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chaos religieux, et non pas à la réunion des communions mes fondamentaux, dégagés des interprétations par les

chrétiennes.

L'empereur de Russie entreprend, lui aussi, de ramener à une seule religion les différens peuples qui composent la partie européenne de son empire. Mais quelle est la religion primitive? Si l'empereur Nicolas voulait s'unir à tous les princes qui songeront sérieusement à sauver l'Europe, il ferait disparaître le schisme en menant à leur fin les négociations faciles à conclure qui ont été entamées sous les czars Pierre, Paul et Alexandre. L'empereur Nicolas répandrait la foi chez ceux des Ottomans qui sont ses sujets; il rangerait par la persuasion la neuvième partie du monde sur laquelle il règne sous la pure loi de Jésus-Christ, c'est à-dire la religion universelle, le catholicisme; il y ferait admettre le culte du vrai Dieu.

N'est-ce pas aussi par la politique que le gouvernement anglais entretient l'animosité que la réforme avait fait naître entre les anglicans et les catholiques, qu'il donne aux uns ce qui appartient aux autres et leur mesure diversement l'indépendance? Cette politique oppressive de la vraie religion a long-temps réussi dans les trois royaumes; mais tout annonce que bientôt Dieu retirera du désert britannique les Chrétiens qui n'y sont que trop long-tems demeurés. L'usurpation du pouvoir spirituel va cesser en Angle

terre.

Un projet de réunion entre les catholiques et les calvinistes a long-temps existé en France; il a donné lieu aux colloques de Poissy, aux conférences de Saverne et de Fontainebleau. Il fut à cet égard soumis un projet à Henri IV, un autre est attribué à Richelieu, et sous le règne de Louis XIV encore on fit de nouveau des tentatives. Des conférences furent plus tard tenues à Thorn par ordre d'Uladislas IV, roi de Pologne, dans le but de réunir les trois grandes communions chrétiennes. La Russie, on le sait, a long-temps discuté le plan que la Sorbonne avait remis au czar Pierre, et qu'a depuis reproduit le cardinal Litta. L'Angleterre, elle aussi, a successivement vu se former des assemblées dans lesquelles ont été discutés des projets de réunion des sociétés protestantes entre elles, et un autre de la fusion de l'Église anglicane à l'Église romaine. Leibnitz et Bacon lui-même voulurent contribuer à cette œuvre de sagesse, de raison et de piété. Ce ne sont point les seuls philosophes, les seuls écrivains qui aient consacré leur talent à prouver la nécessité de réunir les communions chrétiennes; de nos jours MM. de Bonald, Maron, le prédicateur Henri de Berlin, Pons de Nîmes et beaucoup d'hommes de talent et de religions différentes, et de gens d'une grande supériorité d'esprit, ont éclairé des lumières de leur intelligence l'importante question de la réunion des cultes chrétiens. Mais leurs efforts sont toujours restés sans succès; non qu'il existe une impossibilité réelle, mais par la raison qu'une aussi grande entreprise ne saurait être menée à fin autrement que par la solennelle réunion d'un concile œcuménique assemblé pour cet objet.

Pour arriver à cette régénération du monde, il suffit d'admettre que l'Église est une société de Chrétiens qui doivent reconnaître une même loi, avoir une même foi, professer les mêmes principes; que l'erreur qui la désole ne peut cesser qu'au moyen d'un retour universel aux dog

quelles ils ont été dénaturés. Il faudrait bannir la croyance qu'on peut réunir les communions en conservant les doctrines qui divisent. Altérer le dogme est un sacrifice impossible aux catholiques romains; mais les Grecs et les protestans ne feraient aucun sacrifice en revenant à des règles que, pendant dix siècles, ils ont suivies avant la naissance de la prétendue réforme.

Puissent-ils enfin arriver les temps d'une croyance et d'un culte uniforme; puissions-nous voir luire les jours où' la même table réunira tous les Chrétiens, où, rassemblés dans un même temple, unis par une même foi et dominés d'un même amour, les hommes exerceront une égale charité les uns envers les autres! Le jour où s'accomplira cette réunion, il sera aisé de prévoir le moment où les mahométans et les Juifs reconnaîtront Jésus-Christ. Quel motif puissant pour tous les Chrétiens de hâter le moment de n'avoir plus qu'un seul culte, le culte universel, c'est-àdire le culte catholique, car le mot catholique n'a pas d'autre signification?

DE LA CONFESSION DE FOI DE LEIBNITZ COMME MOYEN DE RÉUNION DES DIFFÉRENTES COMMUNIONS CHRÉTIENNES.

