turbine, et la planche XIII, fig. 1, la turbine à basse pression achevée et prête à être démontée pour le transport à bord. La moitié supérieure de l'enveloppe est soulevée et laisse voir le tambour mobile en place. Les ailettes sont fixées dans des rainures à section rectangulaire, ménagées à la surface du tambour et de l'enveloppe. Dans les premières turbines, ces ailettes étaient mises en place une à une; l'opération prenait beaucoup de temps. Actuellement, des machines spéciales permettent d'en réunir un grand nombre en forme de segment de couronne, au diamètre exact de la rainure. Ces segments peuvent être préparés d'avance, et le travail d'achèvement se trouve singulièrement simplifié. On voit, sur la planche XIII, fig. 2, une couronne d'ailettes formée de huit segments, destinée à la turbine de basse pression. La construction et le montage d'une turbine à vapeur réclament une extrême précision, si l'on veut réaliser un bon rendement. Il est notamment nécessaire de réduire au strict minimum le jeu entre l'enveloppe et les ailettes mobiles, sinon la quantité de vapeur passant par les interstices, sans produire de travail utile, acquerrait une importance désastreuse. En pratique, ce jeu n'est qu'une fraction de millimètre; on comprend dès lors qu'avec des turbines de plusieurs mètres de diamètre, il faille un travail singulièrement soigné pour arriver à pareille précision. Il faut en outre prévoir l'effet des dilatations inégales, par suite de différences de température entre les diverses parties des turbines, et celui d'une flexion du tambour entre ses points d'appui ; cela aussi nécessite une étude des détails ticulièrement soignée. Ainsi, pour éviter une répartition inégale des pressions sur les coussinets, par suite d'une légère flexion de l'arbre des turbines, on a donné une forme légèrement sphérique aux surfaces en contact. De plus, les ailettes sont terminées, à leur extré IIIe SÉRIE. T. XV. par 37 mité, par une arête très tranchante, afin que, si elles viennent en contact avec la surface intérieure de l'enveloppe, elles s'émoussent sans difficulté et que l'ajustage se fasse automatiquement. Chaudières. Il y a, à bord du Mauretania, vingtcinq chaudières à retour de flammes, d'un usage général dans la marine marchande. Vingt-trois sont doubles: elles ont quatre foyers à chaque extrémité; les deux autres, de même diamètre mais moins longues, n'ont que quatre foyers à une extrémité. Le diamètre de toutes ces chaudières est de 5,25 m, et la longueur de 6,70 m pour les vingt-trois doubles et 3,66 m pour les deux autres. Le nombre total des foyers est de 192, la surface de grille atteint 378 m2 et la surface de chauffe 15000 m2, un hectare et demi. La pression de vapeur est de 13,7 kgm au cm3. Pour pouvoir résister à cette pression, les tôles sont en acier spécial qui a donné, aux essais, les caractéristiques suivantes : résistance à la rupture par traction, 58 kgm au mm2; élongation, 20,9% sur une largeur de 254 mm; limite d'élasticité, 34,4 kgm au mm2. L'épaisseur des tôles de l'enveloppe extérieure est de 35 mm. Les chaudières sont groupées dans quatre compartiments séparés; pour chaque groupe il y a une cheminée de forme ovale dont la section droite a 7,20 m de long et 5 m de large; le sommet des cheminées s'élève à 47 mètres environ au-dessus de la quille, soit à 37 mètres au-dessus de la flottaison normale. Le tirage des cheminées ne suffit pas pour assurer une combustion assez active sur la grille; on y supplée en recourant au tirage forcé du système Howden. Quelques chiffres donneront une idée de l'importance de cette installation. L'air est aspiré, dans chacun des quatre compartiments des chaudières, par huit ventilateurs, accouplés ́deux à deux à un moteur électrique de 50 chevaux, |