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relles, et plus particulièrement dans la psychologie expérimentale. Il s'appelle lui-même un médecin (p. 177), mais ses préoccupations ont toujours débordé le cadre de ses études particulières et il a fait des excursions, souvent heureuses, dans les domaines avoisinants.

Après avoir traité en général des conflits possibles entre le savant qui conclut trop tôt et le croyant, qui dogmatise trop vite, le P. Gemelli discute quelques points, qui doivent servir d'exemples à sa thèse générale.

Il y a d'abord l'histoire des fameux « chevaux pensants >> de Krall. On se souvient de ce riche bijoutier d'Elberfeld, qui avait acheté le Kluger Hans berlinois et qui exhibait aux yeux d'un public ahuri des chevaux mathématiciens, capables non seulement d'additionner et de soustraire, mais encore d'extraire des racines carrées. Krall n'a jamais permis au P. Gemelli d'assister à ces séances. Il s'entendait à trier les spectateurs. Mais avec Pfungst notre auteur conclut de tous les procès-verbaux publiés que les signes inconscients des questionneurs suffisent à expliquer les réponses des animaux, préalablement dressés.

Après avoir parlé des expériences de Carrel sur la transplantation des tissus organiques, l'auteur expose l'état actuel du spiritisme. Le P. Gemelli critique la théorie du Dr Lapponi et de beaucoup d'autres, qui attribuent en bloc les phénomènes spirites à la fraude ou au démon; et il note très justement que, ces phénomènes prenant de plus en plus l'allure « régulière », l'explication naturelle paraît en général mieux indiquée que le recours à l'intervention physique du diable.

Suivent deux chapitres intéressants, l'un sur la peste de Milan, (1576) que l'on accuse parfois S. Charles Borromée d'avoir répandue par l'usage des processions de pénitence; l'autre sur la condamnation de Galilée. Le P. Gemelli croit qu'il est impossible de nier que la théorie du mouvement terrestre n'ait été condamnée comme hérétique par le Saint-Office et par l'Index. Aucune de ces congrégations pontificales n'a d'ailleurs le privilège de l'infaillibilité, et il n'y a qu'à regretter que les théologiens, qui les composaient alors, aient manqué de mesure et dépassé les limites de leur compétence.

PIERRE CHARLES, S. J.

REVUE

DES RECUEILS PERIODIQUES

ETHNOGRAPHIE

Une faucille préhistorique. — Autrefois on étudiait l'ethnographie au moyen de ce que l'on a appelé parfois la paléontologie linguistique l'on se basait sur l'analyse des idiomes pour attribuer ou dénier à tel peuple, tel caractère ou telle coutume. N'allait-on pas jusqu'à affirmer qu'un peuple ne s'était pas livré à la culture des champs, parce que sa langue ne contenait pas de mots pour désigner les outils agricoles? A présent, les découvertes d'objets ont prouvé que dès les temps néolithiques la plupart des peuples cultivaient la terre et élevaient des animaux domestiques.

On s'intéresse beaucoup actuellement aux faucilles préhistoriques qui servaient à couper les épis des céréales et l'herbe pour la nourriture du bétail. M. Déchelette a constaté (1) que les faucilles en bronze étaient particulièrement abondantes chez les tribus ligures, habitant la rive gauche du Rhône et le NordOuest de l'Italie, et dans les palafittes de la Suisse et du Nord de l'Italie, que les Ligures paraissent avoir occupées. Nous-mêmes avons découvert une petite faucille en bronze dans la station palustre de Denterghem. Ce n'est qu'à présent que nous avons pu l'identifier et constater sa ressemblance avec une faucille en bronze du plus ancien modèle, découverte dans une tourbière, située sur la rive droite du Limmat, à Wipkingen dans le canton de Zurich (2).

(1) J. Déchelette, Manuel d'Archéol. Tome II. Prem. Partie. Age du Bronze. Paris, 1910; p. 266.

