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Comment M. Reid Moir explique-t-il la présence des silex dans le gravier?

Le terrain occupé par les hommes qui ont abandonné leurs outils a été creusé par l'action de l'eau et ce courant a formé un nouveau dépôt dans lequel les silex ont été enfouis.

Les éclats pourvus d'un tranchant et les éclats façonnés en outils paraissent faire partie de l'outillage accessoire de l'époque chelléenne.

A notre avis, il est très difficile de les caractériser comme chelléens; quand la hache chelléenne typique en forme d'amande fait défaut, dans un gisement où sont mis à jour des silex accessoires, le niveau de ce gisement est insuffisamment déterminé et il est impossible d'établir d'après quelques vagues retouches le caractère de pareils éclats.

D'autre part, ces silex peuvent-ils être regardés comme des produits de l'industrie humaine?

Les éolithes ont la vie dure et pour les présenter au public scientifique on les déguise, on leur attribue une origine chelléenne. Le milieu dans lequel ils se trouvaient primitivement a été bouleversé, cela expliquerait leur présence dans un gravier, mais non pas leur singulière abondance dans ce gravier. Ils y sont disséminés avec une régularité parfaite, mais déconcertante si on les envisage comme les productions du travail humain. Nous y allons de franc jeu et nous disons: les fameuses trouvailles de M. Reid Moir sont des éolithes.

Ce qui nous le suggère, ce sont quelques paroles de M. Boule, un connaisseur :

« Certaines pièces des sables moyens, que j'ai pu voir chez M. Moir, sont des formes troublantes, il faut l'avouer, mais elles représentent une sélection à une très grande puissance... » (1)

Les mêmes arguments que M. Boule fait valoir contre une autre série de pseudo-instruments, les rostro-carinate » de la base de Crag rouge, peuvent être invoqués contre les silex des graviers moyens surmontés par le Boulder-clay crayeux :

Rien n'est plus facile que de faire, avec un amas de pierres quelconques, sur une plage, dans une ballastière, dans les allées d'un jardin où l'on a répandu des graviers, voire même sur un tas de cailloux cassés par un cantonnier, un choix d'échan

(1) Marcellin Boule, La Paléontologie humaine en Angleterre. Dans L'ANTHROPOLOGIE, tome XXVI, 1915, p. 13. Nous n'avons pas encore eu l'occasion de signaler cet intéressant mémoire à nos lecteurs.

tillons reproduisant sensiblement les mêmes formes, pouvant être groupés suivant ces formes et qui, rangés ensuite sur une table ou dans un tiroir, produisent une impression d'ordre ou de répétition intentionnelle. Il faut voir, dans ce phénomène, la principale, la véritable cause du succès obtenu par les collectionneurs d'éolithes auprès des visiteurs dont les connaissances géologiques étaient rarement de nature à leur faire éviter cette sorte de piège; même des archéologues préhistoriens expérimentés, comme il y en a beaucoup en France, et, qui se sont ressaisis depuis, s'étaient ainsi laissé entrainer, au début, à donner leur adhésion à une théorie appuyée uniquement sur des documents matériels de ce genre.

Étudiées dans leurs gisements, ces mêmes pierres parlent d'une façon toute différente. On reconnait alors qu'il a fallu, pour obtenir des séries fallacieuses, se livrer à un travail formidable de sélection; que les cailloux, prétendument taillés intentionnellement, loin de se présenter comme l'indice, au point où on les recueille, d'une station humaine, sur un ancien sol, sous un abri, etc. font partie d'une véritable formation géologique, de caractère ordinairement violent, au même titre que les millions d'autres éléments de cette formation; que les échantillons, choisis avec une idée préconçue, ne diffèrent, par aucun caractère essentiel, de leurs innombrables voisins dans le gisement; qu'il est facile de trouver toutes les transitions possibles entre les éléments tout à fait bruts, formant la masse du gravier, du conglomérat, de la brèche, suivant le cas, et ceux auxquels des traces de fracture et d'éclatement, un peu plus nombreuses ou un peu mieux groupées, ont valu l'honneur d'être discernés et emportés comme pièces démonstratives.

