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Christ, et à nous attacher à elle plus fermement et d'une « merveilleuse à tous les besoins et à tous les désirs de manière plus étroite. Qu'elle nous force en même temps « l'esprit humain, l'immense quantité de preuves extéà implorer l'assistance de l'Esprit saint, dont la mission«rieures qui se réunissent en sa faveur, la consolation, et la prérogative consistent à faire connaître la vérité « la force et le bonheur que j'en ai retirés dans quelques aux cœurs des hommes; car, sans cette précieuse assis-«< circonstances, tout cela porte dans mon esprit la contance, la vérité ne peut être ni aperçue ni sentie, et par « viction irrésistible qu'elle est bien en effet une révélaconséquent devenir l'objet de notre foi. Un effort pour« tion du Ciel. Mais avec cette conviction, avec toute nous attacher à la vérité, indépendamment du secours « divin, n'est pas moins inutile que la résolution d'obéir « aux préceptes sans une connaissance acquise de la vé-« rité. Cette assistance est promise aux prières qui la sol- « licitent, et le premier résultat de son influence active sur notre cœur c'est la perception de la vérité.

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cette admiration, je n'ai jamais senti mon cœur ni touché ni réjoui par elle. Le titre de votre ouvrage m'a séduit. J'espérais y trouver quelque chose qui me viendrait en aide, j'étais persuadé que quelque chose de fau<tif existait dans ma manière de considérer l'Evangile, « et cette imperfection je pensais qu'elle devait être dans Nous voici suspendus sur les bords de l'éternité, dans ma foi. J'ai lu votre livre et je suis généralement sapeu de jours nous y serons précipités. Ouvrons les yeux«tisfait des vues qu'il m'expose; mais je demeure à peu sur ce redoutable abîme avant qu'ils nous ait engloutis. « près comme j'étais auparavant. Des vues, des notions C'est une région inconnue et pleine de ténèbres. Voyez-« ne suffisent pas, il me faut des sentimens. Je manque vous quelque lumière en sortir, ou bien allez-vous aban-« de sanctification spirituelle et de spirituelle félicité. Je donner au hasard la destinée qui vous y conduit? Oh! « vois que si j'étais réellement capable de mettre mon regardez! du sein de cette obscurité profonde brille une cœur en contact, comme vous dites, avec ces sublimes étoile éclatante qui, dès l'instant que nous la contem-« objets, Dieu et l'éternité, tout serait bien; mais cela plons, jette au fond de notre cœur sa consolante et di- « je ne puis le faire. Je pense à ces choses, je reconnais vine lumière, et en chasse tous les doutes et toutes les << leur importance, mais je ne les sens point au fond de anxiétés. Le monarque de ce pays est le même qui mou- mon cœur. Elles sont l'occupation de mon intelligence rut ici-bas pour le salut des pécheurs. Il nous a aimés, et et de mon imagination; mais non la nourriture et les il s'est livré pour nous. Il est allé aux célestes régions délices de mon âme. L'éternité s'approche et j'ai peur préparer une place pour son peuple. Vous êtes sauvés, de me tromper moi-même. Vous avez décrit à mes si vous êtes à lui, et dès ce jour vous pouvez lui appar-« yeux le mécanisme moral par lequel la conversion s'otenir. Quand il sera devenu votre espoir, votre espoir « père, montrez-moi à présent comment ce mécanisme sera plein de joie, et vous n'en serez point honteux. « peut être mis en mouvement et en action. » Mon frère, Mais jusque-là il n'y a point pour vous d'espérance. En répondrais-je, je ne suis point étranger aux difficultés lui seul est la fontaine de vie, c'est-à-dire de bonheur, et que vous éprouvez, mais vous êtes arrivé à ce point où nous nous trompons nous-mêmes quand nous allons ail- l'assistance humaine est entièrement inutile. Je ne sauleurs chercher la félicité véritable. Dès que nos cœurs rais donner la vie à ce mécanisme ni pour vous, ni pour s'éloignent de lui, ils s'éloignent de la vie et de la joie moi-même. Je le vois, je l'admire, je le vénère; mais en même temps. « Demeurez en moi, nous dit-il, et je de- je le vois souvent ainsi sans être touché, fortifié, consolé. < meurerai en vous. »O quelles promesses le monde a-t- Je ne puis lui donner la vie, mais je sais qui le peut, et il à nous faire qu'on puisse mettre en comparaison avec vous, mon frère, vous le savez aussi. Contact avec Dieu et celle-ci? avec les choses de Dieu, n'est qu'un nom différent donné à la prière. Nous ne pouvons approcher Dieu autrement, nous ne pouvons d'aucune manière nous mettre en rapport avec ses attributs. La prière est un sublime et mystérieux privilège; elle est en effet le seul nom par lequel on puisse appeler la relation véritable établie entre Dieu et l'homme, elle est la communication du fini avec l'infini. Elle ne consiste pas dans des actes distincts et isolés; elle est une sorte d'existence, c'est cette vie dont Enoch a vécu, et ces mots du psalmiste en donnent l'explication: «Seigneur, tu as été le lieu de notre demeure.»> Mais cette vie de la prière a son commencement, son enfance. Elle est commencée dans l'âme qui sait qu'elle peut parler à Dieu et que Dieu l'écoutera assurément. Triste et perplexe comme vous l'ètes, votre âme sait cela, et cela c'est le don de Dieu, cela c'est la vie. L'Évangile explique à nous-mêmes nos propres besoins et nos vagues désirs, et il nous indique Dieu comme leur objet et leur accomplissement; il met sous nos yeux l'ineffable sacrifice de Jésus-Christ, comme le moyen d'approcher Dieu dans nos prières et comme le gage qu'à ces prières