(2) F. Keller, Die Funde im Letten bei Zürich. Dans MITTEILUNGEN DER ANTIQ. GESELLSCH. IM ZURICH PFAHLBAUTEN, Achter Bericht. B. XX, Abt. 1, p. 14. Zürich 1879. Planche III, no 16.

Vers la fin des temps néolithiques, pendant l'àge du cuivre et au commencement de l'àge du bronze, on se servait de faucilles en bois, dont la lame était garnie d'une rangée de silex sertis dans une rainure avec un mastic. C'est avec le plus vif intérêt que nous avons lu un article que M. A. Vayson (1) a consacré à une faucille préhistorique recueillie par lui pendant la guerre à Solferino tandis que son régiment y était au repos. On connaît l'importante station palafittique de Peschiera, datant du plein àge du bronze. Elle est située à l'endroit où le Mincio sort du lac de Garde. Entre les collines qui s'élèvent au sud du lac, il y avail, après le dernier glaciaire, de nombreux petits lacs; ils sont transformés actuellement en tourbières et ces tourbières renferment des vestiges de stations palafittiques un peu plus anciennes que celles de Peschiera. Il y a quelques années on a exhumé dans la tourbière de Barche di Solferino un précieux spécimen de faucille en bois, datant des commencements des ages du métal. M. Vayson a pu sauver de l'oubli ce bel instrument, le reconstituer, car, sauf l'extrémité du manche, toutes les pièces étaient conservées, en donner une description exacte et en relever toute l'importance scientifique. Le lecteur pourra juger par lui-même de la manière dont cette faucille a été remise en état. Nous citons : « L'objet a été taillé dans une pièce de bois noueuse, choisie de sorte que les fibres soient dans le sens de la longueur aussi bien pour le manche que pour la lame... Une face du corps est à peu près plane, l'autre assez bombée et le manche s'amorçait avec une certaine inclinaison par rapport au plan moyen de la lame, comme dans une faux.

Les silex entièrement retouchés ou presque, témoignent d'un travail précis et intelligemment raisonné; chacun est taillé Four la place qu'il doit occuper et ajusté à ses voisins; pour cela ses petits côtés bien rectilignes ont été façonnés en biseaux que recouvrent les biseaux semblables des pièces voisines. Ce travail d'ajustage à lui seul permet de retrouver avec une faible ambiguïté la position des silex les uns par rapport aux autres; on constate alors que la suite de leurs tranchants forme une courbe parfaitement continue et à variation de courbure graduelle qui a été soigneusement étudiée... L'ensemble de la lame de silex ne dépassait hors du bois que d'une largeur allant de 0 à 12 millimètres. Les pièces étaient serties dans un mastic

(1) André Vayson, Farcille préhistorique de Solferino. Dans L'ANTHROPOLOGIE, t. XXIX (1918-1919), p. 393, avec quatre belles planches.

brun, terreux qui devait être composé de terre fine et d'une résine plus ou moins cuite, avec addition d'un corps gras pour éviter la fragilité (mastic type). Il faut remarquer la minceur des parois de bois de la rainure (2 à 4 millimètres avant la dessiccation), effilées pour éviter un ressaut au point d'insertion des silex» (1). Dans la lame, on retrouvait encore les empreintes du silex dans le mastic.

