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doute, ce qui étonnera quelque peu, l'existence d'une époque néolithique; en tout cas, il déclare fort hasardées les chronologies échafaudées sur les matériaux recueillis en France et en Danemark. Cela ne veut pas dire qu'il n'a pas existé en Hollande une période où il n'y avait en usage que nos instruments en silex taillé. On constate le contraire, mais de cet usage rien à conclure pour une haute antiquité de la civilisation plus ou moins rudimentaire des Pays-Bas. Car les haches de pierre étaient encore employées en Hollande après la naissance du Christ, et dans certaines régions l'emploi a persisté longtemps. En voici la preuve. Les silex taillés se recueillent surtout dans les champs d'urnes », urn-velden; or celles-ci datent du commencement de la troisième ère. Il en est ainsi à Wolfsbergen, au Haler Zand, région située le long de la Meuse entre Ruremonde et Nimègue. A Weert, MM. Bamps et Ubaghs ont fait des constatations analogues, ainsi que M. Louis Stroobant à LuiksGestel. Citons encore les trouvailles faites à Weluwe-lez-Voortshuizen, à Amersfoort, à Epse-lez-Deventer, au Wittewyvenbult, à Eefde, à Vlachtwedde et à Oldenzaal. Dans toutes ces localités, on a rencontré les silex taillés auprès des urnes funéraires, et M. Holwerda pense que ces instruments étaient les armes des peuples, qui, au début de l'ère chrétienne, exécutèrent ces poteries. Les fouilles de Berg Terblyt décrites par M. Habets prouvent qu'en Hollande l'usage du silex taillé perdura jusqu'après l'invasion romaine.

A des époques plus récentes, on peut citer les terpen de la Frise, qui pour M. Holwerda sont du premier siècle après J.-C. Ils renferment de nombreux silex taillés qui se voient aux musées de Leeuwarden et de Leyde. Il en est de même des woerden de Betuwe, des fouilles exécutées en Zélande. M. Janssen a trouvé des silex dans les tombes franques de Wyk-lez-Duurstede et dans les nécropoles saxonnes de Groningen.

Mais la découverte la plus décisive en faveur des idées chères à M. Holwerda fut celle de M. Janssen dans la bruyère d'Hilversun. Au milieu des pierres des foyers on recueillit des silex taillés, et en même temps une boucle en os façonnée au tour. De plus, une des pierres du foyer accusait une forme nettement romaine. La trouvaille était ainsi datée d'un millier d'années après J.-C. Il en résulte qu'encore vers le xr siècle de notre ère les populations pauvres de la Hollande usaient d'outils en pierre. Malgré les opinions contraires qui ont cours, M. Holwerda demeure convaincu qu'en d'autres pays, comme en Hollande, on

peut relever des faits analogues. Ainsi les nécropoles par incinération de Heunwerber, dont on conserve au Musée de Bonn nombre d'objets du type de Hallstatt, ont fourni des haches en silex, bien que datant de longtemps après l'âge de la pierre. Dans les environs de Cologne et de Duisbourg, on a trouvé des urnes qui remontent au Haut-Empire et qui renfermaient des silex taillés. Les fouilles de M. Stroobant à Turnhout et à Grobbendonck ont livré du silex avec des objets en bronze. Faut-il citer encore les urnes de Lausitz et de l'Ober-GermanischRhaetische limes, et les fouilles du Saalberg? En France, des tombes gallo-romaines cachaient des haches de pierre; puis, on connaît le travail de M. J. de Baye, dont le titre est assez suggestif par lui-même : Les instruments en pierre à l'époque des métaux.

Sans doute, on a essayé de donner à ces faits une interprétation spéciale. Ces silex n'ont pas été, dit-on, fabriqués à la période géologique ou archéologique auxquelles ils correspondent. Mais on les traitait comme des antiquités, c'étaient des amulettes qui n'étaient plus d'emploi courant ou des ornements servant à la parure. M. Jacobi va jusqu'à affirmer que les Romains, gens pratiques, avaient utilisé les instruments de pierre, legs des àges précédents (1). Ces explications sont peu vraisemblables. Il semble qu'il faille bien se rendre à l'avis exprimé par Pic (2): « Il faut admettre que ces objets étaient alors encore en usage (il s'agit de l'époque romaine); par conséquent, lorsque nous rencontrons un couteau en silex taillé, une hache ou un marteau en pierre polie, nous ne devons pas considérer toujours ces instruments comme des objets de l'âge de la pierre. » M. Holwerda fait sienne cette observation et constate qu'en particulier, en Hollande, où la civilisation du métal s'infiltra très tardivement, l'usage d'instruments de silex perdura fort longtemps. Même lorsque le métal fit son apparition, la pierre ne fut pas aussitôt abandonnée. En effet, on a trouvé un marteau en silex consolidé au manche par des cales en fer. Sur le poignard en silex de la Betuwe, on reconnaît encore les traces d'un manche en bronze.