CHAPITRE VII.

Conclusion.

Je m'imagine un lecteur arrivé à ce point, s'arrêtant pour examiner la route qu'il a parcourue, et s'interrogeant lui-même sur le rapport qu'il découvre entre les considérations qu'on lui a présentées et les dispositions actuelles de son esprit. Après quelques momens d'une réflexion attentive, je conçois qu'il s'adresse à moi dans les termes que voici :

« J'ai long-temps éprouvé au fond de mon âme le « besoin de quelque chose au-dessus des simples princi< pes moraux ou des spéculations philosophiques, soit <<< pour former mon être intime, soit pour me donner le << bonheur. J'ai la conscience d'un vide que j'ai toujours « été hors d'état de combler, et mon intime conviction << c'est qu'il ne pourra jamais être rempli, excepté par le « Christianisme. J'ai examiné cette doctrine et je suis < persuadé fermement qu'elle est vraie. Son adaptation

rien ne sera refusé. Ainsi, mon frère, implorons le secours de l'Esprit-Saint, implorons-le jusqu'à ce que nous l'ayons obtenu. Vivons avec les yeux de notre âme fixés sur la face du divin Rédempteur, et attendons chaque jour et à chaque heure une réponse qui nous donnera la paix. Que cette attente se renouvelle et se fortifie à chaque jour nouveau qui passe sur nos têtes, car certainement chaque jour nous rapproche de plus en plus de l'accomplissement de cette infaillible promesse : « Celui qui cherche le Seigneur, le trouvera..» Aucun doute ne peut rester sur son accomplissement final. Celui qui a promis est infaillible, il n'est pas un homme pour qu'il doive tromper. A-t-il dit pour ne pas faire ensuite ce qu'il a dit? A-t-il parlé pour que ses parolesfussent vaines? Non: soyez assuré que c'est lui qui a mis ces désirs ardens au fond de votre cœur pour vous attacher à lui-même; soyez sûr que l'heure n'est pas éloignée où l'abondance de son cœur se répandra sur vous et où il vous dira comme à la femme phénicienne qu'il avait d'abord semblé repousser: « Qu'il te soit fait ainsi que tu l'as voulu! » Ainsi que tu l'a voulu!... Ne mettez-vous à vos désirs aucune borne? Aucune. Eh bien! aucune borne ne sera mise à leur accomplissement, car il se trouve dans la bénédiction infinie du Dieu qui est lui-même infini.