L'empressement avec lequel les deux premiers volumes de la Raison du Christianisme ont été recherchés, l'attention avec laquelle ils ont été lus, et l'impression profonde qu'ils ont produite, ont été pour nous une preuve éclatante que nous avons bien jugé notre siècle et que nous avons compris ce besoin de croyance qui agite tous les esprits et qui se trouve au fond de tous les cœurs. Rien n'était plus propre pour y répondre que cette réunion de grands génies qui, après avoir fait faire des pas immenses à l'intelligence humaine, se sont arrêtés pour se demander d'où venait cette intelligence, et si elle devait s'éteindre et finir. Le problème a été le même pour tous ces esprits supérieurs, et chacun partant d'un point différent est arrivé par une route différente à un centre commun, à la vérité seule et première. Ainsi donc, de même que dans les mathématiques la force rigoureuse des calculs a mené à la découverte de l'inconnu dans ce monde matériel, de même, dans les hautes conceptions de l'esprit humain, la véritable philosophie et la saine morale ont conduit à la foi.

Tel est donc le résultat de cette grande lutte qui, depuis trois cents ans, a eu lieu au sein de la plus haute civilisation à laquelle il ait encore été donné à l'homme de parvenir. Voilà le tribut du génie, de la raison et de la vertu que trois siècles ont apporté aux pieds du fondateur du Christianisme, de celui devant qui tout genou doit fléchir.

Parmi tous ces écrits, il en est un qui brille d'un éclat extraordinaire, c'est celui de Leibnitz que nous donnons en tête de ce volume; c'est un livre qui doit commencer une ère nouvelle pour les communions protestantes. Nous ne pouvons mieux faire que d'emprunter les paroles d'un grand écrivain:

<«< Chose remarquable! on ne citerait pas un seul homme

de génie parmi les catholiques qui ait incliné vers les opinions protestantes, et la plupart des hommes supérieurs nés dans le sein du protestantisme ont montré un extrême penchant pour la religion catholique. Grotius en Hollande, Haller en Suisse, Johnson et Burke en Angleterre, Leibnitz en Allemagne, n'étaient guère protestans que de nom. Leibnitz surtout, l'esprit le plus vaste qui peut-être ait jamais paru, Leibnitz qui, suivant l'expression de Fontenelle, menait de front toutes les sciences, ne tarda pas à découvrir le vice intérieur du protestantisme, et fut couduit successivement à embrasser et à justifier tous les points de la foi catholique.

« Leibnitz a établi l'existence de Dieu, la Trinité, l'Incarnation, et les autres dogmes du Christianisme, dont il essaie quelquefois de rendre raison par les principes d'une philosophie très élevée. Il adopte avec candeur et défend avec une science rare la doctrine catholique sur la tradition, les sacremens, le sacrifice de la messe, le culte des reliques et des saintes images, la hiérarchie ecclésiastique et la primauté du pontife romain. « On doit <«< admettre, dit-il, que dans toutes les choses qui ne per<< mettent pas les retards de la convocation d'un concile « général, ou qui ne méritent pas d'être traitées en con-cile général, le premier des évêques ou le souverain pontife a le même pouvoir que l'Eglise tout entière. » La Confession de foi de Leibnitz nous parait le moyen le meilleur de réunir dans l'unité les catholiques, les protestans et même les Grecs.

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Plusieurs fois depuis la grande scission qui déchira la chrétienté au 16e siècle, on a tenté de réunir les catholiques et les protestans. Deux hommes du plus haut génie, Bossuet et Leibnitz, concurent au 17e siècle l'espérance d'y réussir; et leur correspondance, chef-d'œuvre de discussion, nous est restée comme un monument de leurs vœux, que diverses circonstances étrangères à la religion rendirent malheureusement stériles. Les temps n'étaient pas venus. Il y avait à surmonter une trop vive opposition. La maison de Hanovre voyait dans la réforme le fondement et la sanction de ses droits; elle les aurait cru ébranlés avec le protestantisme. Cette considération, nulle aujourd'hui, paraissait alors si décisive, qu'elle détermina seule Leibnitz à rompre les négociations entamées avec l'évêque de Meaux. De plus, le traité de Westphalie, dont les suites, sous beaucoup de rapports, ont été fatales à l'Europe, avait établi dans son sein un principe permanent de division religieuse, en cherchant à former une sorte de balance entre les états catholiques et les états protestans; et cette cause a peut-être plus qu'aucune autre retardé l'union des Chrétiens dans une même foi et une même

