Sayfadaki görseller
PDF
ePub

I.

XIII

TEMPS, ESPACE, MATIÈRE. LEÇONS SUR LA THÉORIE DE LA RELATIVITÉ GÉNÉRALE, par H. WEYL, professeur à l'École Polytechnique de Zurich. Traduit sur la quatrième édition allemande par GUSTAVE JUVET, professeur à l'Université de Neuchâtel et ROBERT LEROY, ancien élève de l'École Normale Supérieure. Un vol. de vIII-290 pages (16 × 24), et 15 figures dans le texte. Paris, Blanchard, 1922.

[ocr errors]

II. EINSTEIN ET L'UNIVERS. Une lueur dans le mystère des choses. Le roman de la science, par CHARLES NORDMANN, astronome de l'Observatoire de Paris. Un vol. de 221 pages (14 X 20). Paris, Hachette, 1921.

III. LA MATIÈRE ET L'ÉNERGIE SELON LA THÉORIE DE LA RELATIVITÉ ET LA THÉORIE DES QUANTA, par LOUIS ROUGIER. Un vol. de XI-112 pages (16 × 25). Paris, Gauthier-Villars, 1921.

I) La quatrième édition des leçons professées à Zurich et rédigées en allemand par H. Weyl, a été analysée dans cette REVUE (no d'octobre 1921, pp. 529-531). La traduction que voici inaugure la Collection de monographies scientifiques étrangères que nous annonce M. G. Juvet « sur les théories d'Einstein, sur les nouvelles théories de la constitution de la matière, sur la théorie des quanta, sur les derniers résultats de l'astronomie stellaire et de la géophysique, etc ... » (p. IV). Cette collection sera une œuvre méritoire, puisqu'elle augmentera la circulation des idée nouvelles dans le monde des savants et facilitera leur critique. Les traducteurs de l'ouvrage de M. Weyl ont droit à trop de reconnaissance pour que nous les chicanions sur quelques légères imperfections. « Ce n'est pas une adaptation que nous donnons, mais une traduction fidèle », disent-ils dans leur préface. C'est très souvent une traduction juxtalinéaire. Nous ne leur en voulons guère d'avoir de-ci de-là coupé court à la difficulté de rendre les nuances accessoires de la pensée en supprimant tel ou tel membre de phrase, voire tel qualificatif moins obligeant que l'auteur décoche aux idées traditionnelles. Il est curieux de remarquer que pareille sim

plification se soit généralement imposée à eux dans les passages à tournure philosophique. Ils ont été bien inspirés, dans ce texte compact, de passer à la ligne plus souvent que l'auteur; mais pourquoi en ont-ils supprimé certaines indications d'alinéas ? Pourquoi soulignent-ils moins de mots que l'auteur ? Pourquoi n'ont-ils pas traduit la table alphabétique, si utile ? Les notations auraient dû être maintenues telles quelles partout. En comparaison de l'original, l'exécution typographique est inférieure ; mais il est juste de remarquer que le prix du volume (20 francs) est relativement très modéré.

II) M. Nordmann réunit en un volume la série d'articles récents de sa chronique scientifique dans la REVUE DES DEUX MONDES sur les théories d'Einstein, en y ajoutant trois chapitres, sur les dimensions de l'univers, la science et la réalité, la discussion du relativisme soulevée à l'Académie des Sciences, par M. Painlevé.

Son livre sera lu, car le style en est alerte, spirituel. Peutêtre certains traits d'esprit y seront-il moins goûtés, surtout des lecteurs convaincus, avec raison, de l'absolue nécessité de la métaphysique, condition des principes premiers de toute science, même expérimentale. Le chapitre sur la science et la réalité appelle notamment des réserves.

Comme exposé de vulgarisation scientifique sans formules ni vocables techniques, où l'on tolère forcément longueurs, détours, expressions non adéquates, l'ouvrage mérite un beau succès. D'un sujet bien (abstrait, obscur peut-être, il parle clairement, autant que faire se peut. Bien des lecteurs toutefois, je le crains, se contenteront de l'illusion de comprendre. En l'espèce il n'y aura pas grand mal : l'avantage principal de ce livre est de montrer si bien le pour, et puis le contre des théories physiques nouvelles que le profane lui-même verra que c'est affaire à débattre entre savants et que ceux-ci sont loin de s'entendre.

III) Nous avons analysé la première édition de cet ouvrage, qui parut d'abord en 1919 sous le titre : La Matérialisation de l'énergie. Essai sur la théorie de la relativité et sur la théorie des quanta (1).

(1) Cfr. REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, avril 1920, pp. 489-491.

IV. SÉRIE. T. I.

15

L'édition nouvelle ne diffère de celle-là que par la correction de quelques errata et quelques additions.

Parmi les confirmations expérimentales de la théorie de la relativité, l'auteur a pu ajouter la déviation des rayons lumineux des étoiles dans le champ gravifique du soleil, observée du moins, c'est l'avis assez généralement adopté aujourd'hui sur des photographies prises durant l'éclipse solaire du 24 mai 1919. Une erreur s'est glissée dans le texte d'après ces photographies, les étoiles voisines du soleil ne semblent pas plus rapprochées les unes des autres, mais au contraire écartées. C'est d'ailleurs bien ce que faisait prévoir la théorie.

Le changement du titre du livre nous paraît heureux; le grand mérite de l'ouvrage est en effet de fournir une vue d'ensemble sur la mécanique et sur la physique nouvelles. Il est écrit, nous dit l'auteur dans son avertissement de la seconde édition, « par un philosophe qui cherchait à voir clair et à mettre de l'ordre en ses idées ».

