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Plusieurs lettres de la Suisse ne laissent aucun. doute sur les liaisons qui out subsisté pendant l'été dernier entre quelques habitants des cantons et les insurgés du Tyrol et du Vorarlberg. Les renseignements qu'on s'est procurés à cet égard ont été communiqués par Napoléon au landamman de la Suisse, avec invitation de faire punir les coupables. En conséquence de cette invitation, les gouvernements de plusieurs cantons ont déjà fait commencer les enquêtes les plus séveres pour atteindre tous les braves conjurés, et pour montrer, dans cette occasion im→ portante, combien les Suisses détestent leur prétendu médiateur.

Il se confirme que les deux comtes de Stadion, qu'on regarde avec raison comme les principaux auteurs de la guerre, sont entièrement éloignés des affaires publiques. On dit cependant que l'exministre des affaires étrangeres a obtenu une pension considérable. Les journaux autrichiens annoncent qu'il séjourne actuellement à Prague.

On répand le bruit qu'un des Princes de la confédération qui a montré le plus d'attachement à la France, en recevra le prix dans le Hanovre. (Ceci regarde probablement la Saxe, qui alors donnera en échange le Duché de Varsovie.

L'occupation d'Inspruck par les troupes bavaroises est confirmée : elle a eu lieu le 25 Octobre, Un officier supérieur, arrivé à Munich, a transmis les rapports officiels qui viennent d'être publiés, et dont voici la substance:

"La division du Prince Royal s'était portée le 25 à Kundl; le lendemain, de grand matin, elle se remit en marche pour Hall, y arriva tranquillement et bivouaqua devant la ville. L'avant-garde de la division du Général Wrede rencontra près du pont de Volders, quelques insurgés qui furent aussitôt mis

en fuite. Sure le pont de l'Inn, près de Hall, était une troupe de Tyroliens postée sur les hauteurs voisines dans des retranchements; quelques grenades les en chasserent: le pont fut rétabli et un fort détachement bavarois occupa la position que les in-. surgés venaient d'abandonner.

"Le 25, un bataillon entier garnissait ces mêmes hauteurs que les paysans attaquerent à plusieurs reprises, mais toujours sans succès. Le même jour, le Général Comte de Beckers fit une reconnaissance sur Inspruck avec le bataillon d'infanterie légere de Haberman, un régiment de dragons de la division du Prince Royal, un bataillon du 7e régiment d'infanterie de ligne, deux escadrons du 2e régiment des chevaux-légers, et la batterie d'artillerie de Caspers, faisant partie de la division du Général Wrede. Le Prince-Royal, le Général français Drouet, le Général Wrede et le Général Raglowich assistaient à cette reconnaissance. Le pont de l'Inn, près d'Inspruck, était enlevé et la rive gauche occupée par les insurgés. Les chasseurs des deux bataillons, ceux d'Haberman à la tête, passerent rapidement le fleuve, chasserent les Tyroliens et les poursuivirent an travers de la ville jusqu'à une certaine distanceà. On rétablit promptement le pont, et les troupes bavaroises occuperent les corps-de-garde et toutes les portes. Les paysans se retirerent sur la montagne d'Isel, où ils ont des retranchements garnis de quelques pieces d'artillerie. On a trouvé dans la ville 98 soldats bavarois malades et blessés qui y avaient été laissés lors de la derniere expédition. Ils se louent du traitement qu'ils ont éprouvé de la part des Tyroliens. Les autres prisonniers avaient été transférés deux jours auparavant dans l'intérieur du Tyrol; les troupes bavaroises sont néanmoins parvenues à en délivrer quelques-uns, notamment des officiers.

La premiere division bavaroise, en marchant

sur les passages de Strub et de Lofers, intercepta beaucoup de lettres, dont deux d'André Hofer, adressés à Speckbacher, commandant du Tyrol septentrional, qui depuis a été tué. Hofer lui mandait, dans l'une de ces lettres, que la paix était assez sûre, et que le Tyrol aurait un souverain particulier ; qu'on devait pourtant attaquer encore une fois les Bavarois. La seconde lettre de Hofer portait qu'il lui était impossible d'envoyer des renforts, parce qu'il se voyait obligé de combattre les Français qui venaient d'Italie, ainsi que des messieurs: sous cette derniere dénomination il comprend probablement le parti d'opposition qui s'est formé contre lui en Tyrol.

