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des assemblées de la Faculté. Après cela, il fut très facile de déclarer faux et supposé le décret du 7 mars 1714, par lequel la Faculté était revenue sur l'enregistrement forcé; ceux qui avaient expliqué leur signature du Formulaire ou avaient adhéré, en quelque façon que ce put être, à la cause de l'évêque de Senez contre le concile d'Embrun, étaient passibles des mêmes peines que les appelants'. La cour avait eu soin de remettre au syndic la liste des docteurs qui se trouvaient dans l'une ou plusieurs des catégories indiquées. Romigny notifia les intentions de la cour aux docteurs désignés et à beaucoup d'autres. On en compta cent dix pour le seul diocèse de Paris; les exclus écrivirent à l'archevêque, qui était encore Noailles, pour se plaindre de la mesure dont ils étaient frappés. Soixante docteurs signifièrent un acte de protestation à leurs confrères, assemblés pour la séance mensuelle de novembre.

Le 26 novembre, quatre-vingt-quatre des docteurs exclus présentèrent une requête au Parlement, par l'entremise de l'abbé Pucelle, laquelle fut renvoyée au procureur général du roi. Cette requête fut signifiée à Hérissant, greffier de la Faculté, avec un acte d'appel au Parlement et un acte d'opposition à la délibération qui avait eu lieu pour la confirmation de la conclusion du 8 novembre. Le 1er février 1730, cent docteurs adressèrent au Parlement une nouvelle requête, et les magistrats décidèrent que la cause serait introduite le 13 mai suivant. Une autre requête avai été adressée au Parlement par vingt-deux docteurs, exclus simplement pour leur opposition aux décrets qui déclaraient faux et supposé celui du 5 mars 1714, par lequel la Faculté était revenue sur son enregistrement forcé.

Le Parlement fut entravé dans cette affaire, qui ne fut jugée qu'en 1756. Alors les magistrats délibérèrent de faire au roi des remontrances, qui furent rédigées, mais non présentées.

Tandis que les exclus s'adressaient au Parlement, la Faculté, délivrée de toute opposition, acceptait très solennellement la constitution Unigenitus, notifiait cette acceptation au pape Innocent XII, recevait l'adhésion de quelques Facultés de province expurgées

Lettre de cachet, lue en assemblée générale de Sorbonne, du 4 nov. 1729. La lettre est datée du 22 octobre.

? Nous avons sous les yeux deux originaux de sa missive, dans laquelle il ne s'appuie que sur la volonté du roi.

comme elle; enfin, recevait les félicitations des cardinaux de Fleury, de Bissy et de Rohan'.

Sur ces entrefaites eut lieu l'assemblée générale du clergé de France, où l'on dut s'occuper de la fameuse légende de Grégoire VII, publiée en un supplément au Bréviaire romain.

On sait que Grégoire VII fut un des papes qui, au moyen-âge, soutinrent avec le plus d'énergie les prétentions absolutistes de la cour de Rome. Nous avons expliqué ailleurs comment les circonstances avaient investi les papes de l'autorité extraordinaire dont ils jouirent pendant plusieurs siècles. Grégoire VII et plusieurs de ses successeurs eurent le tort de confondre ces prérogatives avec les droits que tous les Catholiques leur ont toujours reconnus. Cette exagération fut cause que, pendant longtemps, l'autorité qu'ils exercèrent au moyen-âge fut mal appréciée, et jugée sévèrement par des hommes fort instruits et amis de l'Église. On avait de cette autorité une idée très défavorable, lorsque, le 25 septembre 1728, la congrégation des rites fixa au 25 mai la fète de saint Grégoire VII. On commença en 1729 à en faire l'office.

On se demanda pourquoi la cour de Rome s'avisait d'enjoindre à toutes les Églises du monde de faire l'office de Grégoire VII, lorsque, depuis le xre siècle, elle n'y avait pas songé. On fut naturellement porté à soupçonner qu'elle avait pour but de consacrer les opinions ultramontaines dont Grégoire VII était regardé comme le plus vigoureux athlète, et qui étaient vivement attaquées surtout en France.

La manière dont l'office était composé rendait ces soupçons très plausibles. C'est pourquoi le Parlement, voyant dans cet office une atteinte aux lois de l'État, le supprima sur la réquisition de Gil

↑ Acta et Decreta S. Facultatis theol. Paris. super Constit. Clementis XI, quæ incipit Unigenitus, etc. Paris, ve Mazières, 1731.

