigner aux enfans, aux faibles et aux ignorans, à connaître leurs devoirs envers la loi, qu'à aimer leurs devoirs relativement à l'Évangile? Il y a quelque chose de contraire à la raison dans la supposition que des perceptions abstraites de vérités morales puissent être plus intelligibles et plus facilement reçues que les mêmes vérités morales, quand elles sont mises en exemple dans l'histoire de l'Évangile. Les mêmes facultés nous rendent propres à recevoir l'impression des unes et des autres. Toutefois, il y a une différence dans les impressions produites de ces deux manières. L'impression qui nous vient du précepte est nécessairement froide, triste et inanimée, parce que son objet s'adresse simplement au sentiment du devoir. Au contraire, l'Évangile s'adresse non-seulement au sentiment du devoir, mais encore il fait un appel irrésistible à chaque sentiment d'amour de soi-même et à chaque principe de générosité et de reconnaissance qui se trouve dans le cœur de l'homme.

L'homme qui marche fidèlement sous l'influence d'une vérité morale devient nécessairement mieux disposé à recevoir l'impression d'une somme de vérité plus considérable. Car telle est la volonté et la règle divine que notre fidélité d'action, notre continuel exercice d'affection sous l'empire d'une vérité déjà connue, accroissent notre capacité d'intelligence morale, et dès lors notre disposition à croire aux vérités du même ordre. Aucun homme n'est excusable de se tenir en repos, avant qu'il ne lui reste plus rien à connaître. Que le devoir du moment soit influencé par la vérité déjà connue, à la bonne heure; mais que ce soit bien une vérité, car autrement, elle exercera et fortifiera en nous les principes opposés Il est très possible qu'un homme soit dans un état à l'Évangile. Un homme qui remplit strictement les devoirs prononcé d'endurcissement, de ténèbres et d'incrédude la vie extérieure, qui contribue avec libéralité au sou-lité, et qu'à ses yeux et à ceux de ses amis il semble lagement de ses semblables, et se conforme avec exactitude aux pratiques religieuses imposées à chacun de nous, cet homme, en attachant à une pareille conduite l'espérance, avouée ou secrètement entendue, de se créer un titre à la faveur de Dieu et un motif de pardon pour ses anciens péchés, fortifie en lui d'heure en heure un principe directement opposé à la doctrine de la croix, et d'heure en heure devient moins accessible aux heureuses assurances qui nous viennent de la rédemption.

avoir des notions très claires de l'Évangile. Déjà il a été répété fréquemment que, bien que les actions morales ne soient véritablement comprises et crues qu'autant qu'il existe dans l'esprit une impression exactement correspondante au principe moral qu'elles contiennent, cependant on peut croire à leur forme extérieure et en raisonner sans avoir aucunement découvert leur principe. Ainsi la forme extérieure des faits contenus dans l'histoire sainte peut être implicitement l'objet de notre

croyance; mais si nous n'y avons pas remarqué l'amour | est très commode pour les usages de la vie, et pour l'ende Dieu pour ses créatures, la générosité miséricordieuse tretien et le raisonnement, d'avoir de ces abréviations de la rédemption par les mérites de Jésus-Christ, et symboliques comme représentations de nos idées; mais notre indignité d'une telle grâce, alors nous n'avons c'est une facilité payée bien chèrement, si elle nous réellement pas cru à l'Évangile. Mais si nos actions, en trompe sur les réalités célestes, en nous permettant d'en ce sens, sont exposées à l'erreur, les mots le sont bien discourir, sans penser ou sentir ce que sont ces réalités davantage encore. Un homme peut dire qu'il croit à l'his- elles-mêmes. toire du Sauveur et qu'il la reçoit comme une manifestation de l'amour de Dieu, il ne sera pas hypocrite au moindre degré, et néanmoins il peut ne pas être un véritable croyant. Ce mot amour est symbolique d'un état particulier de sentimens. Dès lors chaque homme doit y attacher une signification qui corresponde à sa situation propre de sentimens. Si cette situation est désordonnée, naturellement la signification attachée au mot sera mauvaise et fausse. Souvent il arrive que nous n'attachons pas aux mots dont nous nous servons même les significations que notre esprit est en état d'y attacher. Cette signification est peut-être une idée complexe, et nous ne prenons pas le temps nécessaire pour en recevoir l'impression complète, tandis que le mot est rapide, d'un emploi commode, et qu'il répond à merveille à toutes les exigences de l'entretien ou du raisonnement. Aussi nous faisons usage du mot, et quant au sens, nous le laissons à part pour une autre occasion.

