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que

les Asturies, la Catalogne, la province de Valence, etc., les villes sont le plus nombreuses et la population le plus dense. Or, les régions de la côte communiquent si difficilement entre elles par chemin de fer que partout le cabotage triomphe du transport par voie de

terre.

Barcelone est ainsi devenu la grande ville industrielle de l'Espagne. C'est dans ses usines que se fabriquent avec les matières premières venues de l'étranger, la majeure partie des produits manufacturés nécessaires au royaume. De là les grandes importations de charbon qui caractérisent le commerce de Barcelone comme celui de Gènes. La lourde cargaison des navires charbonniers représente en moyenne la moitié des impor

tations.

En 1906, l'Espagne a importé 2 200 000 tonnes de charbon. Près du tiers est entré par Barcelone qui a reçu 621 000 tonnes de charbon anglais.

L'Espagne possède 14 000 km de terrain houiller, mais les gisements sont assez éloignés de la mer ; les moyens de transport font défaut, aussi la production qui a beaucoup augmenté en ces dernières années arrive-t-elle seulement à atteindre l'importance des quantités venues d'Allemagne et d'Angleterre. Barcelone reçoit trois fois plus de charbon étranger que de charbon espagnol. Il y a quelques années la proportion était encore plus forte, et Barcelone avait même intérêt à acheter du charbon anglais parce que le fret de Gijon aux ports de l'Espagne orientale était plus élevé que le fret d'Angleterre vers ces mêmes ports. Ainsi en 1905 l'on payait 9 à 10 pesetas la tonne de Gijon à Valence et 5 à 7 shellings (7 à 9 pesetas) d'Angleterre à Valence. L'achèvement des travaux entrepris au port de Gijon a contribué à réduire cette différence de prix.

L'industrie la plus importante à Barcelone est l'industrie textile. L'Espagne occupe un des premiers rangs

pour la filature du coton. Barcelone avec sa banlieue, Sabadell, Tarrasa, forme le centre le plus actif de la filature et du tissage.

Les statistiques montrent les progrès continuels de cette industrie.

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A côté de la fabrication des tissus de coton qui ont toujours été sa principale industrie, la Catalogne s'occupe de plus en plus de la fabrication des lainages. Si elle n'en exporte que fort peu, le marché espagnol lui en demande chaque année davantage. Cette industrie, déjà très ancienne, existe dans plus de trente provinces, mais Barcelone et ses communes suburbaines interviennent pour plus d'un quart dans la production du royaume. L'importation des laines, grâce à la production nationale, est dépassée par celle du chanvre et du jute qui atteint en moyenne 20000 tonnes: produits textiles et charbon représentent donc les 23 de l'importation de Barcelone.

Pour être complet ajoutons 20 000 tonnes de graines oléagineuses - Barcelone est, comme Marseille, un centre important pour la fabrication des huiles et du savon; 5000 tonnes de peaux le travail du cuir, comme l'origine de notre mot cordonnier le montre, est en Espagne une industrie des plus anciennes et vraiment nationale; les chaussures et les articles de sellerie sont encore actuellement un des produits d'exportation les plus demandés dans les pays de langue espagnole; 60 000 tonnes de bois - le déboisement est

en effet, un des maux dont souffre le plus l'agriculture de la péninsule; 12 000 tonnes de machines et de produits métallurgiques indispensables aux industriels catalans ; 38 000 tonnes d'engrais chimiques, etc.

A l'importation done, la fonction de Barcelone est surtout régionale; mais comme à cause de son rayon d'action si court, Barcelone reçoit ses marchandises moins en vue d'une large distribution aux usines de son hinterland, que pour lui-même, pour les fabriques de sa banlieue et l'alimentation de son industrieuse et active population, il se fait que le rôle industriel et le rôle régional sont presque confondus.

Si

par ses industries de la farine et des huiles, Barcelone rappelle un des traits du port de Marseille, par son importation de charbon et de coton le port de Gênes, à l'exportation, Barcelone rappelle le port italien par l'énorme disproportion entre le mouvement des marchandises à l'entrée et à la sortie, et le port français par l'importance de ses relations avec l'ancien empire colonial de l'Espagne.

