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sorte par analogie, soit que le résultat fût heureux ou lequel, quoique insuffisant dans son influence pratique non, que César avait formé le dessein d'obtenir l'em-sur l'esprit humain, ainsi que je l'expliquerai plus tard, pire, et qu'il s'était tracé un plan pour l'accomplissement de cet objet.

Ainsi notre connaissance de certaines causes, comme nécessairement liées avec certains effets, et notre conviction intuitive que cette connexité subsistera toujours entre ces causes et ces effets, forment la base de toutes nos prévisions raisonnées de l'avenir et de toutes les notions que nous avons en fait de probabilités et d'évidence intrinsèque, relativement aux systèmes ou histoires, tant d'ordre physique que d'ordre moral, qui peuvent nous être présentés.

est néanmoins fondé en vérité, et qui a appris par l'expérience à rapporter les actions à leurs causes morales, cet homme est en possession de tous les principes élémentaires dont il a besoin pour juger de l'évidence intrinsèque du Christianisme. Il peut en juger comme le grossier constructeur d'un àge barbare jugerait maintenant d'un beau vaisseau de ligne, ou comme l'anatomiste versé dans la science oculaire jugerait d'un télescope qu'il verrait pour la première fois.

Celui qui s'est formé ce système de religion naturelle croit à sa vérité, et raisonnablement, selon moi, car il le porte vers ce qui est bien, le détourne de ce qui est mal, et coïncide d'une manière générale avec ce qu'il sent et ce qu'il observe. Cette même croyance, quand elle repose sur de tels fondemens, le conduit naturellement à croire à la vérité d'un autre système dirigé vers le même objet moral, mais avec plus de clarté et de puissance, et qui coïncide beaucoup plus exactement encore avec ses sentimens et ses observations.

La perfection morale des doctrines de la Bible est le fondement sur lequel repose en partie la preuve de son authenticité et de son importance. Quel que soit le principe de croyance qui tende au progrès réel de la perfection morale, ce principe possède jusqu'à certain point le

Si donc le sujet ou la matière que suppose une révélation divine était pour nous entièrement nouveau, nous pourrions à la rigueur manquer de fondement pour asseoir notre opinion à l'égard de sa probabilité. Mais en est-il ainsi avec le système de religion que l'on appelle le Christianisme? L'objet que ce système a en vue est-il pour nous entièrement nouveau? Le mécanisme moral qu'il met en œuvre pour l'accomplissement de ses fins est-il d'un genre différent de celui dont nous-mêmes faisons usage chaque jour envers ceux de nos semblables dont nous voulons influencer la conduite, ou de celui encore par lequel nous nous sentons gouvernés dans la ligne d'événemens que trace pour nous la Providence? Le caractère du grand Ètre à qui est attribuée l'inspira-caractère de la vérité. J'entends par la perfection motion de ce système, et donc les actions y sont rapportées, ne nous est-il connu que par l'intermédiaire de cette révélation? Loin de là, certainement. De même qu'Archimède, dans le cas que j'ai supposé, nous n'avons jamais vu auparavant cette combinaison particulière de causes amenée à produire cette combinaison particulière de résultats; mais chaque cause particulière nous est connue; nous pouvons tracer distinctement la série de ses conséquences et comprendre ainsi la relation qui existe entre l'ensemble des causes combinées et l'ensemble des résultats également combinés.

La première et imparfaite esquisse du Christianisme nous présente Dieu opérant sur le caractère des hommes par une manifestation du sien, et cela afin que les hommes, arrivant à participer en quelque degré à sa ressemblance morale, puissent aussi, jusqu'à un certain point, participer à son propre bonheur. Tout homme qui croit à l'existence d'un Etre-Suprême gouvernant le monde, et qui a considéré les relations au milieu desquelles cette croyance le place, doit s'être formé à lui-même quelque système de religion analogue à celui que je viens d'exposer. Les marques du caractère divin, comme nous les trouvons dans la nature, dans l'ordre des faits providentiels et dans les suggestions de notre conscience, ont eu certainement pour objet de nous diriger et de nous instruire dans nos rapports avec Dieu et avec ses créatures. Les indices de sa bonté tendent à exciter notre gratitude, les indices de sa désapprobation à nous retenir et à nous alarmer. Nous supposons que son caractère comprend toutes les qualités qu'il approuve, et qu'il ne s'y trouve rien de ce qui encourt sa condamnation L'homme qui adopte ce système de religion naturelle,

rale, la connaissance de ce qui est bien, accompagnée de l'amour et de la pratique de ce qu'on a jugé ainsi. Une pareille qualité implique nécessairement des notions justes sur nos rapports avec les êtres dont nous sommes environnés; et, dans ce sens, le vers fameux de Pope est d'une vérité parfaite :

His faith can't be wrong, whose life is in the right.
La foi de l'homme qui vit bien ne peut être trompeuse.

