Sayfadaki görseller
PDF
ePub

première, et puisque l'on les avoit amené jusqu'à vouloir bien consentir aux mesures pour une campagne vigoureuses, il n'étoit pas de la prudence, ni de la bonne politique, de ne pas toper sans trop s'arrêter à ce qu'ils y ont accroché, d'autant plus qu'il est à présumer que les mesures, dans lesquelles ils entrent et s'engagent, rendront inutiles et infructueux leurs mauvais desseins pour la paix. Les événements sont entre les mains de la providence et incertains par rapport à nous, mais je crois pouvoir démontrer que le parti que j'ai pris de me conformer avec cette résolution, c'est à dire de la laisser sans aucune remarque, étoit le plus sage. J'ai mes idées sur le papier, que j'ai fait voir à ceux qui sont le plus intéressés dans cette affaire et qui conviennent à moi. Si V. A. S. peut à présent effectuer que (supposé que la province de Frise se conforme à la résolution) l'on y ajoute encore une clause, assavoir qu'il ne soit pas permis aux Ministres Plénipotentiaires de l'Etat à Breda de rien conclure finalement sans en faire premièrement rapport ici pour recevoir l'ordre final, je ne vois pas en ce cas là qu'il y ait rien à craindre. J'aurois souhaité que cela eût été ajouté à la résolution de Hollande. Cela ne s'est pas fait, mais j'en ai l'équivalent. Je suis sûr d'une chose: c'est que nonobstant tous les inconvénients auxquels le parti que j'ai pris est sujet, il y en avoit beaucoup plus et de plus grands encore dans tout autre parti et nommément dans la rejection de cette résolution telle qu'elle est.

Quant à l'affaire du commandement sous le Duc je ne puis entrer dans un détail, que Mr Burmania fera beaucoup mieux de bouche à V. A. S. Soyez sûr, Monseigneur, que je ne me laisserai plus mener par le né, comme j'ai fait dans une autre occasion, et pour peu que je trouve le soutien et appui, dont je

me flatte, je me tirerai de cette affaire avec succès, mais toujours en sauvant mon honneur.....

W. BENTINCK.

LETTRE XLI.

W. Bentinck au prince d'Orange. La nomination du prince de Waldeck à la place de général en chef des troupes de la République.

La Haye, ce 23 Février 1747.

Monseigneur,

La lettre dont V. A. S. m'a honoré en date du 19 du courant, m'a été remise en main propre par Mr Pain '). Il me faudroit écrire un livre pour répondre à toutes les questions que V. A. S. me fait, et je crois qu'il vaut mieux réserver pour une conversation de bouche bien des détails qui ne conviennent pas au papier. Je puis dire en général que V. A. S. ne doit pas être surprise d'une unanimité apparente dans une affaire comme celle de la nomination du Prince de Waldeck 2), parce que bien des gens ne veulent pas se singulariser, quand ils voyent que ce seroit sans effet. D'autres ne veulent pas se déclarer trop tôt, ne voyant aucune partie liée, ni personne sous lequel se ranger. V. A. S. n'en doit pas conclure que tous ceux qui se sont laissé aller à voter pour Waldeck, soient prèts à le soutenir, ni a le protéger, encore beaucoup moins qu'ils soient d'avis que le Prince de Waldeck convient dans le poste où on l'a mis. En faisant l'apologie des autres, je ne fais pas la mienne,

') Premier clerc de la secrétairie du prince

2) Récemment nommé général en chef par L. H. P.

ni n'ai besoin de la faire, car j'ai voté contre lui et allégué de très fortes raisons, mais aussi je m'étois si fortement expliqué auparavant et déclaré que la conscience ni l'honneur ne me permettoient pas de cacher mes sentiments, ni d'avoir part aux suites de sa nomination, de sorte que je ne pouvois pas faire autrement que j'ai fait, sans me donner un démenti à moi-même et sans me déshonorer.

