Sayfadaki görseller
PDF
ePub

En fait, ces valeurs de parallaxe étaient depuis longtemps inscrites, pour ainsi parler, sur nos spectrogrammes d'étoiles, mais personne ne les avait remarquées.

L'éclat apparent d'un astre dépend à la fois de sa distance et de son éclat intrinsèque ou réel. Soient donc deux étoiles de même éclat apparent ; il est évident que si nous connaissions leur éclat réel, nous pourrions en inférer les distances relatives; à un éclat réel 9 fois plus fort, par exemple, correspondrait en effet une distance 3 fois plus grande. Or, chaque type spectral possédant ses caractéristiques propres, il suffit de mesurer l'intensité relative de certaines raies pour arriver à déterminer l'éclat réel ou si l'on veut la magnitude absolue.

Comme, d'autre part, l'éclat apparent peut toujours être soigneusement mesuré, nous sommes en possession d'un procédé qui pourra donner la distance rapportée à une étoile de même genre dont la parallaxe est déjà connue par les anciennes méthodes.

Ce procédé ingénieux, dû à M. Walter S. Adams, a été employé au Mont Wilson, comparativement avec les moyens ordinaires et ne s'est jamais trouvé en défaut. Essayé sur plus de 1000 étoiles, nous dit l'auteur, il a fourni des résultats en tout point comparables pour la précision aux mesures directes; enfin, dernière remarque capitale, la méthode a (1) « l'avantage d'être applicable aux étoiles de très petite parallaxe », et c'est dans ce cas qu'elle nous rendra les plus importants services.

Il n'est pas jusqu'à l'étude des variables qui ne puisse tirer parti des remarques de W. S. Adams. Les statistiques montrent que toutes les étoiles ressemblent

(1) V. W. S. Adams Dét. spectr. des distances stell. V. REVUEe du Ciel, octobre 1918.

plus ou moins à notre Soleil dont la courbe d'activité, manifestée principalement par les taches et les protubérances, accuse une périodicité de onze années environ; mais le phénomène est plus ou moins marqué en intensité et en durée.

Certaines variables, comme Mira Ceti (omicron Baleine) ont des périodes d'une année, qui rappellent tout à fait les variations de notre Soleil, tandis que d'autres, comme les Céphéides, du genre de Della Céphée, accusent d'énormes fluctuations en quelques jours seulement.

Or, et c'est là où l'observation mène à un résultat pratique, on a démontré tout récemment que dans ce dernier cas, il existe une relation constante entre la durée de la période et l'éclat absolu. Dans le type céphéide, par exemple, nous savons que si la période est d'un jour, l'éclat réel est 100 fois plus grand que celui du Soleil; 400 fois plus fort pour une période de 4 jours; 1500 fois plus grand pour une période atteignant 10 jours, etc...

Nous voilà donc en possession d'une méthode précieuse pour fixer la distance de toutes les étoiles du type céphéide et elles sont nombreuses - puisque, d'après la méthode d'Adams, il nous suffit de connaître l'éclat réel et l'éclat apparent pour en inférer la parallaxe.

Or, les résultats ont été tout à fait remarquables et très encourageants les travaux de Hertzsprung, Pease et Shapley s'accordent pour montrer que certaines étoiles sont beaucoup plus loin qu'on ne l'avait supposé au dernier siècle, mais n'anticipons pas et analysons sommairement les études entreprises dans cette voie.

La contribution de beaucoup la plus importante sur le sujet est due à Horrow Shapley, qui entreprit de fixer la distance des amas dits globulaires à l'aide des

Céphéides qu'on y remarque. Quelques astronomes anciens, notamment Messier, Sir John Herschel, d'Arrest, avaient déjà étudié ces intéressantes formations, mais leurs conclusions pèsent d'un faible poids en regard des travaux modernes où interviennent la plaque photographique et le spectroscope.

Le premier amas étudié au Mont Wilson, en vue de l'application des nouvelles méthodes, fut celui d'Hercule, connu sous le nom de Messier 13. D'après des considérations basées sur les étoiles variables qu'il renfermait, leur courbe de luminosité et l'éclat apparant moyen de certains groupes de couleurs, Shapley calcula la distance de cette étrange agglomération où de longues poses montrèrent une association de plus de 30 000 étoiles. La parallaxe était bien inférieure au dix-millième de seconde et le résultat provisoire montra que la lumière mettait quelque 100 000 années à parcourir la distance qui nous en séparait.

