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L'irrigation par puits et canaux est loin d'être inconnue aux. États-Unis. Dans les Dakotas et la vallée du Missouri, les puits artésiens sont nombreux et de son « car» le voyageur voit fréquemment se dresser à l'horizon les aéromoteurs des fermes.. Dans l'ouest, quelques modestes entreprises d'irrigation par canaux avaient été organisées par des coopératives, mais l'invasion méthodique de la zone sèche et les grands travaux d'irri-gation auxquels s'est intéressé le gouvernement datent d'une vingtaine d'années. Dans cette zone, les Américains ne rencontrent ni un fleuve comme le Nil qui chaque année, à date fixe, apporte le supplément d'eau nécessaire aux champs de coton et de cannes, ni des fleuves comme l'Indus et le Gange qui par les pluies diluviennes des moussons et la fonte des neiges dans l'Himalaya assurent une crue forte et prolongée; dans la région des Rocheuses, à cause de l'extrême rareté des pluies et de la forte pente des cours d'eau, les crues sont rapides, violentes, de courte durée et le débit des rivières baisse avant que les besoins de l'agriculture ne soient satisfaits. De là, dans les vallées du Missouri, de la Platte, du Yellowstone, de la Columbia, dans celles du Colorado, de l'Idaho, de la Californie, de l'Arizona, le système de barrages construits par le gouvernement. En 1902, Roosevelt signa la « Reclamation law » ou loi de la reprise, de la récupération de l'ouest, qui réservait le produit de la vente des terres publiques dans les Etats arides et semi-arides pour constituer un capital de travaux d'irrigation. Un barrage appuyé aux rives escarpées d'un fleuve encaissé, et présentant son front convexe aux eaux d'amont, transforme en réservoir un bief ou une section du cours supérieur. De ce réservoir, rayonnent des canaux; sur ces canaux s'embranchent des fossés ; ces fossés. alimentent des rigoles ; et ce réseau entretient l'humidité sur des milliers d'hectares. Le barrage de la Platte, de 60 mètres de haut, arrose 250 000 hectares; dans l'Arizona, à Phénix, le barrage Roosevelt, de 85 mètres de haut, transforme un bief de la Salt River en un lac de 6000 hectares et en arrose plus de 120 000.. Ces barrages assurent aussi la force motrice et la lumière aux usines ou aux localités voisines, mais exigent un personnel chargé de la surveillance, du nettoyage de ces installations et canaux, et une législation sur l'usage, le prix, le débit de l'eau réglé d'ailleurs d'après le genre de cultures.

Le sol de ces terrains est ordinairement très riche, parce que les déchets volcaniques, le phosphore, la potasse qu'ils contiennent, n'ont pas été comme ailleurs dilués ou emportés par

des pluies fréquentes ou torrentielles. Grâce à la forte chaleur de ces latitudes et du climat continental combinée avec une humidité méthodiquement distribuée, les cultivateurs ont d'abondantes récoltes de luzerne, de céréales, de fruits, de betteraves à sucre; celles-ci furent appelées au Congrès de l'Irrigation en 1906 the great industry of arid America ». La culture des cotons fins d'Egypte récemment tentée y a fort bien réussi; les plantations dont les se trouvent dans la vallée de la Salt River couvraient 35 000 hectares en 1918 et ont donné, en 1917, 16 000 balles contre 900 en 1913.

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«Par l'irrigation, dit M. Mc Gee, dans sa monographie Soil erosion, nous récoltons 100 mesures de blé là où ne poussait que le maigre brin d'herbe, et nous voyons paitre 100 vaches laitières là où erraient à l'aventure une ou deux antilopes. » En 1918, les récoltes obtenues sur le territoire arrosé par les barrages Roosevelt et le barrage Yakima (Washington) étaient évaluées à 13 et à 8 millions de dollars, soit respectivement 72 et 120 dollars l'acre.

En 1909, 9000 exploitations agricoles étaient irriguées par les travaux du gouvernement, et 24 000 en 1917. Aussi le terrain. irrigué vaut (statistiques de 1910) 50, 500 et même 1000 dollars l'acre, soit 5 et 9 fois plus que le champ commun. Ce sont les terrains propres à la culture des fruits qui atteignent les plus hauts prix.

En appréciant la richesse des récoltes américaines, ne nous laissons pas éblouir par les millions de boisseaux, de tonnes et de balles dent les Yankees sont néanmoins justement fiers; leur production par hectare est bien inférieure à la nôtre.

Cette situation, les motifs actuels de l'améliorer et les moyens de le faire, nous les étudierons dans un prochain article.

J. CHARLES, S. J.

III

LE PÉTROLE (1)

Le pétrole brut est pour la Société moderne une richesse énorme; on en retire la gazoline, employée pour les moteurs d'automobiles et d'aviation, le pétrole lampant, qui est resté le mode d'éclairage préféré dans les campagnes éloignées, et enfin, l'huile minérale, le plus estimé de tous les lubrifiants. Dans les pays où manque le charbon, le pétrole brut le remplace avantageusement, et de plus en plus les navires de guerre, et mème ceux de commerce, l'utilisent de préférence à la houille pour le chauffage des chaudières. Le traitement des sous-produits provenant de sa distillation fractionnée forme le point de départ d'une industrie chimique nouvelle, à peine naissante, qui déjà donne les plus belles promesses d'avenir.

