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sont très honorablement louées, mais très maigrement et très médiocrement exposées, et si à côté de ces encyclopédies doctrinales on voit figurer des écrits spéciaux consacrés aux sciences exactes, ils sont si peu nombreux qu'il est facile de les énumérer (1). Ce sont habituellement l'Arithmétique et la Musique de Boèce; des écrits d'Alcuin; l'un ou l'autre traité sur les fractions, De Minutiis (2); des règles Super abacum, telles que celles d'Hériger; peut-être la compilation d'écrits géométriques, en cinq livres, arrangée par des copistes du IXe siècle sous le titre de Geometricum et mise sous le nom de Boèce; des traités astronomiques du calendrier, soit le De Temporum ratione de Bède, avec son chapitre sur le calcul digital, soit le De Computo de Raban Maur, le disciple d'Alcuin à Tours, soit, comme à Stavelot, à Brogne et à Elnon, le De Computo de l'écolâtre Helpéric. Ce moine Helpéric, de l'abbaye de Grandfel en HauteAlsace, avait vers 980, à l'occasion d'un séjour en France, dédié à un prélat de Saint-Germain son De Computo, qui se répandit bientôt jusqu'en nos contrées. Les sciences exactes étaient représentées encore, d'ordinaire, par l'Astronomicon poeticum, attribué à C. Julius Hyginus, le littérateur romain, bien distinct des deux agrimenseurs de ce nom, et par le Commentaire de Macrobe sur le Songe de Scipion. Dans ce commentaire de l'admirable épisode du Livre VI de La République de Cicéron, le philosophe païen, contemporain de saint Augustin et, semble-t-il, Africain

(1) Voy. le catalogue de la bibliothèque de Lobbes, dressé en 1049, publié par H. Omont, REV. DES BIBLIOTHÈQUES, I, 1891;- le catalogue de Stavelot, rédigé en 1105, publié par le professeur J.-J. Thonissen, BULL. ACAD. ROY. DE BELG., 1867, 1, et REV. CATH. de Louvain, 1867 (cf. les Mélanges de Thonissen, 1873); - le catalogue des libri scholarium de Brogne, écrit au début du XIe siècle, conservé au Séminaire de Namur et publié par le chanoine Wilmet, ANN. DE la SOC. ARCH. DE NAMUR, IX, 1865–66; — les deux catalogues du XIe siècle de l'abbaye de Saint-Laurent à Liége, publiés par Nolte, LE Bibliophile BeLGE, IV, 1869 et rectifiés par S. Balau, op. cit., pp. 352-354 ;

enfin dans la dissertation précitée De scholâ Elnonensi S. Amandi (pp. 150-178) de J. Desilve, Louvain, 1890, les deux catalogues des armaria de l'abbaye d'Elnon, ou Saint-Amand, dressé l'un vers 1130 (livres des scholares), l'autre peu après 1150 (catalogue général): après avoir brillé par l'éclat de leur enseignement, les moines d'Elnon, à partir du XIe siècle, se consacrèrent principalement à la transcription des manuscrits.

Toutes les abbayes que l'on vient de citer, sont bénédictines. Sur les services rendus aux Mathématiques par l'Ordre de saint Benoit, voyez Hist. rei litteraria O. S. B. de Ziegelbauer, Augsbourg, 1754: t. II, pp. 324-335 et t. IV, pp. 304-318.

(2) Ce mot minutiæ, ou minuta, nous est resté en français pour désigner la fraction sexagésimale de l'heure la minute.

III SÉRIE. T. XV.

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comme lui, expose les théories de la science antique sur l'Astronomie et sur la Physique céleste. Ce mélange de rêveries néoplatoniciennes, de spéculations sur les propriétés mystiques des nombres et d'érudition, plaisait fort aux arithméticiens et aux philosophes du Moyen Age.

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Après avoir attendu pendant dix ans, la Commission de L'ANNUAIRE du Bureau des Longitudes s'est enfin décidée à mettre en concordance la formule qui donne la variation de pesanteur à l'intérieur de la terre avec la loi hypothétique de variation de densité. Jusqu'à l'année 1899, cette loi, proposée par E. Roche, était présentée sous la forme

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Les coefficients avaient été déterminés d'après les calculs relatifs à la précession des équinoxes.