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cription tout entière de l'armure de Dieu. Elle attire icibas le secours de la toute-puissance. Si nous voulons grandir en sainteté, en force et en joie spirituelles, nous serons fervens dans nos prières, et nous prierons continuellement. C'est-à-dire, nous vivrons dans un sentiment perpétuel de dépendance envers Dieu, et dans un désir non interrompu d'une communion de plus en plus élevée et intime avec lui.

Je terminerai maintenant par une explication succincte de la connexité qui existe entre la foi et la justification du péché. Comment et pourquoi ces deux choses sontelles unies ensemble? Quel est le sens de cette maxime : << Un homme est justifié par la foi sans les œuvres ? » Dans les affirmations de ce genre, l'expression « par la « foi » signifie seulement la gratuité du bienfait de rémission. Paul dit : « Par conséquent, il est de la foi qu'elle <«< puisse être de la grâce ou libre miséricorde. (Rom. IV. « 16.) » La foi est ici en contraste avec les œuvres méritoires, comme elle l'est également dans tous les passages qui ont pour objet la justification. Nous avons dans la Bible de fréquens exemples de l'Évangile, cité sans aucune mention de la foi; ainsi, « c'est une maxime vraie et « digne d'être reçue, que Jésus-Christ est venu en ce << monde pour sauver les pécheurs. (I. Tim. I. 15, comme Il y a dans la promesse de l'Esprit saint quelque chose aussi I. Jean, V. 11; Luc, XIX. 10.) » Ces passages indide consolant à un degré inexprimable. Au milieu des quent la volonté de Dieu seul comme la source de misédifficultés de la carrière d'un Chrétien, alors que nous ricorde, et n'ont pas le plus léger rapport à aucune quanous sentons incapables d'avancer, ou même sur le point lité de l'homme, excepté le besoin qu'il a de cette miséde retourner en arrière, alors qu'une conviction profonde ricorde. La foi dès lors n'est point créatrice du pardon, s'empare de nos cœurs, que pour arriver à la sanctifi- elle ne le produit pas, elle ne le reçoit point non plus cation nos seuls efforts sont absolument inutiles, combien comme récompense; et néanmoins foi et justification on éprouve de soulagement à écouter ces paroles de sont inséparables l'une de l'autre. Quelle est la raison notre Seigneur : « Votre père céleste accordera l'Esprit de ceci? Nous pouvons, ou plutôt nous devons nous faire << saint à ceux qui le demanderont. » La croyance à cette cette question, car la Bible encourage et recommande doctrine est un élément essentiel du caractère chrétien. les discussions humbles et sérieuses. La raison? elle est Elle entretient l'âme dans un sentiment continuel de évidente. Le pardon, de sa nature propre et d'après la déférence envers Dieu, et y nourrit les pensées d'humi- nature du mal auquel il est destiné à remédier, ne peut lité et de soumission filiale dont il est l'objet. Elle con- être efficace que lorsqu'on y croit. Il est alors appelé serve aux prédictions, aux conseils et aux consolations de justification, mot qui dans l'Écriture signifie, à ce qu'il la Bible la même nouveauté que s'ils venaient à l'instant semble, le plus souvent l'application particulière de l'ammême de sortir de la bouche de Dieu. Peut-être les avons-nistie générale; et il paraît bien évident que cette applinous lus jusqu'à présent avec peu d'émotion et de profit; mais nous savons que, si Dieu daigne les accompagner de son esprit, ils acquerront tout-à-coup la vivante importance d'une exhortation que nous adresseraient ses propres lèvres, et qu'à ce titre ils exerceront l'influence la plus puissante sur les pensées, les sentimens de nos cœurs, comme sur nos espérances de l'éternité. Et cet esprit est donné à ceux qui le demandent. Ne le demanderonsnous point alors? Ne demanderons-nous pas, ne chercherons-nous pas, ne frapperons-nous pas, certains comme nous sommes que notre peine ne sera point infructueuse? N'existe-t-il pas en nombre incalculable des peuples, des familles et des voix pour attester que Dieu est la vérité même, et que toujours sa promesse a été remplie ?