Mais il est évident qu'un homme peut être un membre fort utile de la société ici-bas, sans avoir jamais pensé à la relation véritable qui l'unit aux êtres placés autour de lui. De la prudence, des sentimens honorables, un naturel bon par instinct, suffisent, en des temps ordinaires, pour assurer à un homme, quel qu'il soit, la meilleure réputation. Mais la scène où se portent maintenant nos contemplations se passe dans l'univers spirituel qu'habite Dieu lui-même, et le caractère dont nous parlons doit s'adapter à cette société toute divine. Nous ne pouvons nous empêcher de croire que la perfection morale constitue les élémens du bonheur dans cet ordre si élevé, et conséquemment nous devons croire aussi que toute manière de considérer nos relations morales et les êtres avec lesquels nous sommes liés, qui conduit à cette même perfection, doit être assurément la bonne et la véritable. Mais pourquoi, si l'objet important est d'arriver à un tel caractère, attacherait-on tant de valeur à chaque idée particulière que nous pouvons nous en former? La raison de ceci est évidente nous ne pouvons, d'après les lois de notre nature, créer dans notre esprit aucun état particulier de sentimens moraux, sans une

cause analogue en même temps que suffisante. Nous ne | nous y trouvons tout ce qui peut satisfaire et exalter nos pouvons ressentir la colère, l'amour, la haine ou la crainte conceptions les plus hautes sur la dignité morale et l'expar le simple effort que nous ferions pour les éprouver. Afin d'avoir le sentiment, nous devons avoir présent à l'esprit un objet naturellement capable de l'exciter. Conséquemment, la perfection morale, qui n'est qu'une combinaison de sentimens moraux dirigée vers des actions correspondantes, ne peut trouver place que dans un esprit influencé par l'impression ou la vue actuelle des objets susceptibles de produire naturellement cette combinaison de sentimens.

cellence de l'Etre-Suprême; si nous sentons en même temps qu'elle triomphe, dans chacun des appels qu'elle fait à notre conscience et dans ses accusations, de la duplicité et de la corruption de nos cœurs; si, plus loin, notre raison découvre un système puissant de stimulans moraux enveloppé dans les faits de cette histoire, système qui tend d'une manière invincible à produire dans l'esprit une ressemblance avec le sublime caractère qui y est tracé; si nous reconnaissons que l'intelligence de cette histoire donne la paix à notre conscience par l'exposé même qui en éveille la susceptibilité, qu'elle éloigne les terreurs du crime par le même fait qui associe le péché au dégoût le plus profond de notre cœur, qu'elle combine dans un ensemble aussi juste que merveilleux nos plus sinistres prévisions et nos plus riches espéran

confiance pleine de pureté, d'élévation et de joie, à raison de ces mêmes préceptes qui attachent une obligation plus stricte et plus importante à l'accomplissement de la moindre partie de notre devoir; si nous voyons que tous les points de sa tendance vont à la perfection du bien-être moral, et que cette tendance se lie naturelle

L'objet de notre dissertation est d'analyser les principes constitutifs du système de la doctrine chrétienne dans ses rapports avec le caractère de Dieu et le caractère de l'homme, et de démontrer que les faits contenus dans cette doctrine nous offrent non-seulement la représentation expressive de toutes les qualités morales qu'on peut supposer dans l'esprit divin, mais encore l'assem-ces de l'avenir, qu'elle nous inspire pour l'éternité une blage des objets qui ont une tendance naturelle à produire et à développer dans l'esprit de l'homme cette combinaison de sentimens moraux que nous avons appelée la perfection morale. Ainsi, nous arriverons, relati- | vement aux faits de la révélation, à une conclusion analogue à celle d'Archimède sur le récit du voyageur, c'est-à-dire à la conviction qu'ils contiennent une véritément à la foi que nous avons aux récits qu'elle nous fait ; générale, par rapport au caractère de Dieu et à celui de l'homme, et que, par conséquent, les apôtres doivent avoir été témoins de ces faits, comme ils l'affirment, ou qu'il faut les reconnaître pour les philosophes les plus étonnans dont le monde ait jamais oui parler; car leur système serait vrai dans lå nature des choses, alors même qu'on aurait démontré qu'ils ne furent que des imposteurs.

