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Francfort pour balancer et combattre la bulle d'excommuniaction de Pie VII; des fêtes magnifiques, des carousels, des courses de chars, des illuminations, des mariages; et pour couronner ce couronnement, des royaumes nouveaux créés sous les pieds des anciens souverains!! Eugene Beauharnois fait Roi de Pologne, Berthier Roi des Alpes, et le premier des mauvais sujets, Murat fait Roi d'Epire!

Et pourtant de si brillants préparatifs, tant de pompe, tant de grandeurs ne sont pas à l'abri d'une attaque du mal caduc! Une nouvelle catalepsie peut jeter tous ces arrangements dans une cacophonie inextricable; et la nouvelle bulle d'or se convertir en une bulle de savon.

Si la nouvelle de la prise de Flessingue porta nagueres le trouble dans le cerveau brûlé du vainqueur de Wagram, comment cette tête, à demi-calcinée, aura-t-elle reçu le choc d'une nouvelle bien plus désastreuse encore que la conquête de Walcheren? Nous voulons dire :

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La défaite totale, la capture, la destruction, la dispersion de la flotte et du convoi partis de Toulon, le 21 Octobre, pour aller au secours de la garnison du Montjouy. de Barcélone?

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Quoique nous n'ayons aucun détail officiel de cette brillante victoire remportée le jour même de notre Jubilé, par le frere d'armes de Nelson, Lord Collingwood, nous savons par quelques journaux français et par une multitude de voyageurs et de lettres dú midi de la France, que deux vaisseaux français de 80 canons s'étaient jetés à la côte entre Cette et Aigues-mortes, et y avaient été brûlés par leurs équipages pour ne pas tomber au pouvoir des Anglais; que l'on avait déjà connaissance par une frégate qui était entrée à Cette, que cinq vaisseaux de ligne, trois frégates, plusieurs corvettes et un nombre considérable de transports étaient tombés au pouvoir de la flotte anglaise qui chassait le reste. Nous espérons que dans notre prochain Numéro nous confirmerons officiellement cette victoire navale, qui, réduisant la marine impériale aux constructions d'Anvers, doit achever de mettre l'auguste tête à l'envers.

Nos prises et nos prisonniers se sont augmentés cette semaine des corvettes le Milan, partant de Bordeaux, et le Fanfaron, capit. des Hauteurs, partant de Brest pour la Guadeloupe; des corsaires le Rodeur, Cap. Maraud; la Belle Etoile, de Cherbourg, et le Grand Napoléon, et de 500 hommes composant leurs équipages.

On souscrit chez M. PELTIER, 7, Dukę Street, Portland Place. De l'Imprimerie de Vogel et Schulze, 13, Poland Street, Londres,

L'Ambigu,

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VARIETES LITTÉRAIRES ET POLITIQUES.

No. CCXL. Le 30 Novembre, 1809.

SCIENCES ET ARTS.

VOYAGES D'UN NATURALISTE, etc., etc.; par M. E. Descourtilz, ex-Médecin Naturaliste du Gouvernement.Trois Volumes in-8vo.

que

Les sciences ont fait tant de progrès en Europe depuis un siecle, que de toutes les entreprises une des plus difficiles à bien exécuter aujourd'hui, c'est un voyage scientifique. Tant la civilisation reste dans certaines bornes, tant que les lumieres se réduisent à celles que l'expérience individuelle donne, le voyageur ne s'arrête qu'aux seuls objets qui peuvent l'intéresser personnellement; tous les autres échappent à ses regards. Le Canadien, qui n'a besoin que des produits de sa chasse, ne connaît que ce qui est relatif à la recherche et à la poursuite des animaux qui le nourrissent et l'habillent, comme les premiers voyageurs européens ne virent sur les côtes de VOL. XXVIII. 3 G

l'Afrique et du Nouveau Monde que de l'or ou des esclaves.

Mais à mesure que les hommes se polissent, à mesure que nos rapports avec la nature s'étendent et que ses phénomenes et ses productions acquierent plus d'intérêt pour nous, une foule de choses étrangeres à l'homme grossier, et qu'il n'apercevait point, sont distinguées par l'homme plus instruit. Les besoins de l'esprit se développent; on est avide de voir, de 'recueillir, poussé par cette aveugle curiosité qui précede et annonce toujours la naissance des sciences. Le voyageur alors n'a besoin que d'être attentif et laborieux; tout est nouveau, tout sera utile. En effet, les voyages qui ont été entrepris, par les européens depuis l'établissement de leur commerce maritime, dans les différentes parties du monde, jusqu'au milieu du siecle dernier, portent le caractere de cette époque : les faits y sont nombreux, mais sans liaisons et sans développements, et la plupart servent beaucoup plus à faire connaître l'existence des choses que leur nature.

