Sayfadaki görseller
PDF
ePub

gique des chaînes de montagnes et reconnaitre que si elle est toujours grande pour les régions montagneuses de structure plissée, elle est, au contraire, faible ou nulle pour les régions plates de formation tabulaire.

Une fois établis ces résultats généraux indépendants de toute hypothèse, parce que tirés d'observations non interprétées, s'est dégagée une liaison intime entre la sismicité d'une région d'une part, et la formation de son relief, ou ses vicissitudes géologiques, d'autre part. Désormais, au lieu de dire que les tremblements de terre perturbent le relief terrestre, on se contentera d'énoncer qu'ils manifestent les efforts géologiques mêmes par lesquels a été sculpté ce relief. Ici la part des vues de l'esprit est vraiment réduite au minimum. D'une façon plus générale encore, on a donc mis les phénomènes sismiques en relation avec ceux de plissement, en comprenant ce mot dans toute son ampleur, et, par conséquent, avec le refroidissement séculaire de la planète. C'est ce qu'a très bien montré de Lapparent dans son Traité de géologie et plusieurs autres travaux.

De cette manière a pris naissance toute une sismologie géologique, appelée aussi orogénique, ou tectonique, suivant qu'on a en vue le rattachement des séismes aux efforts de surrection ou aux causes qui modifient l'architecture des couches terrestres. De nombreuses monographies de tremblements de terre consacrent maintenant de longues pages à ces considérations. On a été souvent conduit à affirmer, non sans vraisemblance, qu'un séisme manifeste une surrection encore en cours; mais peut-être serait-il plus prudent de dire que la surrection est encore en puissance, à l'état latent, d'où l'existence d'un potentiel sismique. Une autre manière d'énoncer ce principe consiste à dire que les commotions terrestres représentent une phase posthume des efforts orogéniques. Quoi qu'il en soit, les découvertes de détail sont nombreuses: coulissage d'un

compartiment de surface terrestre le long d'une faille ouverte ou rajeunie par un tremblement de terre ; basculement autour d'une perpendiculaire à cette faille; mouvements de blocs terrestres entre leurs failles limites; affaissements plus ou moins étendus, et plus spécialement de fonds de grabens; tremblements de terre fossiles décelés par les Sandstone-pipes ou craterlets pétrifiés; changements temporaires ou permanents de paysages, que font constater les retriangulations géodésiques; caractères spéciaux d'une topographie sismique, celle des pays où des tremblements de terre plus ou moins anciens sont reconnaissables par leurs effets non encore effacés sur le terrain par l'érosion et la dénudation; etc.

Tous ces travaux, pour intéressants qu'ils soient, ne constituent une étape que par leur ensemble et, les protagonistes de cette branche de la sismologie ayant été mentionnés, il serait inopportun d'en présenter une bibliographie étendue. Nous nous contenterons de citer deux mémoires de Hobbs (1), malgré l'abus qu'a fait l'éminent géologue des lignes tectonicosismiques. Ajoutons l'admirable monographie du tremblement de terre du 18 avril 1903 en Californie que distingue une profusion de photographies des effets sur le terrain.

Mais si l'on a ramené le problème sismologique à un problème géologique plus général, ce qui constitue déjà un progrès considérable, on n'a guère encore pénétré le mécanisme de l'enchaînement mutuel des phénomènes sismiques et géologiques. Il faut pourtant mentionner ici la théorie dite élastique. Elle consiste à supposer que les efforts géologiques de plissement, pris dans leur sens le plus large, s'accumulent plus ou moins lentement au sein des couches terrestres et

(1) On some principles of seismic geology. BEITräge zur GeopHYSIK. VIII. 1907. 219. The geotectonic and geodynamic aspects of Calabria and northwestern Sicily. IBID. 293.

finissent par faire pour ainsi dire explosion sous forme de tremblement de terre, lorsqu'ils arrivent à dépasser les limites d'élasticité de ces couches et à rompre de la sorte leur équilibre. Cette théorie, claire autant que plausible, a été surtout développée par Harry Fielding Reid dans plusieurs mémoires; nous ne citerons que sa lecture à la réunion de l'Association internationale de sismologie en 1911 à Manchester. Il restait cependant à démontrer par l'observation l'existence des efforts de tension et de compression que supposent les vues de Reid. On y est arrivé par deux voies diffé

rentes.

Déjà les sismologues japonais, par exemple Kusakabé (1), se préoccupant de la propagation du mouvement sismique, avaient reconnu l'influence des modules d'élasticité des roches sur cette propagation. Mais ce n'est là qu'un argument bien faible en faveur de la théorie élastique.

