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statistique, dont les traités forment une partie essentielle, puisqu'ils font découvrir la puissance fédérative des États: la puissance militaire, et les facultés pécuniaires, ne sont pas moins nécessaires à connaître.

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La puissance militaire ne se compose pas seulement du nombre des soldats (la. guerre de la révolution en est la preuve ); mais encore du moral, de la discipline, du courage des hommes qui constituent la masse des armées.

La position géographique n'est pas plus à dédaigner. Des montagnes, des fleuves, sont: autant de barrières pour la défense du pays qu'ils couvrent. Les montagnes contribuent à déterminer la température du climat, le caractère et les mœurs des habitans, la nature des productions. Les fleuves, liens de communication entre les différens pays, sont autant de canaux qui vivifient l'industrie.

Les facultés pécuniaires se forment des revenus publics, et les revenus publics sont en raison composée des produits de l'agriculture et des résultats du commerce. Le

commerce, l'agriculture et les arts, sont donc les premières sources de la force des Empires. C'est des ateliers et des chaumières que sortent les hommes qui, formés au maniement des armes, versent leur sang pour la défense et la gloire de leur pays. L'agriculture rend à la société les premiers produits; le commerce les exporte, après que la main des arts se trouve avoir ajouté un nouveau prix aux matières premières.

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L'homme qui, après avoir étudié la cause des divers impôts chez tous les peuples, exposerait leur nature expliquerait les formes de perception, et publierait le résultat de ses recherches, rendrait à l'économie politique un service signalé.

Un bon Traité sur la population, la population que Mirabeau regardait comme la seule règle qui pût servir à fixer l'impôt, reste encore à faire. MM. Hume et Wallace ont beaucoup et savamment disserté sur cette partie intéressante de la statistique; mais leurs dissertations n'ont pas résolu ces questions qu'on se fait tous les jours: « La population est-elle augmentée

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» ou diminuée depuis quelques siècles? » Est-elle, parmi nous sur-tout, dans un » état d'accroissement ou de dépérisse»ment?» Ce problême qui, depuis longtems, aurait dû être résolu par des dénombremens, n'a guères été discuté, ainsi que Peuchet l'observe dans son Dictionnaire de Géographie Commerçante, que par meur et la flatterie. « En effet, ajoute-t» il, selon qu'on a voulu louer ou blâmer » le Gouvernement, abroger d'anciennes » lois, ou vanter de nouvelles ordonnances, » on a dit: la DIMINUTION sensible dans la » population, l'AUGMENTATION marquée » dans la population, prouvent, etc. Et » comme la satyre et l'éloge ne sont guères » plus exacts l'un que l'autre, il y a eu de » l'exagération des deux côtés ».

La statistique est une science que les anciens paraissent n'avoir pas cultivée.

Vers le XVI. siècle, au tems où Venise florissait, des Vénitiens commencèrent à publier des tableaux de statistique. Au XVII., un Français, Davity, fit paraître un ouvrage volumineux sur cette matière.

L'in folio, d'abord goûté et répandu, finit par être confiné et oublié dans les bibliothèques. Depuis, des Italiens rendirent ces sortes d'ouvrages plus usuels, en leur don nant une forme plus appropriée au goût et aux moyens des lecteurs. Mais les Allemands s'emparèrent bientôt du domaine de la statistique, dont ils sont en possession depuis cette époque.

En France, la statistique était tellement étrangère il y a peu d'années, que les auteurs de l'Encyclopédie n'en consignèrent pas même le mot dans le Dictionnaire raisonné des sciences. Aussi quelques personnes (*) l'ont-elle confondu avec le terme STATIQUE (partie de la mécanique qui a pour objet les lois de l'équilibre des corps).. Dans ce moment même, le mot est si peu saisi dans sa véritable acception, qu'il n'est pas rare d'entendre dire ou de voir écrire la STATISTIQUE des crimes et délits commis dans tel département. Comment ignore-t-on que ce terme est exclusivement consacré à

(*) Voir l'alınanach national, art, Institut national.

exprimer l'état de situation d'un pays; (status imperii)?

La science est neuve encore parmi nous, ont dit les auteurs des Annales statistiques (*). Ils auraient pu ajouter, et chez tous les autres peuples, cette science est encore au berceau. C'est une vérité dont je me suis convaincu dans tout le cours de mon travail. Obligé de consulter sur chaque article plusieurs auteurs à-la-fois, j'ai reconnu qu'ils s'étaient copiés les uns les autres, souvent sans avoir pris la peine d'indiquer les sources où ils puisaient. Ils donnent comme des découvertes particulières, les décou vertes d'anciens compilateurs qui, consultés et scrutés à leur tour, présentent rarement une garantie suffisante pour faire autorité. Ainsi, en Allemagne même, les géographes, les statisticiens ont trop souvent juré sur la parole de Busching, auteur de la géographie universelle, qui parut pour. la pres mière fois en 1777. En multipliant les lar

(*) Journal qui paraît depuis le 1er. floréal (21 avril 1802).

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