* On trouve les pièces principales qui se rapportent à cette affaire dans l'ouvrage intitulé l'Avocat du Diable ou Mémoires historiques et critiques, elc., 3 vol. in-12.

3 Les écrivains ultramontains ont affecté de dire que le Parlement s'occupa alors d'une matière liturgique qui n'était pas de sa compétence. Ils dénaturent la question. Ce n'est pas en tant qu'office, que le supplément au Bréviaire romain fut supprimé par le Parlement, mais en tant qu'imprimé contraire aux lois du royaume. Le Parlement pouvait et devait, selon les lois alors en vigueur, poursuivre une contravention dans un office comme dans les autres écrits, quels qu'en fussent les auteurs. La qualité de l'auteur n'ôtait pas le délit.

bert-des Voisins, avocat du roi'. Plusieurs Parlements de province. imitèrent celui de Paris, entr'autres ceux de Bretagne, de Metz, de Bordeaux. Des évêques attaquèrent en même temps, au point. de vue doctrinal, le nouvel office. Le premier qui entra en lice fut de Caylus, évêque d'Auxerre'; il fut suivi par les évêques de Montpellier, de Metz, de Troyes, de Castres, de Verdun, qui publièrent des mandements à cet effet. Un grand nombre de curés du diocèse de Paris dénoncèrent le nouvel office à Vintimille, qui ne crut pas devoir faire droit à leur requête 3.

Benoît XIII, qui vivait encore à cette époque, donna un bref pour annuler les arrêts des Parlements, et un autre contre les mandements des évêques d'Auxerre, de Montpellier et de Metz. Ces brefs furent supprimés par le Parlement, le 23 février 1730 *; aucun évêque n'osa en prendre la défense et se déclarer pour le nouvel office.

Après l'avoir solennellement condamné, Colbert de Montpellier publia une longue lettre adressée au roi, dans laquelle il s'appliqua à dévoiler les projets de la cour de Rome, qui voulait profiter de l'état d'humiliation où étaient les adversaires de ses prétentions, pour frapper d'un coup mortel la doctrine de l'Église de France. Il démontra jusqu'à l'évidence que la majorité des évêques du royaume avait foulé aux pieds cette doctrine dans les discussions relatives au Jansénisme, et qu'ils ne pouvaient sévir contre les appelants qu'en vertu des principes ultramontains. Il finit sa lettre en demandant au roi, pour le bien de l'Église comme pour celui de l'État, de se déclarer plus énergiquement pour la doctrine des quatre articles, de faire publier le savant ouvrage que Bossuet, évêque de Meaux, avait fait pour les défendre, et de protéger l'histoire ecclésiastique de Fleury, indignement calomniée par les ultramontains.

Cette lettre fut déférée par la cour à l'assemblée de 1730.

L'ouverture de l'assemblée eut lieu le lundi 5 juin. La messe

1 Arrêt de la Cour de Parlement, portant suppression, etc., du 20 juillet 1729.

2 Le Mandement de Bossuet, évêque de Troyes, est fort étendu. C'est tout un traité sur les rapports des deux puissances. Il contient 40 pages in-4.0. Paris, Charles Osmond, 1729.

Cette requête était datée du 14 septembre 1729.

* Arrêt de la Cour de Parlement, qui déclare abusifs quatre brefs, etc. Paris, Pierre Simon, 1730.

solennelle fut célébrée aux Grands-Augustins par Vintimille, qui présida l'assemblée à la place du cardinal de Fleury choisi pour premier président'. La Parisière, évêque de Nîmes, y fit le sermon. On remarqua que son discours avait été prononcé en 1706 devant Louis XIV, et qu'il n'y avait fait que quelques changements qui se rapportaient à l'acceptation de la bulle. Le mercredi suivant, Vintimille adressa au roi un discours au nom de l'assemblée; il le félicita de ce qu'il secondait de son autorité celle des pasteurs, et qu'il leur faisait rendre l'obéissance qui leur était due. Il insinua adroitement que le roi ne tenait son autorité que de Dieu, afin de donner à penser que l'assemblée désapprouvait la doctrine émise dans la légende de Grégoire VII.