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tion. L'équilibre tant vanté, que des négociateurs moins profonds politiques qu'habiles diplomates s'efforcèrent d'établir par le traité de Westphalie, ne subsiste plus depuis long temps. Les intérêts, les rapports ont changé. La Suède et le Danemarck ont perdu presque entièrement leur influence: une foule de petits princes, membres autrefois de cette espèce de confédération qu'on appelait l'empire, ont disparu pour jamais. La Saxe protestante n'a pas de voisin plus à craindre que la Prusse protestante. La Pologne, ce flambeau qu'il fallait rallumer sans cesse, s'est éteint. Une autre puissance plus redoutable, forçant les barrières de l'Europe, a promené au milieu d'elle son camp peuplé par l'Asie. Aux anciennes relations en ont succédé de nouvelles, déterminées par des motifs où la conformité de religion n'a point de part. On a vu l'Angleterre aider l'Espagne à recouvrer son indépendance, et concourir avec la Prusse et la Russie à replacer le pape sur le trône pontifical. Ainsi la politique d'aucun état ne paraît devoir s'opposer à la réunion religieuse dont j'essaierai de montrer l'importance ou plutôt l'indispensable nécessité.

«En quel lieu de l'Europe n'a-t-on pas semé des germes de révolution? On les croyait étouffés, il renaissent de toutes parts. Les souverains et les sujets s'observent avec inquiétude. Ce n'est plus une famille qui habite sous le même toit, mais deux armées retranchées dans des camps opposés. Tantôt elles se choquent avec violence, tantôt elles négocient sur des ruines, et comme le pouvoir n'est qu'une prétention, les gouvernemens ne sont que des traités.

Les mêmes causes de division agissent sur les peuples, tendent visiblement à les isoler, et ramènent ces temps de barbarie païenne, où, ennemis nés les uns des autres, la paix n'était qu'une trève, et la guerre un duel où presque toujours il fallait qu'un des deux pérît. Voilà pourquoi, chez les anciens, chaque citoyen était soldat; et l'on n'arme aujourd'hui les nations entières que parce qu'elles ont aussi à combattre pour leur vie.

« A mesure que la société se dissout, des agrégations nouvelles se forment; les sociétés secrètes s'organisent dans la société publique, et travaillent dans l'ombre à hâter sa dissolution.

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sauver.

Unir les hommes, c'est en former une société. Il n'y a de vraie société qu'entre les êtres intelligens; c'est leur mode essentiel d'existence : le principe de la société est donc tout spirituel. Mais, dans les rapports mêmes des esprits, ce qui rapproche n'unit pas toujours ou ne constitue pas une société; car la société consiste proprement dans l'obéissance au pouvoir légitime. Ainsi, des opinions semblables, laissant chacun dans son indépendance primitive, rapprochent quelquefois, mais n'unissent jamais; des croyances communes unissent au contraire, quoiqu'elles

ne rapprochent pas toujours, parce que croire c'est

obéir.

« La religion, considérée dans sa notion la plus générale, est donc la première et même la seule société, puisqu'on ne trouve qu'en elle la raison de l'obéissance de l'esprit. Elle nous montre Dieu comme le principe de tout pouvoir, et contraint l'homme de se soumettre à l'homme dans la société politique, par obéissance aux lois d'une société plus haute, celle de toutes les intelligences avec leur au

teur.

« Détruisez la religion, il n'y a donc plus de société possible qu'elle s'affaiblisse, la société s'affaiblira également; en un mot, l'ordre politique, toujours dépendant de l'ordre religieux, en suit les développemens, et soit qu'il se perfectionne, soit qu'il s'altère, partage constamment ses destinées.