Depuis longtemps on connaissait les phénomènes qu'on a pris l'habitude d'appeler stratoclase, c'està-dire rupture des strates. Ils consistent en ce que dans les galeries des mines on entend fréquemment des bruits singuliers, suggérant le craquement et la rupture des roches. Souvent les parois des galeries se courbent, les boisages d'étai se brisent et les roches éclatent littéralement en lançant des éclats capables de blesser et même de tuer des ouvriers. Parfois un léger tremblement de terre se fait sentir à peu de distance à la surface. Ensuite tout rentre dans l'ordre pour un temps plus ou moins long. Le percement des galeries ayant perturbé l'agencement mutuel des couches pressées les unes contre les autres, évidemment le retour à l'équi

(1) On the modulus of rigidity on rocks and an explanation for the wide difference between the velocities of propagation of the tremors and principal shocks in seismic waves. PUBL. EARTHQUAKE INVEST. COMM. IN FOR. LANG. n. 14. Tokio, 1903.

libre ne se rétablit qu'après une action violente déclanchée lorsque les efforts de tension et de compression ont dépassé la limite d'élasticité des roches. Et il y a un parallélisme parfait entre ce processus et le calme plus ou moins prolongé succédant à un tremblement de terre, du moins après l'extinction de ses répliques. L'accumulation progressive des efforts tectoniques, venant de nouveau à dépasser les limites. d'élasticité des couches terrestres, il faut de toute nécessité que ces efforts se résolvent par une nouvelle commotion. En réunissant systématiquement les phénomènes de stratoclase, Rzehak (1) a rendu un grand service à la théorie tectonique des tremblements de terre, car il a démontré l'existence réelle des tensions et des compressions nécessaires à la théorie de Reid. La confirmation pour ainsi dire expérimentale qu'il apportait aux vues théoriques de Reid, était une étape fondamentale de la théorie tectonique. Le mémoire de Rzehak n'avait pourtant point attiré l'attention qu'il méritait et sa prétention d'avoir surpris en flagrant délit le Démon des tremblements de terre, n'avait guère passé que pour une fleur de rhétorique. Si Hornes (2) a étendu les recherches de Rzehak, ce fut Suess qui, dans un mémoire presque posthume (3), a su mettre en évidence le rôle considérable de ces phénomènes dans la sismologie orogénique.

Au point de vue historique, l'expression de « Démon des tremblements de terre » nous invite à un retour en arrière. Depuis qu'à une époque relativement récente, les galeries de mines ont été poussées en profondeur, les mineurs de tous les pays, surtout peut-être en

(1) Bergschläge und verwandte Erscheinungen. ZEITZSCHR. F. PRAKT. GEOL. XIV. 345. Brunn, 1906.

(2) Même titre. Die Erdbebenwarte. VI. 1. Laibach, 1907.

(3) Ueber Zerlegung der gebirgsbildenden Kraft. MITTH. D. GEOL. GES. Wien, I. 13. 1913.

Allemagne, se sont forgé un folklore spécial : ils attribuaient les ruptures de roches, nos phénomènes actuels de stratoclase, à des êtres surnaturels, nains, lutins, gnomes, kobolds, petits mineurs, etc. Ils croyaient les entendre, et même parfois les voir frapper de leurs outils les roches métallifères pour diriger leurs travaux dans la voie des riches filons, ou les en détourner. Ce folklore curieux est très répandu, mais ne saurait être développé ici. Il montre une fois de plus comment les croyances populaires les plus fantastiques ont précédé nos conceptions sismologiques modernes. Ces croyances ont régné jusqu'à nos jours, et l'on a vu un esprit comme celui d'Athanase Kircher (1), dont on ne saurait méconnaître la science et le talent, ajoutant foi à ces billevesées. Il n'y croyait, à vrai dire, que pour les mines d'or.

On avait dès longtemps reconnu que les tremblements de terre peuvent fendre les roches et on en avait justement tiré cette conclusion que les filons se remplissaient indirectement à cause des commotions terrestres, mais on était allé jusqu'à l'absurde en attribuant aux séismes la génération des métaux (2) et beaucoup d'écrivains (3) ont pensé que la présence de gîtes métallifères favorise la production des tremblements de terre et, par conséquent, des tempêtes.

Malgré les immenses progrès réalisés en ces dernières années dans le domaine de la géologie sismologique, il reste encore beaucoup à faire. En effet, on ne sait pas encore pourquoi les phénomènes de stratoclase se produisent partout, tandis que ce n'est pas le cas

(1) MUNDUS SUBTERRANEUS. II. Sect. IV. Cap. IV. De Demonibus subterraneis. p. 122. Amstelodami, 1678.

(2) Lemonosoff, De generatione metallorum a terræmotu. Petropolis, sans date.

(3) Jorje Juan y Antonio de Ulloa, Relacion historica del viaje á la América meridional... con otras varias observaciones astronomicas y physicas. II. n. 825. Madrid, 1748.

« ÖncekiDevam »