Le jour où la ratification du traité de paix a eu lieu, les anciennes administrations autrichiennes de gouvernement et de police ont repris à Vienne leur premiere activité; elles sont sous les ordres de M. le Comte de Wrbna, qui y réside en qualité de commissaire aulique. M. le Général Andréossi n'exerce plus en conséquence les fonctions de gouverneur ; il y est comme commissaire impérial français. La Gazette de Vienne est maintenant confiée à un rédacteur allemand, et paraît, comme autrefois, le Mercredi et le Samedi de chaque semaine. Le 25, elle contenait le traité de paix, tel qu'il a été publié de la part de l'Autriche, en mettant en tête les titres et les dénominations du monarque autrichien! Le Maréchal Duc d'Auerstadt a déjà quitté Brunn, où est attendue l'Impératrice d'Autriche, vu que l'air de la Hongrie ne lui est pas favorable, L'Empereur François n'ira pas à Prague, comme on le disait d'abord. Il regne une très-grande activité à Vienne, tant à cause du passage des troupes, qu'à cause des affaires de commerce qui reprennent un nouveau

cours.

Le Roi de Saxe est parti de Dresde le 2 de ce

mois. Il a passé le 5 à Mayence, et est arrivé le 14 à Paris. M. le Comte de Montesquiou, grandchambellan, était parti depuis plusieurs jours pour aller au-devant du Roi. On attend aussi à Fontainebleau le Roi de Baviere, celui de Westphalie et le Vice-Roi d'Italie. C'est le bruit général.

Voici le programme d'une gravure qui doit paraître le jour de l'entrée triomphale de Buonaparté à Paris. Cette annonce prématurée d'un événement que les journaux indiquent à peine, semblerait prouver qu'en effet Buonaparté n'est resté à Fontainebleau que pour rétablir sa santé, et donner le temps à ses flatteurs de lui préparer un triomphe qui rappelle ceux des généraux et des empereurs de l'ancienne Rome.

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Programme,

Vainqueur et pacificateur de l'Europe, Napoléon-le-Grand revenant des champs de l'Autriche, a la tête de ses immortelles armées, fait son entrée solennelle dans la capitale de son empire.

"Cette pompe s'ouvre par des héraults d'armes qui proclament que Napoléon-le-Grand a fixé les destinées de l'Europe par les victoires de Marengo, d'Austerlitz, d'Iena, d'Eylau, de Friedland et de Wa gram.

"Le cortége se dirige au palais des Tuileries, dont on aperçoit l'arc de triomphe qu'on a élevé à la gloire de la grande armée.

"Une foule de musiciens couronnés de fleurs mêlent le son harmonieux de leurs instruments à des chants d'allégresse et des hymnes de triomphe.

"Devant l'Empereur, on porte une immensité de couronnes d'or, qui désignent les princes qu'il a

vaincus, des enseignes et des trophées qui rappellent Jes combats et les batailles où il a triomphe, les conquêtes de la haute et basse Autriche, de la Carinthie, de la Styrie, de la Carniole et de l'Istrie; l'occupation des ports de Fiume et de Trieste, l'entiere soumission du Tyrol et du Vorarlberg, la conquête des Cercles de Brunn et de Znaïm en Moravie, des villes de Presbourg et de Raab en Hongrie, etc. etc.

"Paraît enfin, sur un superbe coursier d'une blancheur éblouissante, Napoléon-le-Grand. Au vif éclat de ses regards, à la fierte noble et gracieuse répandue sur ses traits, on reconnaît le vainqueur de l'Europe et le chef du plus puissant empire de

la terre.

"Près de l'Empereur sont les généraux compagnons de ses victoires, portés sur des coursiers richement enharnachés, et recevant chacun quelques rayons de la gloire du triomphateur."-Journal de Paris.

Le fameux Mont-Gaillard, si connu par ses projets de contre-révolution, par ses intrigues politiques, par les prétendues confidences qui ont préparé la journée du 18 Fructidor, et par sa honteuse apostacie, vient de publier un livre, dans lequel, sans s'arrêter à discuter le droit que Napoléon a eu d'usurper la couronne de France, il établit, qu'en vertu de cette usurpation, la dynastie de ce brigand a acquis des droits sur le royaume d'Italie et sur le duché de Rome, d'une maniere légitime, solennelle et sacrée. Il annonce, à la fin de sa préface, qu'il n'a d'autre but que "celui de faire sentir plus fortement des innombrables bienfaits dont l'Europe est redevable à T'Empereur des Français, puisque c'est à l'ombre de sa protection éclairée que la religion chrétienne voit rajeunir son auguste vieillesse et briller d'un nouvel éclat sa vénérable antiquité."

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