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"La Russie touche à une époque critique, celle où finit le premier âge des nations. Ses peuples nombreux ont eu trop de rapport avec les autres peupls de l'Europe, pour qu'ils puissent continuer de vivre dans le repos. De nouvelles idées, de nouveaux désirs, les poussent vers des des«En vain done on chercherait dans la politique le moyen tinées nouvelles. Ils faut qu'ils obéissent à cette grande loi de lier entre elles les nations de l'Europe. Sous le même qui ordonne à la société comme à l'homme de croître et se chef, les mêmes institutions, les mêmes codes, elles reste développer. Mais la société religieuse, faible et imparfaite, raient encore séparées, et plus peut-être qu'en leur état contrariant les progrès de la société politique emportée par présent. Pour être réellement unis, il faut que les peuples, le mouvement des esprits, l'état, au lieu de se perfectioncomme les hommes, deviennent membres d'une même so- ner, se corrompra et éprouvera de violentes commotions. ciété purement spirituelle, fondée sur des rapports im- Des hommes grossiers deviendront facilement des enthoumuables, et qui dès lors peut et doit embrasser tous les siastes sous l'empiro d'une religion où le principe d'autoêtres intelligens. Comme chaque famille est indépendante rité, incertain et presque nul, n'opposera qu'une impuisdes autres familles dans l'ordre civil, chaque peuple est in- sante digue aux erreurs qu'enfanteront des imaginations dépendant des autres peuples dans l'ordre politique, et exaltées, et les effets que doit produire ce défaut d'autorité tous sujets du même pouvoir dans la société spirituelle ou se manifestent déjà dans quelques apologies de l'Eglise grecreligieuse, frères de croyances, possèdent les mêmes vé- que, où l'on remarque une teinte très sensible de cette mysrités, obéissent aux mêmes lois, sont liés par les mêmesticité voisine du fanatisme, qui caractérise la doctrine des devoirs. Telle était jadis la chrétienté, magnifique création du Christianisme. Mais l'édifice que la religion avait élevé, la raison humaine l'a renversé, et les peuples se fatiguent à chercher un abri dans ses ruines.

« Nous avons défini la société religieuse, l'union des esprits par l'obéissance au même pouvoir : les communions protestantes, qui ne reconnaissent point de pouvoir spiri❘ tuel, d'autorité vivante ayant droit de commander la foi, de porter des lois obligatoires, mais qui laissent chacun juge de ce qu'il doit croire et de ce qu'il doit faire, ne sont donc pas une société. Elles constituent l'esprit dans une indépendance absolue; et l'Écriture, livrée à l'interprétation de la raison particulière variable en chaque homme, ne lie pas plus que la raison elle-même. C'est en religion l'état de nature, c'est-à-dire l'absence de tout gouvernement, de toute loi, de tout tribunal, de toute police, et par conséquent la destruction de toute société.

« L'Église grecque admet un pouvoir, mais un pouvoir particulier, et même elle confond à certains égards le pouvoir politique et le pouvoir spirituel. Elle n'est donc, sous le premier rapport, qu'une société particulière ou imparfaite, et sous le second, elle n'est pas même une société spi

rituelle.

« Nous ne parlerons point ici des effets du protestantisme; ils sont connus. Que les gouvernemens regardent le passé, il leur apprendra ce qu'ils doivent attendre de l'avenir. Ce serait se faire une grande illusion de compter sur la paix, parce qu'on a dit à chacun: Sois ton maître. Partout où existent des êtres semblables une société tend à

diverses sectes d'illuminés.

« Toutes les communions chrétiennes séparées du catholicisme portent donc en elles-mêmes un principe de division, de désordre et de ruine. La religion catholique forme seule une société, puisqu'on ne trouve qu'en elle un véritable pouvoir, le droit de commander, le devoir d'obéir; société une, parce que ce pouvoir est un ; société générale, parce que ce pouvoir purement spirituel s'étend à tous les temps, à tous les lieux, partout indépendant du pouvoir politique, indépendant lui-même dans les limites qui le circonscrivent; société immuable, parce qu'elle n'est soumise ni à la volonté, ni aux pensées de l'homme, et que, dans ses dogmes et dans ses préceptes, elle est l'éternelle loi des intelligences; et tandis que hors d'elle tout varie, tout s'altère, tout passe, immobile elle demeure et rassemblant les peuples les plus éloignés, les plus différens de langage, de gouvernement, de coutumes et de mœurs, elle les unit par la même foi, le même culte, les mêmes devoirs, et les perfectionne sans cesee, parce qu'elle possède en elle-même un principe infini de perfection.

Pourquoi donc, après avoir péniblement vieilli dans leur solitude, les communions séparées de cette Églisemère ne viendraient-elles pas s'y réunir et oublier le passé dans son sein? La vie n'est que là; car là seulement est la vérité. Partout ailleurs on ne trouve que le doute, un besoin de croire qui, égarant les hommes dans de vaines spéculations, les dispose à tous les genres de fanatisme, et qne impuissance d'arriver à rien de certain qui désespère la raison et l'assoupit dans l'indifférence. Entre ces deux

maladies également mortelles, que deviendra l'Europe? | guerres atroces, des calamités inouïes, la destruction de la que deviendront les peuples livrés à la plus profonde anarchie spirituelle, et, dans leur indépendance, ne connaissant de loi, de droit, d'ordre et de vérité que la force? Il est temps que les rois y pensent; il est temps qu'ils s'occupent de mettre un terme à la démagogie des opinions, en rentrant dans la seule société dont le pouvoir commande tout ensemble à la volonté et à la raison.