Il n'en est plus de même lorsque les faits sont une fois classés et réunis sous des lois générales: il s'agit moins alors d'augmenter leur nombre que d'établir leurs rapports, et les sciences physiques sont unies si étroitement, elles se prêtent des secours si fréquents et si nombreux, qu'il est presque impossible d'éclaircir un phénomene sans réunir les lumieres de plusieurs d'entre elles. Par quelles études le voyageur ne doit-il donc pas se préparer aujourd'hui à remplir la tâche qu'il s'impose? Chaque pas qu'il fait le met en relation avec des objets nõuveaux et qui dépendent de toutes les branches des connaissances humaines; la nature du climat, celle du sol, les météores, la mer, les minéraux, les plantes, les animaux qui vivent dans les eaux ou sur la terre, les hommes, leur industrie, leurs mœurs, il doit tout voir, tout apprécier, s'il veut se placer à côté des

hommes célebres qui se sont illustrés de nos jours dans la carriere brillante et périlleuse où il entre.

A la vérité, on peut encore obtenir une place honorable parmi les voyageurs en se bornant même à une seule classe d'observations. Celles qui ont été faites avant les temps modernes sont nécessairement incompletes; la plupart laissent des doutes nombreux dans l'esprit de ceux qui les étudient, et font désirer que des hommes instruits soient à portée de s'en occuper de nouveau. On peut donc rendre de très-grands services à l'une ou à l'autre des branches de l'histoire naturelle, par exemple, lorsque l'on est instruit de ce que ces sciences possedent de certain, de ce qu'elles ont de douteux, et qu'on s'est mis dans le cas de rectifier les erreurs qui ont été commises et de faire connaître les choses qui ne le sont point en

core.

A juger de l'ouvrage que nous annonçons, par son titre principal, on le rapporterait à cette derniere classe de voyages; mais nous verrons que l'auteur ne borne point ses recherches aux productions de la nature; ses observations embrassent tous les sujets physiques, moraux et politiques qui peuvent s'offrir à un voyageur "dans plusieurs ports de mer

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français, en Espagne, au Continent de l'Amérique "Septentrionale, à Saint-Yago de Cuba et à SaintDomingue."

Cet ouvrage doit être composé de six volumes; mais nous n'en connaissons encore que trois. Le premier contient le récit des sentiments et des observations de M. Descourtilz, depuis son départ de Paris jusqu'à son arrivée à Saint-Domingue, et voici comment il entre en matiere. " Après un orage violent, " lorsque les gouttes d'eau commençaient à filtrer "moins précipitamment du chaume de notre re"traite; alors que les moutons, sortant de leur abri, "commençaient à bondir en cherchant leur pâture, "le ciel épuré reprenant son azur éblouissant, et le

"tonnerre sourd ne s'annonçant plus qu'au lointain, "M. Desdunes Lachicotte, oncle de mon épouse, et "notre bon hospitalier à Saint-Domingue, me voyant "soupirer en suivant des yeux un couple de pigeons

en amour, chercha à me distraire d'une pensée ac"cablante qui agitait alors mon cœur. Ainsi, pour "calmer mon impatience et soulager mes maux par

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un récit, il me pria, au nom de l'amitié que je lui "portais, de lui raconter tous les événements remar"quables d'un voyage que j'avais entrepris pour dé"battre auprès du gouvernement les intérêts de sa "famille, devenue la mienne. Après lui avoir dé"peint l'état cruel d'un époux et d'un pere au mo¬ ment d'une séparation peut-être éternelle, je com"mençai ainsi, à l'aide de mon journal

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Je ne suivrai point notre voyageur dans sa route de Paris au Havre, quoiqu'il fasse des descriptions fort pittoresques et très-sentimentales de tous les objets qui frappaient sa vue, Je ne parlerai point de son arrivée et de son séjour dans cette ville, ni des regrets qu'il eut d'être condamné, à cause des Anglais, à ne manger que des limandes ou des homards; je le laisserai même parcourir seul, ou avec Madame sa belle-mere, ou avec M. Poulet, les environs de ce port de mer, s'extasier sur les beautés que la nature y a répandues, s'intéresser aux petits hôtes des bois tremblants aux chants du coucou, reconnaître des scarabées dans le bupreste, le dermeste, le scorpion, les scolopendres et les capricornes, qui ne sont point des scarabées, et enfin assister " à une péche du rivage bien intéressante pour l'observateur déïste." Je craindrais que toutes ces choses, fort curieuses sans doute pour M. Lachicotte à Saint-Domingue, le fussent très-peu pour nous et nos lecteurs.

On pourrait cependant trouver singulier que parmi tant d'observations intéressantes pour les hommes religieux, et faites par un naturaliste, il n'y en ait pas une soule utile à l'histoire naturelle. Quoi

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