Quant à Mylord Sandwich, V. A. S. doit, ce me semble, vous mettre à sa place. Ses démarches doivent aller de pair avec celles de sa cour, et de ce que l'Angleterre ne s'est pas encore déclarée publiquement pour vous, Monseigneur, vous ne devez pas conclure qu'elle ne le fera pas. Une chose qui est sûre, c'est qu'elle ne doit pas en avertir d'avance et que de simples démonstrations de désapprobation d'une chose passée ne feroient ni bien ni mal à V. A. S., outre que l'affaire de la nomination de Waldeck a toujours été regardée comme une affaire à part et sur laquelle on auroit dû juger tout de même quand V. A. S. n'auroit jamais été au monde. Je puis même .... 1) qu'elle a été soigneusement séparée dans toutes les conversations et dans toutes les délibérations de tout ce qui a rapport à V. A. S. Je suis persuadé que le Roi et le Ministère sont plus favorablement disposés à l'égard de V. A. S. qu'ils ne l'ont jamais été. Je ne suis pas encore convaincu que la prophétie de Mylord Chesterfield à l'égard de Waldeck ne s'accomplisse. Je doute encore qu'il soit une étoile fixe. Quant à Mons de Randwyck, je sai que le Duc et Mylord Sandwich se sont flattés de le pouvoir persuader à tenir bon contre Waldeck, mais ce n'est pas à dire qu'on lui eut promis un présent. Je serois fâché qu'on le crut, parce que cela feroit tout autant de 1) Omis. Peut-être assurer".

tort à l'Angleterre qu'à M' de Randwyck. Je ne vois pas la moindre apparence que Buys puisse se faire succéder par son fils: ni lui, ni Mons' de Witt n'ont assez d'amis pour obtenir une faveur pareille. La plupart des choses dans le monde ne sont ni si bonnes ni si mauvaises qu'elles le paroissent. Mons' De Witt et tous ses amis tiennent ensemble comme du sable chaud et pour peu qu'on aie de conduite et de suite de l'autre côté, je ne désespère pas de voir crouler toute cette cabale-là. De Witt en particulier se fait tous les jours de nouveaux ennemis, non seulement ici, mais dans sa ville, où il devroit chercher sa force s'il veut se soutenir au dehors.

Mr Verelst est arrivé ce matin. Je ne l'ai pas encore vu en particulier. Je compte que Mons Van Citters sera bientôt ici. Je lui dirai bien des choses que je suis sûr qu'il ne sait pas, mais qu'il sera très utile qu'il sache. Je suis très obligé à V. A. S. de la. compagnie qu'elle a donné à Wolt Bentinck 1). Il est à présent à souhaiter que le Grietman Haersolte 2) fasse inscrire sons fils qui est sur les pointen van uitschrijving. La commission de Mr Iddekinge est finie en May et Van Swinderen vient à sa place 3). N'y auroit il pas moyen de changer cela?.....

W. BENTINCK.

1) Probablement le lieutenant des gardes de ce nom. 2) Jhr. Arent van Haersolte était Grietman de Barradeel. 3) M. Van Iddekinge fut remplacé par M. Jac. Van Swinderen aux Etats-généraux.

LETTRE XLII.

W. Bentinck au prince d'Orange. L'élection du professeur Allamand.

Monseigneur.

La Haye, 14 mars 1747.

.... Il me fut impossible l'ordinaire dernier de répondre à la lettre par laquelle V. A. S. me donnoit connoissance de l'élection de Mons' Allamand, 1) parce que je devois aller veiller à la conservation de Rhin. lande contre l'inondation, dont nous étions menacés, mais dont nous avons été garantis par le vent d'est. Je n'en suis revenu que Dimanche matin. J'ai parlé à Mr Allamand sur le contenu de la lettre de V. A. S. et je suis sûr qu'il satisfera à ce qu'elle attend de lui par rapport aux démêlés dans l'université, du reste je suis sûr qu'il n'y avoit pas un meilleur choix à faire. Je connois tous ceux qui ont suivi Mr s'Gravezande d'éternelle mémoire et il n'y en a aucun qui en ait profité autant, ni qui soit en quelque façon capable de remplacer ce grand homme que Mr Allamand. M' de Burmania est arrivé; nous nous parlerons et après cela j'écrirai plus au long et par une voye plus sûre que celle de la poste.....

W. BENTINCK.

LETTRE XLIII.

W. Bentinck à la princesse d'Orange. Affaires domestiques.

Madame.

La Haye, ce 14 Mars 1747.

J'espère que Votro Altesse Royale me pardonnera la liberté que je prens de l'importuner au sujet

1) Voyez le numéro 18.

« ÖncekiDevam »