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études, de 1882, sur la conductibilité des gaz extraits des flammes; c'est à ce savant que nous devons la notion nouvelle de la conduction électrique des gaz, qu'il n'attribue plus uniquement à un mouvement de leurs molécules (1); il fit mieux encore en appliquant la théorie électrolytique à la décharge électrique. « Les » électrolytes, écrivait-il, ont donné lieu jusqu'ici aux » suppositions les plus satisfaisantes pour expliquer le » mécanisme de la conductibilité; on admet qu'avant » que le courant ne traverse le liquide électrolysable, » il y existe déjà des ions, des atomes ou groupes » d'atomes isolés, qui permettent la production d'un » courant en se déplaçant le long des lignes de force, >> en portant avec eux des charges électriques. » C'est ainsi que les choses doivent se passer dans les gaz, Giese le déclarait formellement en 1889, et il faut reconnaître en lui un précurseur aux vues larges et lumineuses (2).

Schuster, Elster et Geitel, puis Arrhenius, développèrent heureusement ces idées (3); pour ces physiciens avisés, la question ne souffrait déjà plus aucun doute. Schuster faisait remarquer judicieusement que « croire » à un effort et à une déformation électrique n'est pas en » contradiction avec l'idée qu'il y a, dans l'atome, quelque » chose qui crée cet effort et qui peut être pris comme » la quantité d'électricité élémentaire », et il proclamait

(1) Giese, Experimentelle Beitraege zur Kenntniss von Elektricitaets Leitungsvermögen der Flammengase ; ANNALEN DER PHYSIK UND CHEMIE, t. XVII, 1882; Grundzüge einer einheitlichen. Theorie der Elektricitaets Leitung; IBID., t. XXVII, 1889.

(2) Constatons toutefois l'existence d'un certain flottement dans les thèses de Giese; il ne croyait pas que l'hypothèse corpusculaire, suffisante pour expliquer la conductibilité des électrolytes, fùt applicable aux métaux conducteurs.

(3) La théorie des ions a rencontré au début, en France, il faut l'avouer, une médiocre faveur, de l'aveu de M. Lucien Poincaré (La Physique Moderne, page 305); le temps perdu a été regagné depuis lors, nous le verrons plus loin.

ainsi la possibilité d'un accord entre les théories de Maxwell et les vues nouvelles sur la constitution atomique de l'électricité (1).

Cet accord dont nous n'avons pas à faire ressortir l'importance, est surtout l'oeuvre de MM. Lorentz ct Larmor. Le premier montra que l'assimilation de l'onde d'éther avec une onde électromagnétique, conduisait à voir une sorte d'excitateur dans une molécule qui émet de la lumière; les mouvements du corpuscule électrique déplacé de sa position d'équilibre équivalent à des courants (2). M. Larmor, prolongeant la théorie électromagnétique aux relations de l'éther et de la matière, fit de celle-ci un assemblage de centres électriques (3) tous deux mirent en évidence la notion. précise de particules élémentaires électriques, qu'ils traitaient résolument d'entités substantielles.

A partir de ce moment le branle-bas était donné : l'étude plus approfondie des rayons de Röntgen et de Becquerel, de la radioactivité et du phénomène Zeeman apportait d'ailleurs des arguments décisifs à la thèse particulaire. Parmi les travaux qui furent alors consacrés à la constitution granulaire de l'électricité, citons ceux de Lénard, de Wiechert et de Wien poursuivis dans les laboratoires allemands, et chez nous de MM. Jean Perrin, Villard et Langevin; mais une mention toute spéciale est due à Sir J. J. Thomson et à ses distingués collaborateurs de l'école de Cambridge,

(1) Schuster, Décharges de l'électricité dans les gaz; PROCEEDINGS OF THE ROYAL SOCIETY OF LONDON, tome XLXII, 1890; une traduction de ce mémoire anglais a été donnée dans le recueil publié par la Société de Physique, sous ce titre Les quantités élémentaires d'électricité, Ions, Electrons corpuscules (Paris, Gauthier-Villars, 1905).

(2) Le premier mémoire de M. Lorentz a paru en 1892, dans les ARCHIVES NÉERLANDAISES: La Théorie électromagnétique de Maxwell et son application aux corps mouvants.

(3) Larmor, PROCEEDINGS, 1894. L'éminent physicien a réuni ses principales publications dans son ouvrage, Ether and Matter (Cambridge, University Press, 1900.

MM. Rutherford, C. T. R. et Harold Wilson, Townsend, Millikan, Kirkby, Hurst, etc., dont les noms reviendront souvent sous notre plume. Citons enfin en 1899, une étude originale de M. Drude sur la conductibilité des métaux (1).

Le siècle expirant léguait à son successeur une œuvre commencée, pour laquelle on avait déjà réuni de nombreux matériaux; les fondations étaient jetées et assises sur un bon fond; on connaissait le plan de la construction qu'elles allaient porter, on savait quel style serait suivi, et l'on devinait l'édifice dans ses grandes lignes mais on n'ignorait pas qu'il faudrait beaucoup de temps et de grands efforts pour couronner son faîte et le rendre habitable.

Au Congrès international de physique, tenu à Paris, en 1900, lors de l'Exposition, une dizaine de rapports furent présentés, qui touchaient plus ou moins aux nouvelles théories sur l'Electricité (2); leur lecture permet de constater qu'elles avaient déjà conquis leur place au soleil, mais cette place leur était encore assez parcimonieusement mesurée. Toutefois, à partir de ce moment, elles allaient accaparer presqu'entièrement l'attention des chercheurs, et le grand public était saisi de la question par d'importants articles, mémoires et conférences de haute vulgarisation, publiés dans toutes les langues. Impossible de mentionner tous ces écrits; nous n'en signalerons que quelques-uns, qui nous paraissent avoir exercé une influence plus considérable sur la marche des idées, ce sont : Die Entwickelung

(1) Drude, Zur Elektronentheorie der Metalle; ANNALEN DER PHYSIK, nouvelle série, tome I, page 566.