La formule de variation de la pesanteur interne, qui découle de la loi de variation de densité, s'écrivait alors

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Ces données numériques s'accordaient assez bien avec l'expérience faite au fond des mines de Harton, où Airy avait constaté que le pendule battait, en 24 heures, deux oscillations de plus qu'à la surface. Toutefois, la densité des couches superficielles, 2, 12, résultant de la loi hypothétique (1), est manifestement trop faible à partir de la faible profondeur marquée par le fond des Océans, cette densité est certainement supérieure à 2,5. En outre, le coefficient de variation trouvé voisin de par E. Roche,

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alors qu'il croyait l'aplatissement de la terre inférieur ou égal à

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1 1 ne cadre pas avec l'aplatissement plus grand, Ou 297' 292 293' admis aujourd'hui. Tisserand avait déjà montré en 1884 4 (COMPTES RENDUS, 2e semestre, p. 577) que ce chiffre ou 0,8,

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était trop élevé; il avait trouvé des nombres compris entre 0,758 et 0,777. Des considérations relatives aux variations de la pesanteur à la surface font voir que le coefficient est inférieur à 0,766. Aussi, grâce à l'intervention de Cornu, à partir de 1899, 4 3 la fraction a-t-elle été remplacée par la fraction qui répond 4 beaucoup mieux à toutes les observations concernant la densité des roches terrestres, l'aplatissement et la variation de la pesanteur à la surface du globe. Mais comme ce nouveau chiffre ne paraissait pas rendre compte de la valeur de la précession

remarque déjà faite par Tisserand la Commission a cru devoir signaler cette anomalie. En outre, elle a négligé de modifier les coefficients de la formule (2), qui dérivent euxmèmes de ceux de la loi hypothétique de variation de densité.

Une première démarche tentée auprès d'un membre influent de la Commission, en vue de rectifier cette erreur, est restée sans résultat. Au commencement de l'année 1903, Callandreau, saisi de la question, donnait l'assurance que l'accord entre les deux formules serait rétabli et que la restriction relative à la prétendue anomalie de la précession serait supprimée.

C A

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Cette restriction était appuyée sur ce fait que le rapport C des moments d'inertie du globe terrestre, déduit de la théorie de la précession, était inférieur à celui qui résultait de la loi hypothétique de variation de densité. Or, la théorie tétraédrique, aujourd'hui introduite officiellement dans l'ANNUAIRE, par M. Charles Lallemand, a résolu la difficulté.

La figure de la terre se rapproche de celle d'un tétraèdre en partie recouvert par l'eau des Océans. Le moment d'inertie, par rapport à un axe quelconque, peut se décomposer en deux : celui d'un sphéroïde ayant pour densité celle de l'eau, et celui d'une masse tétraédrique de densité beaucoup plus grande, de manière à atteindre la moyenne 5,5 adoptée pour l'ensemble des matériaux du globe terrestre. Si le tétraèdre était régulier, rien ne serait changé au rapport des moments d'inertie; ce rapport serait le même que si toute la partie solide du globe était sphé

roïdale, comme le reste des Océans. Mais il suffit de jeter les yeux sur une carte pour voir que la base septentrionale, dont les trois sommets correspondent sensiblement au massif des Alpes, aux plateaux de l'Himalaya et aux Montagnes Rocheuses, est plus petite que les trois autres. L'écorce terrestre, plus lourde que l'eau des Océans, est donc refoulée dans la direction de l'axe polaire, et le moment d'inertie autour de cet axe, qui intervient effectivement dans la théorie de la précession, est plus petit que le moment théorique calculé dans l'hypothèse que la terre est un sphéroïde composé de couches régulières. Ainsi s'explique la contradiction signalée autrefois, et Callandreau avait parfaitement reconnu la justesse de ces observations. La mort est venue le surprendre malheureusement avant qu'il ait pu leur donner suite.

Notre regretté confrère A. de Lapparent promit alors d'intervenir pour faire corriger ces erreurs et rétablir la vérité; la mort vint l'enlever à son tour.

Le physicien Cornu, par l'intermédiaire duquel avait été faite la modification de 1899, était lui-même décédé en 1902. C'était vraiment décourageant.

Nous avions donc pris le parti de voir la formule erronée, comme la légendaire sentinelle placée auprès du banc fraichement peint, renouvelée indéfiniment. Nous sommes heureux de trouver enfin dans l'ANNUAIRE de 1909 la rectification demandée depuis si longtemps. La Commission en a profité pour corriger également le diamètre du Soleil reproduit aux Principaux éléments du système solaire, conformément à la valeur déjà adoptée pour le même élément dans le chapitre consacré au Soleil, valeur qui résulte de la parallaxe 8",80.

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BIBLIOGRAPHIE

I

EXERCICES ET LEÇONS D'ANALYSE, par R. D'ADHÉMAR. Quadratures. Equations différentielles. Equations intégrales de M. Fredholm et de M. Volterra. Equations aux dérivées partielles du second ordre. Un vol. in-8° de vi-208 pages. - Paris, GauthierVillars, 1908.

Soucieux de l'intérêt des étudiants, M. d'Adhémar leur offre un ouvrage d'un genre nouveau et qui sera certainement bien accueilli. Voici, en effet, avec une ample collection d'exercices sur les théories classiques de l'analyse, une véritable introduction à l'une des questions les plus vastes et les plus attrayantes qui sollicitent en ce moment les efforts des géomètres. De là le double caractère du livre: élémentaire dans les exercices et tout d'actualité dans les leçons.

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