si nous voyons tout ceci dans l'Évangile, alors nous pouvons dire que nos yeux en ont vu la vérité, et que nous n'avons pas besoin à cet égard d'un autre témoignage. Alors, il nous est permis de croire que Dieu a daigné, par pitié pour notre misère et par condescendance pour notre faiblesse, revêtir les lois éternelles qui régissent son gouvernement spirituel d'une forme qui pût les rendre accessibles à notre conception et assorties à l'ur

Quand Dieu, par la foi de son prophète Jérémie, ré-gence de nos besoins. fute les prétentions des faux prédicateurs de ce temps-là, il dit : « S'ils avaient assisté à mon conseil et enseigné <ma parole à mon peuple, ce peuple aurait quitté le << mauvais chemin et renoncé aux méchantes actions. » La tendance morale de ses doctrines est donc le témoignage que la Bible elle-même nous présente comme la preuve de son authenticité, et certainement il n'y a pas plus que de la justice à examiner ce témoignage avec candeur et bonne foi. C'est sur la même évidence que l'apôtre saint Paul fait porter fréquemment aussi tout le poids de l'autorité de l'Évangile.

Cette théorie de l'évidence intrinsèque, quoique fondée sur l'analogie, diffère néanmoins, presqu'à tous les égards, du point de vue sous lequel l'évêque Butler a considéré le sujet dans son excellent et philosophique ouvrage sur l'analogie de la religion révélée avec la religion naturelle.Son but était de réfuter les objections contre l'Évangile qui s'appuient sur les difficultés qu'offrent plusieurs de ses doctrines, en démontrant que des difficultés exactement pareilles se trouvent dans la religion naturelle, comme dans le cours ordinaire de l'action et des voies de la Providence. Cet argument sert même à convertir les difficultés de la révélation en preuves de son authenticité ; car il établit l'identité de l'auteur de la révélation avec l'auteur de la nature. L'objet que je me propose est entièrement différent. Je veux montrer qu'il existe une connexité intelligible et nécessaire entre les doctrines de la révélation et le caractère de Dieu (ainsi qu'il se

Suivant ce mode de raisonnement, qui permet à un esprit judicieux de se former sur la vérité et l'excellence d'une religion une opinion saine et correcte, il ne suffit pas, en preuve de son authenticité, de démontrer que les faits qu'elle affirme touchant les rapports de Dieu avec ses créatures mettent dans le jour le plus éclatant la perfection divine, il faut aussi montrer que les mê-rait déduit de la religion naturelle), de la même manière mes faits, quand ils sont présentés à l'esprit de l'homme, doivent naturellement, et d'après la constitution de son être, exciter et développer en lui cette combinaison de sentimens d'où résulte la perfection morale qui lui est propre. Mais, quand nous lisons une histoire qui s'annonce avec autorité comme l'exposition fidèle du caractère de Dieu dans ses rapports avec les hommes, si

qu'une connexion intelligible et nécessaire existe entre le caractère d'un homme et ses actions les plus apparentes. De plus, je prouverai que la croyance en ces doctrines a une tendance intelligible et nécessaire à produire le caractère du Chrétien, de la même manière que la croyance en un danger a une tendance intelligible et nécessaire à produire en nous la frayeur.

à exciter en nous une grande variété de sensations. Or, une religion qui s'accommode à toutes ces circonstances, qui offre le pardon sans rabaisser le type du devoir moral, dont les principes transforment les événemens de cette vie en occasions de nous élever à la ressemblance du caractère divin et d'acquérir le sentiment du bonheur véritable, qui tempère l'orgueil de la prospérité et le chagrin de l'infortune, cette religion sans doute possède un autre des caractères de la vérité. Ainsi, le troi

