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source même de l'éternelle lumière, puis dans cette source toutes les choses créées, en sorte que l'âme connoît par expérience, comme le dit le prince des Apôtres, qu'elle est appelée à l'admirable lumière de Dieu et elle tressaille de bonheur dans sa foi.

» Dieu habite, dit l'apôtre, une lumière inaccessible, que nul homme ne voit ni ne peut voir. Notre âme, pour arriver à la sublimité de Dieu, doit être dégagée de ses sens. C'est ce qui est imposible en cette vie par les seules forces de la nature.

>> Ce n'est pas toutefois qu'en aucun temps Dicu ait laissé l'homme sans témoignage de lui-même; il a rempli le monde de biens, dit l'apòtre; il a donné au ciel la rosée, à la terre sa fécondité, à tout ce qui vit sa nourriture, au cœur de l'homme sa joie. Et c'est là ce qui a appris aux philosophes à ne rien attribuer de bas à la majesté de Dieu, à éloigner de son idée toute matière, tout mélange grossier, à lui attribuer tout bien et toute vertu en un degré parfait; à le concevoir comme la source vive et inépuisable de toute bonté, de toute qualité, d'où découle sur la créature toute perfection; à l'appeler sage, ami de la vérité, principe de la vérité et autres noms qui supposent la souveraine et absolue perfection; enfin à le dire immense, infini dans sa force, dans sa grandeur, dans sa puissance et dans son action. Tels sont les grands traits de la connoisance de Dieu, vraiment conformes à la nature de Dieu et à l'autorité des saints livres, que la philosophie a découverts dans la contemplation de la nature. Et toutefois sur ce point même on connoit aussitôt la nécessité de l'enseignement divin, si l'on remarque que la foi, non seulement donne, comme on l'a dit, aux plus simples et aux plus ignorants, de suite et clairement, les connaissances que les sages n'obtiennent qu'à force de temps et d'efforts; mais encore qu'elle imprime dans l'âme une connoissance plus certaine et plus pure que si l'intelligence y parvenoit par le travail de la pensée humaine: outre que la lumière de la foi ouvre aux croyants un autre ordre de connoissances divines que ne sauroit donner le spectacle de la nature. » Après cela on conçoit que le P. Gratry combatte de toutes ses forces, le pyrrhonisme prétendûment catholique. Au moment où le rationalisme, dans l'arrogance de sa force naissante, proclama la souveraineté dé la raison et menaça de détruire la religion, les esprits exagérés crurent qu'il n'y avoit qu'un moyen de conjurer le danger, c'étoit d'annihiler la raison; qu'il falloit la détruire pour empêcher ses empiètements, lui contester le droit de vivre parce qu'elle avoit prétendu à l'empire. Par là ils travailloient à l'œuvre du rationalisme, qui a fini par vouloir prouver que la raison humaine ne peut affirmer que ses contradictions: aujourd'hui ils lui donnent la main ; car il est rigoureusement vrai en métaphysique que les extrêmes se touchent. Le protestantisme, p. ex., commençoit par contester toute effica cité aux facultés naturelles; d'après lui, c'étoit Dieu seul qui opéroit le bien dans l'homme, dirigeoit sa volonté : de même c'étoit l'EspritSaint qui seul éclairoit toute intelligence et lui enseignoit intérieurement le sens des divines écritures: il en résultoit que chacun se croyoit le droit de prendre tous les caprices et toutes les contradictions de sa raison pour des révélations d'en haut. La doctrine du

libre examen sortit de la doctrine qui nioit toute liberté et ne voyoit partout que l'empire de la grâce; la raison humaine après avoir été déclarée éteinte par le péché, se trouva divinisée, et reconnue pour la voix de l'Esprit saint. De même le rationalisme commence par enseigner la souveraineté de la raison et il aboutit à en faire un objet de dérision, ne lui laissant d'autre partage que celui de l'absurde : il la proclame seule reine de l'empire de la lumière et il laisse le jour baisser autour d'elle, les ténèbres l'envelopper pour s'écrier enfin : le jour c'est la nuit. Il la place sur l'autel mais pour lui faire subir la dégradation des sens.

Le P. Gratry s'efforce donc de montrer et de défendre les droits de la raison le dernier terme d'abaissement selon lui, c'est l'indifférence en matière raisonnable; il veut relever les âmes, il sait que plus l'intelligence s'élève, plus elle est près de la foi. Autrefois, s'écrie-t-il, on menaçoit le christianisme de la raison et de la liberté; aujourd'hui, nous osons affirmer ceci : on ne peut plus combattre lé christianisme qu'en détruisant la raison et la liberté. »

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Il nous restera maintenant à faire connoître en résumé les idées que le P. Gratry expose dans son traité de la connoissance de Dieu et dans son traité de logique. EM. LION.

SUR LE JURY D'ÉLÈVE UNIVERSITAIRE.

