Sayfadaki görseller
PDF
ePub

grande fréquence. Il faudrait done construire pour les rayons X des réseaux peut-être 1000 fois plus serrés. L'idée, vraiment remarquable, de von Laue (1912) fut que les cristaux naturels réalisent précisément ces conditions par leur structure en assises.

En effet, il faut se représenter un cristal comme un empilage régulier de briques pareilles qui sont les molécules ou des groupes moléculaires élémentaires ; deux lignes de « briques » forment deux traits parallèles comme ceux d'un réseau et leur écartement doit être de l'ordre des grandeurs intermoléculaires, que divers procédés permettent d'affirmer voisin de l'angström. Ainsi fut fait, et tout en vérifiant l'hypothèse de la structure en assises des cristaux, on obtint les spectres des rayons X et on détermina leur nature. Ce qui nous intéresse ici, c'est leur longueur d'onde. Elle est variable, mais on a pu obtenir des radiations X dont la longueur d'onde est de 0,38 angström, ce qui correspond à la fréquence de sept milliards de milliards par seconde. On est à 14 ou 15 octaves audessus de la région moyenne du spectre visible. Il faut aller encore plus loin.

On sait qu'un corps

Les rayons du radium. radio-actif, tel que le radium, émet trois principales sortes de radiations: a, B, T. Nous n'avons pas à parler ici des radiations a et B. Quant aux rayons r, on a montré leur identité avec les rayons les plus pénétrants émis par les ampoules radiographiques et l'expérimentation permet d'affirmer que ce sont des radiations électromagnétiques extrêmement rapides, les plus rapides que l'on connaisse. Elles occupent par conséquent le sommet de l'échelle, de la gamme que nous sommes en train de monter; leur longueur d'onde est de l'ordre du dixième d'angström (un cent-millionième de millimètre) et la fréquence correspondante est de

trente milliards de milliards. Elles sont un million et demi de milliards de fois plus rapides que leurs sœurs les grandes ondes de T. S. F. et l'intervalle entre elles est de cinquante-trois octaves; intervalle rempli, nous l'avons vu, sauf quelques lacunes provenant encore de notre ignorance, par les radiations infrarouges, la lumière visible, les radiations utra-violettes et les rayons X.

Conclusion. Pour passer des unes aux autres nous avons abordé successivement l'électricité, le magnétisme, l'optique, les phénomènes de l'ampoule de Crookes, le domaine de la radio-activité. Est-il utile d'ajouter que ces vibrations sont, au moins sur plusieurs octaves, porteuses de chaleur; que c'est même par leur action thermique que souvent on arrive à les déceler; et qu'ainsi nous parvenons à grouper sous le nom général d'énergie rayonnante la plupart des phénomènes physiques; que d'ailleurs cette énergie rayonnante ne diffère pas sensiblement de l'énergie mécanique? Bref, on se rend compte maintenant que physique tend à s'unifier.

la

De plus, à chaque instant on passe d'un de ses compartiments dans l'autre. On serait sans doute assez étonné de constater que la mélodie d'un violon puisse en frappant un mur engendrer un faisceau de lumière verte ou rouge. Et cependant la réalité n'est pas très loin de cette hypothèse fantaisiste : les rayons cathodiques en tombant sur un obstacle engendrent des rayons X, qui sont d'une nature toute différente, et ceux-ci, à leur tour, reçus par certains corps, redonnent de la lumière visible par un véritable phénomène de fluorescence.

Et ainsi, tandis qu'autrefois on étudiait dans les cours Pesanteur et Hydrostatique, Chaleur, Acous

tique, Optique, Électricité et Magnétisme, c'est-à-dire des traités bien séparés, ces divisions apparaissent aujourd'hui non seulement factices mais gênantes. La Physique est une : elle a pour objet principal les ondes électromagnétiques. Pour rappeler que toutes ces vibrations ne sont que des formes variées d'une même inconnue, l'énergie, on pourrait la nommer de ce seul mot l'Energétique.

ÉMILE DELAYE,

Ingénieur.

L'Organisation et le

Tir de l'Artillerie

On ne lutte pas avec des hommes contre du matériel! Cela ne signifie pas que les qualités morales du soldat aient moins de valeur, quand le matériel se perfectionne, mais cette formule a résumé une expérience l'effort le plus héroïque peut n'avoir aucun rendement, si la supériorité du matériel de l'adversaire est écrasante.

Le matériel est donc nécessaire. Il est, d'ailleurs, insuffisant. Qu'adviendrait-il s'il était confié à des lâches? Il faut du cœur, pour bien utiliser le matériel de guerre !

Après une lutte longue et dure, je ne puis parler en dilettante de l'art de la guerre. Je n'en parle qu'avec émotion, me souvenant des angoisses, des douleurs, des sacrifices qui ont été le prix de la gloire et de la victoire des armées alliées et, avant de crayonner cette esquisse de l'organisation de l'Artillerie, il faut le dire encore le matériel est indispensable, mais c'est l'héroïsme du combattant, c'est le génie militaire du commandement qui donnent au matériel sa valeur.

L'accroissement du matériel, son perfectionnement ont une conséquence qu'il faut voir nettement et que le Général de Lacroix (1) a résumée dans cette formule : « le centre de gravité des effectifs se déplace constam

(1) Voir LE TEMPS du 17 décembre 1920.

ment vers l'arrière ». Cette formule repose sur une statistique bien établie :

En 1914, une armée de 100 000 hommes met en ligne 86 000 combattants avec 4 000 non-combattants, pour 10 000 hommes employés à l'arrière en 1918, nous avons 74 000 combattants avec 12 000 non-combattants et 14 000 hommes à l'arrière.

Les besoins des usines de guerre sont bien connus et évidents; les besoins du front en non-combattants sont également indiscutables: il faut 5 hommes pour entretenir et ravitailler un char d'assaut; il faut 25, 30, 40 hommes pour entretenir et ravitailler un avion de combat.

Et cette nécessité de maintenir au front des noncombattants a, d'ailleurs, une conséquence morale très heureuse elle permet d'utiliser des hommes et des officiers qui n'ont pas toute l'aptitude physique voulue, dont les muscles, ou les yeux, laissent à désirer, et qui ont néanmoins un coeur de soldat!

Nous avions donc, en 1918, beaucoup de matériel, partant beaucoup de services techniques. Voyons, en ce qui concerne l'artillerie, ce que faisaient ces techniciens.

[ocr errors]

Quelle activité fébrile, jour et nuit, pendant la guerre, dans nos grandes usines métallurgiques du haut-fourneau sortent des rivières de feu des cornues Bessemer jaillissent des flammes rouges, jaunes, vertes, vraie féerie, le soir - autour des presses et des pilons, les gros blocs d'acier, rouge cerise, circulent, portés légèrement par les ponts roulants; ce seront des de petits blocs d'acier, rouge cramoisi, voltigent dans les airs, en passant d'une équipe d'ouvriers à une autre, drame infernal, car il faut circuler avec mille précautions pour ne pas recevoir un de ces bolides sur le pied ou sur la tête.

canons

« ÖncekiDevam »