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dirent y imposer la germanisation, d'abord en Silésie en 1872; puis, en 1873, dans la Prusse orientale et dans la Prusse occidentale; enfin, en 1874, dans le grandduché de Posnanie. Ainsi que le remarquent MM. Noir et Z. L. Zalewski, la germanisation des écoles a été contemporaine du fameux Kulturkampf entrepris contre les catholiques allemands. Il était naturel que le clergé polonais participât à la défense nationale (1); et cette fidélité à la foi catholique donne la clef des événements actuels et de ceux qui vont suivre.

Ch. Sylvain a bien fait de rappeler les luttes de cette grande époque, où « le persécuteur ministre de Prusse fit condamner les évêques à l'amende, fit vendre leurs meubles pour payer le fisc; il alla même jusqu'à les déposer de leurs sièges et à les envoyer en prison. Les prêtres exilés, emprisonnés ou déposés furent remplacés par des curés schismatiques, avec lesquels les peuples catholiques refusèrent d'entrer en communication. Partout, l'épiscopat, le clergé, les fidèles s'attachèrent plus fortement que jamais au Saint-Siège. Pie IX encourageait les évêques d'Allemagne par ses conseils ; et, avec une liberté tout apostolique, il prenait publiquement leur défense. Jamais la puissance, l'autorité, l'hypocrisie de ses ennemis, pas plus que leurs menaces, n'arrêtèrent sur ses lèvres les protestations énergiques et les anathèmes... Parmi les premières victimes de cette persécution, il y eut Mgr Ledochowski, archevêque de Poznan et Griezno il fut arrêté le 2 février 1874 et jeté dans la prison centrale d'Ostrowo. Son coadjuteur le suivait de quelques mois dans la prison de Kosmin. Les évêques de Paderborn et de Cologne éprouvaient bientôt le même sort, alors que l'évêque de Trèves avait déjà subi, en 1871, 257 jours de prison... De 1874 à 1875, mille sept cents ecclésiastiques furent condamnés

(1) Page 38.

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en Allemagne, à la prison ou à diverses autres peines. Les laïques n'échappaient point à cette persécution : plus de mille personnes furent victimes de condamnations aussi arbitraires et aussi injustes que celles subies par les évêques et les prêtres... Mgr Ledochowski était encore en prison, losqu'il apprit que Pie IX, voulant récompenser son courage et aussi, en sa personne, la vaillance apostolique de l'épiscopat allemand, lui avait décerné les honneurs du cardinalat. Quand il fut délivré de ses chaînes, le nouveau prince de l'Église fut contraint de subir l'éloignement de son troupeau ; et il vint chercher un abri et un refuge à Rome. Pie IX le reçut avec des honneurs exceptionnels; et il le garda près de lui, dans son palais du Vatican, où les vengeances et les haines de Bismarck cherchèrent vainement à l'atteindre »> (1).

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Après quelques années de cette lutte entre le luthéranisme prussien et le catholicisme romain, la persécution fut menée sous une autre forme.

En 1886, des instituteurs allemands furent nommés dans les écoles polonaises. Ils se firent les instruments aveugles et brutaux de la «< germanisation ».

Défense fut faite aux élèves de parler polonais pendant la classe et même pendant la récréation. Une inquisition astucieuse fut menée pour savoir s'ils parlaient polonais dans leur famille. La défaveur fut marquée pour les familles où on parlait polonais; et la révocation devint fatale, quand le père ou le fils jouissait d'un emploi de l'État... Ce régime de vexation outrageante et odieuse caractérise le système prussien qui prétend exterminer les peuples vaincus. Il était encore tyranniquement appliqué, pendant la grande guerre de 1914 à

(1) Histoire de Pie IX le Grand et de son Pontificat, 3e éd., III, pp. 235, 245 et 247.

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1918, dans les cinq mille écoles de garçons et de filles de Posnanie, de Haute-Silésie et de Prusse orientale, où les enfants polonais forment la majorité des écoliers.

En 1900, le gouvernement de Berlin décida d'imposer la langue allemande dans l'enseignement de la religion catholique, qui, jusque là, se donnait en polonais.

Le 20 mai 1901, à Wrzesmia, en Posnanie, fillettes et garçons refusent de toucher aux catéchismes allemands qui leur sont remis par l'instituteur. Celui-ci prétend imposer par la force la soumission à l'ordre ministériel. Les enfants polonais persistent à refuser; et ils sont battus si cruellement, que leurs cris attirent leurs parents. Qui peut s'étonner que les parents aient osé entrer dans l'école et réprimander l'instituteur ?. Un procès est instruit ; et la jurisprudence prussienne est appliquée impitoyablement. Vingt personnes sont condamnées à la prison. Parmi elles se trouve une mère de famille, qui meurt dans cette prison et laisse cinq orphelins.

