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ensemble doit avoir un champ magnétique extérieur intense, si on admet la forme annulaire des électrons.

Le plus grand avantage de ce modèle d'atome réside en la facilité de prévoir les combinaisons chimiques. Deux atomes, dit Langmuir, sont chimiquement liés lorsqu'ils ont en commun une ou plusieurs paires d'électrons pour former au moyen de leur couche extérieure une paire stable ou un octet. Par paire stable, il entend la disposition sur l'axe polaire d'un électron de part et d'autre de la partie centrale. Par octet, il désigne un groupement de 8 électrons situés sur les sommets d'un cube ou accouplés deux à deux sur les sommets d'un tétraèdre. La tendance à former des octets semble une hypothèse particulièrement féconde, car elle permet d'expliquer par exemple les valences anormales de l'azote dans les oxydes, elle prévoit les hydrocarbures possibles et les acides du soufre et du phosphore. La règle est très simple. Voyez s'il y a moyen de former un nombre entier d'octets avec les électrons de la couche extérieure des composants et vous serez renseigné sur la possibilité de la combinaison. Chaque paire d'électrons commune à deux octets diminue de deux unités le nombre total d'électrons de ces octets. Pour n octets à former dans les couches extérieures d'atomes à combiner, au lieu d'un nombre d'électrons e 8 n, il ne faudra que e 2 p., si p paires d'électrons sont communes à deux octets. D'où p (8 ne). Ainsi, voyons si l'hydrocarbure CH est possible. Le carbone contient 4 électrons dans la couche extérieure et chaque atome H en possède un. On doit donc poser e = 6. Les composants peuvent-ils former I ou 2 octets ? Pour n = I, la formule donne p I. Pour n 2, on obtient p = 5. Ces deux valeurs sont impossibles. Dans le premier cas, comme il n'y a qu'un octet, il n'y a pas de paire à tenir en commun. Pour former deux octets, il faudrait qu'ils pussent tenir 5 paires en commun, ce qui n'est plus possible. Donc cette combinaison n'est pas réalisable.

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8 n

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1/2

En résumé, la théorie de Langmuir se recommande par le nombre et la diversité des phénomènes qu'elle parvient à interpréter. Elle possède sur le modèle de Bohr l'avantage de conduire à des modèles de molécules. Mais tient-elle bien compte des lois de la mécanique ? Langmuir pose en principe

que ces atomes de gaz inertes sont très stables; mais on ne voit pas comment ces électrons en repos satisfont aux lois élémentaires de la statique. C'est ce qui explique la réserve des physiciens vis-à-vis de cette structure d'atome. Seul Bragg a tâché de lui fournir une base expérimentale en cherchant pour les électrons du cristal Na C1 une disposition cadrant avec le modèle de Langmuir. Entretemps c'est encore l'atome de Bohr qui emporte la généralité des sympathies.

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Notre savant collaborateur, M. l'abbé Claerhout, continuant la tradition des d'Acy, des Arcelin, des de Nadaillac, a tenu les lecteurs de la REVUE au courant de tout ce qui s'est produit de remarquable, depuis vingt ans, dans le domaine progressivement agrandi de la préhistoire.

Aujourd'hui nous nous trouvons en présence de deux ouvrages de synthèse (1), dont l'apparition a été presque simultanée et qui, pour ce motif même, n'ont pas réagi l'un sur l'autre. Nous ne dions pas qu'ils sont de valeur inégale, mais plutôt qu'il n'y a pas à les comparer. Leur objet précis, leur méthode, leurs points de vue respectifs sont dissemblables. Tous deux sont extraordinairement bourrés de science. Ils méritent un traitement séparé. Nous nous

(1) Les hommes fossiles. Éléments de paléontologie humaine, par Marcellin Boule. XI-491 pages. Paris, Masson, 1921.