Dans cette lutte continuelle que le Chrétien est obligé de soutenir, la prière est son arme par excellence, c'est l'arme par laquelle l'apôtre termine et résume sa des

cation particulière ne peut avoir lieu que par la foi. La foi, comme ayant Dieu pour objet, comme étant le canal des nouvelles de joie, indique la liberté de la grâce; car quel acte peut être plus destitué de mérite ou de qualités morales en général, que la simple croyance en d'heureuses nouvelles? La foi, en ce qu'elle s'adresse à l'homme, en ce qu'elle met l'Évangile dans le cas d'agir sur son esprit, est l'instrument de la sanctification. Le pardon ne pourrait être reçu avec joie par ceux dont le caractère ne serait point renouvelé, et la foi est l'unique instrument par lequel peut s'effectuer un changement spirituel. Le pardon est accordé aux pécheurs, parce que JésusChrist a souffert le châtiment qu'ils avaient mérité et glorifié la loi qu'ils avaient honteusement trangressée ; mais ce n'est pas à cause d'un mérite quelconque leur appartenant. C'est la croyance éclairée en ce pardon qui soulage, purifie et élève nos facultés morales; elle les met en rapport avec les attributs de Dieu dont ce pardon

est la manifestation énergique et intelligible. Il est certainement raisonnable alors, en point de vue moral, que la justification soit unie à la foi dans le divin témoi gnage, puisque nous voyons que la foi est clairement unie, par la constitution même de notre nature, avec le retour à ce caractère spirituel qui seul peut nous rendre propres à une communion avec Dieu et à la possession du bonheur céleste.

Le pardon des péchés repose sur l'œuvre du Christ, mais la félicité de chaque individu doit dépendre du degré de sa sanctification personnelle, car félicité et sainteté ne sont qu'une même chose. Aussi nous dit-on que, dans le céleste royaume, il existe bien des différences de gloire et de béatitude. Ah! sans doute, la plus humble place dans ce lieu où ni le péché, ni le chagrin n'entrent jamais, est bien au-dessus de ce que peuvent imaginer les plus brillantes conceptions de nos esprits terrestres: et combien alors nous avons été loin de pouvoir la mériter! Cependant nous sommes encouragés à porter plus haut nos espérances, et à cultiver l'ambition sainte d'ètre de plus en plus rapprochés de notre Seigneur et semblables à lui. Pour arriver à ce but, la foi est le chemin que nous devons suivre ici-bas: nous devons avoir la croix et la gloire du Sauveur sans cesse présentes à notre cœur, comme les véhicules du saint amour et du saint espoir; nous devons considérer les événemens et les devoirs de cette vie comme les exercices salutaires au moyen desquels Jésus-Christ éprouve et fortifie la foi de son peuple; nous devons implorer continuellement le secours de son esprit si prompt et si consolant, nous regarder comme les enfans rachetés par son sang de ce divin père dont l'œil est incessamment ouvert sur nous, dont l'oreille est sans cesse accessible à nos prières, dont le bras nous soutient toujours et dont l'amour pour nous ne change point. Nous devons vivre dans l'attente empressée et vigilante de l'heure où il nous appellera à aller prendre possession du divin héritage; comprendre que notre éternité a commencé déjà, que notre choix final est fait irrévocablement, et que dans ce monde et hors de ce monde, quelles que soient les circonstances où nous puissions nous trouver, Jésus-Christ est et doit être pour toujours notre seul objet et notre unique partage.

