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des circonstances initiales, parmi lesquelles la densité du milieu; et comme la température de formation du Soleil a dû être au moins égale à sa température actuelle, on en déduit une limite minimum de la densité de la nébuleuse primitive: elle correspond à la dispersion de la masse du Soleil et des planètes dans une sphère dont le rayon vaut 500.000 fois le rayon de l'orbite terrestre ; et il suffit que le Soleil se soit formé autour d'un noyau qui ait valu la millième partie de sa masse actuelle pour que sa durée de formation n'ait pas pu dépasser 200 millions d'années. Enfin les mêmes problèmes se résolvent pour la formation d'un ensemble d'astres dans une nébuleuse homogène indéfinie (1). La température de formation de chaque astre passe par un maximum qui, pour Jupiter et Saturne, aurait été respectivement 5,74 et 17,1 fois moindre que celui du Soleil.

D'après É. Belot, notre système solaire serait dû à la rencontre d'une nébuleuse amorphe et d'une nébuleuse allongée animée d'un mouvement de rotation rapide autour de son axe, à la manière d'un projectile sortant d'un canon rayé. Heurtant de la tête la nébuleuse amorphe, le projectile cosmique va vibrer longitudinalement, et sa surface va se strier transversalement, comme le fait celle d'une veine liquide arrêtée par un plan. Il y aura une nouvelle percussion lors de la pénétration de chaque renflement. Le résidu non dispersé du tourbillon primitif serait devenu le Soleil. Les renflements se seraient épanouis en des nappes tourbillonnaires dont chacune se serait repliée en un tourbillon planétaire et aurait donné naissance à une planète (2).

Depuis le premier exposé de son hypothèse, É. Belot n'a pas cessé de la préciser et d'en montrer des confirmations. Voici, en 1920, un premier article faisant ressortir qu'une loi des distances planétaires n'est pas admissible par cela seul qu'elle est proche de satisfaire numériquement aux

(1) A. Véronnet, IBID., t. 171 (1920, 2), p. 707.

(2) Sur cette hypothèse, voir É. Belot, Essai de Cosmogonie tourbillonnaire (Paris, Gauthier-Villars, 1911) et le dernier chapitre des Leçons de Poincaré sur les hypothèses cosmogoniques (Paris, Hermann, 2e éd. 1913).

distances observées (1): les paramètres qui y sont introduits doivent être susceptibles d'une interprétation physique. Dans un second article (2), l'auteur étend sa conception à la formation de l'univers stellaire tout entier : il y a là une synthèse qui sera probablement publiée bientôt dans une forme moins concise. D'après une autre note (3), l'hypothèse cosmogonique proposée permet de concilier, quant à la formation du système planétaire, les exigences de la géologie demandant plus de 300 millions d'années et celles de la thermodynamique constatant qu'au taux actuel de radiation, la contraction du Soleil n'a pas pu lui assurer, dans le passé, une durée de plus de 32 millions d'années. Enfin, la lecture d'une note sur la distribution des masses dans le système solaire est nécessaire à se faire une idée précise des conceptions de Belot (4). Il s'agit d'expliquer la division des planètes en deux groupes, l'un de quatre planètes denses et de faible masse, l'autre de quatre planètes légères et de grande masse, séparées par une zone d'astéroïdes dont les aphélies se distribuent d'une manière singulièrement simple sur un plan perpendiculaire à l'écliptique. Les planètes intérieures auraient été formées de matériaux assez denses pour que la gravitation l'emporte sur la pression de radiation, tandis que les planètes extérieures auraient été formées de matériaux ayant cédé davantage à la pression de radiation. Ces deux zones d'influences dominantes auraient été séparées, dans la nébuleuse amorphe, par une surface assimilable à un paraboloïde de révolution autour de la trajectoire du tube tourbillon primitif, et ce sont les matériaux

(1) É. Belot, Forme nouvelle de la loi des distances des planètes et des satellites faisant ressortir la formation spirale d'un système planétaire et la cause de la rotation des planètes (C. R. Ac. Sc. PARIS, t. 170, 1920, 1, p. 579).

(2) É. Belot, Classification dichotomique de tous les astres dans l'hypothèse de leur formation par choc cosmique (C. R. Ac. Sc. PARIS, t. 170, 1920, 1, p. 658).

(3) É. Belot, Sur l'origine de la chaleur solaire et stellaire (C. R Ac. Sc. PARIS, t. 170, 1920, 1, p. 1563).

(4) É. Belot, La loi de la distribution des masses dans le système solaire et l'origine des petites planètes (C. R. AC. SC. PARIS, t. 171, 1920, 2, p. 704).

voisins de cette surface qui, en équilibre instable, se seraient condensés dans les petites planètes dont l'anneau s'étend entre les orbites de Mars et de Jupiter.

PHYSIOLOGIE

M. ALLIAUME.

Les Glandes à Sécrétion Interne (1). Il existe à la face antérieure du cou, situé un peu en dessous du larynx, un organe de structure glandulaire : le corps thyroïde. Dans certaines maladies, ce corps thyroïde peut augmenter considérablement de volume on parle alors de goître. Cette glande, puisqu'on y retrouve l'aspect typique d'un tissu glandulaire, ne possède pas de canal excréteur; longtemps son rôle est resté ignoré, et ce n'est guère que depuis la fin du siècle dernier que, grâce surtout aux travaux cliniques, nous connaissons mieux sa fonction.