Les Religions de la Préhistoire. L'âge paléolithique, par Th. Mainage, prof. d'hist. des religions à l'Institut catholique de Paris. VII-438 pages. Paris, Desclée-Picard, 1921.

occuperons des religions de la préhistoire dans le prochain fascicule.

M. Marcellin Boule, professeur au Muséum et directeur de l'Institut de paléontologie humaine, fondé récemment à Paris par S. A. S. le Prince Albert Ier de Monaco, a publié il y a quelques mois un gros volume sur les hommes fossiles. Il nous a dit à nous-même, en mai dernier, que cette première édition était sur le point d'être épuisée et qu'il en projetait une autre, de format plus réduit et de prix plus abordable. Quarante francs n'est pas trop, si on considère la valeur du volume; mais c'est beaucoup, si on songe aux disponibilités budgétaires des lecteurs. Or, c'est le public qu'il importe, non seulement d'intéresser, mais d'instruire. La préhistoire pénètre de tous côtés dans ce grand public. Les journaux en parlent (1), les touristes s'en montrent curieux (2), l'enseignement primaire lui-même est forcé, sinon d'en savoir, au moins d'en dire quelque chose.

Il est urgent que des sources d'information parfaitement. sûres soient mises à la portée des travailleurs (3) et que par simple comparaison soient éliminées du domaine scientifique les fantaisies arbitraires et les affirmations incontrôlables de ceux qui, sous prétexte de synthèse, comblent à leur gré les lacunes de l'archéologie (4).

(1) Voyez par exemple la série d'articles que le Peuple, de Bruxelles, vient de consacrer à la préhistoire humaine, en juin 1921.

(2) Le Bulletin du Touring Club de Belgique a publié l'année dernière d'excellents articles du baron Alfred de Loé sur les sites préhistoriques du pays, et nous avons vu, dans les gares de France, les affiches du syndicat d'initiative des Eyzies, invitant les voyageurs à visiter en circulaire les gisements célèbres de la Dordogne.

(3) L'excellent Manuel d'archéologie préhistorique, du regretté Joseph Déchelette, date de 1908 et demeure assez sommaire pour ce qui concerne le paléolithique, surtout au point de vue de la paléontologie.

(4) Sans vouloir manquer d'égards vis-à-vis de personne, il est permis de regretter que dans des Eléments de préhistoire générale se présentant comme une Introduction à l'étude de la préhistoire de la Belgique et ne formant que la première partie d'un ouvrage intitulé La Préhistoire, un savant géologue trouve le moyen de mêler aux faits les mieux établis, les plus fragiles, et même les plus étranges hypothèses. Les simples lecteurs ne remarqueront pas toujours qu'une reconstitution plastique du Précurseur ou de l'homme du Sussex vu de profil ne peut être qu'un jeu.

Ces lacunes existent; et, pour ce qui concerne l'homme préhistorique, elles sont effroyablement béantes. On peut même dire que, depuis dix ou vingt ans, l'ampleur inattendue des découvertes a révélé l'immensité des zones inexplorées.

A l'époque où on ne connaissait guère que le pithécanthrope de Java et le type de Néanderthal, on pouvait se figurer commodément que c'étaient là les premiers termes d'une série unilinéaire aboutissant, après un nombre suffisant de siècles, aux hommes modernes. Aujourd'hui, ce schéma simpliste doit être tellement retouché et corrigé qu'il en perd tout dessin net et qu'il vaut mieux l'abandonner délibérément.

Le type de Néanderthal, fort imparfaitement connu, même après la magnifique trouvaille de Marcel De Puydt et Max Lohest sur la terrasse de Spy, en 1886, est maintenant, peut-on dire, restitué et comme photographié dans presque tous les détails de son anatomie. Ce n'est plus seulement sur quelques fragments de calotte crânienne ou de mâchoire qu'on a pu opérer la reconstitution de cet homme fossile, mais sur un nombre respectable de squelettes com- . plets, en bon état de conservation, et découverts dans des conditions stratigraphiques pleinement satisfaisantes.

