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XVIII

ÉTUDE DE PRÉHISTOIRE CRÉTOISE. TYLISSOS A L'ÉPOQUE MINOENNE, suivi d'une note sur les Larnax de Tylissos, pai JOSEPH HAZZIDAKIS, traduit du grec par l'auteur avec la collaboration de L. FRANCHET, chargé de mission en Crète et en Égypte. Introduction et annotations par L. FRANCHET. Un vol. in-4o de 88 pages, 48 figures et 10 planches hors texte. Paris, Geuthner, 1921.

Le prophète Ezéchiel, dans le texte hébreu et le texte grec, donne aux Philistins le nom de Crétois (XXV, 16). C'est une preuve que les Philistins sont originaires de la Crète. Les textes égyptiens appellent les Ciétois, Keftiu. C'est une réminiscence de la table ethnographique de Moïse (Gen. X), qui les appelle Caphtorim et les nomme à côté des Philistins, de sorte que nous savons avec certitude que les Caphtorim sont les Crétois de la Crète et les Philistins les Crétois émigrés en Palestine. Ces peuples chamitiques sont probablement identiques aux Pélages, les aborigènes de la Crète et de la Grèce que les Hellènes indoeuropéens ont soumis à leur domination.

Ce sont ces mêmes Crétois qui ont amené en Syrie, les signes alphabétiques égéens, dont on a relevé les traces depuis 1893, signes que les Phéniciens ont transformés et donnés au monde.

De nombreuses tablettes, avec des inscriptions crétoises ont été mises au jour, quand en 1900 et au début du xxe siècle les admirables recherches de M. Arthur Evans et d'autres explorateurs anglais, italiens et américains ont fait revivre les merveilles de la civilisation préhellénique dans l'île de Crète.

Les Grecs aussi se sont mis à l'œuvre et c'est ainsi que nous pouvons présenter aux lecteurs de la REVUE un livre qui contient la description de trois campagnes de fouilles effectuées à Tylissos de 1909 à 1912.

Nous sommes redevables à deux auteuis de ce beau travail l'auteur grec a fouillé avec méthode et il donne un aperçu lumineux de ses trouvailles; l'auteur français a collaboré à la traduction; il a enrichi presque chaque

page de notes d'une haute valeur scientifique et il a mis en relief l'importance de la chronologie relevée à Tylissos.

Le village de Tylissos est situé à l'Ouest de Candie et se trouve à égale distance de Cnossos et du mont Ida, soit environ 12 kilomètres. Le fouilles de Tylissos ne présentent pas au point de vue des richesses archéologiques la même importance que les célèbres fouilles de Cnossos et de Phaistos, mais elles sont extrêmement intéressantes au point de vue chionologique.

Voici le système chronologique proposé par les auteurs : La première des trois assises de Tylissos en allant de bas en haut, correspond aux trois phases du Minoen primitii et à la première phase du Minoen moyen. Le Minoer moyen II est peu caractérisé (Enéolithique et Bronze I).

La seconde assise de Tylissos comprend la troisième phase du Minoen moyen et les deux premières phases du Minoen dernier (Bronze II et III).

L'assise la plus récente de Tylissos correspond à la troisième phase du Minoen dernier (Bronze IV).

Il résulte des observations rigoureuses faites par nos auteurs tant au cours des travaux qu'au Musée de Candie, que plusieurs des neuf subdivisions chronologiques de M. A. Evans s、 confondent avec celles qui précèdent et avec celles qui suivent.

Les dates approximatives pour l'époque minoenne sont les suivantes d'après M. l'abbé Obermaier Minoen primitif: 3000-2000 ans avant Jésus-Crhist; Minoen moyen : 2000-1600 ans avant J.-C.; Minoen dernier 1600-1250 an avant J.-C.

M. Salomon Reinach et M. Déchelette proposent à peu près les mêmes dates.

Sur quelles données cette chronologie est-elle basée ? Beaucoup d'égyptologues adoptent actuellement la chronologie égyptienne de M. Ed. Meyer. On peut l'appliquer à la Crète. En effet, un objet crétois figuré en Egypte sur un monument de date certaine, sert à dater les objets analogues trouvés en Crète. Un objet égyptien de date certaine et trouvé en Crète dans un niveau déterminé, sert à dater ce niveau.

Les fouilles de Tylissos sont très importantes aussi en

raison des méthodes rigoureuses qui ont été suivies au cours des travaux. Nous citons quelques exemples pour montrer comment ces auteurs exposent les résultats de leurs investigations et de leurs études et comment ils nous révèlent les secrets de la vie intime des habitants primitifs de la Crète qui ont précédé l'âge homérique.

Parlant des pithoi ou grandes cruches en forme de tonncau, ils font observer qu'aujourd'hui encore, les potiers du village de Thrapsanos voyagent dans toute la Crète et s'arrêtent tous les deux ou trois ans, dans les principaux villages où, pendant environ trois mois, ils fabriquent des pithoi pour toute la contrée. Un pithos est particulièrement intéressant, car il porte sur l'épaulement une tête de Bos primigenius en relief.

Les Crétois semblent avoir employé certains vases, que les auteurs désignent sous le nom de cratères, pour cultiver des fleurs dans leurs maisons; c'est du moins ce que paraît attester un fragment de peinture murale de Cnossos que l'on peut voir au Musée de Candie.