à

Le but que je me suis proposé dans cet essai a été non de représenter la foi comme une opération sujette embarras et à perplexités, mais de détourner l'attention de l'acte même pour le fixer sur son objet, en montrant que nous ne pouvons croire à aucun fait moral, si nous ne sommes entrés dans l'esprit, le sens et l'importance de ce fait. Même quand il n'y aurait dans la Bible entière aucune mention de la foi, il est évident, pour la raison la plus commune, que les choses qu'elle nous enseigne ne pourraient profiter qu'à ceux qui y croiraient; et il est tout aussi évident que, à moins d'être comprises, ces choses ne peuvent être crues dans leur véritable sens. Notre tâche alors est de bien comprendre le vrai sens des

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communications célestes et de les recevoir comme des réalités substantielles, qui sont tout-à-fait indépendantes de notre rejet ou de notre admission. Certains faits sont arrivés, certains principes existent dans le gouvernement de l'univers, soit que nous y croyions, soit que nous n'y croyions point. Notre incrédulité à leur égard ne détruit pas leur existence, elle n'enlève rien à leur valeur; ils continueront à rester les mêmes, et à exercer pour jamais sur nos destinées leur influence sans contrôle et sans limites. Ces faits et ces principes sont la manifestation du caractère divin, la vie éternelle consiste à les connaître. Les rejeter, c'est se mettre follement en lutte avec la toute-puissance, les ignorer c'est être plongé dans l'obscurité morale.

Nous devons poursuivre nos recherches sur ce sujet, non comme des critiques, des juges ou des savans, mais comme des pécheurs. Ce n'est pas un exercice intéressant pour nos facultés, mais un pardon pour nos péchés et un remède pour nos infirmités d'esprit, qu'il faut que nous allions cherchier. Si nous cherchons nous trouverons, et nous les trouverons en Jésus-Christ. Mais cette découverte, en nous réjouissant, ne saurait enfler nos cœurs. La fin essentielle de notre croyance dans l'Évangile, c'est de nous rendre par son moyen conformes à l'image de celui qui fut doux et humble de cœur. Notre obéissance à la loi de Dieu devient ainsi la mesure de notre foi dans l'Évangile.

En terminant, je voudrais avertir le lecteur (et je souhaite retenir cet avis pour moi-même) de ne pas entrer dans la considération de ces choses sans autre appui que ses propres forces. Il existe un agent dont l'intervention est indispensable ici; son secours est merveilleux et toutpuissant, son sublime et touchant emploi est de détacher du Christ les choses qui sont les siennes, et de les offrir à l'âme du pécheur. Sans lui, aucun enfant de la race humaine n'a jamais cru à la vie éternelle. Une confiance absolue et naïve dans le Saint-Esprit pour la lumière, la force et le soutien qui nous sont nécessaires, constitue une partie essentielle du caractère chrétien. L'œuvre de rédemption, dans toutes ses parties et dans toute sa gloire, est celle de Dieu. Ainsi, la plus profonde humilité se trouve ici nécessairement unie à la confiance la plus haute. Celui qui sait que le Tout-Puissant est entré dans la lutte pour cet objet, et que de son bras dépend le triomphe, sentira, tout en reconnaissant sa complète insuffisance, qu'il doit entretenir l'espoir assuré du succès. Mais ce sentiment s'affaiblira de toute la confiance qu'il pourra placer en lui-même. L'appui de l'agent divin est un de ces dons que Jésus-Christ, en allant régner aux cieux, a promis de nous accorder. Il est donné à ceux qui le demandent, et ceux qui le reçoivent vivent ensuite avec Dieu pour jamais. Oh! quels seront un jour les sentimens de ceux qui ne l'auront pas demandé et par conséquent ne l'auront pas reçu !

DES PREUVES INTRINSÈQUES DE LA VÉRITÉ DU CHRISTIANISME 1.

INTRODUCTION.

