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Produire et exporter plus, importer moins, multiplier les causes des rentrées de fonds et réprimer les sorties, voilà les seuls moyens efficaces.

VII. NOTRE RESTAURATION MONÉTAIRE

Une restauration monétaire est-elle possible? La dépréciation actuelle n'est-elle pas trop profonde pour oser l'espérer ? La question tient à la fois des finances privées et des finances publiques, car il ne suffit pas de hisser le franc jusqu'au pair, il faut se demander aussi comment le pays supportera ce retour aux prix anciens. Les dettes de l'État vont demeurer énormes, quand ses recettes vont se réduire.

Nous négligerons actuellement cette face du problème, pour en étudier uniquement l'aspect monétaire, et nous jetterons un coup d'œil sur les précédents.

L'Amérique a connu pendant dix-sept ans la prime sur l'or, de 1862 à 1879, avec un maximum de 185 % ; à vrai dire, elle ne fut considérable que jusqu'en 1869, où elle tomba à 34 %. L'exemple est donc pleinement rassurant. L'Espagne a eu en 1898 une prime de 54 % elle aussi, qui tomba à 7 % en 1910; la Grèce a payé aussi l'or 80 % au-dessus du pair, en 1895, et se trouvait ramenée à la situation normale en 1910.

En revanche, un certain nombre de pays ne se sont pas relevés, et leur devise a sombré entièrement. L'exemple le plus célèbre est celui des assignats, mais il n'est pas le seul. Le dollar des Sudistes perdit toute valeur après la guerre de Sécession; dans l'Amérique du Sud, l'accident s'est maintes fois produit.

Plus souvent on s'est arrêté à une dévaluation partielle, à une stabilisation qui consacrait la perte. Le rouble valait autrefois quatre francs, et fut stabilisé à la fin du XIXe siècle à 2 fr. 66. L'Autriche-Hongrie fit perdre aussi

20 % à son ancien florin lors de la réforme monétaire de 1900.

Les défauts de la réduction définitive de valeur sont manifestes il y a là une faillite pure et simple, encore que voilée, une réduction arbitraire de toutes les dettes, une spoliation des détenteurs de certaines richesses, une atteinte au crédit national. Si des sacrifices sont nécessaires, pourquoi les faire au détriment des porteurs de valeurs mobilières, de ceux qui ont eu confiance dans l'État et lui ont prêté, quand les propriétaires d'immeubles et les commerçants n'en souffriront pas ? L'emprunteur a reçu des francs-or; il a promis d'en rendre la plus élémentaire honnêteté exige qu'il ne renie pas sa promesse à moins d'y être absolument forcé. Une faillite ne s'accepte pas de propos délibéré, elle s'impose.

Certes, il faudrait se garder d'appliquer aveuglément ces principes. Il y a d'abord des dépréciations qui remontent si haut que personne ne se souvient plus de l'ancienne parité, et que toutes les dettes contractées jadis sont éteintes. C'était le cas du rouble et du florin autrichien dépréciés depuis un demi-siècle; leur rendre la valeur initiale eût été faire un cadeau à tous les créanciers.

Il existe aussi des chutes si profondes qu'il est inutile de vouloir éviter la faillite, et qu'il est plus sage de limiter les pertes. Le mark semble bien y être conduit, pendant que la couronne autrichienne et le mark polonais sont menacés d'un sort pire. Pour la France et la Belgique, dans l'état actuel des choses, il y aurait quelque lâcheté à préconiser une dévaluation.

Que faut-il pour remonter au pair, pour que la Banque d'émission puisse échanger ses billets contre de l'or ? Une Balance de comptes favorable, uniquement; mais on ne pourra l'obtenir pratiquement si l'on poursuit une politique d'inflation et de déficit budgétaire. Subsidiairement, la Banque centrale devra posséder un stock d'or suffisant, non comme garantie des billets, mais comme

réserve en cas de léger déficit de la Balance. Ces conditions sont du reste nécessaires pour obtenir la stabilisation du change à n'importe quel taux, même à une parité inférieure à celle d'avant-guerre.

