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253me Livr.

22me année. 1er Mai 1855.

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HISTOIRE ET LITTÉRATURE.

JOURNAL HISTORIQUE

DU MOIS DE MARS 1855.

2. Mort de l'empereur de Russie Nicolas Ier. Son fils aîné, né le vingt-neuf avril 1818 et par conséquent âgé d'environ 37 ans, lui succède, sous le nom d'Alexandre II. Voici dans l'ordre de leur naissance, les cinq autres enfants du Czar défunt: la grande duchesse Marie, veuve de Maximilien, duc de Leuchtenberg; la grande duchesse Olga, mariée au prince royal de Wurtemberg; le grand duc Constantin; le grandduc Nicolas et le grand-duc Michel. Ces deux derniers ne sont pas mariés. L'empereur Alexandre, la grande - duchesse Marie et le grand-duc Constantin ont des enfants; la grande duchesse Olga, princesse royale de Wurtemberg, n'en a point.

Le prince Mentschikoff remet au général baron d'Osten Saeken le commandement des troupes russes en Crimée. Il est douteux si cette retraite est volontaire,

D'autre part, le général français Forey, commandant de la division de siége devant Sébastopol, est envoyé à la division d'Oran en Algérie. Il est remplacé par le général Pélissier.

5. Un corps de cavalerie turque, fort de 400 hommes, lanciers et bachi-bouzougs (cavaliers irréguliers), tente en plein jour une sortie d'Eupatoria, sous la conduite du brave Iskinder-Bey (le

polonais Jedlinski), et n'hésite pas à se jeter sur les quatre escadrons russes qu'il a devant lui. Une mêlée furieuse s'engage, pendant laquelle des troupes de cosaques et de lanciers accourus au secours de leurs camarades prennent les turcs en flanc. IskinderBey, grièvement blessé à cinq re. prises, rallie ses hommes et regagne la ville. D'après les rapports russes, il auroit eu une cinquantaine de tués.

9. Les cortès espagnoles adoptent la base constitutionnelle relative à la division du corps législatif en deux chambres.

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10. Don Carlos, infant d'Espagne, meurt à Trieste, âgé de 67 ans. On connoît les événements qui le privèrent de la couronne à la mort de son frère Ferdinand VII, et la guerre civile qui s'ensuivit et qui désola longtemps l'Espagne; ils sont contenus dans les premiers volumes de ce journal. Don Carlos, alors en France, céda, en 1845, ses droits à la couronne, à son fils aîné, l'infant Charles-Louis - Marie-Ferdinand, qui prit le titre de comte de Montémolin.

12. Conseil de guerre chez le général Canrobert au camp français devant Sébastopol. Omer-Pacha y assiste avec lord Raglan et les amiraux Lyons et Bruat.

15 et 16. Combats très-vifs en

tre les français et les russes au sujet des embuscades de ces derniers devant la tour Malakoff. Ces embuscades sont tour-à-tour prises et reprises, sans résultat décisif.

18. Traité entre l'Autriche et le gouvernement du canton suisse du Tessin. Celui-ci, pour indemniser les capucins expulsés, leur patra une fois la somme de 115,000 francs suisses, monnaie d'ar gent. Le gouvernement autrichien, à cette condition, fera cesser les mesures de représailles, et les habitants du Tessin pourront de nouveau s'établir dans les Etats impériaux et y exercer leur industrie comme auparavant.

20. Appel du Très-Saint-Synode siégeant à St.-Pétersbourg, au peuple russe. On y exhorte les parents à mener eux-mêmes leurs enfants sur le champ de bataille, pour la défense de la religion et de la patrie, et on engage les pasteurs à inspirer à leurs troupeaux la conviction que la guerre actuelle est une guerre ancienne du prince des ténèbres, qui résiste au règne du Christ et qui agit aujourd'hui dans les en. fants rebelles (Eph. 22).

L'escadre anglaise, formant l'avant-garde de la flotte de la Baltique, met à la voile de Spithead. Elle compte 9 navires.

21. L'amiral russe Istomine est tué d'un coup de canon dans les environs de la tour Malakoff. Il commandoit, de ce côté, la flotte de la place.