L'état liquide dans lequel le pétrole brut se présente lui assigne une place à part dans les produits du sous-sol et en simplifie de beaucoup l'extraction et la manutention. Les gisements importants qu'on a découverts ont permis de développer largement son emploi et d'en user sans restriction. Cependant, la consommation énorme qu'on en a faite, surtout durant la grande guerre, commence à entrainer des effets sensibles et l'épuisement des sources actuelles dans un avenir qui ne parait plus très éloigné doit retenir l'attention de l'économiste et de l'ingénieur avertis.

Le pétrole non raffiné est un liquide huileux d'aspect fort différent suivant les localités d'où il provient. Au point de vue chimique, c'est un composé extrêmement complexe d'hydrocarbures divers renfermant en petite quantité des sulfures ainsi que des produits oxygénés et nitreux. Il se présente comme une mixture de liquides différents dissous les uns dans les autres et contenant en solution du gaz naturel et des corps solides. Exposé à l'air il s'épaissit graduellement; il abandonne d'abord son gaz naturel, puis successivement par évaporation ses composés liquides, les plus volatils disparaissant les premiers. Il ne reste finalement qu'un résidu solide qui permet de classer les pétroles

(1) D'après GENERAL ELECTRIC REVIEW, mars 1920.

en deux catégories distinctes, suivant qu'ils sont à base de paraffine ou d'asphalte. Toutefois, quelques types de pétrole dits intermédiaires, échappent à cette classification et laissent un dépôt contenant une égale proportion de ces deux substances. Il est fort probable que les gisements d'asphalte de Trinidad et ceux d'ozokérite de Galicie et de l'Utah, ne sont autre chose que le résultat d'une évaporation prolongée de lacs de pétrole. Ordinairement on rencontre les dépôts de pétrole dans le sol; ils saturent d'immenses étendues de sable ou de rochers poreux et présentent tous les caractères des nappes d'eaux souterraines avec lesquelles d'ailleurs ils sont fréquemment associés. Ces masses de pétrole ne restent pas, en général, à place fixe; elles tendent à s'élever à travers les différentes couches géologiques jusqu'au moment où elles se trouvent arrêtées dans leur mouvement ascensionnel par des rochers imperméables. La prospection des gisements pétrolifères est donc avant tout, au point de vue scientifique, une étude de la nature et de la disposition des roches d'un terrain, permettant de se rendre compte de la marche qu'a pu suivre une nappe de pétrole dont on soupçonne l'existence et de la position finale où elle s'est arrêtée. L'investigation rationnelle et scientifique d'une région prétrolifère permet ainsi de fixer avec un minimum d'erreur les endroits où il y a lieu de faire les sondages pour la recherche de ce précieux liquide. Cependant, à cause même de son caractère migrateur, on n'est jamais absolument certain que l'on rencontrera le détrole. Malgré toute, la science des géologues spécialistes en cette matière, le hasard et la chance jouent encore un rôle important pour le creusement des puits et la découverte de gisements nouveaux.

Peu de questions en géologie ont donné lieu à autant de controverses que celle de l'origine du pétrole. Aujourd'hui, on admet assez généralement qu'il serait de provenance organique et représenterait un produit de distillation naturelle de plantes et d'animaux ensevelis dans les limons d'anciens lacs et marais. On connaît, en effet, de grandes masses rocheuses qui ne sont autre chose que des débris d'innombrables organismes, comprimés, durcis et pétrifiés. Il est certain que pendant leur formation il dut y avoir production d'une importante quantité d'huile, car c'est précisément par l'action combinée de la chaleur et de la compression que celle-ci se retire des substances animales et végétales. Ces sédiments de nature organique sont d'ailleurs suffisamment nombreux et assez répandus sur la surface du

globe pour qu'on puisse y rattacher l'explication de la formation des dépôts pétrolifères.

Bien que l'on trouve en beaucoup d'endroits des traces de pétrole donnant lieu à de petites exploitations locales, les gisements importants, qui seuls présentent de l'intérêt au point de vue commercial, sont en petit nombre et nettement définis. Malgré les recherches très actives entreprises pour découvrir de nouveaux territoires pétrolifères, l'approvisionnement complet du monde reste presque entièrement assuré par trois pays seulement les États-Unis, la Russie et le Mexique. La production des autres pays est pratiquement négligeable en comparaison de ceux-ci, ainsi qu'il résulte du tableau ci-dessous, se rapportant à l'année 1916.

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Comme on le voit, ce sont surtout les États-Unis qui sont les grands pourvoyeurs de pétrole du monde entier. Le développement de leur production entre 1881 et 1917 est donné dans le tableau suivant qui fournit en même temps les chiffres relatifs à la production mondiale.

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Les États-Unis comprennent plusieurs régions pétrolières que l'on peut classer d'une manière générale en deux groupes d'importance sensiblement égale celui du Sud-Est et celui de la Californie.

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