Mais l'Evangile n'est pas adressé à nos facultés de conversation et d'argumentation; il l'est à nos principes moraux et à nos sentimens naturels. Dès lors, il n'est pas reçu en réalité, à moins que l'impression de son sens moral n'ait été effectivement produite sur notre esprit, et que chacun de nous pense ici pour lui-même. Combien de fois cette vérité bienheureuse n'a-t-elle pas traversé son esprit, sans y laisser plus de traces de sanctification que le pied de Jésus-Christ n'en laissa sur la terre de Judée. Oh! ce sont des eaux mortelles qui coulent de cette fontaine-là, et cependant combien il en est qui viennent y boire! Des esprits pensans et philosophiques sont très aptes à tomber, sans y prendre garde, dans cette erreur; ceux particulièrement qui ont mission d'enseigner les matières religieuses; et une fois l'erreur adoptée, il est bien difficile d'échapper à son influence habituelle et à l'engourdissement qui en est l'effet.

Quel est celui, même parmi les hommes graves, qui n'a pas été souvent effrayé de cette légèreté, de cette insouciance avec lesquelles il peut prononcer ou écrire ce nom qui représente l'éternelle majesté des cieux, dans les entretiens appelés religieux ou dans les études privées qu'on nomme théologiques? Se pourrait-il que l'indifférence, l'aigreur ou un vain désir de triomphe trouvât place dans un esprit auquel l'idée d'un objet tel que Dieu fût réellement présente? Non! la chose serait impossible! et cependant combien de fois il arrive que des sentimens pareils sont dans l'esprit, tandis que nous avons à la bouche ce mot redoutable. Il est évident alors que, pour le moment, nous ne croyons pas à l'objet même que le mot exprime. Quelle est l'impression produite sur l'esprit ? Il n'y en a aucune qui corresponde à son grand objet; le mot seulement a frappé l'esprit comme une forme logique de convention. Sans doute, il

Lecteur, arrêtez-vous ici. Demandez à vous-même jusqu'à quel point votre religion est de ce genre-là. Demandez vous si votre foi se rapporte aux mots et n'est pas éloignée des choses, si elle ne se repose pas sur de simples symboles, au lieu d'embrasser l'esprit et le véritable sens. Un pauvre sauvage, ignorant et nu, qui connaît et qui sent pour toute science qu'il est un pécheur, que Dieu hait le péché et pourtant fait miséricorde au pécheur, ce sauvage connaît et croit davantage de l'Évangile que le théologien le plus exercé et le plus orthodoxe, dont le cœur n'a jamais été ému par l'amour de Dieu. Le cœur le plus pur possède la foi la plus correcte, parce qu'il est le plus susceptible des impressions vraies du divin amour. Il comprend le mieux ce saint amour, et dès lors sa foi doit être la meilleure. Des notions claires de l'Évangile ne sauraient s'entendre de raisonnemens logiques tirés de leurs prémisses à leurs conclusions; elles consistent dans les impressions distinctes et vives des faits moraux de l'Évangile, considérés dans toute leur signification et dans toute leur importance.