De tout ce que nous venons de dire, après M. Holwerda, il semble bien que la Hollande n'était pas encore occupée par l'homme à l'age dit de la pierre et que les instruments en silex qu'on y a recueillis, n'offrent pas de synchronisme avec les

(1) Das Römarkastell Saalburg, p. 411.

(2) Le Hradischt de Stradonitz en Bohême, traduction Dechelette,

P. 102.

restes de civilisation humaine trouvés en d'autres pays. C'est ce que confirment certains objets des musées de Leyde et de Nimègue, par exemple ce marteau de silex garni de cales en fer pour consolider le manche et le poignard de pierre de la Betuwe, qui garde des traces d'un manche en bronze. C'est-à-dire que longtemps après la période dite âge de la pierre, le silex était employé concurremment avec le fer et le bronze.

Les découvertes du silex en Hollande semblent donc remonter à une période beaucoup plus récente que dans d'autres contrées, et l'appellation d'age de la pierre ne saurait avoir aux Pays-Bas la même signification qu'ailleurs.

M. Holwerda examine ensuite les diverses espèces de sépultures à silex. On sait que dans son ouvrage Nordische Alterthumskunde, M. Sophus Müller a échafaudé sur ces monuments toute une théorie relative à leur origine et à leur chronologie.

Les hunnebedden, grafkelders et reuzenkamers des régions du Nord appartiennent à trois types. Le premier est celui de la chambre cubique, fort restreint; le plafond est formé d'une seule pierre; des pierres équarries vers l'intérieur limitent la chambre; un tertre recouvre toute la sépulture et un chapelet de pierres est disposé au pied. Vient ensuite la seconde espèce ; plusieurs chambres réunies, entourées d'une colline rectangulaire, avec un cercle de pierres au bas. Enfin, troisième type, les chambres de sépultures sont recouvertes d'un tertre et surmontées de plusieurs grosses pierres.

D'après M. Sophus Müller, ce mode de sépulture est d'origine mycénienne et remonte à un bon millier d'années avant J.-C. M. Holwerda ne partage pas ces vues, et pour lui ces hunnebedden ne sauraient servir de base à une chronologie sérieuse du temps. préhistorique. Même la tombelle simple, qui existe aussi en Hollande, ne constitue pas par elle-même une donnée certaine. Elle peut être un simple accident fortuit.

D'ailleurs, en règle générale, le rite de l'incinération ou celui de l'enterrement n'est ni une donnée ethnologique ni une date chronologique. Pour ce qui concerne les Pays-Bas, l'incinération est postérieure à l'enterrement. Quant à l'arrangement des restes incinérés, celui-ci est fort variable. Tantôt les cendres sont simplement déposées sur le sol, tantôt on les trouve dans des urnes de dimensions très diverses. Une même nécropole offre l'exemple des deux procédés, comme le démontrent les fouilles de M. Holwerda à Hoog Socren. Disons en passant qu'en Cam

pine, à Ryckevorsel, Grobbendonck, Alphen, Casterlée et ailleurs, M. Louis Stroobant a fait des constatations analogues.

L'auteur de l'ouvrage que nous analysons, passe ensuite à l'étude de l'àge du bronze en Hollande. On sait qu'une période d'emploi exclusif de ce métal aurait succédé aux époques du silex. Vient ensuite, vers 800 ans avant J.-C., la première période du fer dite d'Halstatt; celle-ci, vers 500 ans avant J.-C., aurait été remplacée par la civilisation dite de la Tène.

Ici encore, M. Holwerda croit que l'on a trop systématisé et il se range aux idées d'Unsete qui, dans son ouvrage Auftreten des Eisens, cite de nombreux exemples, pour les champs à urnes de la Silésie, de la Saxe, du Brandebourg et du nord-ouest de l'Allemagne, où des types de l'âge du bronze apparaissent concuremment avec ceux de l'époque de la Tène, et cela jusqu'au deuxième siècle avant notre ère.

