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de psychisme et, s'il emploie le mot de sensation, ce sera pour désigner de simples processus nerveux.

A ce compte, Bohn pourrait donner la main à Zur Strassen et aux plus radicaux des mécanicistes. Ces derniers n'ont jamais songé à nier des sensations qui seraient de purs processus nerveux et ils ont admis du psychisme, au sens de Bohn, puisqu'ils reconnaissent que les animaux ont de la mémoire associative, à condition d'entendre par là l'aptitude à associer physiologiquement des processus nerveux.

Sur un autre point, de plus grande importance encore, le P. Wasmann se met en contradiction avec l'opinion de la majorité des psychologues contemporains. Ces derniers font tous leurs efforts pour atténuer les différences qui séparent l'intelligence humaine des facultés psychiques des animaux supérieurs. Quand on est partisan de la descendance animale de l'homme, il faut bien, coûte que coûte et malgré les faits, soutenir que l'intelligence humaine n'est qu'une intelligence animale perfectionnée!

Dans le chapitre X de son mémoire, le P. Wasmann fait bonne justice de ces affirmations tendancieuses. Enumérant six manières différentes dont une chose peut être apprise, il montre que deux d'entre elles sont exclusivement propres à l'homme, qui seul est capable d'abstraire et de raisonner.

On le voit, le travail du P. Wasmann donne plus que son titre n'annonce et il sera pour tous ceux qui cherchent des preuves expérimentales topiques en faveur de plusieurs thèses de notre psychologie traditionnelle, une mine abondante de solides arguments.

R. DE SINETY, S. J.

XXI

MONOGRAFIA DE LAS ESPECIES VIVIENTES DEL GÉNERO CYPREA (Memorias de la Real Academia de Ciencias de Madrid, 1901). J. G. HIDALGO, XVI-588 pages, in-4.

L'auteur de ce mémoire n'est pas un nouveau venu sur le champ de la science, il y travaille avec succès depuis plus d'un quart de siècle, et ses œuvres malacologiques ont acquis une juste renommée. Il est bien connu en particulier en Belgique,

où la Société malacologique l'a inscrit parmi ses membres honoraires.

Tout le monde connait ces mollusques marins appelés Cypræa par les naturalistes et porcelaines, dans le langage familier, à cause de leur éclat. Ils sont très recherchés des collectionneurs, et, pour quelques-uns, on a payé des sommes incroyables. On les voit un peu partout comme ornement sur les meubles ou les cheminées.

Les naturalistes se sont donnés avec prédilection à leur étude, et cela précisément a eu pour résultat de multiplier outre mesure les noms d'espèces et de variétés, plusieurs d'entre eux, synonymes ou peu délimités. Ajoutons que les divers renseignements étaient épars dans une infinité d'auteurs et d'œuvres, d'où résulte un véritable chaos pour l'étude de ce genre. Le D' Hidalgo a essayé d'y mettre de l'ordre, et il y a réussi. Son œuvre restera longtemps classique.

Pour la mener à bonne fin, il a étudié un à un les auteurs, au nombre de plusieurs centaines, qui ont écrit sur les Cypræa; il a analysé les noms, examiné les descriptions, les comparant entre elles et aux exemplaires existants dans les principales collections, surtout dans la sienne, très riche, et dans celle du musée de Madrid. Le résultat de ce travail, réalisé dans un esprit de sage critique, a été l'élimination de plus de 400 noms d'espèces, réduits à la catégorie de synonymes ou de simples variations sans valeur taxonomique, la restitution d'autres tombés en désuétude, et la mise au point de tous ceux qu'il a conservés.

I admet pour le genre Cypræa 222 espèces; il avertit pourtant que, pour confirmer la validité de quelques-unes d'entre elles, il serait bon d'avoir des échantillons plus complets et en plus grand nombre. De chaque espèce, il donne le nom, la synonymie, la description en latin, la distribution géographique et les observations qu'il croit utiles.

Entre autres noms que l'auteur a fait passer au rang de synonymes, nous ferons remarquer l'espèce très belle et grande aurora, une des plus recherchées des collectionneurs et la gloire des collections un peu riches. Elle s'appellera désormais aurantium, ce nom lui ayant été imposé par Martyn, en 1784, onze ans avant que Solander l'eût rebaptisée aurora (1795).

LONGIN NAVAS, S. J.

DES

REVUE

RECUEILS PÉRIODIQUES

SYLVICULTURE

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Le mouvement d'opinion en faveur de la cause des forêts. Notre dernière Revue des Recueils périodiques en matière forestière remonte à juillet 1907. Depuis lors, il s'est produit un fait, non pas précisément nouveau, car il s'était déjà manifesté assez longtemps auparavant, mais qui, depuis les deux dernières années écoulées, a pris un développement, une ampleur, une intensité qui ne permettent pas de le passer sous silence.

Nous voulons parler du mouvement d'opinion de plus en plus accentué, qui s'est étendu tant en France qu'à l'étranger, mais surtout en France, en faveur de ce qu'on peut appeler la Cause forestière. Il faut entendre par là, non seulement la promotion à la conservation et à l'amélioration des forêts existantes, mais à la création de nouvelles forêts partout où il se peut utilement ; à la restauration par reboisement, réglementation et restauration des pâturages, d'où, comme conséquences, conservation et alimentation des sources, régularisation du régime des grands cours d'eau au profit de la navigation fluviale, atténuation du fléau des inondations; enfin, d'une manière plus générale, l'accroissement de la richesse publique en une classe de produits qui va s'épuisant graduellement par le développement incessant de la consommation et encore omettons-nous dans cette énumération les bienfaits climatériques et météorologiques, voire l'embellissement d'une foule de sites par la végétation arbo

rescente.