Il existe un aphorisme cité par le saint et divinement inspiré archevêque Leighton, j'ignore d'après quel auteur. Sous la forme d'un paradoxe, il contient un sage et précieux conseil : « Si vous voulez avoir beaucoup de foi, « aimez beaucoup; si vous voulez avoir beaucoup d'a« mour, croyez beaucoup. » Nous ne pouvons aimer, à moins de discerner ce qui est aimable; et, pour ce discernement, il nous faut de toute nécessité la lumière de l'amour: il n'y a point de contradiction dans ceci. Chaque jour la vie commune nous offre des exemples du même genre. Un homme, dont l'estomac s'est détérioré par l'usage des alimens artificiels et trop excitans, n'éprouve plus d'appérit pour une nourriture saine et naturelle, cependant il faut qu'il revienne à cette simple nourriture pour recouvrer son appétit : elle était, avee cet appétit, en rapport naturel de convenance; l'appétit, de même, était porté vers elle par un désir naturel, que l'habitude d'une mauvaise direction lui a fait perdre presque entièrement. L'homme dont il s'agit, à mesure qu'il revient à sa bonne nourriture, sent son appétit devenir meilleur, et plus cet appétit augmente, plus la quantité de nourriture qu'il consomme augmente aussi; de sorte que l'appétit et la nourriture agissent et réagissent l'un sur l'autre, jusqu'à ce que la santé de l'homme soit restaurée. Il en est ainsi d'une âme malade: elle n'a point d'appétit pour les vérités de l'Évangile, et néan-moins ces vérités seules peuvent la rendre à la santé. A mesure que la santé de l'àme se fortifie, son désir pour la nourriture convenable s'augmente aussi; cette nourriture salutaire donne une force nouvelle au système spirituel, et cet accroissement de santé ou de force est suivi

d'un redoublement d'ardeur ou d'appétit dans notre re- | beauté et de la gloire du caractère divin, et rendu concherche de la vérité.

forme à cette image par la connaissance de celui qui est l'esprit et le sens de l'Evangile. Pourtant dans le ciel même l'avancement doit être progressif. Une plus grande connaissance de Dieu produira une plus grande ressem

Dieu augmentera notre pouvoir de le connaître. De même il en est sur la terre. Un pardon volontaire et général a été annoncé du haut du ciel aux coupables enfans des hommes, par les mérites sanglans de l'expiation où se révèlent si bien toutes les perfections de Dieu. Néanmoins le cœur de l'homme est naturellement opposé à la sainteté du divin caractère; et jusqu'à ce que ce carac

Ce n'est que dans les esprits dont les affections sont pures, fortes et bien dirigées, que des notions claires du caractère de Dieu peuvent exister. En concordance avec ceci, et non moins profondément enraciné dans la né-blance avec lui, et une plus grande ressemblance avec cessité des choses, est le fait que nos affections ne peuvent être purifiées, fortifiées et dirigées comme il faut, qu'autant qu'elles sont mises en contact avec des notions claires du caractère de Dieu. Ainsi une foi parfaite suppose une parfaite sanctification, et la parfaite sanctification suppose une foi parfaite. Que veut-on dire en parlant d'un esprit sanctifié, sinon qu'il fait sa joie et sa nourriture des choses saintes? Ceux-là ont tort qui sup-tère nous paraisse en réalité notre chance unique de salut, posent que la sanctification de l'âme consiste simplement en ce que la vérité y habite: ils ont tort aussi ceux qui croient qu'un âme peut être sanctifiée par d'autres moyens que ceux qui viennent d'être dits; une âme non sanctifiée a peu de susceptibilité pour les impressions qui viennent des saints objets, et quoique ces objets aient un rapport naturel avec ses affections, cependant à peine est-elle émue ou ébranlée quand elle se trouve en contact avec eux; et quand ils sont éloignés, elle n'éprouve aucun désir de s'en rapprocher. Au contraire, une ame sanctifiée les souhaite avec ardeur quand ils sont absens; en leur présence, elle devient de plus en plus susceptible de leurs impressions, et en même temps son insensibilité augmente pour toute les impressions qui lui arrivent d'objets opposés.

notre seul moyen de bonheur pour le temps et pour l'é-
ternité, nous rejettons le pardon céleste qui a été pro- ·
clamé ici-bas. Mais aussitôt que nous avons senti notre
danger et notre misère, que nous avons vu notre salut
et notre bonheur garantis par le caractère divin, ainsi
qu'il est manifesté dans le sacrifice de la croix, alors
nous prêtons l'oreille avec joie à la proclamation céleste,
nous accourons nous mettre sous sa protection et sous
l'influence de sa vertu sanctifiante. De ce moment, le tra-
vail de la grâce avance précisément dans la proportion
de notre ardeur et de notre constance à nous attacher à
la vérité et à lui demeurer fidèle.