Il semblera peut-être à quelques esprits, qu'en admet- | effet que, présentées à l'esprit de l'homme, elles n'excitant tout cela, on ajouterait peu ou mème rien aux preu- tent aucune de ses affections, ce système de religion ne ves qui établissent la vérité de la révélation. Ces per- pouvant influencer le caractère est de la plus complète insonnes ont l'habitude de penser que l'inspiration mira-utilité. Si les mèmes actions stimulent en effet nos senculeuse des Écritures est le seul point qui ait de l'impor- timens, mais leur donnent une fausse direction, cette tance; mais l'inspiration, quand elle est démontrée, n'est religion n'est pas seulement inutile, elle devient pernirien de plus qu'une autre preuve de la vérité du système cieuse. Mais si les actions sont démontrées telles, que par qui emprunte cette voie pour se manifester. Si le système leur tendance nécessaire elles excitent en nous les émochrétien est vrai, il l'aurait été de même, alors qu'une tions naturelles qui nous portent vers le bien et font révélation miraculeuse ne l'eût pas fait connaître aux entrer dans cette voie morale le cours de nos affections hommes. Ce principe, du moins, est complétement admis | et de nos volontés, alors nous avons droit de tirer de cette en ce qui concerne les préceptes moraux. Les devoirs circonstance un argument en faveur de la religion qui de justice et de bienfaisance sont reconnus pour des réa- nous l'offre, car nous pouvons présumer que Dieu a voulu lités tout-à-fait indépendantes de la démonstration d'une approprier ses révélations aux facultés et à l'instinct de religion révélée quelconque. Le caractère de Dieu est aussi ses créatures. Le second témoignage donc de la vérité immuable et aussi indépendant de toute révélation inspirée d'une religion est sa coincidence avec la constitution que le sont ces devoirs eux-mêmes. Il en est ainsi des actes physique de l'esprit humain. de gouvernement qui procèdent du caractère divin. Nous Ce n'est pas tout encore; beaucoup de mal moral et ne pouvons avoir de plus forte preuve d'une vérité, quelle de misère existe dans ce monde. L'esprit humain renqu'elle soit, que celle que nous avons de la réalité des ferme bien des passions mauvaises; des séries d'événeobligations morales. Sur cette base a été établi le sys-mens qui marchent et se développent sans cesse tendent tème de la religion naturelle, en tant qu'il se rapporte au caractère de Dieu; il a simplement revêtu l'Etre-Suprême de toutes les excellences morales de notre nature, au degré le plus élevé qu'il nous fùt possible de concevoir. Un système de religion qui serait opposé à ces obligations morales serait en même temps opposé à la saine raison. Dès lors ce sentiment des obligations morales, qui est le type auquel la raison enseigne à l'homme de conformer son système de religion naturelle, continue à lui servir de règle dans l'appréciation qu'il fait des té-sième témoignage en sa faveur sera la coïncidence avec moignages établissant une révélation divine. Si les actions attribuées à Dieu par un système quelconque de religion nous offrent un point de vue du caractère divin qui diffère de l'idée que nous avons de la perfection morale, aucune raison ne peut nous porter à croire que ces actions soient bien réellement celles de Dieu; mais si, au contraire, elles ont une tendance forte et distincte à élever et à étendre les notions d'excellence morale qui nous sont acquises, et se trouvent en harmonie parfaite avec ces notions, nous avons sujet de croire que les actions dont il s'agit sont effectivement celles de Dieu, car elles sont intimément unies à ces convictions morales qui, en pareille matière, forment la base de tous nos raisonnemens. La première condition raisonnable de la vérité d'une religion est donc qu'elle coïncide avec la constitution morale de l'esprit humain; mais, en second lieu, nous savons qu'indépendamment de tout raisonnement et de toute considération d'ordre moral, nos esprits, par leur constitution naturelle, sont susceptibles de recevoir certaines impressions de certains objets qui viennent à leur ètre présentés. Ainsi, sans aucun exercice du jugement moral, ils sont susceptibles d'éprouver des impressions d'amour ou de haine, de crainte ou d'espoir, quand certains objets correspondans viennent à leur étre présentés, et il est évident que le caractère moral est déterminé par la direction habituelle qui est donnée à ces affections. Or, si les actions attribuées à Dieu par un système quelconque de religion sont telles en

les circonstances au milieu desquelles l'homme est placé dans ce monde. On peut dire certainement qu'une religion où ces trois conditions se trouvent remplies repose sur les axiomes les plus incontestables de la science humaine. Toutes ces conditions se rencontrent dans la religion de la Bible, et l'intervalle immense qui en sépare tous les autres systèmes religieux soit philosophiques, soit vulgaires qui sont venus à notre connaissance, est un argument des plus forts en faveur de la divine inspiration de la Bible, surtout quand on prend en considération la simplicité naïve de son langage et les circonstances locales de la contrée où ce livre a été écrit.