(2) RAPPORTS PRÉSENTÉS AU CONGRÈS INTERNATIONAL DE PHYSIQUE, réuni à Paris, sous les auspices de la Société française de physique ; 3 vol., Paris, Gauthier-Villars, 1900. Les rapports auxquels je fais allusion dans le texte portent les signatures d'Arrhenius, Drude, Exner, Lorentz, H. Poincaré, Righi, J. J. Thomson, Villard et Villari; 77 rapports avaient été présentés au Congrès.

des Elektrons Begriffs, de Kaufmann (1); Les hypothèses moléculaires de J. Perrin (2); Die Principien der Dynamik des Elektrons, par Max Abraham (3) ; La physique des Electrons, par Langevin (4); La théorie moderne des phénomènes électriques, par Righi (5); Sur les électrons, par Sir Lodge (6); La théorie corpusculaire de l'électricité, de Drumaux (7); Les idées modernes sur la constitution de la matière, série de conférences faites à la Société de physique, en 1912 (8).

Tous les traités didactiques de physique consacreront désormais un ou plusieurs chapitres à la théorie de l'Electron, qui a pris le nom d'Electronique. Quelques auteurs, à l'imitation de M. Chwolson, sont éclectiques au point de conserver une place à la fois aux trois images des fluides de Coulomb, du milieu actif et passif de Faraday et des atomes d'électricité ; ils ne font usage de la dernière, qui est « encore trop à l'état d'ébauche » « qu'aux endroits où elle présentera des avantages très marqués sur les autres théories » (9); ils se tiennent sur une prudente réserve, en faisant observer que « chaque jour peut changer essentiellement la face de la question, et conduire à l'éclair

(1) PHYSIKALISche ZeitschrifT, 1er octobre, 1901 ; à ma connaissance, ce travail n'a pas été traduit en français.

(2) REVUE SCIENTIFIQUE, 13 avril 1901.

(3) ANNALEN DER PHYSIK, t. X, 1903, p. 105. M. Langevin en a donné une traduction dans Ions, Electrons, t. I, p. 1.

(4) REVUE GÉNÉRALE DES SCIENCES, 30 mars 1905.

(5) Traduction Neculcéa; édité par l'ECLAIRAGE ÉLECTRIQUE, Paris, 1906; préface de M. Lippmann.

(6) Traduction Nugues et Peridier; Paris, Gauthier-Villars, 1906. (7) Paris, Gauthier-Villars, 1911; préface de M. E. Gérard.

(8) Ces conférences, au nombre de 10, ont été faites par MM. J. Perrin, Langevin, Bauer, Bloch, Blanc, Dunoyer, Me Curie, MM. Debierne, Weiss et Henri Poincaré; cette dernière, qui est le couronnement des autres, est intitulée Les rapports de la matière et de l'éther. Ces conferences forment un fort volume in-8 de 370 pp., imprimé chez Gauthier-Villars, Paris, 1913. (9) Chwolson. - T. IV, 1°r fasc. p. 11, et t. V, 1er fasc.; ce fascicule porte la date de 1914

cissement et à l'affermissement de ce qui apparaît encore obscur et chancelant à l'heure actuelle ». D'autres auteurs partagent le même sentiment de retenue vis-à-vis de la théorie corpusculaire, mais ne l'expriment pas ils exposent la doctrine en laissant aux initiateurs la responsabilité de leurs thèses; ils la défendent, en produisant des arguments auxquels ils laissent leur signature. Quelques-uns vont plus avant dans l'inconnu et ne croient pas se compromettre. Quoi qu'il en soit de ces attitudes diverses, on peut renvoyer utilement le lecteur désireux de se faire une opinion aux suppléments que M. Bouty a donnés à la Physique de Jamin (1), aux nouvelles éditions du Cours d'Electricité de Pellat (2) et des Leçons de Physique de Chappuis et Berget (3), au Cours de Physique générale de M. Ollivier (4), à la Physique moderne de M. Lucien Poincaré, déjà citée, et aux plus récents ouvrages, ayant la physique générale ou l'électricité pour objet.

Un professeur allemand, M. Graetz, de l'Université de Munich, a été plus résolument de l'avant, et il a écrit un Traité, basé sur la notion de l'électron; plus clair qu'on ne s'y attendait, il est moins complet qu'on ne l'eût désiré. M. Léauté, qui avait présenté la traduction du livre aux lecteurs français, a loué l'initiative de l'auteur, en rappelant « le mystère que le sujet comporte encore » (5). M. l'abbé Tillieux a pénétré plus profondément au cœur de la question (6); je ne sais

(1) Paris, Gauthier-Villars, diverses dates.

(2) Paris, Gauthier-Villars, 1908; le t. II porte en sous-titre les mots : Jons et Electrons.

(3) Paris, Gauthier-Villars.

(4) Paris, librairie scientifique Hermann et fils, 1913; le t. 1 consacre sa cinquième partie à l'Electron et les Ions, pp. 517 à 673.

(5) Graetz. L'électricité et ses applications; traduction Q. Tardy, faite sur la 15° édition allemande; préface de A. Léanté. Paris, Masson et Cie.

(6) J. Tillieux, Essai d'vn Traité élémentaire de Physique, selon les théories modernes ; 3o édition, Paris, Béranger, 1921.

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