Incalculable est le nombre des revues, journaux, sociétés qui

se sont fondées pour soutenir, à des points de vue divers, soit à celui d'intérêts généraux, soit à celui d'intérêts locaux, la cause forestière telle que nous venons de la définir.

La Société forestière de Franche-Comté et Belfort » en France, fondée en 1891, par les soins d'un ancien élève de l'École forestière de Nancy, M. Bouvet (1); avant elle, une association d'objet plus restreint, la Société des amis des arbres», fondée à l'occasion de l'Exposition universelle de 1889, et, en Belgique, la « Société centrale forestière », fondée en 1895, ont été comme les précurseurs et les promoteurs d'une intéressante et utile expansion de ce mouvement d'opinion. La première, qui a pris ces dernières années un développement considérable en France et mème à l'étranger, publie un BULLETIN trimestriel très documenté où, avec le compte rendu de ses séances, de ses congrès et des encouragements qu'elle distribue chaque année aux pionniers de la cause, elle donne sur tous les sujets qu'implique la question forestière tant dans l'ordre technique que dans les ordres juridique, administratif, économique, des articles sérieusement étudiés, dus à des auteurs compétents. Le BULLETIN mensuel de la Société centrale forestière » fait de même pour la Belgique.

Mais c'est surtout en ces dernières années que s'est épanouie, toujours par l'initiative privée, une floraison de sociétés de toutes dénominations, se rattachant toutes, sous une forme ou sous une autre, à la cause des forêts: Société dendrologique, Société de l'arbre et de l'eau, Société des amis des arbres et du reboisement des Alpes maritimes, Office forestier au Mans, Association des sylviculteurs de Provence à Marseille, Groupe d'études limousines, etc. Toutes ces sociétés, et j'en passe, ont des réunions, tiennent des congrès, publient des Bulletins.

Mais une mention spéciale est due à l'Association pour l'Aménagement des Montagnes (A. A. M.), fondée en 1904, dont le siège est à Bordeaux. A Bordeaux, dont la vie commerciale, dit M. Bouquet de la Grye, est liée à la navigabilité de la Gironde,

(1) Nous ne mentionnons pas ici la Société des Agriculteurs de France, plus ancienne, où la Sylviculture est cependant représentée par une Section spéciale et non des moindres. Mais celle-ci, composée à peu près exclusivement de propriétaires de bois et d'administrateurs de forêts publiques ou privées, a un objet un peu plus restreint. Les sociétés forestières diverses que nous avons en vue dans cet article ont un objet plus étendu, considèrent par dessus tout l'intérêt général et provoquent plus spécialement les sympathies du grand public, même étranger à la Sylviculture.

IIIe SÉRIE. T. XVI.

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ce fleuve qui reçoit chaque année de l'amont une masse de sables et de vases, estimée par les ingénieurs, voisine de six millions de mètres cubes, et dont une partie vient encombrer son lit et rétrécir ses passes (1).

C'est à un ancien élève de l'École polytechnique, M. Paul Descombes, ancien Directeur des manufactures de l'État, qu'est due la fondation comme le soutien et la vie de cette Association qui procède pratiquement en affermant, dans les montagnes pyrénéennes, de vastes étendues de terrains qu'elle soustrait à la voracité des troupeaux transhumants, pour n'admettre que les moutons indigènes qu'elle restreint à un pâturage limité, là où le gazon recouvre le sol, et s'occupant du reboisement des versants dénudés et ruinés (2).

Cette Association s'est en quelque sorte greffée sur une autre Association, également bordelaise, mais plus vaste, celle du Sud-Ouest-Navigable, qui a pour objet l'entretien de la navigabilité du vaste bassin du Sud-Ouest de la France, et dont la correction des torrents par la restauration des montagnes, est une des nombreuses préoccupations soit dans ses congrès annuels, soit dans ses diverses sections réparties sur toute la région, elle a toujours des comités chargés spécialement d'étudier cette restauration et d'en promouvoir autant que possible la réalisation.

L'exemple de M. Paul Descombes a été suivi dans les Alpes par un autre ancien polytechnicien, M. Audebrand, chef d'escadron d'artillerie en retraite à Grenoble, qui a fondé dans cette ville, en 1906, une filiale de l'Association de Bordeaux, celle-ci étant devenue de ce fait l' Association centrale pour l'Aménagement des montagnes (A. C. A. M.) ». L'Association dau

(1) Cf. REVUE PHILOMATIQUE DE BORDEAUX ET DU SUD-OUEST : Étude sur l'aménagement des montagnes dans la chaîne des Pyrénées, par Paul Descombes, Directeur honoraire des Manufactures de l'État. Tirage à part précédé d'une Introduction par M. Bouquet de la Grye, membre de l'Institut.

(2) A l'Assemblée générale de l'Association du 15 janvier 1909, a été approuvée la location à la ville de Bagnères de Bigorre, pour un bail de soixante années, d'un territoire de 1275 hectares, sur les pentes du Pic du Midi. C'est le dixième des territoires pris en location par l'Association à différentes communes depuis sa fondation. Il n'est pas sans intérêt pour les lecteurs de ce recueil, de savoir que son éminent et très regretté collaborateur, Albert de Lapparent, était un des membres fondateurs de l'Association A. A. M. à laquelle il était venu spontanément au vu de ses travaux et de leurs premiers résultats.

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