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(QUARANTIÈME ANNÉE; TOME LXXIX DE LA COLLECTION)

LOUVAIN

SECRÉTARIAT DE LA SOCIÉTÉ SCIENTIFIQUE

(M. F. Willaert)

11, RUE DES RÉCOLLETS, II

1921

SACHANGE

Connaissons-nous

le Plan de l'Univers?

C'est toujours pour moi un étonnement nouveau de constater à quel point les anciens, dont l'imagination fut cependant si riche, restèrent dans l'ignorance de la structure de l'Univers. En admettant même qu'ils n'eussent aucun moyen de supputer les distances célestes, un fait aurait dû les frapper, je veux dire la disposition des étoiles sur le firmament. Car personne n'y fait allusion. Galilée lui-même, qui ne vint qu'au XVIIe siècle, n'y pensa pas. Kepler à la même époque se hasardait à dire : « La place où est situé le Soleil est près de l'anneau stellaire qui forme la Voie lactée. Cette position est indiquée par cette circonstance que la Voie lactée présente à peu près l'aspect d'un grand cercle, et que l'intensité en est sensiblement la même dans toutes ses parties» (1), mais l'illustre savant, dont le génie intuitif devait construire la base de la Mécanique céleste, ne soupçonna même pas que l'accumulation des étoiles augmente à mesure que nous approchons de la Voie lactée.

Celui qui le premier paraît s'être formé une idée très approchée de la constitution du monde stellaire, fut Thomas Wright, fils d'un charpentier de Byer's Green, près de Durham. Son Hypothèse de l'Univers, parue en 1750, renferme des aperçus vraiment remarquables pour l'époque Th. Wright regardait, en effet, « les

(1) Cité par Arago: ASTR. POP., p. 7, t. II.

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étoiles fixes non comme une fourmilière dispersée sans ordre et sans dessin, mais comme un ensemble d'astres soumis à une organisation systématique et obéissant à une attraction générale vers un plan principal des espaces qu'ils occupent ».

Kant publia sa Théorie du Ciel en 1755 et ce fut là qu'il reprit pour son propre compte l'idée de Wright, mais non toutefois sans la perfectionner: «Si l'on jette les yeux sur le ciel étoilé par une nuit bien claire, on y remarque une bande lumineuse, où une multitude. d'étoiles plus condensées que partout ailleurs, se confondent en raison de leur grand éloignement et produisent une blancheur uniforme, à laquelle on a donné le nom de Voie lactée ». Elle suit sans interruption, dans sa continuité, la trace d'un grand cercle dans le ciel. Kant conclut alors que les étoiles se massent les unes derrière les autres au voisinage de ce plan qui passe par notre point de vue. Même « les étoiles, ajoute-t-il, qui ne sont pas comprises dans la bande blanchâtre de la Voie lactée, paraissent d'autant plus pressées et ramassées qu'elles sont plus voisines de cette zone; si bien que, des deux mille étoiles que l'oeil nu aperçoit au ciel, la plus grande partie se rencontre dans une zone assez étroite, dont la Voie lactée occupe le milieu » (1).

L'idée était bien lancée cette fois; elle était simple, elle faisait image, elle devait attirer l'attention des astronomes. Aussi, lorsque William Herschel, vingt années plus tard (1775), entreprit sa première « revue du ciel », son but n'était pas seulement de découvrir des astres nouveaux, mais de reconnaître la construction intime de l'Univers : « Ceci, disait-il lui-même en 1811, a toujours été le but ultime de mes obser

vations ».

(1) Histoire générale et Théorie du Ciel de Kant: Traduction de C. Wolf, p. 133 et suiv,

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