«La résistance que pourrait éprouver la réunion serait presque nulle en beaucoup de lieux, et céderait partout aisément à des moyens de douceur, de persuasion et de charité, soutenus de l'exemple des grands et du souverain. Il n'y a plus de croyance dans le protestantisme, et les peuples ont besoin de croyance. Ils n'ont pas moins besoin d'ordre, et la sévérité même de la religion véritable, les œuvres de miséricorde et toutes les vertus qu'elle inspire, la majesté de son culte, la pompe de ses cérémonies, ne tarderaient pas à triompher des préjugés et des habitudes. On sait d'ailleurs, et les lettres de Bossuet à Leibnitz le prouvent, jusqu'à quel point l'Église catholique porterait la condescendance, en ce qui tient uniquement à la discipline, pour obtenir un aussi grand bien que le rétablissement de l'unité.

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société. Que tant de souffrances ne soient pas perdues; qu'elles apprennent à l'homme à se défier de ses pensées. Nous devons le savoir aujourd'hui, l'union vaut mieux que l'orgueil de l'indépendance. Nous nous sommes combattus dans la nuit des doctrines enfantées par la raison humaine; embrassons-nous à la lumière de la religion d'amour. Possédons en commun les mêmes vérités et cessons de vouloir en créer de nouvelles. La vérité, c'est Dieu qui ne change point; comment la vérité changerait-elle ? Elle réside dans l'Eglise antique sous la garde de l'autorité, et la foi seule en approche.

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On pourrait proposer au sein du concile œcuménique de souscrire la Confession de foi de Bâcon et celle de Leibnitz, que nous publions dans la Raison du Christianisme, et il n'y a pas de catholique qui refusât de les signer.

Les fragmens d'Euler, l'ouvrage de Locke sur le Christianisme raisonnable, l'écrit d'Addisson, la défense de la religion par Pascal, le beau Traité de Kant, les Recherches de Cuvier sur le déluge, etc., etc., donnent un prix inestimable à cette précieuse collection, en présentant la réunion des plus grands esprits pour proclamer la vérité de la révélation chrétienne, sans laquelle la société finirait, comme elle était déjà menacée de finir quand Jésus-Christ | vint sauver le monde.

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DU

CHRISTIANISME.

ERSKINE.

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NOTICE SUR ERSKINE.

né en 1750, commença son éducation à Edimbourg. Il entra d'abord au service, et se livra ensuite à l'étude des lois. Il fut reçu avocat en 1778, et en 1783 élu membre du parlement. Rien n'est plus connu que les plaidoyers et les discours brillans de M. Erskine. Ils ont été réunis en cinq volumes in-8o, à Londres, en 1816. Il vint avec Fox aux Tuileries après la paix d'Amiens. Depuis 1806, il avait été élevé à la pairie et investi des importantes fonctions de lord grand chancelier. Il est un des Anglais qui ont le plus contribué à l'abolition de la traite des noirs. Nous ne rappellerons pas ici ses discours au parlement et au barreau, mais nous ne croyons pas devoir passer sous silence une réponse qui honore son caractère. Il plaidait étant avocat pour le doyen de Saint-Asaph, accusé d'avoir publié un libelle. Dans cette affaire, il avait établi et prouvé que les jurés sont juges du droit comme du fait. M. Buller, qui présidait la cour, fit observer aux

jurés qu'il était impossible d'enregistrer leur déclaration (verdict) dans les termes dans lesquels elle était conçue. M. Erskine insista pour qu'elle le fût ainsi; le président s'y refusa, et dit impérieusement à M. Erskine de s'asseoir, menaçant de l'y forcer. « Milord, répondit l'orateur, je ne m'assiérai pas; vous pouvez faire votre devoir, mais je ferai le mien. » Le président garda le silence. M. Erskine termina ainsi son plaidoyer : « J'ai appris dans ma jeu<< nesse et il m'a toujours été recommandé de faire dans << toutes les occasions ce que ma conscience me disait être «< mon devoir, et d'abandonner les conséquences à Dieu. « J'aurai toujours présente à ma pensée et je mettrai toujours en pratique jusqu'au tombeau cette leçon de mon « père, que je transmettrai à mes enfans. »

"

L'ouvrage d'Erskine, que nous publions aujourd'hui, montre à quelle source le chancelier d'Angleterre puisait ses sentimens élevés.

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