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3o J'avoue aussi qu'il m'est impossible de voir pourquoi le dernier chapitre d'un livre est moins important que les autres, ou pourquoi le titre « Au-delà de l'archéologie >> ne peut recouvrir que des idées auxquelles l'auteur n'attache pas grande importance. En toute bonne foi, je me suis imaginé tout juste le contraire et j'ai vu (serais-je le seul ?), dans ce titre, un point culminant et dans la conclusion du livre le terme auquel il s'achemine. Ne dit-on pas dans nos écoles thomistes primum in intentione, ultimum in executione? et la Résurrection n'est-elle pas au bout de l'Évangile ?

Dès lors, puisque dans ce chapitre, le P. Mainage nous dit que le « monothéisme quaternaire n'est pas seulement une induction fondée sur la foi», c'est qu'il est en outre vérifié par l'expérience. Mon savant contradicteur me déclare que ce mot « seulement » indique une réserve, une restriction. Ici je ne comprends plus. C'est la négation qui me gêne. «Non seulement... mais encore »... est-ce une restriction ou une progression? En tout cas, c'est toujours dans ce dernier sens que nous l'entendons en Belgique quand nous essayons de nous exprimer en français et c'est bien certainement ce que l'auteur de ces lignes a voulu dire, lorsque, s'occupant ailleurs (1) des Religions de la Préhistoire, il a écrit qu'il fallait « non seulement féliciter,mais remercier » le P. Mainage.

PIERRE CHARLES, S. J.

Aux arguments nouveaux et déjà plus lointains, du R. P. Charles, je vois peu de chose à répondre :

1o Primum in intentione est ultimum in executione. Soit. Mais à une condition : c'est que cet ultimum in executione soit, vraiment, primum in intentione. Et puis, mon aimable contradicteur ne décide-t-il pas, en première ligne, de ne point parler des « intentions » ?

2o Entre le « pont de lianes » dont je me sers pour relier si possible la structure mentale de l'homme actuel, à la structure mentale de l'homme primitif, et le « pont de lianes » par lequel j'aurais voulu relier la religion paléolithique

(1) Cfr. la REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, Nov. 1921, p. 616.

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à la religion révélée, il y a toute la distance qui sépare l'investigation d'un fait naturel, de l'investigation d'un fait surnaturel. Le R. P. est certainement trop bon « thomiste » pour oublier que ces deux ordres de faits ne se prêtent plus au même traitement. On peut donc jeter l'un de ces « ponts de lianes » sans prétendre jeter l'autre.

3o Pour le reste, la discussion étant ramenée à préciser une nuance de la langue française, je préfère ne pas insister. Cette abstention ne m'empêche point, d'ailleurs, d'offrir mes remerciements, non seulement au R. P. Charles, mais à Pierre de Bézoart, pour les bienveillants éloges qu'ils cnt décernés à mon modeste ouvrage.

TH. MAINAGE, O. P.

Je ne vois plus d'intérêt scientifiqne à prolonger ce débat.

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Depuis qu'au XVIIe siècle il est entré dans la littérature de vulgarisation scientifique, le problème de la baguette divinatoire a suscité périodiquement des polémiques sans grand résultat. A plusieurs reprises des enquêtes ont été annoncées, des documents sollicités; puis le découragement ou le scepticisme des chercheurs a ramené le silence. Peutêtre la complexité de la question n'était-elle pas toujours suffisamment aperçue de ceux qui avaient hâte de prononcer un jugement définitif, pour ou contre les sourciers. Peut-être la crainte de ressusciter je ne sais quel mesmérisme, de favoriser les occultistes, détermina une sommaire condamnation de principe, fit déclarer qu'il n'y a pas de problème de sourciers.

Pourtant tout le monde a entendu citer, ou a rencontré quelqu'un de ces hommes qui, grâce à une sensibilité spéciale, affirment pouvoir déceler la présence d'eau courante ou de métaux cachés dans le sol, en s'aidant simplement d'une fourche flexible ou d'un léger pendule tenu à la main. Aux époques de grande sécheresse comme celle que nous venons de traverser, on les consulte en secret, et plusieurs déclarent s'être bien trouvés de leurs conseils.

La presse a été saisie bien des fois de ce sujet. Un concours de baguettisants eut même lieu à Paris, du 27 au 30 mars 1913, sous la présidence de M. Henri Mager, ingénieurhydrologue; le président du concours a présenté lui-même au public les résultats dans un petit livre riche et touffu (1). Un de nos amis eut, il y a deux ans, l'occasion fortuite de lire le compte rendu consacré par le docteur Marage (2) aux captations d'eaux souterraines effectuées avec succès en Tunisie, par M. Landesque, conducteur des Ponts et Chaussées. Ces notes très objectives piquèrent la curiosité de notre confrère. Il lui parut intéressant de reproduire quelques-uns des essais de M. Landesque, leur technique semblant fort accessible. Actuellement la conviction de notre ami est faite : il y a un problème des sourciers. Comment cette conclusion s'est-elle imposée graduellement à son esprit? c'est ce que nous avons voulu noter en quelques lignes.