On voit ainsi qu'à mesure que notre esprit fixera son attention sur ce grand sujet, et que nos affections seront exercées par les merveilles qu'il nous offre, une dilatation graduelle s'opérera dans l'ensemble du système moral; l'impression, légère et faible d'abord, deviendra forte et profonde; les symboles extérieurs des mots et des actions s'identifieront de plus en plus avec les réalités puissantes de Dieu et de l'éternité; la religion, au lieu d'une recherche interrompue dirigée vers Dieu, deviendra une communion permanente avec lui, une confor

Ainsi, les êtres placés le plus bas dans l'ordre des intelligences monteront sans cesse en se pressant le long de l'échelle de l'excellence spirituelle, pour y remplir les places que viendront d'y laisser vacantes les plus élevés. Ainsi toute la famille de Dieu, conduite par sa lumière glorieuse, s'avancera vers lui de plus en plus à travers l'immense éternité.

Évidemment la sanctification du cœur est un travail progressif, mais selon les personnes ces progrès peuvent être plus ou moins rapides. L'une avancera plus en une heure que telle autre dans la durée d'une longue | vie. Une application indolente à chercher la vérité ne saurait produire qu'une faible sanctification, et de cette manière la foi ne peut s'augmenter. Une admission des impressions provenant d'objets impropres détruit les af-mité à son image et une participation à sa propre joie. fections qui nous portent vers la vérité, et ainsi la fo! rétrograde. Le péché mortel aveugle l'entendement, soutient les affections dans la mauvaise direction qu'elles ont prises, ainsi que dans leur insensibilité relativement à l'Évangile, de sorte que la foi paraît s'éteindre tout-àfait. La miséricorde de Dieu, par les épreuves qu'envoie sa providence et par les sollicitations de l'Esprit saint, peut préserver l'étincelle d'une extinction totale; néanmoins alors il n'y a que bien peu de progrès effectué conformément à la volonté de Dieu, et bien peu de consolation reçue de sa présence et de ses faveurs. Mais quand l'homme a senti son danger, quand la nécessité de s'occuper du salut éternel lui apparaît dans toute son urgence, il est préparé à céder à l'impression de l'Évangile, il se convainc que sa destinée immortelle repose sur la vérité qu'il contient; il s'y attache conséquemment avec force, et cette étreinte vigoureuse assure la profondeur et la justesse des impressions que son cœur alors en reçoit.

Il est permis de croire que l'esprit d'un enfant, de bonne heure enlevé à ce monde, trophée de la croix, emporté aux cieux, sera immédiatement pénétré de la

CHAPITRE V.

Continuation du même sujet.

Nous nous épargnerons beaucoup d'embarras et d'erreurs dans nos recherches sar la nature et l'exercice de la foi, si nous avons bien présent à l'esprit ce qui en constitue l'intention et le but. Ce n'est pas simplement pour faire acte de croyance ou pour montrer notre prompte soumission à la volonté de Dieu, que nous avons reçu commandement de croire, mais bien parce que les objets révélés à notre foi ont une tendance naturelle à produire d'heureux et importans effets sur notre destinée et nos caractères. Chacun des objets adoptés par no

tre croyance opère sur notre être moral en raison de sa | venable et salutaire pour toutes les facultés que cet es

propre nature. Si donc nous avons pris sur la révélation quelque notion fausse, cette fausse notion opérera en nous et produira un pernicieux effet sur notre caractère. Ceci montre combien il est important d'avoir une connaissance bien correcte de la vérité que contient la révélation.