Le 22 juin, le cardinal de Fleury se rendit à l'assemblée, et lui adressa un discours dans lequel il fit comprendre aux évêques qu'ils devaient témoigner que le clergé était dévoué au roi, et faire quelque chose touchant la constitution. Il n'osa pas parler plus clairement; mais on vit que la cour attendait de l'assemblée un acte qui ne serait que la censure indirecte de la doctrine ultramontaine. D'un côté, on ne voulait pas tolérer cette doctrine, mais on désirait en même temps ménager la susceptibilité de la cour de Rome. On chercha donc un biais, et l'on crut l'avoir trouvé dans la censure de la lettre que l'évêque de Montpellier venait d'adresser au roi contre la légende. Comme cet évêque y émettait, touchant la constitution, les principes des appelants, on trouva que c'était une occasion favorable de censurer cette doctrine, et de donner à la bulle un nouveau témoignage. On crut aussi qu'en ne censurant point ce que Colbert disait contre la légende, ce silence serait équivalent à la condamnation de cette pièce.

Ceux qui concurent ce projet prirent en même temps la résolution de demander au roi l'autorisation déjà sollicitée autrefois de réunir le concile provincial de Narbonne, afin de traiter Colbert comme l'avait été Soanen à Embrun.

La Parisière fit, le 10 août, un discours sur ce sujet au bureau de la discipline, dont il était membre. Il fut soutenu par l'évêque de Marseille et par l'archevêque de Rouen. Vintimille avait renvoyé à ce bureau l'examen de la lettre de l'évêque de Montpellier au roi.

Colbert, en ayant été averti, fit signifier à l'abbé de Valras, agent

1 Procès-verbal de l'assemblée de 1730; Nouvelles Eccl., ann. 1730.

du clergé et secrétaire de l'assemblée, une protestation contre tout ce qui pourrait être fait au préjudice de sa lettre au roi et de ses autres écrits. Cet acte excita de grandes colères au sein de l'assemblée, et l'évêque de Bordeaux fut chargé d'aller lire au roi une lettre rédigée par La Parisière, et qui n'était qu'un pamphlet violent contre l'évêque de Montpellier.

On dit que le roi n'eut pas la patience d'en entendre la lecture. Cinq jours après, l'assemblée recevait son audience de congé. La Parisière fit le discours; il y revint sur la convocation des conciles provinciaux, et dit que la province de Narbonne avait des besoins particuliers pour tenir le sien. Il loua la dernière déclaration du roi, déclama contre les appelants et les avocats qui avaient osé incriminer le concile d'Embrun approuvé par Sa Majesté.

La pièce importante de l'assemblée de 1730 est la lettre au roi en réponse à celle de l'évêque de Montpellier. On y blâma assez rapidement la légende de Grégoire VII, mais l'on s'étendit particulièrement sur l'autorité de la bulle attaquée par Colbert, et l'on demanda au roi l'autorisation pour la province de Narbonne de tenir son concile pour juger le coupable.

Le roi n'accorda point cette autorisation.

Quelques jours avant la fin de l'assemblée, fut publiée une lettre que Caylus, évêque d'Auxerre, lui avait adressée. L'auteur s'y occupe d'abord de la légende de Grégoire VII, et établit la liaison de cette affaire avec celle de la constitution, qui n'est, dit-il, ni une loi de l'État, ni un jugement doctrinal de l'Eglise. Il dénonce en second lieu un acte d'arbitraire du chancelier qui refusait de renouveler son privilége pour l'impression des livres liturgiques de son diocèse; enfin il fait connaître des erreurs graves enseignées par les Jésuites dans sa ville épiscopale 1. L'assemblée n'eut aucun égard à cette lettre, que l'évêque d'Auxerre lui avait d'abord adressée en manuscrit.

Pour plaire au roi, elle adressa à tous les évêques de France' une circulaire dans laquelle elle déclara solennellement que la doctrine des quatre articles de 1682 avait toujours été et était encore celle du clergé de France.

L'évêque de Montpellier répondit à la lettre que l'assemblée

V. cette lettre dans la collection des œuvres de Caylus.

' Lettre de l'assemblée à tous les prélats, etc., in-4.0. V. it. le Recueil général des procès-verbaux.

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