Les exemples de rétablissement que nous avons cités montrent que l'assainissement demande de nombreuses années; par là sont amorties les secousses inévitables. Une politique sage peut utiliser ce délai pour réaliser sans heurt la restauration qu'elle doit au pays.

FERNAND BAUDHUIN.

VARIÉTÉS

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A PROPOS DE L'HOMME FOSSILE

Nous avons reçu du R. P. Mainage, professeur à l'Institut catholique de Paris, quelques observations sur l'analyse faite, dans notre numéro du 20 octobre 1921, de son ouvrage Les Religions de la préhistoire (1), par le R. P. P. Charles. Étant donnée l'importance du sujet, nous les communiquons. très volontiers à nos lecteurs. Nous avons cru devoir les faire suivre des quelques remarques qu'y ont ajoutées tant le R. P. Charles que le R. P. Mainage.

LA DIRECTION.

...J'ai introduit, dans mon ouvrage, un chapitre intitulé : « Au-delà de l'Archéologie », où je traitais de la probabilité d'un monothéisme quaternaire. Ce titre indiquait nettement qu'à mon sens, ce chapitre ne se rattachait à l'ensemble du travail que par un lien assez ténu. Il n'en pouvait guère être autrement, puisque, en l'absence des témoignages positifs de l'archéologie, l'ethnographie, science auxiliaire de la préhistoire, fournissait les arguments capables d'étayer mes conjectures. Et je pensais m'être assez clairement exprimé à ce sujet.

Comment se fait-il que le R. P. Charles ait cru voir, dans ce même chapitre, le centre, la raison d'être, le but de tout l'ouvrage ? D'après lui, j'ai proposé « la solution du pro

(1) Cfr. REV. DES QUEST. SCIENT., Oct. 1921; PP. 434-504.

blème monothéiste aux temps pléistocènes » (p. 5 du tirage à part); le monothéisme est « la thèse que le P. Mainage pousse méthodiquement à travers tout son livre » (p. 9); à cette thèse, j'ai subordonné le rajeunissement de l'homme de Chelles (p. 10) ; j'ai écrit (p. 372), que le monothéisme quaternaire est une «< induction fondée sur la foi en une révélation primitive », et « cette petite phrase est peut-être l'explication de tout le volume » (p. 18).

Il y a là, certainement, un malentendu que je tiens à dissiper.

J'aurais donc écrit un volume grand in-8° de 450 pages (non 1500, cf. p. 11); j'aurais condensé les résultats acquis depuis une soixantaine d'années à la préhistoire ; j'aurais promené mes lecteurs, durant d'interminables chapitres, à travers les cultes étranges, sauvages en un sens, de nos ancêtres de l'âge de la Pierre ; j'aurais, d'après mes guides, rendu, rappelé à la vie les rites magico-religieux des grottes, les sorciers, les danses masquées, dans quel but? Pour établir que nos vieux paléolithiques avaient gardé des survivances de la révélation primitive ?

Car enfin, c'est bien le reproche que le R. P. m'adresse. Le monothéisme que j'attribue aux quaternaires est un anneau dont je me serais servi pour attacher la religion paléolithique aux croyances du premier couple humain. Système dangereux ne donne-t-il pas à supposer aux incrédules que les apologistes chrétiens défendent toujours la thèse concordiste des survivances? Il est vrai que cet inconvénient est inséparable, au moins dans l'esprit des gens prévenus contre la foi, de tous les systèmes apologéiques. Le R. P. Charles et moi, nous serons, par eux, taxés de concordisme aussi souvent que nous nous proposerons d'accorder le dogme chrétien des origines humaines avec les données de l'anthropologie préhistorique. Cela n'empêche pas que certaines trouvailles concordistes ont plus de chance de répondre, sinon aux incrédules dont le siège est fait, du moins aux exigences actuelles de la science. Pour ma part, je souhaite sincèrement et sans arrière-pensée, que l'hypothèse esquissée à grands traits par le R. P. Charles dans les dernières lignes de son article, prenne corps et consistance, surtout si quelques anthropologues catholiques

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