prit renferme. Oh! qu'ils sont faibles et misérables les esprits de la généralité des hommes! Ou nos facultés les plus nobles sont en grande partie laissées sans objet, ou bien c'est à de dangereux objets que nous les adressons. Loin de les tenir dans le louable et digne emploi de fortifier et d'étendre leurs hautes capacités, et par lå d'atteindre aux destinées glorieuses pour lesquelles le don nous en a été fait, nous les forçons à se rabaisser, à se restreindre pour embrasser les objets méprisables avec lesquels ces facultés n'ont que des rapports indirects et équivoques. A force de diriger notre conscience simplement vers les devoirs extérieurs et les formalités sociales, nous la rendons insensible à l'excellence de la vérité spirituelle; nos affections, à force de s'attacher uniquement aux créatures, se corrompent et introduisent dans notre esprit la confusion et le tumulte, car elles ne peuvent s'adresser à rien qui leur donne le re

Le caractère de l'homme est formé par ses impressions habituelles ou par les objets dominans de sa pensée et de ses sentimens. Supposons un homme dont les affections naturelles soient bonnes, mais qui tienne son esprit continuellement occupé de quelque fraude injurieuse qu'il croira qu'on a pratiquée contre lui dans certaine occasion, il est impossible qu'il ne devienne pas misérable et que son moral ne se déprave pas de plus en plus; ses mauvaises passions, à force d'être excitées, doivent se développer et acquérir plus de susceptibilité quant aux impressions du même genre, tandis que ses affections douces et bienveillantes, faute d'exercice, vont s'af-pos. Ainsi la prudence humaine, comme principe, se défaiblir et s'éteindre successivement. A présent, imaginons un autre homme doué de qualités naturelles moins estimables, mais dont la vie ou la fortune a été sauvée par le généreux dévoûment d'un ami : si l'événement a fait sur lui une impression telle, qu'elle soit plus constamment présente à son esprit qu'aucune autre, ce même homme sentira son caractère adouci, amélioré, et en même temps son bien-être intime s'augmentera. C'est que chez lui les affections louables seront continuellement exercées, qu'elles prendront de jour en jour plus de force, tandis que ses mauvaises passions seront au contraire laissées sans activité et sans objet. Parmi ceux qui ont acquis le caractère de misanthrope, vraisemblablement il en est neuf sur dix qui, comme Timon, étaient des hommes généreux dont l'amitié s'est vue trahie, et qui ont ensuite considéré les professions d'attachement comme des symboles d'intentions coupables et perfides; leurs sentimens de haine, de mépris, d'amour-propre blessé, sans cesse excités par cette funeste persuasion, ont fini par dénaturer l'ensemble de leur caractère et par détruire le bonheur et la paix de leur esprit. S'il était possible de lire dans le cœur des hommes et de tracer au juste leur histoire, nous trouverions peut-être que les exemples les plus brillans de bienfaisance ont eu lieu parmi ceux dont les dispositions naturelles étaient le plus contraires à cette vertu, mais qui, ayant en eux l'idée vive de l'amour du Rédempteur, telle que nous l'offre l'Évangile, ont par là purifié, amolli leurs cœurs et guéri leurs inclinations maladives et pernicieuses. Donc, si l'importance de l'Évangile est bien reconnue, il occupera beaucoup notre esprit, et en l'occupant beaucoup, il lui donnera une direction salutaire et en entretiendra les facultés dans l'état d'exercice le plus capable de leur profiter.

Il y a nombre de personnes qui ne voient dans l'expiation par Jésus-Christ qu'un moyen de nous procurer le pardon de nos péchés; mais c'est là une vue très étroite et très erronée du sujet : il est en rapport avec la sainteté et l'obéissance d'aussi près qu'avec le pardon; c'est une médecine pour l'esprit, c'est un objet direct, con