M. Vayson s'est occupé, dans la seconde partie de son remarquable travail, de l'étude des faucilles en bois, munies de silex et des faucilles en silex taillées d'une seule pièce, qui ont précédé l'emploi des faucilles en bronze. Au musée préhistorique de Rome, il a pu étudier un outil identique à celui de Solferino, provenant de la station de la Polada cette pièce a malheureusement perdu les silex dont la lame était garnie. Le même musée conserve trois fragments de la lame en bois d'une faucille brisée par la dessiccation; dans l'un de ces fragments on a remis un silex après le séchage. On connait les admirables recherches de M. Flinders Petrie en Egypte. Il a découvert à Kahun des faucilles en bois armées de silex. On en a trouvé aussi en Palestine et M. J. de Morgan signale leur abondance en Chaldée. En Angleterre, on a trouvé de grandes lames de silex courbes que l'on regarde comme des faucilles. Nulle part l'industrie du silex ne s'est développée comme dans les pays scandinaves; nous avons pu admirer au musée de Copenhague les armes et les outils taillés avec une finesse surprenante pour reproduire les modèles en bronze usités dans d'autres régions. Rien d'étonnant que, dans ces pays, on ait aussi confectionné des outils en silex pour imiter les formes des faucilles en bronze. Mentionnons, pour compléter les renseignements fournis par M. Vayson, une faucille en silex représentée par M. Gross dans son ouvrage sur les Protohelvètes et provenant de la station lacustre de Latrigen, sur le lac de Bienne (2).

Tous les collectionneurs de silex feront bien d'examiner leurs collections; elles contiennent peut-être des lames identiques à celles qui servaient de denture à la faucille de Solferino. M. Vayson énumère les régions dans lesquelles on a recueilli des lames appartenant à la denture des faucilles en bois et les différentes pièces serties soit à la pointe, soit au milieu, soit au talon de la lame en bois. Ces silex sont particulièrement nom

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breux en Italie et en Espagne. A Acebuchal, dans la province de Séville, on a reconstitué un exemplaire analogue aux faucilles égyptiennes à l'aide des éléments en silex recueillis dans le voisinage, dans les fonds de cabanes de l'àge du cuivre. M. Vayson termine sa captivante étude par ces mots : « Il me tient à cœur comme un devoir de remercier à l'occasion de cette première petite publication le Maître auquel je dois tant, M. Termier, dont l'enseignement à l'École des Mines a exercé une influence décisive sur mon esprit, lorsqu'il a su nous montrer à la fois les détails de la constitution du globe, et la majesté et la poésie grandiose de ses traits. >>

Silex d'Ipswich. Les fossiles et les silex découverts à Piltdown et à Ipswich continuent à être l'objet d'un grand nombre de travaux scientifiques en Angleterre et sur le continent. Signalons un article richement illustré de M. J. Reid Moir (1), paru dans les annales de l'ANTHROPOLOGICAL INSTITUTE du Royaume-Uni, sur une série de silex découverts à Ipswich (Suffolk).

Le gisement où ils ont été récoltés est un gravier mis à jour dans une carrière de la briqueterie A. Bolton et Cie, située près Henley Road à Ipswich. Il fait partie d'une superposition de sables et de graviers qui se trouvent sous le Boulder-Clay crayeux que M. de Lapparent (2) appelle le Boulder-Clay le plus récent. M. Reid Moir ignore si cette série de dépôts sous-jacents au Boulder-Clay est glaciaire ou interglaciaire ; si elle est glaciaire, elle appartiendrait au Middle Glacial ou glaciaire moyen; mais M. de Lapparent considère ces graviers, auxquels appartient le gisement en question, comme interglaciaires.

Quelle est la nature des silex ramassés par M. Reid Moir dans le gravier d'Ipswich?

Il les considère comme des marteaux (hammerstones), des nucleus (cores), des éclats retouchés (flint flakes), des outils (flint implements) et des silex craquelés par l'action du feu (calcined flints).

(1) J. Reid Moir, On the occurrence of humanly fashioned Flints in the middle Glacial Gravel at Ipswich, Suffolk (with Plates III and IV). Dans THE JOURNAL OF THE ROYAL ANTHROPOLOGICAL INSTITUTE OF GREAT BRITAIN AND IRELAND. Vol. XLIX, 1919, p. 74 et suiv.

(2) A. de Lapparent, Traité de Géologie. 5e édition. Paris, 1906. T. III, p. 1668.

IIIe SÉRIE. T. XXIX.

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