Il existe dans notre nature un principe qui repousse les faits sans explication ou qui manquent entre eux de connexité. Ce principe nous porte à réduire en théories les élémens de nos connaissances, afin de former dans notre esprit quelques systèmes de causes capables de nous rendre raison des effets dont nous sommes témoins. Nous ajoutons foi ou nous refusons de croire à la vérité de tout système qui nous est offert, selon qu'il nous paraît susceptible ou non de fournir l'explication qui est l'objet de nos recherches. Nous avons la perception intuitive que les phénomènes de la nature sont liés entre eux par une relation de cause et d'effet, et nous avons en même temps le désir instinctif de classer et de coordonner, conformément à cette relation si frappante, la masse, en apparence confuse, des faits dont nous sommes environnés. De ces principes proviennent toutes les théories qui se sont successivement formées dans l'esprit humain. Mais ces principes seuls ne peuvent jamais constituer une véritable théorie. Ils nous enseignent à la produire; l'expérience ensuite devient indispensable pour nous prouver qu'elle est fondée en raison. Il faut que nous connaissions le mode d'action qu'observent ordinairement les causes, pour être capables de les combiner en une théorie dont notre esprit ait lieu de se trouver satisfait. Mais, quand nous sommes convaincus qu'une cause réelle existe dans la nature, et que nous voyons un ordre de phénomènes physiques expliqués par la supposition de cette cause et en rapport exact avec le cours habituel de ses opérations, alors nous résistons tout à la fois à l'instinct et à la raison, en refusant de croire que les faits de cet ordre proviennent de la cause dont il s'agit.

C'est sur ce mode de raisonnement qu'est fondée notre conviction que les divers phénomènes des corps célestes sont le résultat du principe ou de la loi de gravitation. Le grand-maître en fait de théories, Adam Smith, a donné de ce procédé de l'esprit humain une explication aussi juste que magnifique dans son histoire de l'astronomie. Il y a montré comment le système spéculatif était toujours adapté aux phénomènes, objets de son observation, et comment aussi chaque découverte nouvelle en point de fait avait nécessairement introduit dans la forme du système un changement correspon

dant.

marche habituelle de ses opérations, nous sommes disposés à croire aux autres effets qu'on lui attribue, dès qu'une sorte de connexion nous paraît exister entre la cause et ces autres effets.

Comme exemple de ceci, je supposerai que la machine à vapeur et son application à la marche des vaisseaux fût connue en Chine au temps où vivait Archimède, et qu'un voyageur superficiel et menteur eût fait le trajet de Sicile en Chine. Dans ce pays, il aurait assisté à l'exposition d'un bateau à vapeur, et en aurait examiné tout l'appareil mécanique. A son retour chez lui, au travers de plusieurs rapports absurdes, j'admets qu'il eût fidelement raconté les détails de l'expérience dont il avait été témoin, quel sentiment un pareil récit devait-il vraisemblablement exciter dans son auditoire? En soi, le fait était des plus étranges, il différait de tout ce que l'on connaissait alors, et d'ailleurs il était mêlé à des circonstances marquées d'un cachet évident de fausseté. Quels moyens alors avaient les auditeurs de distinguer le vrai du faux dans une relation semblable? Le vulgaire stupide et crédule pouvait y ajouter foi sans réserve, tandis que les hommes judicieux, mais peu instruits, devaient au contraire la rejeter dans son entier.