grade jusqu'à l'ambition, puis jusqu'à l'avarice, et descend enfin jusqu'à la dernière bassesse, parce qu'elle n'est point apprise à considérer Dieu comme la source de tout bonheur réel. Cet état désordonné de l'esprit constitue sa misère, et c'est là aussi sans doute une grande partie du châtiment qui attend le péché. Dès lors, un pardon qui ne remédierait point à ce désordre laisserait subsister une partie de notre punition. Les peines extérieures et infligées selon la loi divine pourraient être remises ou abolies, mais notre esprit continuerait à ètre son propre bourreau et son enfer à lui-même. Pour étre conforme en tout à nos besoins, il faut que le pardon fasse cesser cette maladie, ce désordre de notre esprit. Or, le désordre consiste dans la direction donnée à nos facultés vers des objets impropres et dangereux; le remède doit consister dans le retour de nos facultés et dans leur application fixe aux objets qui leur conviennent véritablement. Tel est le grand dessein de l'Évangile. Dans le tableau de l'expiation, le caractère divin est exposé devant nous comme l'objet salutaire, consolant et sans bornes de toutes nos facultés. Combien la conscience ne s'est-elle pas éclairée par cette majestueuse contemplation de la Divinité, qui daigne voiler sa toute-puissance devant les réclamations qu'élève sa propre justice, et qui condescend à abaisser sa haute prérogative de souveraineté jusqu'aux simples qualités d'équité et de miséricorde! Je parle ici humblement; il m'est permis peutêtre de faire entendre sur un sujet pareil le langage des sentimens humains. C'est en effet à la pensée et au sentiment de l'homme que s'adresse la révélation; une crainte superstitieuse de s'en approcher ou d'y jeter des yeux scrutateurs, quoique moins impie sans doute qu'une familiarité irrévérentieuse, est néanmoins un péché contre son usage et son intention.

Pour parler donc dans la langue des hommes, Dieu (autant du moins que notre pensée peut s'étendre sur un tel sujet ) aurait pu pardonner au péché sans une expiation. Son droit de souveraineté et sa miséricorde étaient à la fois infinis. Mais c'était le Dieu saint qui agissait, et ses actions sont des parties de son

caractère, des émanations de sa nature. Il ne peut faire | sa vigueur, et que toutes les puissances qu'elle renferme autrement que de s'exprimer en elles. Comme il hait le se trouvent régénérées. Toutefois le contact seul peut péché, même quand il pardonne au pécheur, son action opérer cela, et dès lors aucune de nos facultés n'est sanca manifesté cette union de sentimens; le même fait qui tifiée et soulagée qu'autant qu'elle a sa part dans cette proclame la miséricorde condamne aussi le péché. Il y a communion. dans la contemplation de ce caractère une gloire, une sublimité bien propre à électriser la conscience, à lui donner de la force et à aiguiser en elle tout sentiment d'approbation pour ce qui est bien et de réprobation pour ce qui est mal. Et que dirons-nous de ce merveilleux spectacle, en le considérant comme un objet offert à nos affections? Ah! sans doute, nous ne saurions faire mieux que de citer les paroles de l'apôtre : « Ici dedans est l'amour. » Puis quand nos affections sont excitées, pensons à ce qui les attire de la sorte. Ce n'est pas de la bonté seulement, c'est une sublime et sainte bonté, c'est une bonté parfaitement sage, c'est une bonté qui subsistera éternellement. C'est la perfection de toute beauté morale, c'est une beauté incréée qui, à mesure qu'elle s'empare de nos affections, les purifie et les tranquillise. De cette manière encore, notre amour de nous-mêmes ou le principe de conservation trouve son objet et un gage de son repos dans l'expiation : car elle nous révèle une sécurité inattaquable à l'ombre de la divine puissance, et une éternité de joie inexprimable dans la cité céleste, dont la promesse a été scellée du sang de Jésus-Christ. Que possède le monde? Qu'a-t-il à nous offrir qui puisse être mis en parallèle avec de tels biens, même en ne les appréciant que sous le point de vue le plus sordide et le plus étroit de notre intérêt propre ?