Il peut être convenable de remarquer que les actes attribués au gouvernement divin sont habituellement qualifiés de doctrines, afin de les distinguer des préceptes moraux de la religion.

Quand je fais usage des termes manifestation, exposition, qu'on rencontrera fréquemment dans le cours de cet ouvrage, je suis très loin d'avoir en vue la simple apparence d'une action dépourvue de sa substance. En fait, rien ne peut constituer une manifestation vraie du caractère divin, qui ne soit un résultat direct et nécessaire des principes divins et une fidèle narration de la conduite divine. Mais ces termes conviennent mieux à l'idée principale que j'ai l'intention d'expliquer, savoir: que les faits de la révélation sont le développement des principes moraux de la Divinité, et qu'ils cm

portent avec eux une grande influence d'allusion aux sentimens de l'homme. Toute leur importance se fonde sur leur réalité, et cette réalité se prouve par leur sainte analogie avec le caractère de leur auteur et leur sanctifiante application aux cœurs de ses créatures. Je puis, en outre, observer que, dans les développemens qu'on trouvera plus loin, je me suis proposé pour but plutôt une ressemblance large et générale, qu'une coïncidence minutieuse dans toutes les particularités. Cette sorte de coïncidence est peut-être impossible à rencontrer entre les choses du ciel et celles qui appartiennent à la terre. 1o Comme c'est un point de la plus haute importance, dans l'étude d'une religion, d'ètre pleinement convaincu qu'une connexion réelle existe entre le bonheur et la connaissance et l'amour de Dieu, je commence mes remarques par l'explication de la nature de cette connexion. lei je m'efforce de montrer que l'objet d'une religion véritable doit être de présenter à l'esprit des hommes une image du caractère divin qui, non-seulement les mette en état de comprendre les principes de son gouvernement, mais qui encore engage leurs affections dans un rapprochement et dans une conformité avec ces principes.

2o J'ai fait quelques observations sur le mode d'après lequel la religion naturelle représente le caractère divin et s'adresse aux sentimens et à l'intelligence de l'homme. Là, j'ai fait remarquer le grand avantage que possède un principe général de moralité, quand, faisant appel à des esprits constitués comme les nôtres, il s'offre à nous sous la forme d'une action intelligible et palpable, au lieu de demeurer dans la forme de pure abstraction.

3o J'ai cherché à démontrer que le Christianisme possède cet avantage au degré le plus élevé; que les faits qu'il contient ne sont pas autre chose que les principes abstraits de la religion naturelle revêtus de plus d'évidence et d'efficacité1; et que ces faits non-seulement nous offrent une vivante représentation de la perfection

du caractère divin, mais qu'ils ont en outre la force des argumens moraux les plus irrésistibles qu'un homme, sur quelque intérêt humain que ce soit, puisse adresser à l'un de ses semblables.

4o Je me suis efforcé d'analyser quelques-unes des causes de l'indifférence ou de la répulsion dont le véritable Christianisme est trop généralement l'objet, et de signaler la source des erreurs nombreuses où l'on tombe relativement à sa nature. Sur ce point, j'ai fait remarquer la répugnance de l'esprit humain à admettre tout argument contraire à ses inclinations favorites; l'opposition du Christianisme au penchant qui domine le cours des affections de l'homme et les fàcheux résultats provenant de la pratique commune de tirer les notions religieuses plutôt des ouvrages humains que de la Bible elle-même. Ceux qui refusent de croire n'ont pas géné ralement étudié dans la Bible le système de la révélation, et, conséquemment, ils demeurent inaccessibles à cette évidence que fournit l'adaptation admirable de ses doctrines avec le caractère que ses préceptes tendent à inculquer en nous. J'ai également fait ressortir dans plusieurs de ses particularités cette coïncidence entre les doctrines et les préceptes de la Bible. Si le caractère chrétien est celui de la félicité véritable et immortelle, le système qui conduit à ce caractère doit être vrai nécessairement.