Supposons maintenant que ce récit parvienne aux oreilles d'Archimède, qu'il fasse venir devant lui le voyageur et l'interroge soigneusement sur ce qu'il a vu. Malgré l'incohérence de ses descriptions, il finira par en tirer l'image exacte des chaudières, des cylindres, des soupapes, des fourneaux, des roues; et de cet assemblage de faits, Archimède construira la théorie mécanique du bateau à vapeur. Alors il pourra dire à ses amis : « Que le voyageur soit un menteur, peu importe, voici qui est incontestablement une vérité. J'ai pour y croire un motif plus fort que le témoignage de cet homme ou de tout autre qui serait à sa place, car ici la vérité existe dans la nature même des choses. L'effet que cet homme dit avoir vu est le résultat nécessaire de l'appareil dont il m'a fait la description. S'il a imaginé tout ce qu'il raconte, il doit être un physicien consommé. En tout cas, sa narration se fonde sur une vérité générale et qui n'admet pas de contestation. >>

Il est clair que si le voyageur eût commis une erreur dans sa description, cette erreur dans l'esprit d'Archimède aurait fait obstacle à la conviction, car lorsque les faits qu'on nous atteste sont les parties constitutives d'un système, ils ont besoin, pour opérer la conviction, d'être considérés dans leur relation l'un avec l'autre, ainsi que dans leur effet combiné sur le résultat général. Si les faits ne sont pas examinés ainsi, on ne les voit point comme ils existent réellement, on ne les place pas sur le terrain qui devrait leur appartenir. Une chaudière, un tuyau, une soupape, pris séparément, ne pourraient produire les effets de la machine à vapeur; un homme qui ne connaîLon-trait de celle-ci que telle ou telle partie détachée, rirait vraisemblablement des effets attribués à l'appareil tout

Il y a une autre manière de raisonner qui diffère de celle qu'on vient de décrire, mais qui néanmoins s'en rapproche de bien près; elle consiste, au lieu de remonter des effets à une cause, à redescendre de la cause à ses effets. Une fois que nous sommes convaincus de l'existence d'une cause, et que nous connaissons la

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entier, mais en réalité la faute ne se trouverait ici que | lui fût parvenu, qu'en aurait pensé cet ami? Certainement dans l'ignorance de cet homme sur le sujet.

il eût ajouté foi au récit, non-seulement parce qu'il savait que César était ambitieux, mais encore parce qu'il aurait pu reconnaître que chacune de ses démarches, telle que la présentait son histoire, se trouvait adaptée avec une admirable intelligence au but que son ambition se proposait. La croyance de cet ami se fût fondée ainsi sur deux considérations : d'abord l'objet attribué à César, dans son histoire, correspondait au principe général sous lequel il avait placé le caractère moral de César, et ensuite il était évident, par la série des faits compris dans cette histoire, qu'une adaptation parfaite existait entre les moyens employés et le résultat obtenu. Enfin cet ami aurait cru précisément par la même raison qui devait forcer la conviction d'Archimède relativement à l'histoire de la machine à vapeur.