Tel qu'étoit ce jury, nous pensons que c'est un bonheur de le voir supprimé. Cependant beaucoup de personnes sont portées à croire, qu'un jury d'élève universitaire, bien organisé, impartial et qui n'exigeroit dans un humaniste que les connoissances essentielles pour être en état d'aborder l'étude des sciences universitaires, beaucoup de personnes, disons-nous, sont convaincues qu'un tel jury rendroit d'immenses services. En effet, il porteroit la jeunesse des colléges à s'appliquer, et à s'appliquer surtout aux matières les plus importantes; il peupleroit les universités de jeunes gens qui seroient à mème de construire, sur des fondements solides, l'édifice des hautes sciences, et il en excluroit les ineptes qui ne feroient qu'y perdre leur temps et l'argent de leurs parents; il n'en excluroit pas les jeunes gens timides ou qui s'énoncent moins facilement (parmi lesquels il y en a souvent de très-aptes pour les hautes études). De plus il contribueroit puissamment à faire refleurir les études solides ; et ce seroit un honneur pour la Belgique d'avoir donné un salutaire et éclatant exemple à d'autres pays où les fortes études vont à la dérive et où, comme chez nous, il ne règne que trop une malheureuse tendance vers les etudes superficielles.

Voici, sur cette matière, les éléments d'un simple projet d'organisation, sans développement ni explication. Les hommes compétents qui ont l'expérience de l'enseignement et des examens, en jugeront facilement.

Il y a dans chaque chef-lieu de province un jury, composé de 3 membres titulaires et d'un suppléant.

Le candidat se fait inscrire dans le chef-lieu de son choix pendant la 1e moitié de juillet, en indiquant s'il a fait des études privées ou dans quel établissement public il a fait sa rhétorique.

Le Moniteur publie, avant le 20 juillet, les noms de tous les élèves inscrits, avec l'indication de l'établissement où ils ont fait leur rhétorique.

Avant la fin de juillet, les 27 établissements qui ont fourni le plus d'élèves, nomment un membre du jury, et les 9 établissements parmi ces 27 nomment, outre le membre titulaire, un membre suppléant. Le Moniteur publie, avant le 5 août, les membres nommés par chaque établissement.

Avant le 10 août, le ministre, devant une commission de 3 délégués (dont un appartient à l'enseignement officiel et un autre à l'enseignement libre) fait procéder à Bruxelles au tirage au sort, afin de connoître le nombre ternaire des titulaires et le membre suppléant qui forme le jury de chaque chef-lieu.

Un 1er tirage entre les membres délégués par les établissements de l'Etat désigne un membre pour chacun des 9 chefs-lieux; un second tirage entre les membres délégués par les établissements libres désigne un second membre. S'il y avoit moins de 9 membres appartenant à l'une ou l'autre de ces deux catégories d'établissements, un 3me tirage entre les membres appartenant à la catégorie la plus nombreuse compléteroit le vide qu'il y a pour un ou plusieurs chefs-lieux. Un dernier tirage entre tous les membres restants indique pour chaque chef-lieu le membre qui complète le nombre ternaire du jury. Une même opération entre les 9 établissements qui ont fourni le plus d'élèves à examiner, fait connoître le suppléant de chaque chef-lieu. Le surlendemain, au plus tard, le Moniteur fait connoître les ternaires et le suppléant du jury de chaque chef-lieu.

Il n'y aura qu'un examen par écrit.

Le jury se réunit dans chaque chef-lieu, le 1 mardi d'août. Le lendemain, élection du président (avec voix prépondérante) et du secrétaire. Chaque membre présente une double matière, problème ou question sur les différents sujets que les élèves auront à traiter, Le jeudi, à 8 h., devant les élèves, sort de l'urne une des 6 matières du discours latin et de la version grecque. Séance de 3 heures. A 3 heures, sort de l'urne une des 6 matières à traiter. Séance jusqu'à 6 heures.

Maximum des points à gagner:

Discours latin (calculé sur 2 h. de travail.) 40 points.

Le matin.

Version grecque (

" 1 h.

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) 10

"

Discours français (

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L'après-midi.

Problème mathématique 1 h.

4 questions d'hist. (anc., moyen-âge,
moderne, de la Belgique 2 1/2 points) 10
2 questions de géogr.

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2 1/2 "} ) 5

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(Quest. générale ou sur un point saillant.) Le lendemain, à 9 heures, seance supplémentaire, pour les élèves qui voudroient composer un discours ou flamand ou allemand ou anglais.)

5

Total: 100 points•

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Toute fraude ou tentative de fraude entraîne l'exclusion immédiate. Les 3 membres du jury surveillent rigoureusement pendant toute la durée des séances.

Pour le discours flamand, allemand et anglais, et aussi pour les mathématiques, les membres du jury peuvent s'adjoindre comme aide ou conseil telle personne qu'ils voudront.