A l'heure actuelle, deux maladies de la glande thyroïde sont bien caractérisées : l'une est due à une augmentation, l'autre à une diminution de son activité et leurs symptômes sont exactement opposés. La première est le goître exophtalmique; la seconde, le crétinisme myxædémateux.

Dans le goître exophtalmique,la glande est très développée, travaille trop. Ces malades sont maigres, la peau est mince, moite; les yeux brillent et sortent pour ainsi dire des orbites. On observe un tremblement continu de l'extrémité des membres, des gestes rapides, une agitation, une hyperexcitabilité perpétuelle.

L'état opposé, le myxœdème se développe à la suite d'atrophie congénitale, ou de dégénérescence de la glande chez l'enfant. A voir un de ces petits malades, on comprend

(1) Gley, Quatre leçons sur les Sécrétions Internes. 1920.
E. A. Schafer, Les Sécrétions Internes (trad. franç. 1920).
Geikie Cobb, The organs of internal Secretion. 1918.
A. Biedl, Innere Sekretion.

Vincent Swale, Internal Secretion and Ductless Gland.

qu'on ait appelé cet état le crétinisme myxœdémateux : la peau est sèche, épaisse, les poils sont durs et cassants, les yeux ternes, les mouvements lents. Ces sujets sont lourds, petits, apathiques, l'intelligence est paresseuse.

Le traitement, appliqué à chacun de ces cas, est logique, et la médecine compte là quelques-uns de ses beaux succès. Lorsqu'on a à combattre une hypersécrétion de la thyroïde, on peut, soit lier quelques-unes des artères nourricières de cette glande (il y en a six en tout), soit franchement enlever une partie de la glande. A la suite de ces opérations, les symptômes s'amenderont. Les chirurgiens ont appris cependant qu'il fallait être prudent, et ne pas, ainsi que cela s'est pratiqué au début, enlever l'organe tout entier. On guérirait ainsi le goître exophtalmique, mais en provoquant le myxœdème.

Contre le crétinisme, on prescrit aux malades l'ingestion soit d'extraits, soit de corps thyroïde de mouton comme tel: les résultats sont splendides. Tous les traités de pathologie illustrent le chapitre consacré à ce sujet de photographies prises avant et après le traitement : la seule expression des yeux trahit un changement total et profond de véritables idiots mués en babies splendides. Mais ici encore, il faut être prudent : l'ingestion de trop de thyroïde provoquerait l'état opposé l'exophtalmie. Cette méthode de traitement, l'administration d'organes d'animaux, constitue l'opothérapie.

Cet ensemble de faits a vivement attiré l'attention. Le corps thyroïde, dont l'activité régulière est indispensable à l'organisme, comment agit-il ? Les physiologistes sont arrivés à la conclusion qu'il sécrétait dans le sang, dans le milieu interne, une substance qui, charriée par le sang, baignait toutes les cellules du corps et agissait ainsi à distance, d'où le nom de « chemical messenger » messager chimique que lui donnent les Anglais. Comme nous venons de le voir, le degré plus ou moins grand d'activité de la thyroïde réagit sur toute une série d'organes : les yeux, le cerveau... Par quelle voie se transmettent ces influences? Autrefois, pour expliquer pareille action à distance dans l'organisme, on invoquait uniquement la voie nerveuse. Ici, c'est le sang qui transporte une substance sécrétée par le

corps thyroïde : c'est la voie sanguine qui relie ces différents organes.

A côté des glandes à sécrétion externe, telles les glandes salivaires, il y a donc des glandes qui écoulent leurs produits dans le sang même : glandes à sécrétion interne ou glandes endocrines. Les produits ainsi charriés ont reçu le nom d'hormones.

La thyroïde n'est pas seule de cette espèce; depuis, on a découvert cette même fonction dans une série d'organes. Certaines glandes même sont doubles tel, le pancréas qui déverse son suc pancréatique dans le duodénum,sécrétion externe, et qui en même temps, nous le verrons plus loin, agit par sécrétion interne.

Cette théorie constitue une des plus belles acquisitions de la biologie moderne. De toute part, on se livre activement à son étude qui promet, il suffit de songer à l'exemple choisi, d'être extrêmement féconde. Les méthodes de travail sont variées on peut, chez les animaux, enlever ces organes et observer les suites; ou leur injecter des extraits de semblables organes pris chez d'autres animaux. Dans certains cas pathologiques enfin, la nature réalise de véritables expériences; on a vu combien l'étude des goîtres a été fructueuse. Chaque procédé a, bien entendu, ses avantages et ses dangers le biologiste doit user dans ses raisonnements de la plus grande prudence et ne peut en général conclure que d'une série d'expériences diverses, dûment contrôlées et répétées.

Dès la première heure, l'extraction, l'isolement, la préparation synthétique des hormones, produits de sécrétions internes, avait tenté les chimistes; et pour certains d'ailleurs ils ont réussi.

Les physiologues s'accordent en général pour attribuer à ces substances les propriétés suivantes :

1o Une formule chimique relativement simple. Ce ne sont pas des albumines;

2o Elles dialysent facilement. On connaît le phénomène de la dialyse: Si on plonge dans l'eau courante un sac de collodion contenant une solution d'albumines et de sels, les grosses molécules d'albumine seront retenues par les pores du sac, tandis que les molécules de sel pourront passer

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