Le commerce d'exportation est à Barcelone fort peu considérable et peu varié. Il ne comprend, pour ne citer que les articles de quelque importance, que des vins, du liège, des cotonnades et du savon, produits qui ne peuvent fournir la cargaison lourde que réclament les nombreux navires arrivés à Barcelone avec un chargement de charbon ou de coton. Aussi ces vapeurs quittent-ils Barcelone sur lest et vont-ils dans d'autres ports espagnols, italiens et algériens chercher un fret de retour plus rémunérateur.

L'état défectueux de son port encombré, les difficultés que crée la législation douanière espagnole qui autorise seulement pour un petit nombre d'articles les admissions temporaires, la situation géographique qui s'oppose au commerce de transit, suffisent à expliquer que Barce

lone n'ait pu devenir un port d'entrepôt. Barcelone, à l'exportation, n'est qu'un port d'escale, si bien que les lignes de vapeurs au long cours ne l'ont pas choisi comme point de départ. Les compagnies espagnoles même, comme la Compaña Transatlantica, la Co Larrinaga qui ont leur siège dans cette ville, font partir de Liverpool la ligne des Philippines cherchant ainsi à se procurer dans le Nord de l'Europe le fret qu'elles ne pourraient trouver dans les ports de la Méditerranée. Cette insuffisance des exportations de Barcelone, clairement indiquée déjà par les statistiques, est accrue par le fait de l'importance des relations de l'industrie catalane avec les provinces du littoral espagnol, ses meilleures clientes. Le cabotage très actif qui s'ensuit, organisé par une nombreuse flottille de petits voiliers d'un tonnage moyen de quarante tonnes, encombre le port et ravit une large part du fret de sortie aux vapeurs arrivés de la Mer du Nord.

Le nombre et surtout le volume des produits que Barcelone achète au Nord de l'Europe entraînent peutêtre le mouvement de navigation le plus actif du port catalan. C'est en effet l'Allemagne et l'Angleterre qui lui envoient le plus d'objets fabriqués; c'est de la Baltique que Barcelone reçoit une part importante de son bois, d'Islande et de Norwège ses 6000 tonnes de morue et de poissons séchés, d'Angleterre encore son charbon. Or c'est précisément vers ces pays que l'exportation industrielle catalane ne se dirige pas et ne peut même se diriger.

En dehors de l'Europe les relations de Barcelone ne sont actives qu'avec l'Amérique et les Philippines. Peu de ports méditerranéens sont aussi bien reliés que Barcelone à l'Amérique latine. Le commerce de l'Espagne avec l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud, son ancien domaine colonial, se fait surtout par Barcelone, comme celui de la France avec l'Algérie, l'Indo

Chine et Madagascar se concentre à Marseille. De Galveston arrive le coton : Barcelone est, en somme, le seul port espagnol qui en importe; vers la Havane, Tampico, Vera-Cruz, Buenos-Aires et Manille s'expédient les produits de l'industrie catalane. La similitude de race, de goûts, de coutumes explique que les populations des républiques sud-américaines soient restées fidèles aux produits de l'ancienne métropole. Au fur et à mesure que l'élément Yankee dominera aux Philippines, que l'émigration allemande, italienne ou slave augmentera dans les pampas de la Plata, cette exportation rencontrera de la part des industriels américains et européens une concurrence de plus en plus rude.

BILBAO

Comme la plupart des grands ports de l'Europe, Bilbao a un glorieux passé maritime, mais depuis trois siècles, la capitale de la Biscaye a subi une longue éclipse et souffre encore d'un grand discrédit. Au xvo et au xvr siècle, Bilbao, centre d'un important mouvement d'affaires, était en relations suivies avec Bruges et les villes hanséatiques. Après la découverte du Nouveau Monde, son port, quoique dans une moindre mesure que Cadix, profita du nouveau trafic avec les Antilles. Les fers, les laines, les cuirs, les poissons fumés, les produits coloniaux étaient les principaux articles de son commerce. Survint la décadence de l'Espagne : Bilbao comme les autres ports déclina et d'autant plus que son orientation défectueuse, le manque de communications faciles avec le centre de la péninsule, son infériorité vis-à-vis de Santander plus favorisé par la nature concouraient à la ruine de sa prospérité maritime. Au commencement du XIXe siècle, l'occupation des troupes françaises, les troubles de la guerre carliste, l'appau

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