Il y a trente ans, à part le crâne de Néanderthal et les squelettes de Spy, on ne possédait de l'homme fossile que le crâne de Gibraltar, des fragments de maxillaires (la Naulette, Arcy-sur-Cure, Malarnaud, Isturitz) et plusieurs pièces suspectes, mal datées ou sans provenance précise.

Depuis cette époque, les découvertes se sont multipliées. En avril 1908, O. Hauser, marchand suisse qui exploitait pour le compte de l'Allemagne les gisements de la Vézère, découvrit dans l'abri inférieur du Moustier, aux Eyzies, un squelette néanderthalien, avec tous les os dans leurs connexions anatomiques. Ce squelette, reconstitué de façon assez défectueuse, se trouve au Musée d'ethnologie de Berlin. L'étude que Klaatsch en a faite et les conclusions auxquelles il aboutit ont été fortement critiquées; mais il est incontestable que le squelette est vraiment néanderthalien (1).

(1) Hauser a raconté lui-même dans un style d'épopée sa découverte du Moustier (cfr. Der Mensch vor 100.000 Jahren, Leipzig, Brock

Le 3 août de la même année, les deux abbés Bouyssonie et leur confrère l'abbé Bardon, en fouillant la petite grotte de la Chapelle-aux-Saints, en Corrèze, mettaient au jour un squelette néanderthalien, en excellent état de conservation, et dont M. Boule publiait trois ans plus tard la magistrale monographie (1).

Néanderthaliens encore les squelettes de la Ferrassie : deux adultes assez complets et des portions de squelettes de deux enfants; néanderthaliens les beaux restes que le Dr Henri Martin a exhumés et exhume encore de l'abri de la Quina, dans la Charente, depuis 1911; néanderthaliens les fragments très nombreux que Gorjanovic Kramberger a extraits de l'abri de Krapina (Croatie), et publiés en 1899 (2).

Hernandez Pachéco et Obermaier ont décrit en 1915 une mandibule, découverte en 1887 par le Dr Pedro Alsin, incrustée à 5 mètres de profondeur dans le travertin exploité comme pierre à bâtir, à Bañolas, au nord de la Catalogne. Elle est néanderthalienne et semble avoir appartenu à un vieillard. Avec le crâne de Gibraltar, c'est le fossile humain. le plus ancien de l'Espagne (3).

Nous laissons de côté quelques autres trouvailles récentes, en général assez fragmentaires, et des ossements mal datés ou de provenance suspecte. Les documents archéologiques que nous venons de mentionner suffisent à nous instruire sur l'Homo neanderthalensis. Celui-ci n'est plus un inconnu,

haus, 1917, p. 28-34, et avec un peu moins de lyrisme dans L'HOMME RÉHISTORIQUE, 7o année, 1909, p. 1 et suiv.).

(1) Arthur Keith dit de ce mémoire qu'il représente the most thorough and exact investigation ever made of an ancient human skeleton (The antiquity of man. Londres, 1915, p. 117). Tout le monde souscrira volontiers à ce jugement.

(2) Cf. Obermaier, La station paléolithique de Krapina, dans l'ANTHROPOLOGIE, tome XVI, n. 1 (1905), p. 13. L'abri de Krapina n'est plus observable aujourd'hui ; ìl était même déjà vidé en partie par des ouvriers lorsque Gorjanovic Kramberger et son assistant Ostermann y commencèrent des fouilles systématiques.

(3) Cf. Comision de investigaciones paleontologicas y prehistoricas. Mémoire no 6. 1915. Madrid, Museo nacional de ciencias naturales. Cette mâchoire avait déjà été signalée en 1909 par Manuel Cazurro dans ANUARIO DEL INSTIUTO D'ESTUDIO CATALAN, et en 1912 par E. Harlé dans le tome 32 du BOLETIN DEL INSTITUTO GEOLOGICO DE ESPANA.

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