--

L'émoi parmi le monde savant c'était en 1915 fut considérable; il l'eût été bien davantage si la plus grande partie de l'humanité n'eût pas été employée alors à défendre notre civilisation contre la barbarie allemande.

Les chiffres donnés par Shapley s'accordaient, comme ordre de grandeur, avec ceux du professeur Hertzsprung qui, en 1913, avait fixé la distance d'une des Nuées de Magellan à 30 000 années - lumière environ. L'amas d'Hercule, comme le Petit Nuage, cet appendice mystérieux de la Voie lactée dans l'hémisphère austral, posait de nouveau la question de savoir si tous les objets célestes faisaient oui ou non partie du domaine galactique, devenu trop petit pour les contenir. Dans la négative, il devenait évident que certains d'entre eux, amas et nébuleuses peut-être, formaient des Voies lactées différentes et indépendantes de la

nôtre.

III• SÉRIE. T. XXIX.

2

C'était la théorie des Univers-Iles qui ressuscitait et les problèmes posés par Herschel remis en question.

Pendant deux années, les mesures continuèrent et semblèrent favorables à l'antique hypothèse. Pease et Shapley s'en expliquèrent d'ailleurs très nettement à différentes reprises jusqu'en 1917 (1).

Mais en 1918, Shapley revenait de nouveau sur le sujet et, se basant sur des milliers de mesures soigneusement effectuées, énonçait des conclusions qui méritent d'être prises en sérieuse considération (2).

De tous les amas observés, l'astronome américain concluait que le plus proche est celui d'Omega Centaure.

Parmi les 6400 étoiles distinctes qu'y montrent les photographies, on a pu examiner 132 variables, dont les périodes, très courtes pour quelques-unes, ont servi à déterminer la distance moyenne de l'amas.

Les mesures donnent 21 000 années-lumière avec une erreur possible de 30 %.

L'amas d'Hercule fut de nouveau l'objet de mesures minutieuses et, de leur discussion; Shapley put conclure à une distance de 36 000 années-lumière seulement, et non de 100 000, comme on l'avait annoncé un peu hâtivement.

Toutefois, certains amas paraissent beaucoup plus distants, tel celui qui est inscrit sous le numéro 7006 du New General Catalogue. Cette formation qu'on peut observer dans la constellation du Dauphin, serait à une distance supérieure de 25 000 fois à celle de Sirius, ce qui nous donne 220 000 années-lumière en chiffres ronds.

Hatons-nous d'ajouter que cet amas est le plus éloigné de ceux que nous connaissions.

(1) V. ASTROPHYS. JOURN. Vol. XL, p. 434, 1914. (2) V. Mt WILSON CONTR. Nos 151 à 157, 1918.

De tels résultats pouvaient paraître en harmonie avec la fameuse théorie des Univers-Iles, mais, remarquons-le bien, ce ne pouvait être qu'à la condition expresse de limiter notre Univers aux dimensions acceptées généralement jusqu'en 1914. Or, depuis ses récentes recherches, Shapley lui-même s'est vu contraint de modifier ses opinions antérieures. La plupart des Céphéides contenues dans la Voie lactée et qu'on a pu examiner, manifestent un éloignement bien supérieur aux faibles limites assignées autrefois par Newcomb ou Eddington à la grande ceinture galactique, si bien que Shapley n'a pas hésité à écrire ces lignes extrêmement suggestives: « A l'heure actuelle, n'importe quel Univers extérieur doit maintenant être comparé à un système galactique (le nôtre) d'un diamètre dépassant probablement 300 000 années-lumière» (1).

Comme, d'autre part, notre Soleil occupe une position excentrique dans la Voie lactée et qu'il est éloigné à environ 65 000 années-lumière de son centre, on voit immédiatement que l'ensemble peut fort bien contenir tous les amas globulaires, dont la majeure partie est distribuée d'un même côté de la Galaxie par rapport

à nous.

Les mesures de parallaxe ont permis une autre détermination: la grandeur absolue des amas; ceux-ci ont en moyenne des diamètres compris entre quatre ou cinq cents années lumière seulement; on ne saurait donc les comparer comme étendue à notre Univers, représenté par la Voie lactée.

Reste la question des Nuées de Magellan, ces objets énigmatiques apparaissant comme de larges lambeaux détachés de la Galaxie.

Elles sont connues depuis longtemps sous le nom de Petit Nuage et de Grand Nuage. Il y a là, au dire de

(1 Mt WILSON CONTR. N° 157, p. 2 (1918).

« ÖncekiDevam »