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résultats partiels sont encore fort dispersés.

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Aussi le grand physicien américain A. A. Michelson vient-il de reprendre la même étude par une méthode entièrement différente (1913-1919) et que nous rattacherons, pour la décrire, aux premières recherches, les infructueuses tentatives d'A. d'Abbadie.

A. d'Abbadie installait au fond d'un puits un bain de mercure, et s'en servait comme d'un miroir pour observer les oscillations de la verticale, constamment perpendiculaire à ce miroir. - Remplaçons le mercure par de l'eau et étendons la nappe liquide jusqu'à en faire un étang circulaire de 100 m. de rayon. Que le bord cylindrique de l'étang soit finement gradué par une série de circonférences parallèles, dans des sections horizontales du cylindre, et que des verniers et des microscopes y soient répartis, comme sur un cercle astronomique, pour l'observation du niveau du liquide. Au moins trois lectures faites au même instant fixent la position du plan liquide à cet instant et, par conséquent,. la direction de la verticale.

Cette conception théorique n'est évidemment pas réalisable telle quelle: trop de causes perturbatrices. viendraient fausser les résultats (1). Mais l'étang circulaire peut se réduire à deux canaux diamétraux

(1) C'est néanmoins ce procédé qui, au fond, a été mis en œuvre dans la détermination du coefficient de rigidité de la Terre par l'observation des marées océaniques. Mais, ici, la nappe liquide est trop vaste pour qu'il s'agisse des oscillations de la verticale en un point. Sous les attractions luni-solaires, la surface solide du globe et la surface des mers se déforment simultanément. En un point du rivage, les variations apparentes du niveau. de la mer sont l'excès de la marée océanique sur la marée terrestre. La marée océanique théorique peut se calculer, et la marée apparente en est une fraction d'autant plus grande que la Terre est plus rigide. Mais les marées à courte période ne se réalisent qu'avec un certain retard vis-à-vis des variations du champ de forces auxquelles elles sont dues ; de plus, elles se compliquent des ondes secondaires qui, formées dans un océan, se propagent entre les continents comme une intumescence dans un canal; et la rigidité de la Terre ne peut s'estimer que d'après les ondes de marée à longue période, telles que. l'onde lunaire semi-mensuelle.

perpendiculaires, et, comme il suffit d'une quatrième lecture pour que leurs surfaces ne doivent point appartenir à une même surface de niveau, le liquide observé peut être enfermé dans deux tubes horizontaux indépendants.

C'est ainsi que, dans les terrains de l'Observatoire Yerkes, de l'Université de Chicago, Michelson fit creuser deux tranchées de six pieds de profondeur et de cinq cents pieds de longueur, l'une dans la direction nord-sud, l'autre dans la direction est-ouest. Dans chacune, il fit placer et recouvrir un tube horizontal, à demi rempli d'eau, et terminé à chaque extrémité par un cylindre que ferme une lame verticale de verre accessible dans une cave d'observation (1). Derrière cette glace, une aiguille verticale tournée vers le haut effleure le niveau de l'eau ; la distance de sa pointe à l'image de celle-ci, par réflexion totale sur la surface libre vue par en dessous, vaut deux fois la distance à la surface; elle est observée au moyen d'un microscope micrométrique horizontal étalonné pour l'observation

sous eau.

Les lectures se firent d'heure en heure ou de deux heures en deux heures, de fin septembre à fin novembre 1913. Les résultats présentèrent une concordance satisfaisante, et l'on en déduisit, pour le rapport des amplitudes observée et théorique, dans le sens nord-sud comme dans le sens est-ouest, 0,710 (2). L'anomalie

(1) A. A. Michelson, Preliminary Results of Measurements of the Rigidity of the Earth, dans THE ASTROPHYSICAL JOURNAL, t. XXXIX, 1914, p. 105. (2) En réalité, ce n'est pas ce résultat qui a d'abord été publié. La première étude de Michelson (Preliminary Results) conclut à

0,710 dans le sens est-ouest,

0,523 dans le sens nord-sud,

où l'on retrouve l'anomalie constatée à Potsdam. Mais elle résulte ici d'une erreur de calcul signalée par Moulton et rectifiée par Michelson et Gale dans SCIENCE du 3 octobre 1919. Le nombre 0,523 doit encore être divisé par le cosinus de la latitude du lieu, et la latitude de l'observatoire Yerkes, par un hasard singulier, a pour cosinus 0,7306; or 0,523 : 0,73C6 = 0,710.