REVUE

DE L'ADMINISTRATION ET DU DROIT ADMINISTRATIF DE LA

BELGIQUE,

par MM. BONJEAN, BIVORT, CLOES et DUBOIS.

Prix 12 francs.

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S'il est une science qui devroit être cultivée et approfondie dans un pays constitutionnel, c'est assurément celle de l'administration. Chacun y est intéressé d'abord parce que, dans un tel pays, tout citoyen a le droit et le devoir de s'occuper des affaires publiques; et en second lieu, parce qu'il est ici plus nécessaire que partout ailleurs, de bien étudier tous les rouages de l'administration pour apprécier les améliorations dont sa marche est susceptible. Remarquons que, dans un pays comme le nôtre, ces améliorations sont plus difficiles à réaliser que sous un gouvernement moins libre. Les abus peuvent s'y multiplier et s'enraciner avec une extrème facilité ; la bureaucratie se propage et s'étend par la force même des choses, et en raison de l'instabilité des fonctions ministétielles et de l'immixtion inévitable de la politique dans l'administration.

Pour prévenir et corriger au besoin des abus qui peuvent être ici plus fréquents que partout ailleurs, il importe que tout homme qui s'occupe des intérets généraux du pays, fasse une étude attentive de l'administration et du droit administratif. Il faut qu'il cherche nétrer dans toutes les questions de détail et qu'il puisse vérifier par Ìui-même la valeur et l'importance des règles qui y sont mises en pratique.

A un autre point de vue, la science administrative n'est pas moins utile. Que de difficultés, de contestations, de procès les particuliers n'éviteroient-ils pas s'ils connoissoient mieux leurs droits et leurs obligations! Que de fausses démarches ils s'épargneroient souvent, s'ils étoient mieux au courant de la marche administrative dans une foule d'affaires !

Comment se fait-il qu'une science aussi indispensable ait été jusqu'ici négligée et si peù étudiée ? On ne peut s'expliquer cette espèce

d'abandon que par l'extrême difficulté qu'elle présente et par la grande variété des objets qu'elle embrasse.

MM. de Brouckere et Tielemans avoient publié sur cette matière un travail qui eût rendu d'immenses services au pays, s'il avoit été conduit à terme. Aujourd'hui leur ouvrage contient encore des renseignements utiles; mais il a vieilli, et, depuis l'époque où les premiers volumes ont paru, des lois et de nombreux réglements ont introduit dans le système administratif des modifications profondes, parfois des changements complets.

La REVUE DE L'ADMINISTRATION que nous annonçons, remplira, nous l'espérons, dans le domaine de la science, une lacune que tout le monde déploroit depuis longtemps. Cette revue, entreprise par des hommes de cœur et d'intelligence, qui ont voué leur vie à l'étude, et auxquels sont venus se joindre d'honorables magistrats et des fonctionnaires de l'ordre administratif, déjà connus par des travaux importants, prendra sa place à côté des publications les plus utiles qui ont paru jusqu'ici dans notre pays.

Le 1er volume de la REVUE DE L'ADMINISTRATION est terminé, sauf la table qui ne tardera pas de paroître avec les 1res livraisons du tome second. La publication des dernières livraisons a subi quelques retards inséparables de tout commencement de mise à exécu tion; mais d'après les renseignements qui nous ont été donnés, des mesures sont prises pour qu'à l'avenir la revue paroisse à des époque fixes et d'une manière régulière.

Voici les matières que contient le 1er volume. Comme articles de fond appartenant à la direction de la Revue : De l'organisation administrative. Des octroits. Du pouvoir communal. Du glanage. Des moyens de parvenir à la réforme de notre système d'impôts. De la création d'institutions de prévoyance en faveur des secrétaires communaux. De l'organisation des administrations provinciales. De la responsabilité des membres du collége échevinal, en cas de préjudice causé à la commune par suite de la déconfiture du receveur communal. De l'abolition des octrois communaux. De l'établissement d'un conseil d'Etat, etc. On remarque en outre, parmi les travaux signés par des collaborateurs de la REVUE: Du halage et du marchepied, par M. CLÉMENT LABYE. De la propriété des cours d'eau pluviale, par M. J. SAUVEUR. Des principes de la législation des mines, par M. ERNEST DUPONT. De la garantie d'un minimum d'intérêt appliquée à l'exécution des travaux publics, par M. le professeur FRANÇOIS; De la servitude de ne pas bâtir dans le voisinage des cimetières, par M. DEVIVERE etc.

Enfin la Revue contient un grand nombre de décisions de l'administration ou des cours et tribunaux sur des questions relatives à la garde civique, à la milice nationale, au droit électoral, aux fabriques d'église, sur les réglements de police communale etc. etc.

Le nombre et l'étendue des articles insérés dans le premier volume nous révèlent toute l'importance de cette publication. On voit qu'elle s'adresse à tous les administrateurs, ainsi qu'aux jurisconsultes. Telle a été du reste l'intention de ses auteurs. Mais leur but

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