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et sur la salubrité des comestibles exposés en vente publique.

5o Le soin de prévenir, par des précautions convenables, et de faire cesser, par la distribution des secours nécessaires, les accidents et fléaux calamiteux tels que les incendies, les épidémies en provoquant aussi, dans ce dernier cas, l'autorité des administrations de département et de district. »

Et voici une nouvelle raison de l'insuccès partiel de notre organisation sanitaire : elle admet trop d'autorités publiques qui peuvent agir simultanément; c'est l'éparpillement des efforts. En effet, certaines mesures sanitaires ne sont efficaces qu'à condition d'être appliquées uniformément sur tout le territoire du royaume, d'autant que le développement incessant et rapide du pays a forcément accru les risques de propagation des maladies transmissibles, les causes d'insalubrité et par suite la solidarité des individus au point de vue sanitaire, solidarité qui d'ailleurs ne se borne même pas aux frontières du pays, car il n'existe pas de douane pour les épidémies. De plus, il faut regretter que dans notre organisation sanitaire insuffisamment unifiée la part prépondérante soit donnée à la commune. Un impôt communal parait plus facilement excessif qu'un impôt national: aussi les conseillers communaux, les membres des hospices civils et des bureaux de bienfaisance se gardent d'appliquer les lois de l'hygiène parce que cela coûte, momentanément, beaucoup d'argent. Ils ne tiennent pas compte des bienfaits sociaux que leur application apporterait au peuple et à la nation. D'autre part, bien des installations utiles à l'hygiène publique dépassent de fait les ressources communales; or, c'est de nos jours encore une victoire marquante pour un organisme d'hygiène du Gouvernement d'avoir décidé plusieurs communes à centraliser un service sanitaire

tel qu'un hôpital intercommunal d'isolement, un service médical des moeurs, un service de désinfection.

Signalons une dernière lacune. En comparant les pays au point de vue de leurs organisations sanitaires, on constate que si leur législation et leur organisation sont fonctions de la valeur de l'élite de leurs membres, l'application des lois et les résultats obtenus par l'organisation dépendent du degré de formation intellectuelle ct morale de la population.

Chez nous, la population ignore, en général, les lois de l'hygiène. Or, la santé de chaque membre de la société étant étroitement solidaire de celle de ses voisins, la prospérité de la collectivité et l'avenir même de la race sont directement subordonnés à l'intégrité de la santé publique. Il est donc de première nécessité de faire l'éducation de notre population au point de vue de l'hygiène; une propagande en ce sens, est donc devenue une nécessité sociale. Suffira-t-il de vulgariser les notions élémentaires? Je ne puis le croire : les adultes sont si indifférents et si réfractaires aux saines habitudes nouvelles! La propagande devra se faire à l'école et par l'école; non point en leçons théoriques, mais par l'exemple.

Concluons.

Pour que notre organisation sanitaire manifeste une réelle vitalité, c'est-à-dire réunisse harmonieusement les qualités de sécurité de l'action publique et de souplesse de l'initiative privée, il y a lieu de modifier en bien des points notre législation sanitaire.

Notre nouvelle organisation sera-t-elle un Ministère de l'hygiène comme l'ont créé l'Autriche, l'Angleterre et la France ?

Il y a contre cette solution une difficulté sérieuse. L'application des lois de l'hygiène exige la collaboration de nombreux agents étrangers au corps médical.

Les services médicaux doivent souvent coordonner leur action avec celle d'autres services techniques ressortissant à divers Ministères, dont on ne peut les séparer. Ne risque-t-on pas dès lors de créer des étatsmajors sans troupes et partant sans action?

Pour être immédiatement bienfaisante, sans toutefois réaliser déjà la solution idéale du problème, la loi sanitaire nouvelle devrait donner une valeur d'obligation, mieux définie et plus accentuée, aux prescriptions des divers services d'hygiène publique. Elle devrait rendre plus aisée, et presque obligatoire, la collaboration intime de ces services, jusqu'ici trop dispersés. Elle devrait conseiller et même ordonner l'intervention, à titre consultatif, dans ces organismes d'administration, de tous ceux auxquels la pratique de l'art médical donne une certaine compétence; ces praticiens à leur tour assumeraient la charge importante, et parfois difficile, d'éclairer le public sur les bienfaits de l'hygiène ainsi que sur l'observation de ses préceptes les plus élémentaires.

Une telle loi porterait remède aux trois obstacles, dont nous avons parlé plus haut. Le public et les personnes compétentes seconderaient de la sorte les pouvoirs publics, agissant d'autorité, dans le but commun d'assurer à tous une protection efficace.

Docteur H. RULOT,

Inspecteur Principal au Ministère de l'Intérieur.

VARIÉTÉS

I

L'OEUVRE SCIENTIFIQUE

DE MATHIEU RICCI, S. J. (1552-1610). (1)

Mathieu Ricci est le plus grand missionnaire que la Compagnie de Jésus ait envoyé en Chine. Non seulement il créa la mission, mais il lui imprima d'emblée le caractère si original qu'elle devait conserver jusqu'à la suppression de l'Ordre: chaque progrès du christianisme y fut toujours accompagné d'un progrès parallèle de la science profane.

