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la couche potassique s'est trouvée entraînée à une plus grande profondeur.

D'autre part, un sondage effectué à Buggingen, dans le Grand-Duché de Bade, a révélé l'existence, de l'autre côté du Rhin, d'une couche potassique de 4 mètres d'épaisseur, se présentant avec les particularités des couches alsaciennes. C'est évidemment une extension du bassin alsacien mais sans portée pratique intéressante, car le massif éruptif de la Forêt-Noire limite nécessairement son étendue à l'est.

Une étude géologique récente de M. Floquet, directeur de la mine Reichsland, rend extrêmement probable l'extension du bassin dans la direction du nord, entre Colmar et Sélestat, la faille qui limite actuellement le nord du gisement paraissant ne pas se prolonger bien loin. Une société vient de se constituer récemment pour entreprendre de nouveaux sondages entre Ensisheim et Neubrisach. On peut donc légitimement espérer voir s'accroître, dans un temps peu lointain, la réserve de potasse alsacienne.

Une autre question se pose. J'ai dit que l'Espagne paraissait posséder des gisements importants, qui dans quelques années seront en exploitation régulière; d'autre part, les mines de potasse alsaciennes ont un programme correspondant à une large extension de leur production. Qu'adviendra-t-il de cette industrie le jour où toutes les sociétés productrices de potasse entreront en concurrence? N'y a-t-il pas à craindre un retour en arrière par suite de surproduction et un effondrement du marché? Si ces éventualités devaient se réaliser, on peut affirmer qu'elles ne sont pas à redouter dans un avenir immédiat, car la consommation de la potasse tend à croître plus rapidement que la production.

C'est ainsi que l'Allemagne, depuis 1913, a augmenté sa consommation de 55 %; la France et la Belgique

arrivent à une proportion d'augmentation du même ordre, 52 et 53 %; les Etats Scandinaves et le Danemark, dont les rendements culturaux atteignent, comme on le sait, des chiffres très élevés, ont même consommé en 1919, 73% de potasse de plus qu'en 1913; les EtatsUnis, gros consommateurs de potasse, n'ont pu importer qu'une quantité bien inférieure à leurs besoins il faut s'attendre de ce côté à une consommation très amplifiée.

CAMILLE MATIGNON.

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Professeur de chimie au Collège de France.

L'Electron, Grain d'électricité (1)

Faraday et les physiciens de son école faisaient consister tous les phénomènes électriques ou magnétiques dans des déformations et des perturbations de l'éther; ils situaient dans l'éther non seulement le siège, mais encore l'origine des forces qui se manifestent dans la succession graduée des formes diverses de l'énergie mécanique calorifique, lumineuse, chimique, rayonnante, électrique, etc. L'éther était le réceptacle de toute l'énergie de l'Univers; et cet Univers n'était fait que de matière, d'éther et d'énergie. Inutile d'en appeler à aucune substance spéciale: dans leur vocabulaire, l'électrisation, qui est un état, remplaçait la chose qu'autrefois on dénommait électricité. La puissance du génie des Maxwell et des Hertz, pour ne citer qu'eux, plus encore que la valeur de leur théorie et les ressources de leur méthode, les conduisit à découvrir des faits imprévus, à établir des relations inattendues et à formuler des lois remarquables, dont l'expérience confirma l'exactitude.

Mais la doctrine, pour large qu'elle fût, était trop courte par endroits, et il arriva qu'elle ne suffit plus à rendre compte de tout ce que l'on découvrait; toutes les théories connaissent tôt ou tard cette épreuve; elles n'en meurent pas toujours. Avec du temps et de la persévérance, on trouve quelquefois des solutions libéra

(1) REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, IIIe série, t. XXVIII, juillet 1920, p. 65, octobre 1920, p. 305; t. XXIX, janvier 1921, p. 72.

trices celles-ci se faisaient attendre dans les circonstances présentes.

Voici qui était plus grave. Le modèle représentatif du champ des déformations de l'éther, pour être dessiné conformément aux apparences et avec précision, suscitait néanmoins de sérieuses difficultés d'interprétation de l'ensemble des phénomènes. La tension longitudinale des tubes de force s'exerce dans une direction et dans un sens déterminés : pourquoi? Cette tension, qui correspond à une contrainte du milieu, éther et diélectrique, aboutit à un déplacement le long des tubes : comment? Où se trouve ici le lien de cause à effet, et de quelle manière un accroissement d'électrisation résulte-t-il d'une augmentation d'un nombre de lignes et de tubes de force, ayant leurs racines et prenant leur point d'appui sur la surface du conducteur? S'il ne fallait voir dans une charge d'électricité qu'une extrémité d'un tube de tension, la notion concrète de la quantité positive et négative, répandue sur une portion de surface, ressortait mal d'actions qu'on localisait entièrement dans le milieu. La dissymétrie, qui existe entre les deux modes d'électrisation et et se marque si nettement dans la migration des ions et les chiffres de transport, les rayons cathodiques et anodiques des tubes à gaz raréfié, les aigrettes d'aspect différent dans l'air, les émissions et les décharges de signe préféré, la conductibilité dite unipolaire des flammes, etc., ne pouvaient être assignées à aucune cause. Quelques-uns cherchèrent la solution de ces problèmes dans les attaches qui lient la matière à l'éther, et ils avaient raison de le faire, car il y avait là une lacune: ils n'aboutirent qu'à forger quelques hypothèses de plus.

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Certains faits semblaient irréductibles à la thèse. En particulier, l'électrolyse restait intraduisible en ce langage figuré, et son explication ne trouvait point de

place dans le cadre d'une théorie, qui ne voulait connaître que des manières d'être; il était difficile d'appuyer des déformations de l'éther sur des ions; cette théorie ne correspondait pas mieux avec les faits révélés par les rayons cathodiques, anodiques, X et autres, et par les radiations a, ẞ et r, émanées des corps radioactifs et présentant tous les caractères d'une émission d'électricité.

En étudiant plus complètement les courants qui traversent les coupures pratiquées dans les conducteurs liquides et gazeux, on constata que les observations ramenaient invinciblement l'esprit à la considération d'une substance existant réellement, passant effectivement d'un bord de la coupure à l'autre, possédant une structure discontinue, dont les corpuscules représentaient individuellement une quantité élémentaire cette considération n'avait pas échappé, nous l'avons déjà dit, à la clairvoyance de Maxwell et de Helmholtz; mais ces maîtres n'eurent qu'une vision fugitive de cette constitution moléculaire, qui s'est révélée si clairement à nous au cours des dernières années.

Hittorf avait bien, dès 1869, en poussant le vide dans les tubes à gaz plus loin qu'on ne l'avait fait avant lui, acquis une idée assez juste du mécanisme des décharges à travers les gaz très raréfiés, et il avait signalé le phénomène de transport qui s'y manifeste. En perfectionnant la technique des tubes, Crookes fit un pas de plus vers la lumière, mais il était trop hypnotisé par la considération faradique de l'état radiant de la matière, et il commit la faute de rattacher trop étroitement les explications qu'il proposa à la théorie cinétique des gaz, alors dominante, et l'hypothèse du bombardement moléculaire, qu'il fit accepter, retarda l'interprétation exacte des apparences et le triomphe des idées vraies. Giese fut mis dans la bonne voie par ses belles

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