Tel est le fait général, capital, caractéristique de toutes les histoires d'éolithes de tous âges... » (1).

Peintures rupestres de l'Espagne. Nous avons à signaler deux nouvelles découvertes de peintures rupestres faites par M. l'abbé Breuil, dans la Péninsule Ibérique.

La première série de roches peintes dont nous parlerons, se trouve dans la vallée de Las Batuecas (2).

(1) M. Boule, Op. laudat., p. 17-18.

(2) H. Breuil, Les peintures rupestres de la Péninsule Ibérique. IX. La vallée peinte des Batuecas. Dans L'ANTHROPOLOGIE, t. XXIX, 1918-1919, p. 1 et suiv., avec deux planches et de nombreuses figures.

M. l'abbé Breuil a pris le train à Salamanque pour se rendre à Fuentes de San Esteban, sur la ligne qui mène à CiudadRodrigo. La diligence le conduisit ensuite à Segueros, puis à La Alberca, bourgade située à 1068 m. d'altitude au pied des hauts sommets de la Pena de Francia (1723 m.). Il y fut retenu deux jours par le mauvais temps. De La Alberca, par des chemins presque impraticables, il descendit à la vallée de Las Batuecas, large de 2 kilomètres et longue de 10. Parmi les escarpements qui encaissent la vallée, s'élève un rocher formant un abri large d'une dizaine de mètres précédé d'une terrasse qui domine la gorge à pic et présente un accès latéral relativement facile.

C'est le rocher aux chèvres, le Canchal de la Cabras Pintadas, dont M. l'abbé Breuil a relevé et expliqué les peintures dans la série de ses remarquables études sur les peintures rupestres de la Péninsule Ibérique. L'activité de M. l'abbé Breuil ne connait point de bornes et sa science est à la hauteur de son zèle. Ce prêtre infatigable est devenu un des plus grands savants de notre temps. Ne reculant devant aucun effort, il parcourt les contrées les plus sauvages; il gravit les versants les plus abrupts; il monte les sentiers les plus escarpés; il pénètre dans les couloirs les plus obscurs et les plus étroits des cavernes pour nous révéler les vestiges de l'art pariétal des ancêtres préhistoriques et les relever sur les parois des grottes et des rochers avec son admirable talent de dessinateur.

Les peintures rupestres de la vallée de Las Batuecas sont mentionnées par Lope de Vega dans sa pièce Las Batuecas del Duque de Alba. Plusieurs figures et deux belles planches insérées dans l'étude de M. Breuil nous permettent d'en prendre une connaissance exacte et d'en apprécier la portée scientifique. Nous y remarquons plusieurs dessins de bouquetins, deux de cerfs, deux de poissons et les schémas habituels figurant des hommes. M. Breuil a pu observer que ces figures rouges et blanches ont été dessinées et peintes en trois phases. Les représentations de bouquetins nous semblent d'une belle venue et, sans être aussi parfaites, présenter une grande affinité avec les fresques que nous ont laissées, dans les cavernes, les chasseurs paléolithiques. Sur la paroi peinte de Las Batuecas on voit aussi un grand nombre de points ronds ou allongés qui datent de la troisième phase. A leur aspect on croit se souvenir de les avoir déjà aperçus ailleurs, et M. l'abbé Breuil à diverses reprises a signalé leur ressemblance avec les célèbres galets coloriés du

Mas d'Azil. Cette opinion est partagée par M. l'abbé Obermaier qui a parfaitement élucidé cette similitude (1). Cette ressemblance permet de fixer l'àge des esquisses de la troisième phase de ce tableau rupestre il faut les dater de la période azilienne marquant la fin de l'époque magdalénienne et des temps paléolithiques. M. l'abbé Breuil n'a pas découvert de vestiges néolithiques aux abords du rocher aux chèvres.

Nous passons maintenant à une seconde série de roches peintes ce sont celles du village de Minateda (2), qui constituent une des manifestations les plus brillantes de l'art paléolithique.