23. A 2 heures du matin, sortie considérable des russes de Sébastopol contre les ouvrages français devant la tour Malakoff. Deux fortes colonnes, faisant ensemble une dixaine de mille hommes, attaquent la parallèle et la sapent. Une lutte acharnée s'en

gage et dure plusieurs heures; on se bat à coups de fusil, de batonnettes, etc. Trois fois l'ennemi est repoussé, sans qu'il se retire. Enfin il se porte à droite vers la parallèle anglaise, qu'il occupe et qu'il dépasse, et d'où il prend les français à revers. Chassés de là également, les russes se retirent définitivement, laissant le terrain couvert de leurs morts. Leur perte est estimée de 6 à 700 tués et de 1,200 à 1,500 blessés. De leur côté, les français comptent environ 200 hommes tués, 375 blessés et 56 hommes disparus. Parmi les premiers, se trouve le chef de bataillon du génie Dumas. Les Anglais ont une soixantaine de tués ou blessés.

29. Le Folksting danois vote en deuxième et dernière lecture, par 94 voix contre 1, l'acte d'accusation dirigé contre les anciens ministres.

M. Drouyn-de-Lhuys, ministre des affaires étrangères en France, arrive à Londres pour avoir une entrevue avec les membres du gouvernement anglais, avant de se rendre aux conférences de Vienne, où l'empereur l'a envoyé.

Omer-Pacha, dont l'armée à Eupatoria compte maintenant environ 40,000 hommes avee 150 canons, ayant su par les prisonniers que l'infanterie russe, employée à la dernière attaque, s'étoit retirée à Simphéropol, a jugé le moment opportun pour étendre sa position. Après avoir garni Eupatoria de fortifications solides, dont un ouvrage avancé sur l'extrême gauche balaye maintenant avec ses gros canons tout le champ d'attaque, pousse ses troupes en avant à environ 2000 mètres, en faisant occuper deux villages et en ordonnant que ce vaste camp soit retranché.

30. Formation d'un nouveau ministère belge.

Sont nommés: M. P. De Decker, ministre de l'intérieur; M. Ch. vicomte Vilain XIIII, ministre des affaires étrangères; M. Mercier, ministre des finances; M. Alphonse Nothomb, substitut du procureur général près la Cour d'Appel de Bruxelles, ministre de la justice; M. le lieutenant-général Greindl, ministre de la guerre; M. Aug. Dumon, ministre des

travaux publics. A l'exception de MM. Notombet Greindl, les autres ministres sont membres de la Chambre des Représentants, et par conséquent soumis à une réélection.

S. A. I. l'archiduchesse MarieDorothée, mère de la duchesse de Brabant, meurt à Pesth, âgée de 57 ans. Fille du duc de Wurtemberg, elle étoit veuve depuis le 13 janvier 1847, de l'archiduc Joseph, Palatin (vice-roi) de Hongrie.

DE LA CONNAISSANCE DE DIEU,

PAR A. GRATRY.

Prêtre de l'Oratoire de l'Immaculée Conception. (Ouvrage couronné par l'Académie Française), 2me édition. Paris 1854, 2 vol. in-12.

LOGIQUE,

Par le même. Paris 1855, 2 vol. in 8°.

Ce que j'admire le plus dans cette intelligence si riche et si harmonieusement développée, c'est le sens pratique porté dans les plus hautes spéculations. La parole du P. Gratry est toujours pleine et vivante; il trace la voie et il y conduit; il réalise le précepte en même temps qu'il l'indique. Nous le verrons plus tard, dans une étude lumineuse sur la cause de nos erreurs, montrer que la philosophie s'égare quand elle veut être purement spéculative. La vraie méthode, selon lui, est à la fois théorique et pratique; l'étude de l'âme ne peut être l'étude abstraite de facultés vides, mais la contemplation d'une force vive et agissante. En dehors de la vie morale et religieuse, la philosophie n'a d'autre objet qu'un cadavre; elle ne saisit que des mots la grande école socratique fut avant tout une école de morale; et le grand siècle fut préparé par un mouvement religieux tout positif. Après les saints, les savants, dit le P. Gratry, saint Philippe de Néri, saint Jean de la Croix, sainte Térèse, saint François de Sales, l'école de Condren et d'Olier précédèrent Descartes, Leibnitz, Mallebranche, Bossuet et Fénélon. Ce sont ces vrais mystiques qui ont ramené l'expérience dans les hautes regions de l'âme, qui ont éloigné les esprits des voies orgueilleuses de la science abstraite et stérile; et qui par un chemin tout pratique ont trouvé directement les idées divines, les notions de l'infini qu'ils ont transmises aux hommes de génie qui les ont fécondées. Le P. Gratry lui aussi n'a que du dégoût pour ce que Bossuet appeloit le philosophique pur, la lumière sèche,

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