Ille SÉRIE. T. XXIX.

de Potsdam, Heidelberg, Dorpat était due à une circonstance régionale.

En publiant ses premiers résultats, Michelson avait annoncé des mesures plus précises dans lesquelles le microscope serait remplacé par l'interféromètre. On connaît le rôle joué par cet instrument, entre les mains du même physicien, dans la célèbre détermination du mètre en longueurs d'onde de rayons lumineux. On sait aussi comment, malgré son extrême sensibilité, l'indifférence de l'interféromètre de Michelson à son orientation par rapport à la direction du mouvement terrestre a donné naissance à ce principe de relativitė qui est sur le point de renouveler la physique tout entière. Pour l'adaptation de l'interféromètre à la mesure des variations du niveau liquide dans chaque réservoir (1), un miroir horizontal se trouve sous la surface de l'eau, à très peu de distance de celle-ci. L'oeil de l'observateur reçoit à la fois deux rayons lumineux émanés de la même source, l'un réfléchi sur le miroir immergé, après double traversée de la mince couche d'eau, l'autre réfléchi sur un miroir non immergé. Les franges d'interférence se déplacent en même temps que varie l'épaisseur de la couche liquide, d'où le moyen de mesurer, à chaque instant, cette épaisseur. A l'observation visuelle a été substitué un enregistrement photographique continu.

L'analyse des oscillations périodiques du niveau de l'eau a dégagé l'influence des ondes semi-diurnes lunaire et solaire et de l'onde diurne lunaire. Le rapport de l'amplitude observée de l'oscillation de la verticale à son amplitude théorique pour une Terre parfaitement rigide s'est exprimé par des nombres bien

(1) A. A. Michelson et H. G. Gale, The Rigidity of the Earth, dans THE ASTROPHYSICAL JOURNAL, t. L, 1919, p. 330. Voir aussi l'article immédiatement suivant (p. 346): F. R. Moulton, Theory of Tides in Pipes on a rigid Earth.

groupés, aussi bien pour les diverses ondes considérées que pour l'un et l'autre des deux tubes, et la valeur moyenne de ces nombres s'est trouvée égale à 0,690.

Eu égard à ces recherches extrêmement soignées, le coefficient de rigidité efficace de la Terre est proche de 720 000 kg par cm3, voisin par défaut de celui de l'acier.

Si cet article a été fait, et fait si long, c'est bien moins pour apprendre que la rigidité de la Terre est de l'ordre de celle de l'acier, ce qui se lit partout, que pour montrer cette magnifique collaboration de tant de sciences, mathématiques et physique, élasticité et résistance des matériaux, astronomie et mécanique céleste, géodésie et géologie, dans un même problème, à la recherche de la vérité.

M. ALLIAUME,

Professeur d'astronomie à l'Université

de Louvain.

De l'organisation sanitaire
de la Belgique

L'organisation sanitaire d'un pays est toujours un problème d'actualité, parce qu'elle a pour but de diminuer la morbidité et la mortalité de la population.

La vie humaine est un capital de la Nation, le plus précieux assurément. La conservation de la santé et le développement normal de chaque citoyen doivent donc être la préoccupation constante et dominante des pouvoirs publics.

Je voudrais montrer d'abord les avantages qu'un pays peut tirer d'une sage réglementation de ce qui intéresse la santé de ses habitants. Ensuite j'exposerai comment se sont succédé en Belgique les dispositions législatives concernant l'hygiène publique; on verra de la sorte les étapes qui aboutirent à l'organisation sanitaire actuelle du pays. Cet exposé suggérera quelques réflexions qui formeront la dernière partie de cet article.

Qu'une organisation sanitaire adéquate ait sur l'état moral, économique et social d'un pays la plus heureuse influence, cela ne semble pas évident aux yeux de tous. Et cependant la guerre vient de nous en fournir une preuve éclatante.

Au début de la campagne, nos services sanitaires étaient désorganisés; aussi revécut-on les calamités des guerres antérieures : une épidémie de fièvre typhoïde

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