Ce village est situé entre Hellin et Agrammon, dans les montagnes qui séparent le plateau de la Mancha de la plaine de Murcie et de Carthagène. On peut l'atteindre du plateau de la Mancha en se glissant entre les montagnes qui le bordent et en suivant le cours du rio de Tobarra, ou d'Alicante par Yecla.

Aux environs du village de Minateda il y a plusieurs abris peints; le principal est celui du ravin ou barranca de La Mortaja. Cet abri a une longueur de 25 mètres. La zone peinte mesure 19 mètres de longueur et elle se trouve à deux mètres de haut dans la moitié gauche elle est concave; le côté droit est vertical.

M. l'abbé Breuil y a relevé treize couches de fresques superposées dans lesquelles toutes les techniques des autres abris peints se rencontrent: ce palimpseste pictographique, comme M. l'abbé Breuil l'appelle si ingénieusement, constitue un document hors pair pour étudier l'évolution de l'art pariétal, pendant l'àge du renne, pendant la période azilienne et durant les temps néolithiques.

Tout serait à citer, mais nous glanons les détails les plus intéressants plusieurs figures schématiques d'archers dans la couche la plus ancienne; un cervidé très artistique et deux rhinocéros dans la deuxième couche; un cerf et un cheval, qui par sa lèvre inférieure proéminente ressemble à l'Equus Prewalkii, dans la quatrième couche, tracés en rouge et rappelant l'art animalier, jamais surpassé depuis, de la célèbre caverne d'Altamira; les hommes paléolithiques du sixième groupe, qui

(1) Dr H. Obermaier, El Hombre fosil, Madrid 1916, cité par M. l'abbé Breail.

(2) H. Breuil, Les Peintures rupestres de la Péninsule Ibérique. Les Roches peintes de Minateda. Dans L'ANTHROPOLOGIE, t. XXX, 1920, p. 1 et suiv., avec 4 planches et de nombreuses figures.

sont les mieux représentés de l'Est de l'Espagne ; l'élan d'Irlande du huitième groupe; l'antilope Saïga du neuvième groupe; une scène touchante des temps paléolithiques représente dans le dixième groupe une mère conduisant son enfant. Dans le dixième groupe la décadence se trahit par de premiers signes; elle s'accentue dans les couches suivantes et la treizième semble ne plus appartenir aux temps paléolithiques.

La conclusion qui se dégage de ces intéressantes études a été soulignée d'une manière significative par l'Université de Cambridge, quand récemment elle a conféré le titre de docteur à M. l'abbé Breuil (1). Le diplòme honorifique conféré au nouveau docteur proclame que les productions artistiques de l'homme primitif sont l'oeuvre de bien mieux qu'un monstre sauvage, d'un être beaucoup plus cultivé et plus civilisé que certains ne l'ont cru jusqu'ici.

J. CLAERHOUT.

ENTOMOLOGIE

Le rôle de la Chara fœtida dans la vie des moustiques. Les expériences menées avec beaucoup d'esprit de suite par le Dr Caballero à Barcelone ont abouti à démontrer que dans les aquariums ou dans les eaux dormantes où végète l'algue Chara fætida A. Br. les larves des moustiques appartenant aux genres Stegomyia, Culex et Anopheles ne peuvent pas se développer et finissent par mourir avant d'arriver à leur transformation définitive pour la vie aérienne. Or, on sait que ces insectes sont un agent terrible pour la propagation des fièvres paludéennes ou la malaria. Une petite quantité de Chara fætida suffit dans les eaux stagnantes pour retarder énormément l'évolution des larves. La culture de la Chara fætida est très simple et très économique : c'est une algue cosmopolite et peu délicate.

Le Calosoma sycophanta (Col.) aux États-Unis.-L'utilité du coléoptère Calosoma sycophanta L. pour la destruction de plusieurs larves de papillons nuisibles à la végétation, était bien

(1) Cfr L'ANTHROPOLOGIE, t. XXX, 1920, p. 201.

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