Ainsi notre esprit se trouve soulagé par la foi dans l'expiation. Notre raison vient se mettre en contact avec la sagesse de Dieu, notre espoir avec ses promesses, nos désirs avec ses perfections, et la mystérieuse ambition de nos cœurs avec son infinité. La vertu qui sort de lui soulage et console tout ce qui en approche. C'est pourquoi l'Évangile devrait être regardé, non comme un objet de vénération trop sacré pour qu'on y portât la main, non comme une simple histoire de miraculeux événemens et un sujet de curieuse spéculation, mais comme le dépôt de ces grands principes d'éternité qui nous ont été révélés, afin que sur eux et en eux nous étendions, nous formions, nous identifiions toutes les facultés de notre être. Ces principes sont des réalités de tout temps existantes, qui jamais ne cesseront d'exister. Les faits qui en ont été l'enveloppe et la manifestation sont passés maintenant; ils ont été grands et merveilleux, mais ils sont passés, tandis que les principes qu'ils représentent demeurent dans la même jeunesse et la même vigueur qu'au premier jour de la création. Eux ne connaissent point d'àge, ce sont les pensées de celui dont les pensées durent éternellement. En conversant avec eux, nous conversons avec lui, nous sortons du règne étroit et sombre du temps et de la destruction, nous traversons les limites qui séparent les choses périssables de celles qui ne changeront jamais; nous sommes présens dans le passé et dans l'avenir à la fois, nous nous mèlons avec l'éternité. C'est par le contact et la fréquentation de ces essences incorruptibles et impérissables que l'àme se purifie, qu'elle reprend

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Mais, pour que notre communication avec la vérité produise les effets convenables, il faut qu'elle soit zélée et constante; à moins que nos affections ne s'y engagent étroitement, à moins qu'elle ne nous occupe sans relâche, elle ne peut avoir d'influence sur nos caractères. Et si nous n'apprécions pas toute son importance, comment en serons-nous sans cesse occupés? Il n'est pas digne de son nom, le Chrétien qui choisit un jour particulier dans la semaine ou une heure spéciale du jour pour son usage, et qui abandonne le reste du temps et des devoirs de cette vie à l'influence d'autres principes. Le Christianisme devrait être en nous comme une source d'eau vive, jaillissant vers la vie éternelle. Sa joie, ses espérances, son amour devraient sans cesse consoler le cœur, purifier les affections, stimuler et règler la conduite. Enfin il devrait être la profonde racine d'où les devoirs de cette vie, comme autant de branches du même arbre, recevraient constamment la sève et la vigueur. Si les grandes vérités de la révélation ne nous sont pas sans cesse présentes, comment nous pénétreront elles de leurs principes, comment pourront-elles nous préserver des impressions qui leur sont contraires? Dieu nous a invivés à marcher avec lui, à marcher dans sa lumière et en sa présence ; il nous a invités à le prendre comme notre bien, comme notre lieu de refuge, et comme l'objet incessant de notre joie. A l'ombre de ses ailes, nous trouvons un abri jusqu'à ce que les calamités aient fini de passer sur nos têtes. Cette relation avec nous, il a daigné la rendre plus manifeste et plus éclatante en la formant des liens les plus tendres de notre nature, et cela afin qu'il nous fût aisé de réaliser constamment en nous sa présence. Il s'est luimême offert à nos sens, il s'est couvert de notre nature, il a marché et conversé comme un homme au milieu des hommes, remplissant tous les devoirs et souffrant toutes les peines de cette vie, pour nous permettre de penser à lui, non-seulement sans étonnement et sans terreur, mais avec confiance et intimité.

Dans l'œuvre d'expiation, il a donné une forme palpable aux sublimes attributs de la Divinité, il les a rendus manifestes à nos yeux dans la substantielle réalité d'actions vivantes, en même temps que dans leur grandeur et leur adorable beauté. Sans qu'ils perdissent rien de leur dignité, il les a mis à la portée de nos intelligences, il les a appropriés aux sentimens de l'humaine nature, tandis qu'ils excitent le ravissement et la louange des anges dont s'environne son trône divin. Et dans le langage de sa parole, dans ce langage si riche, si merveilleusement varié de paraboles, d'allégories et de poétiques allusions, quel est l'objet dans la nature qui n'ait été employé à expliquer et à rendre plus éclatante la vérité qu'il nous révélait? Il a, pour ainsi dire, inscrit son nom sur chacune des choses dont nous sommes entourés. Ne sont-ce pas là ses œuvres ? Ne proclament-elles pas assez hautement la gloire de son nom? Dieu a daigné

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