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grandes banques françaises et qu'ils cherchèrent à les intéresser à des recherches, qui donnaient cependant les plus belles espérances. Il leur fut donc nécessaire de se tourner du côté des banques allemandes, qui, plus avisées, fondèrent la société Gewerkschaft Amélie, en vue de continuer et d'étendre les recherches.

165 sondages permirent d'établir une première délimitation du bassin dont l'étendue fut reconnue voisine de 200 kilomètres carrés.

Le premier puits, le puits Amélie 1, était foncé en 1908 et l'extraction commençait en 1910.

Pendant que se développaient à la fois les études du gisement et les premières installations, l'une des plus importantes sociétés exploitant le gisement potassique de Stassfurt, la Deutsche Kali Werke, se rendait acquéreur de toutes les concessions alsaciennes, puis en rétrocédait ultérieurement deux fractions, l'une au groupe Wintersall, également concessionnaire de gisements prussiens, la seconde au groupe Hohenzollern ou Röchling.

Le gisement potassique alsacien devenait ainsi une propriété presque exclusivement allemande; seuls quelques Alsaciens ou groupements d'Alsaciens possédaient un nombre très restreint de parts dans les nouvelles sociétés.

Convaincu que le bassin alsacien devait s'étendre au nord-est, M. Vogt entreprit alors de nouvelles prospections en 1910 et fut assez heureux pour obtenir 28 concessions nouvelles, dont l'exploitation et la mise en valeur furent confiées à la société franco-alsacienne Kali Ste-Thérèse, société formée au capital de 10 millions, grâce à l'aide de M. Mercier, directeur des mines de Béthune, et de certains groupes financiers

nancéens.

La situation des mines de potasse alsaciennes se présentait ainsi à la veille de la guerre :

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La capacité extractive des 12 puits équipés correspondait à un tonnage journalier de 7 150 tonnes; toutefois cette capacité était purement théorique, l'exploitation des mines autour des puits n'était pas assez avancée pour répondre à leur puissance de travail. En fait, en 1913 les mines alsaciennes ont produit 350 000 tonnes de sels bruts représentant environ 60 000 tonnes de potasse anhydre (K3O) (1). On se rendra compte du peu d'importance prise sur le marché de la potasse par les mines alsaciennes, si l'on compare le chiffre précédent à la production mondiale de 1913, qui atteignait 1 110 370 tonnes de potasse pure (K2O), c'est-à-dire une quantité vingt fois supérieure à la production alsacienne, la partie complémentaire provenant exclusivement des gisements allemands. Cette faible production alsacienne tenait d'abord à la jeunesse des mines dont l'exploitation était seulement en voie d'organisation, et ensuite à la faible part qui leur avait été attribuée dans la répartition des quanta de production par le Kalisyndicat auquel elles avaient dû s'agréger.

(1) On mesure la richesse en potasse d'un engrais, par la quantité d'oxyde de potassium (K2O) qu'il contient.

II. PUISSANCE DU GISEMENT

Le gisement alsacien appartient à l'oligocène moyen de l'époque tertiaire; il se présente, comme nous l'avons vu, en deux couches distantes d'une vingtaine de mètres; la couche supérieure de 1 m. à 1 m. 50 d'épaisseur, avec une moyenne de 1 m. 20, est la plus concentrée en potasse, elle contient 22 à 25% de potasse anhydre sous forme de chlorure de potassium associé au sel marin, soit donc une teneur de 35 à 40% en chlorure; la couche inférieure, avec une épaisseur variant de 2 m. 50 à 5 mètres et une moyenne de 4 m., donne de 15 à 20% en oxyde de potassium ou 23 à 32% en chlorure de potassium.

Le bassin se développe entre Mulhouse et Guebwiller sur une longueur nord-sud d'environ 20 kilomètres et une largeur est-ouest de 12 à 15 kilomètres. Il est limité à l'ouest par la chaîne des Vosges, à l'est par le Rhin. Les deux couches parallèles sont inclinées dans la direction nord-est; c'est ainsi qu'à la mine Amélie la couche supérieure est à 500 mètres, elle descend progressivement à 550 à Théodore, 630 à Alex, pour atteindre 830 à Ensisheim. La surface effective de la zone potassique est de 180 kilomètres carrés. On en déduit facilement que les mines alsaciennes contiennent une quantité de sel de potassium correspondant à 323 X 10' tonnes de KO, c'est-à-dire un stock susceptible d'alimenter le monde pendant 300 ans avec la consommation d'avant-guerre. Dans une étude antérieure sur l'évolution de la potasse à la surface de la terre (1), j'ai montré que cette réserve de potasse était équivalente à celle que contenaient 1000 kilomètres cubes des eaux de la Méditerranée, soit environ un

(1) REVUE SCIENTIFIQUE, no 8, 1919. Les stocks mondiaux de potasse et l'évolution des sels potassiques à la surface de la terre.

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ZONE

ZONE

Concessions allemandes sequestrées.

Concessions Kali Sainte-Thérèse non seques trées.

Limite de la souche supérieure. Épaisseur moyenne 1 m. 50.
Limite de la souche inférieure. Épaisseur moyenne 4 à 5 mètres.

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