En Hollande, M. Holwerda nous apprend que le bronze persista jusqu'aux temps du Haut-Empire. Quant à la période halstattienne, elle se prolonge jusque sous la domination romaine. Il en est de même pour les instruments en métal et les vases du type de la Tène, à tel point qu'on peut se demander à quelle date précise la civilisation romaine a remplacé celle de la Tène.

En résumé donc, M. Holwerda renonce à appliquer aux PaysBas les divisions classiques et la chronologie préhistorique que l'on a cru pouvoir établir pour la plupart des régions.

Après cette partie négative de son travail, il en aborde le côté positif, car il ne se borne pas à dresser un procès-verbal de carence; il est, au contraire, très convaincu qu'il existe, pour dater les étapes de l'ancienne civilisation de son pays, un système qui peut donner des résultats fort satisfaisants. C'est l'étude de la céramique.

On peut distinguer trois espèces d'urnes. Il y a d'abord la poterie unie à ornements incisés, que les Allemands appellent Bandceramik. Elle remonte à 2000 ans avant J.-C. en Grèce, soit à environ 1500 ans pour sa diffusion dans les pays du Nord ; on l'a rencontrée aux environs de Worms et de Liége.

La seconde forme de céramique dite mégalithique se trouve dans les hunnebedden du nord-ouest de l'Allemagne et en Hollande. Sa date approximative est de 1500 ans avant J.-C. Avec cette poterie, on trouve des silex polis, à l'exclusion du métal.

Au troisième groupe, appelé touwceramiek, parce qu'on a cru y trouver l'empreinte d'une corde enroulée, appartiennent les

coupes ventrues, dont le bord cylindrique très grand est recourbé vers l'extérieur. On en a exhumé des spécimens dans toute l'Europe occidentale depuis la Sicile jusqu'en Scandinavie, aux derniers temps de l'époque néolithique. En Hollande, ces coupes, où on les appelle klokbekers, servent aussi d'urnes cinéraires ; leur apparition y remonte à environ 1000 ans avant J.-C.

Les formes céramiques vont maintenant se diversifier à l'infini, à mesure que nous entrons dans les temps historiques. C'est d'abord l'urne à panse plus ou moins sphérique, à col droit et généralement mal cuite, qu'on rencontre surtout dans le sud de la Hollande, en Belgique et en Allemagne. On a donné à cette forme le nom de type d'Halstatt; elle persiste jusqu'à la domination romaine. M. Holwerda attribue la propagation de ce type d'urnes aux Gaulois.

A Trèves, près de Hermeskeil, en Gueldre, en Westphalie et dans le sud de la Hollande, se rencontrent des urnes cylindriques très grossières. Il est probable qu'elles sont d'importation germanique.

Le Brabant, le Limbourg et la Gueldre, mais surtout les provinces d'Overyssel et de Drenthe ont révélé deux autres types, l'un à panse angulaire et à forme ovale avec col droit, légèrement refermé vers le haut, l'autre se différenciant du premier par de très petites anses. Ces types, fréquents dans l'Allemagne du Nord, en Saxe, en Silésie et jusqu'en Hongrie, sont connus des archéologues sous le nom de Lausitztype. Ils datent de la domination romaine.

M. Holwerda distingue ensuite des poteries frisonnes, des urnes saxonnes, un type mérovingien et un type carolingien sur lesquels nous n'insisterons pas.

En tout cas, l'auteur croit fermement, par ces diverses classifications de la poterie être arrivé à distinguer nettement les périodes successives de la civilisation en Hollande, et aucun autre critère n'offre la certitude de celui que fournit la poterie. En effet, dit-il, un instrument en pierre peut appartenir à l'àge reculé de la pierre, mais peut également bien se rapporter à une époque relativement moderne. Si un objet en bronze pent remonter jusqu'à l'âge des klokbekers, il peut aussi être postérieur. Au contraire, la poterie étant nettement datée par ses caractères propres, on n'hésitera pas sur l'àge du gisement où on la trouve.

D'après ces données, M. Holwerda divise en six périodes l'histoire de la civilisation primitive en Hollande. I. Époque néoli

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