5o J'ai cherché à montrer la nécessité qui existe pour les hommes d'un système quelconque de rénovation spirituelle, et j'ai conclu du précédent argument qu'aucun système de ce genre ne pouvait avoir d'efficacité réelle, s'il ne ressemblait au Christianisme dans sa structure ainsi que dans son mode d'action et d'autorité.

6o Enfin, j'ai montré la connexion qui se trouve entre les preuves extérieures et l'évidence intrinsèque de la révélation.

REMARQUES SUR LES PREUVES INTRINSÈQUES DE LA VÉRITÉ DU CHRISTIANISME.

SECTION PREMIERE.

Quand on dit qu'un certain degré de ressemblance avec la Divinité est une condition indispensable du bonheur,

(Note ajoutée par l'auteur à la neuvième édition de son ouvrage. Londres, 1829.)

«Cette dernière proposition, qui a paru comme on vient de la lire dans les premières éditions de cet ouvrage, a donné lieu à une grande censure, et c'était avec justice de la manière qu'on l'entendait. Si, par là, j'avais voulu dire que les faits du Christianisme pouvaient être prévus par quiconque eût possédé les principes de la religion naturelle, ou que l'Évangile ne nous a rien appris de ce que nous ignorions avant, j'aurais contesté son privilege et abandonné l'importance de la révélation. L'homme n'aurait jamais pu découvrir de lui-même le plan de la rédemption; mais dès que ce plan lui a été révélé, il a pu apercevoir sa

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il est évident que le mot de bonheur doit être entendu dans un sens restreint. L'on ne peut nier que des hommes vicieux ne jouissent quelquefois de beaucoup de contentement dans le cours de leur vie; l'on ne peut nier, non

conformité avec les principes qui avaient été antérieurement reconnus. La religion naturelle enseigne que Dieu doit toujours agir suivant sa justice et sa miséricorde en même temps, mais de quelle manière ces attributs se trouvent-ils amenés à un heureux contact dans l'œuvre du salut? Voilà ce qu'ignore l'homme qui ne professe que cette religion. Mais quand il vient à connaître la doctrine de la croix de Jésus-Christ, il y voit sur-le-champ la pleine maturité et le développement complet des principes dont il ne possédait que les semences élémentaires. En un mot, seignemens que nous donne l'Évangile sont nouveaux et néanmoins ne sont pas étrangers à l'homme. Deux attributs reconnus de la Divinité y sont manifestés dans une connexion nouvelle,

les en

plus, que ce contentement ne dérive en grande partie | fiée d'une manière rationnelle. Mais les choses ne vont de leurs vices mêmes.

point ainsi; car le repos intérieur de cet homme n'étant Ce fait, comme toutes les questions qui se rattachent fondé que sur l'obscurcissement de son jugement moral, à l'origine du mal, est sans contredit très propre à jeter il ne faut, pour le rendre malheureux, pour élever dans notre esprit dans la perplexité; cependant il n'est pas son sein mille doutes cruels, qu'une clarté vive et cerplus embarrassant que l'origine du mal elle-même outaine qui lui dévoile le véritable caractère de la vertu, que l'hypothèse qui nous présente notre vie actuelle comme un état d'épreuve et de discipline. La tentation de mal faire implique nécessairement un sentiment de satisfaction provenant du mal: le mal n'aurait jamais existé sans cela. De même la vie n'aurait jamais pu être un état d'épreuve et de perfectionnement, s'il ne s'y était pas rencontré quelque penchant ou tentation, c'està-dire quelque sentiment de plaisir attaché au mal. Il est probablement au-dessus des facultés humaines de répondre d'une manière tout-à-fait satisfaisante à ces questions; cependant on peut raisonnablement soutenir que, s'il est convenable que la vie de l'homme soit un état de correction, il doit être convenable aussi qu'un sentiment de plaisir soit lié au péché.

qui le force à en reconnaître l'excellence, et lui fasse voir le contraste qu'elle forme avec sa vie passée et sa condition présente. Dès que cette vision glorieuse se sera offerte à son esprit, il sentira les angoisses du remords; il sentira que son état est une lutte effrayante avec un être puissant et mystérieux, dont le pouvoir a forcé son propre cœur à exécuter la sentence portée contre lui; il ne pourra se cacher à lui-même la souillure et la corruption de cette peste spirituelle qui empoisonne tous les organes de sa constitution morale. Il se flattera sans doute d'échapper à cet état misérable en détournant ses regards de l'éclat qui le confond, et c'est à quoi il est généralement facile de réussir dans ce monde. Mais supposons cet homme placé dans une position qui ne lui permette pas de se fuir lui-même; supposons qu'aucune diversité d'objets ne vienne partager ou distraire son attention, et que, de quelque côté qu'il se tourne, il se retrouve en présence de cet esprit de justice que sa con

devient impossible d'échapper à ses maux, à moins d'échapper à l'existence. Si tel est l'état des choses dans l'autre vie, nous pouvons nous former quelque idée de l'union qui s'y rencontre entre le vice et le malheur.