On est parvenu à lire l'écriture crétoise; on possède déjà des milliers de textes crétois, mais on n'a pas encore réussi à les interpréter ; il y a des savants qui cherchent du côté indo-européen; à notre avis, on ferait mieux d'établir la comparaison avec les langues chamitiques. Trois tablettes ont été trouvées à Tylissos; la première présente des signes qui se rencontrent pour la première fois sur les tablettes crétoises. Sur les tablettes de Tylissos on distingue des lignes verticales, des lignes horizontales, des circonférences avec ou sans points intérieurs tous ces signes paraissent représenter des nombres.

Il y a des fragments de vases de la plus ancienne céramique de Tylissos qui semblent porter des décors en relief, obtenus au moyen de la roulette; un examen plus approfondi de la disposition des motifs de décor permit d'apercevoir que la décoration avait été effectuée en pressant sur la pâte molle une sorte de cachet et en répétant cette opération. Cela nous montre avec quel soin minutieux les auteurs ont étudié leur sujet.

Les Crétois se nourrissaient de brebis, de chèvres, de porcs et de bœufs. Le bos primigenius a été probablement

domestiqué. M. J. Hazzidakis a trouvé un grand nombre de cornes de cet animal, parmi lesquelles il y en avait une dont la pointe avait été sciée, pour rendre l'animal moins dangereux. Dans les peintures murales de Cnossos, on aperçoit des taureaux utilisés pour les jeux.

Les matériaux archéologiques incomparables, provenant des fouilles faites en Crète, sont accumulés dans des sources, le plus souvent inaccessibles au public. Ce sera le mérite de M. Hazzidakis et de son collaborateur d'avoir consigné les résultats de leurs travaux dans une monographie abordable qui fait honneur tant à la librairie orientaliste de M. Geuthner qu'à la science française et aux missions scientifiques, envoyées par la France en Orient.

J. CLAERHOUT.

XIX

MISSION ARCHÉOLOGIQUE EN ARABIE. COUTUMES DES FUQARA, par les RR. PP. JAUSSEN et SAVIGNAC. Un vol. in-4o de 100 pages, publié avec le concours de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Paris, Geuthner,

1914 (paru en 1920).

Les Fuqarâ forment en Arabie un groupement de nomades de 120 tentes, divisés en neuf clans, qui occupent un territoire, situé à environ 400 à 500 mètres au sud-est de Kerak et de Maan, au Sud de Teima et à l'est de Médâin-Sâleh. C'est dans cette dernière localité que passe actuellement la voie ferrée qui conduit le grand pèlerinage syrien à la Mecque. Autrefois le pèlerinage achetait chaque année aux Fuqarâ le droit de passage à Médâin-Sâleh. Avant la guerre, le gouvernement turc payait chaque mois aux principaux membres de la tribu 227 megidys 1/2, soit environ 1000 frs pour le passage des pèlerins, l'établissement de la voie ferrée et la libre circulation des trains, sans compter les 162 megidys payés mensuellement aux 13 surveillants chargés de garder la voie entre Hesem Sana et El Ela. Toutes ces localités sont situées aux environs du 39e degré de longitude orientale et du 27e degré de latitude.

Chaque année nous apporte dans les grandes revues

scientifiques son contingent de monographies sur l'ethnographie de l'une ou l'autre peuplade peu connue de l'ancien ou du nouveau monde ; mais rarement il nous a été donné de lire une étude aussi intéressante et aussi bien documentée que celle que les deux professeurs de l'école biblique de Jérusalem, les Révérends Pères Jaussen et Savignac, ont consacrée à la tribu arabe des Fuqarâ et à la région qu'ils habitent. Les auteurs s'excusent modestement de ne relater les faits qu'un peu au décousu, comme la marche du nomade à travers la steppe. Nous prions le lecteur de n'en rien croire. Cette enquête sur les Fuqarâ fourmille de renseignements précieux, coordonnés d'après un plan très méthodique et exposés de la manière la plus attrayante.

Nous n'exprimons qu'un regret, c'est qu'aucune figure n'accompagne le texte, mais on ne peut être trop exigeant pour des auteurs dont la science égale le dévouement et qui avaient déjà à communiquer plusieurs chants et légendes dans le texte arabe original, en caractères latins et en caractères arabes.

Quelle somme de sacrifices et quel ensemble de connaissances ne faut-il pas pour parvenir au milieu de ces Bédouins méfiants, entourés de tribus franchement hostiles aux voyageurs étrangers, pour traiter avec les guides, les interprètes et les Cheikhs, pour recueillir par la plus longue et la plus patiente des investigations tous les détails de la vie intime de ces nomades ?

La géographie, les sciences naturelles, l'histoire des religions, la science des traditions populaires trouvent à glaner dans ce mémoire ethnographique dans lequel sont décrites la vie de la tribu et de la famille ; la vie des individus avec leurs qualités physiques et morales, leurs maladies et leur nourriture; la vie religieuse avec tout ce qui a trait aux superstitions, aux sacrifices, à Allah, aux esprits infernaux et malfaisants, à la circoncision, à l'âme et à la mort; la vie économique avec les plantes qui croissent et les animaux qui vivent sur le territoire des Fuqarâ.

On trouve aussi dans ce savant travail des renseignements qui peuvent contribuer à élucider certains problèmes de la préhistoire. Nous sommes heureux de mettre en relief un

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