(1) Mathieu Ricci naquit à Macerata, le 6 octobre 1552. Après avoir terminé ses humanités et s'être adonné quelque temps au droit, il fut reçu dans la Compagnie de Jésus, le 15 août 1571. Envoyé à Goa, puis à Macao, ses supérieurs lui confièrent la mission de tâcher d'introduire le christianisme en Chine. C'est le 5 février 1583 qu'il obtint, pour la première fois, des autorités chinoises, un permis de séjourner dans l'Empire du Milieu.

Il faut distinguer deux périodes dans les longues années que Ricci passa depuis lors en Chine parmi les vicissitudes les plus diverses, souvent tragiques. Pendant la première de ces périodes, il cherche à prendre contact avec la civilisation chinoise, s'efforce de pénétrer dans le milieu policé et susceptible des lettrés. En Europe, des envieux mal informés n'ont pas compris cette attitude. Ils ont reproché à Ricci d'avoir trop oublié alors son rôle de missionnaire, pour ne songer qu'à celui de savant. L'événement a prouvé combien l'imputation était injuste. L'autorité que sa science des mathématiques et sa connaissance de la littérature chinoise avaient acquise à Ricci dans le monde des lettrés, lui permit de s'établir à Péking. Là il sut se concilier la bienveillance de l'Empereur Van-Li, et c'est à l'ombre de ce puissant patronage, qu'il fonda lentement, mais sûrement, la mission de Chine. Mathieu Ricci s'éteignit à Péking, le mercredi 11 mai 1610.

Sa vie a été écrite en portugais, immédiatement après sa mort, par un de ses compagnons, le P. Sabbatino de Ursis. Elle a été publiée, en 1910, par le P. Valère Cordeiro, S. J., sous le titre de : P. Matheus Ricci, S. J. Relaçao escripta pelo seu companheiro P. Sabbatino De Ursis, S. J... Roma, Tipo

En 1910, la ville de Macerata (Italie) célébra par des fêtes solennelles le trois-centième anniversaire de la mort de son illustre enfant. Pour en perpétuer le souvenir par un monument à la fois utile et durable, le comité organisateur décida la publication des Œuvres historiques de Mathieu Ricci. Sous ce titre il faut entendre ses Mémoires et sa Correspondance. Cette dernière, malheureusement en partie perdue, était jusqu'ici presque entièrement inédite. Quant aux Mémoires, Nicolas Trigault en avait jadis donné une version latine (1) assez exacte pour le fond, mais très libre dans la forme. Elle faisait depuis longtemps désirer le texte italien original.

L'édition des Euvres historiques de Mathieu Ricci a été menée à bon terme par le P. Tacchi Venturi S. J., peu de temps avant la guerre (2). C'est un travail de solide érudition, com

grafia Enrico Voghera, 1910. Voir : REVUE DES QUEST. SCIENT., t. LXVIII, octobre 1910, pp. 602-G04).

Parmi les biographies récentes de Ricci, je me contenterai d'en mentionner deux, l'une et l'autre excellentes :

L'Apostolato del P. Matteo Ricci D. C. D. G. in Cina secondo i suoi scritti inediti. Lettura del P. Pietro Tacchi Venturi D. M. C. tenuta all'Accademia di religione cattolica in Roma, il 12 di maggio 1910. Secunda edizione. Roma, Civiltà cattolica, 1910. (Voir : REV. DES QUEST. SCIENT., t. LXX, octobre 1911, p. 661). Ce travail a reçu un complément important, dans le Prospetto cronologico della vita del P. Matteo Ricci, que le P. Tacchi Venturi a publié dans les Opere storiche del P. Matteo Ricci S. J., pp. LXIII-LXVIII, dont nous parlerons plus loin.

Le Père Mathien Ricci, fondateur des missions de Chine (1552-1610), par Joseph Brucker, S. J. ETUDES, t. 124. Paris, 1910, pp. 1-27; 185-208; 751-779. (1) De Christiana Expeditione Apud Sinas Suscepta ab Societate Iesu. Ex P. Matthaei Riccii eiusdem Societatis Commentariis... Auctore P. Nicolao Trigaultio Belga ex eadem Societate, Augustae Vind. apud Christoph. Man. gium. MDCXV.

(2) Opere storiche del P. Matteo Ricci S. I. Edile a cura del comitato per le onoranze nazionali, con prolegomeni, note e tavole dal P. Pietro Tacchi Venturi S. I. Volume primo. I commentarj della Cina. Macerata, Premiato Stabilimento tipografico avv. Filippo Giorgetti, 1911. Un volume grand in-4° de LXVII-650 pages et 8 planches hors texte.

Les Commentaires ou Mémoires de Ricci sont édités d'après le manuscrit original, qui a été retrouvé par le P. Tacchi Venturi dans une collection d'anciennes lettres appartenant à la Compagnie de Jésus. Ce manuscrit fut rapporté de la Chine en Europe par un Belge, le P. Nicolas Trigault, qui avait été envoyé à Rome par ses confrères, comme procureur de la mission. Le manuscrit est tout entier de la main de Ricci, sauf quelques chapitres du dernier livre, que l'auteur n'eut pas le temps d'achever, et qui furent complétés par Trigault lui-même. L'autographe de Ricci est dùment authentiqué par la plume de son confrère belge.

1.es Mémoires sont composés de cinq livres divisés en chapitres. Le

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