Mais ce contentement du vice ne pourrait-il pas s'étendre à l'éternité, aussi bien qu'à une année ou à une heure? Je n'y vois point d'impossibilité absolue selon les principes naturels, et cependant je sens que cette assertion sonne mal, qu'elle semble contredire une vérité in-dition présente rend si menaçant pour lui: alors il lui tuitive. Il y a une grande différence entre le bonheur dont on jouit avec l'approbation de la conscience, et celui que l'on goûte sans son aveu ou en opposition avec elle. Quand la conscience est très sensible, le plaisir qui naît du vice ne saurait être fort grand; aussi le moyen qu'on emploie naturellement pour se procurer ou pour augmenter ce plaisir est-il d'endormir ou d'étouffer la conscience. On y parvient en détournant son attention de la distinction du bien et du mal, et en les fixant sur les circonstances qui constituent les plaisirs coupables.

Le témoignage de la conscience est le verdict que tout homme prononce pour ou contre lui-même, sur la question de savoir si son caractère est conforme aux principes moraux qu'il a adoptés.

Ce verdict sera donc plus ou moins juste, par rapport à la vérité absolue, suivant que le jugement moral sera plus ou moins éclairé; et le sentiment du remords sera plus ou moins pénible, suivant la différence qui existera entre le caractère et le jugement.

Ainsi, quand un homme, à force de persévérance, est parvenu à rabaisser son jugement au niveau de son caractère, qu'il a accoutumé sa raison à donner au mai le nom de bien et au bien le nom de mal, il a vaincu sa conscience et chassé le remords. Sans doute, s'il était possible de conserver cet avantage pendant toute son existence, la conduite de cet homme pourrait être justi

mais aucun attribut nouveau n'y est exposé. Au reste, je voudrais maintenant que la proposition eût été énoncée en d'autres termes; par exemple, ainsi : « Ces faits revêtent d'évidence et d'efficacité les principes abstraits de la religion naturelle. » Je ne me dissimule pas le vague considérable qu'il y a dans les mots religion naturelle, mais je ne leur connais pas de meilleurs équivalens, et au surplus, la rectitude métaphysique n'est pas d'une bien grande importance ici. »>

Tant que nous restons à une certaine distance d'une fournaise, sa chaleur ne nous fait pas éprouver une grande gène; mais si nous en approchons davantage, la répugnance naturelle se manifeste et la douleur s'accroit à chaque pas que nous faisons. Le système compliqué des affaires et des événemens de ce monde forme, pour ainsi dire, un voile devant nos yeux, et interpose entre nous et notre Dieu une sorte de distance morale qui affaiblit assez l'éclat du caractère divin, pour que nous puissions en détourner notre attention quand nous en avons la volonté. L'opposition qui existe entre sa parfaite sainteté et nos penchans corrompus ne se fait point sentir à nous à chaque instant. Ses vues et ses desseins peuvent bien contrarier les nôtres, mais comme il est rare qu'ils nous opposent une résistance directe et personnelle, il nous est possible de repousser la conviction que nous sommes en guerre avec le Seigneur de l'univers: nous espérons jouir de nous-mêmes pendant les intervalles de ses terribles visitations, et nous ne sentons point la nécessité de conformer entièrement nos habitudes morales à celles de notre créateur. Mais quand la mort retirera ce voile, en rompant les liens qui nous attachaient à ce monde et à ses œuvres, il se peut que nous nous trouvions alors dans un contact plus intime et plus sensible avec celui « dont les yeux sont trop purs pour voir le mal ». Dans ce monde spirituel, nous pouvons supposer que chaque événement, et jusqu'aux moindres parties du système de gouvernement, porteront une empreinte si marquée du caractère divin, qu'un ètre intelligent dont les vues et les sentimens seront opposés à

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