Le résultat c'est que l'indignation des familles gagne d'emblée tout le canton, puis toute la région. De concert avec leurs parents, quarante mille enfants refusent de rentrer à l'école régie par la tyrannie prussienne.

Pour subir la rigueur des lois de la persécution des Polonais, les élèves et leurs parents ne furent pas seuls frappés il y eut, en outre, trente prêtres condamnés alors à plusieurs mois de prison. M. Marius-Ary Leblond, qui relève ce détail, caractérise « cette persécution, qui veut, selon un plan échafaudé, atteindre la race et, après la race, la famille par la religion. Cette persécution s'ingénie à briser corrélativement, l'unité de la famille polonaise, en enlevant au père l'autorité de l'éducation, et l'unité de la paroisse polonaise en réduisant progressivement la direction spirituelle du curé» (1).

(1) La Pologne vivante. Paris, 1911 ; p. 355.

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REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES

C'est par ce système et par obnubilation de leur conscience, que les instituteurs prussiens traitent en ennemis leurs élèves polonais; ils les brutalisent de mille façons. Vers 1902, une fillette meurt d'accidents cérébraux quelques jours après avoir été battue; un jeune garçon, par crainte de l'école, essaie de se suicider. En janvier 1919, on annonçait que des enfants étaient fouettés, dans la Prusse orientale, pour avoir parlé polonais à l'école (1).

Les résultats de cette lutte contre la langue polonaise se traduisent par des faits notoires. Jamais la langue polonaise ne fut plus cultivée en Prusse occidentale et même en Prusse orientale, que de 1873 à 1914. Les journaux polonais se sont multipliés dans des proportions formidables. La librairie polonaise a fait de grands progrès; et les œuvres patriotiques des écrivains polonais ont pénétré jusque dans les moindres chaumières polonaises.

La passion des représailles ne pouvait manquer d'égarer des esprits de Prussiens. En 1884, le gouvernement oppresseur fit une expulsion en masse de ceux des Polonais qui se trouvaient dans les provinces de l'Est sans pouvoir justifier de « la qualité de sujets prussiens ». Trente mille eurent ainsi la douleur de quitter leur foyer familial, pour y être supplantés par des colonistes allemands. Puis, l'administration hostile changea les noms polonais d'une foule de villes et de villages; et elle en vint à germaniser les noms de baptême des enfants polonais.

En 1908, elle poussa plus loin son système de vexations elle interdit l'emploi du polonais dans les réu

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(1) Jules Lebreton, La résurrection de la Pologne. Paris, 1920; p. 174.

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nions publiques, sauf dans les districts ayant au moins 60 % de population polonaise. Or, à Poznan à cause du nombre extraordinaire de fonctionnaires allemands, la proportion des Polonais n'est que de 58 % de la population suivant la statistique allemande. Donc les réunions électorales ne peuvent pas se tenir en polonais. Dans la fidélité à la Patrie tant aimée, on prit une initiative adroite, hardie, mais imprévue en Prusse orientale. Plutôt que de parler allemand, les Polonais ont tenu des réunions électorales muettes. On était dans une école et on écrivait au tableau noir le nom du candidat polunais il était acclamé par toute l'assemblée des électeurs. Puis on inscrivait à tour de rôle, une des propositions, qui inspiraient l'âme de la Pologne : « Nous mentirions, si nous déclarions que nous aimons les Prussiens; nous les détestons de tout cœur »... << Personne ne peut nous défendre de croire à une future Pologne indépendante »... « Nous ne pouvons pas haïr quelqu'un plus que les Alle mands; ils nous apprennent quelque chose, le travail, l'ordre, la discipline. Nous nous en servirons contre eux »... La légalité était ainsi observée : on n'avait pas parlé polonais; mais le candidat polonais était toujours élu (1).

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Une seconde grève scolaire fut provoquée, en 1906, par les décisions ministérielles, qui suppriment graduellement la langue polonaise pour enseigner la religion. Le 1er octobre 1906, 3.377 écoliers commencent la grève; puis le mouvement se propage et la moitié de l'effectif scolaire s'insurge au total, il y a 140.000 écoliers grévistes (2).

(1) G. Bienaîmé, Ce qu'il faut savoir de la question polonaise. Paris, sans date; p. 23.

(2) Docteur Nicaise. Cf. M. A. Leblond, La Pologne vivante. Paris, 1911; p. 355.

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