Les deux modes de raisonnement dont il vient d'être question ne s'appliquent pas exclusivement aux causes et aux effets physiques. Nous procédons de la même manière en ce qui concerne les hommes et leurs actions. Quand l'histoire d'un homme est mise à notre connaissance, nous sommes naturellement portés à en faire l'objet d'une théorie, et par la comparaison des différentes circonstances dont elle se compose, nous arrivons à nous persuader que l'individu dont nous étudions la vie a eu pour mobile de sa conduite l'ambition, l'avarice, la bienveillance ou tout autre principe moral. Nous savons que ces principes existent, nous connaissons aussi le mode accoutumé de leurs opérations. Dès lors, quand nous voyons l'action s'effectuer, nous la rapportons à la cause qui nous paraît l'expliquer le mieux. Ainsi, nous arran- Alors, sans doute, dans un système qui se propose une geons en différentes classes les caractères qui nous sont révélation venant des cieux, qui renferme l'histoire des connus, et nous prévoyons la conduite que tiendront nos transactions de Dieu avec les hommes, et doit nous déamis, quand ils seront placés dans de certaines circon- velopper, à l'égard du gouvernement moral de cet unistances. Si nous sommes éloignés d'eux et qu'on nous vers, des vérités dont la connaissance et la foi nous confasse le rapport de leur conduite dans quelque occasion duiront au bonheur ici-bas et dans le monde à venir; particulière, nous accordons sans hésiter notre confiance alors sans doute nous trouverons ( si les prétentions de à ce rapport, s'il coïncide avec l'idée abstraite que nous ce système sont bien fondées) des preuves de son authennous sommes formée de leur caractère; mais s'il diffère ticité tout-à-fait indépendantes des témoignages extérieurs essentiellement de cette idée ou se trouve en opposition qui serviraient en outre à l'attester. Mais quels sont exacdirecte avec elle, nous refusons de croire au moins im-tement les principes sur lesquels doit reposer l'évidence médiatement, et nous attendons pour cela d'avoir obtenu qui admet ou rejette la révélation divine? Nous ne pouune évidence plus complète. Par exemple, apprenons-vons avoir de preuves intimes sur un sujet qui, dans nous qu'un ami, dont la probité nous inspire la plus parfaite confiance, a commis une action déshonnête, aussitôt nous mettons la connaissance antérieure que nous avons de cet ami en opposition avec le témoignage qui nous est transmis sur son compte, et nous attendons avec une vive anxiété l'explication qui devra dissiper tous nos doutes. Avant que notre esprit soit en repos sur ce sujet, il faut qu'il ait découvert dans l'action attribuée à notre ami quelque circonstance qui puisse la rattacher à l'opinion générale que nous avions de son caractère, ou bien que nous nous soyons formé nous-mêmes quelque nouveau principe d'après lequel l'action dont il s'agit puisse recevoir une explication.

Nous raisonnons quant à l'intelligence des actions de même qu'en ce qui concerne leur moralité. Quand nous voyons un objet accompli au moyen d'un plan évidemment disposé pour cette fin, nous attribuons la formation de ce plan à une intention intelligente. Dans ce cas aussi notre raisonnement va de la cause à l'effet, et nous concluons qu'une intelligence supérieure, se combinant avec le désir d'obtenir certain résultat, doit concevoir et exécuter quelque plan adapté à l'accomplissement de cet objet spécial. Nous sommes sûrs qu'un homme ambitieux et doué de talens fixera ses désirs sur quelque position sociale éminente, et qu'il formera un plan de conduite susceptible de l'y faire arriver. Si un intime et judicieux ami de Jules-César avait vécu retiré dans quelque partie lointaine du monde, avant le commencement de la carrière politique de cet homme extraordinaire, et que dans cette retraite un récit fidèle des circonstances de sa conduite

toutes ses parties, combinaisons et rapports, est entièrement nouveau pour nous; car, en fait, l'évidence intrinsèque dépend seulement de la connaissance que nous avons que certaines causes sont accompagnées de certains effets. Dès qu'un nouveau système de causes et d'effets tout-à-fait différent de ce que nous avons connu auparavant vient à nous être présenté, les notions de probabilités qui nous sont acquises, notre manière de conjecturer et de prévoir les résultats, enfin toutes les méthodes par lesquelles nous sommes accoutumés à juger ou des théories ou des histoires nous deviennent de la plus complète inutilité. Dans l'hypothèse d'Archimède et de la machine à vapeur, le jugement qu'on a supposé s'établissait sur la conviction d'Archimède que des causes déterminées doivent produire des effets analogues, et sur son expérience que les causes assignées par le voyageur étaient dans l'ordre naturel, immédiatement suivies des effets qu'on leur attribuait ici. Ce philosophe n'avait jamais observé cette combinaison particulière des causes, mais il les connaissait toutes séparément, avec la série de leurs conséquences, et dès lors il pouvait anticiper dans son jugement le résultat général de leur combinaison.

De même, la croyance attachée au récit des exploits de César, par cet ami qui en était éloigné, se fondait sur la conviction que l'ambition de César le porterait à vouloir l'empire, et sur la certitude que ce but ne pouvait être atteint que par la ligne de conduite suivie par ce grand capitaine. Quoique les circonstances fussent nouvelles pour l'ami de César, il pouvait prédire en quelque

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