Le procédé de recherches souterraines par la baguette peut se schématiser ainsi : le sourcier serre en ses mains renversées une fourche flexible et légère de bois, de baleine, de métal, en forme d'accent circonflexe. Il arpente lentement le terrain à explorer. Lorsqu'il sent dans ses mains la baguette tourner ou se tordre, indépendamment de sa volonté consciente, il reconnaît qu'il passe sur la verticale d'un courant souterrain, d'un métal enterré, ou de tel autre objet classé dans son expérience. D'après l'étendue plus ou moins grande du terrain dans lequel l'influence se fait sentir,

(1) Les Sourciers et leurs procédés. La Baguette. Le Pendule, par Henri Mager, ingénieur-conseil en hydrologie souterraine. Un vol. in-8° de VIII-314 pages, 107 figures. Paris, Dunod et Pinat, 1913.

(2) Dr Marage, Ce qu'il faut penser de la baguette des sourciers. Conférence à l'Institut Général Psychologique de Paris. BULLETIN DE L'INSTITUT GÉNÉRAL PSYCHOLOGIQUE, janvier-juin 1919, p. 57-75.

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le praticien croit pouvoir déduire la profondeur à laquelle se cache l'objet, et son importance, par exemple le débit approximatif de la veine liquide.

Le pendulisant, pour annoncer des éléments de même ordre, tient à la main, suspendu par un lien flexible, un objet de poids peu considérable, assez souvent sa montre tenue par l'extrémité de la chaîne.

L'étude scientifique de ces procédés, en vue d'en vérifier la réalité et d'élucider la nature des phénomènes de divination, s'est heurtée à de grosses difficultés.

Les physiciens, les premiers, devaient être amenés à rechercher la raison cachée des mouvements, à déterminer quelle influence naturelle pouvait faire tourner la baguette ou osciller le pendule au contact d'un sol recouvrant une veine liquide ou métallifère.

Il semble que la principale cause de leur embarras réside dans la nécessité d'intercaler un organisme vivant, le corps humain, dans le circuit. Malgré les hypothèses successivement étudiées, attribuant les faits de divination à l'électricité, au magnétisme, à la radio-activité, à la chaleur, etc., aucun instrument n'a pu jusqu'ici reproduire les phénomènes sans l'interposition de l'homme entre le sol et lui.

Or, toute personne ne paraît pas également apte à se servir de la baguette ou du pendule; leur emploi exigerait des sujets doués d'une sensibilité particulière, plus ou moins développée et d'allure capricieuse. S'il faut en croire les sourciers, cette sensibilité spéciale serait assez commune: sur 100 personnes, 20 à 25 en jouiraient sans le savoir.

Autre difficulté ces influences, qu'on dirait émanées de certains objets ou réfléchies par eux, sont en général si faibles dans leur manifestation, que leur mise en évidence a besoin de l'instabilité du ressort d'une fourche élastique en équilibre, ou de celle d'un poids léger. La contraction nerveuse du corps humain serait imperceptible pour l'opérateur lui-même sans le secours d'instruments amplificateurs, baguette ou pendule.

Mais, toute supercherie mise à part, les travaux de Chevreul sur le pendule ont montré avec quelle facilité la volonté du sujet peut, à son insu, provoquer des réactions en tout semblables à celles qui indiqueraient le filon mystérieux.

S'il faut discerner dans ces oscillations la part qui reviendrait à une cause extérieure de celle dont l'opérateur fait tous les frais, le problème sort du domaine de la physique pour entrer plutôt dans celui de la psychologie expérimentale. M. Mager et le docteur Marage nous rappellent en effet combien l'Institut de Psychologie Expérimentale de Paris s'intéresse à la question.

Parmi les psychologues, certains ont salué avec allégresse dans les baguettisants des médiums nouveaux, susceptibles d'apporter un précieux renfort aux théories fluidiques des occultistes et des magnétiseurs.

Le colonel de Rochas a été partisan des sourciers. M. Mager (Op. laud., pp. V-VIII) admettra nettement que de tout objet émanent des lignes de force de nature inconnue. L'entrée dans un tel champ d'influence « provoque chez le sensitif une impression que l'instrument enregistre ». Enfin, oubliant un instant que « ab auctoritate argumentum infimum », il dit sa joie de voir ses convictions partagées par Gustave Le Bon.

C'en est assez pour éveiller bien des craintes dans un autre camp; subissant lui aussi une vraie réaction consciente ou inconsciente, maint philosophe s'est senti porté à nier purement et simplement l'objectivité des phénomènes, et à tout mettre sur le compte de l'auto-suggestion.

M. le chanoine Gombault (1) développe vigoureusement cette fin de non-recevoir. « Vous croyez, dit-il, d'après vos idées en géologie, qu'il y a là une source, et cette persuasion vous la trahissez par des mouvements fibrillaires dont Chevreul a montré l'existence. Les o cillations de l'instrument existent donc indépendamment de la source d'eau; elles sont dues à l'action de l'opérateur qui croit se trouver en présence de l'eau. De fait, quand il réussit à trouver l'eau, il le doit à son habileté à reconnaître le terrain..>>

Voilà un débat lestement conclu. Cette solution radicale se prête mal à certaines des expériences relatées par M. Mager; elle ne semble pas cadrer absolument avec les recherches personnelles de notre ami, auquel il est temps de revenir, après ce long « Status quaestionis ».

(1) Chanoine Gombault, Sourciers et sorciers, dans la REVUE DE LILLE, XXVe année, mai 1914, P. 549 à 569.

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