Nous avons déjà dit que trop souvent il laisse percer sa méfiance vis-à-vis de la métaphysique; quant aux théories physiques nouvelles, peut-être se préoccupe-t-il trop peu des difficultés, d'ordre même purement scientifique, voire expérimental, qui en font encore l'objet de si vives et retentissantes discussions.

XIV

H. D.

LES ÉDIFICES PHYSICO-CHIMIQUES. Tome I. I. L'atome, sa structure, sa forme, par le Dr ACHALME, Directeur de laboratoire à l'École des hautes études. Avec des dessins à la plume de M. RAOUL LECLERC, architecte diplômé du gouvernement. Un vol. de 244 pages (23 × 14). · Paris, Payot, 1921.

Le présent volume est donné comme une première partie d'une œuvre de grande envergure et qui promet d'être originale et nouvelle. L'auteur, en effet, se propose, en partant de quelques postulats très accessibles, de pénétrer la structure intime du monde extérieur et d'en donner une représentation concrète, permettant une explication ra

tionnelle des phénomènes chimiques et biologiques. Toute la série doit comprendre sept volumes: Tome I. L'Atome, sa structure, sa forme. Tome II. La molécule chimique en général. Tome III. La molécule minérale. - Tome IV. La molécule organique. Tome V. La molécule vivante. Tome VI. Les êtres vivants. Tome VII. l'Homme.

Il serait évidemment prématuré de porter dès maintenant un jugement sur l'ensemble de l'ouvrage ; la nature même des questions à examiner n'est pas sans présenter certains écueils nous nous trouvons en effet en plein sur les confins des sciences et de la métaphysique, et quoi de plus naturel alors pour le savant que de transgresser ces frontières pas toujours nettement déterminées et de s'engager sur un terrain qui pour le non-initié peut devenir glissant? Ce serait surtout dans les derniers volumes que ces écueils pourraient se présenter. Quoi qu'il en soit, ce premier volume présente un assez grand intérêt. Partant de la notion d'atome, telle que nous la donnent la physique et la chimie, l'auteur cherche à en dégager les notions objectives résultant des faits acquis pendant ces dernières années. L'idée de corps simple a été radicalement modifiée par la découverte des propriétés radio-actives de l'uranium et surtout du radium et de ses produits de désagrégation. «L'atome chimique, nous dit l'auteur dans son AvantPropos, apparaît comme un édifice particulièrement résistant, mais il a perdu son caractère d'insécabilité, et la possibilité d'extraire de tout corps matériel des corpuscules, tous semblables, doués de propriétés électriques intenses, a donné un renouveau à la théorie toujours actuelle de l'unité de la matière. » Pour acquérir une notion plus concrète de l'atome chimique, l'auteur tâche de résoudre les problèmes suivants : Quels sont les constituants de l'atome chimique? Sont-ils réductibles à une ou plusieurs unités ? Ces unités une fois définies, quel est leur nombre dans l'architecture de chaque atome? Le nombre de ces unités une fois déterminé, suivant quels rapports sont-elles juxtaposées dans l'espace, c'est-à-dire quelle est la force que revêtent les divers agrégats atomiques? La brièveté imposée à un compte rendu ne nous permet pas de nous étendre sur la façon dont l'auteur développe son sujet ; disons seulement

que pour lui l'atome est composé d'un certain nombre d'unités de matière, qui ne sont autres que des atomes d'hydrogène, et d'électrons; ceux-ci sont d'ailleurs de deux espèces les uns extraatomiques, les autres interatomiques. Partisan de l'hypothèse de Prout, qui est à la base même de son système, l'auteur ne peut pas ne pas se préoccuper de la grande objection qu'on doit lui faire, objection qui après les observations si précises et si consciencieuses de Stas semblait irréfutable, je veux parler des décimales des poids atomiques. Il passe donc en revue les différentes solutions qui ont été proposées et arrive à la conclusion que ces décimales des poids atomiques, loin de constituer une véritable objection, sont plutôt une preuve de l'unité de matière. D'ailleurs, dit-il, « l'atome n'est pas une simple polymérisation sans cause de ces unités de matière, mais bien une agglomération dans laquelle les électrons, particules douées de masse, jouent un rôle capital. La masse électronique présente même la singularité de n'être pas constante et de varier avec la vitesse. Comment agit la gravité sur cette masse? Nous l'ignorons complètement et, bien que cette masse figure évidemment dans le poids de l'atome, nous ne savons pas même si les forces de gravité l'attirent, la repoussent ou restent sans action. Ce simple énoncé nous permet de contester toute valeur à l'argumentation qui opposerait les décimales des poids atomiques à l'hypothèse de l'unité de la matière ». La composition que l'auteur suppose à l'atome lui fait rejeter le postulat de sa neutralité électrique; en même temps elle le conduit à une nouvelle théorie sur la valence, qui n'est pas sans intérêt. D'après le Dr Achalme il faut distinguer deux valences: la valence réelle et la valence apparente.

« La valence réelle représente le nombre des unités de matière qui, n'étant pas neutralisées par des électrons interatomiques, nécessitent l'intervention des électrons extérieurs. C'est donc une qualité fondamentale et constante de l'atome. >> La valence apparente est celle qui se manifeste de fait dans les réactions chimiques. Celle-ci peut différer de la valence réelle, parce que «l'accolement d'un électron extérieur à un atome polyvalent peut neutraliser deux unités de matière en excès » ; il en résulte qu'elle peut être jus

« ÖncekiDevam »