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M. Tillieux nous dit, dans sa nouvelle Préface: « Les mêmes circonstances nous ont empêché d'y utiliser plusieurs critiques de détails dont nous avons reconnu le bienfondé et dont nous remercions les auteurs. Nous en tirerons profit un jour, si la faveur du public nous permet une troisième édition ». Mais n'est-ce pas une imprudence que d'avoir accepté, même pour de très bonnes raisons, ce retard qui, justement, met en péril la faveur du public ?

Et si les occupations multiples du savant écrivain ne lui permettaient pas d'entreprendre lui-même la révision qui s'imposait, il est bien regrettable qu'il n'ait pas songé ou qu'il n'ait pas réussi à trouver un ami consciencieux pour lui rendre cet important service. Pour ces détails, d'ailleurs, ne sait-on pas que l'oeil d'un étranger est souvent plus perspicace que celui d'un auteur ?

A cet ami consciencieux nous nous permettrions de recommander, avant tout, deux améliorations d'ordre général qui rehausseraient singulièrement la valeur du livre. La première est le soin des définitions, chose essentielle pour que l'élève sache exactement de quoi il est question. Elles laissent souvent à désirer: celle du travail, par exemple (no 20), que l'idée de la lutte contre une force, et l'appel à la notion vulgaire du travail, sans autre précision, risque fort d'exposer aux plus étranges confusions; ou encore celle du mouvement perpétuel, de première et de seconde espèce (31 et 32). Parfois même elles manquent tout à fait, comme dans le cas du mouvement périodique (18).

La seconde est l'emploi des termes propres, préoccupation constante des professeurs de littérature eux-mêmes et qui devrait, a fortiori, être toujours au premier plan des soins du professeur de sciences. Pas de formation scientifique possible sans la précision et la justesse du langage. Ici l'ami consciencieux ne saurait se montrer trop sévère. Tout d'abord, il fera disparaître des locutions telles que les suivantes Le problème est inattaquable (38); l'aspect des trajectoires (ibid.); cette force peut être dédoublée (pour : décomposée) (57, I); elle évince toutes les particules (57, II); ces deux pressions se mesurent l'une l'autre (68); etc. De plus, il s'en prendra impitoyablement à cette espèce d'anthropomorphisme caractérisé par l'emploi, à propos

d'objets inanimés, d'expressions qui supposent le sentiment ou l'intelligence, telles que un travail qui vainc une force (passim); une force qui lutte (passim); la pesanteur les y invite (57, II); etc.

D. T.

XII

L'ŒUVRE SCIENTIFIQUE DE SADI CARNOT. INTRODUCTION A L'ÉTUDE DE LA THERMODYNAMIQUE, par E. ARIÈS, Correspondant de l'Institut. Un vol. de 160 pages (11 × 16), de la « Collection Payot ». - Paris, Payot, 1921.

L'auteur prouve que Sadi Carnot non seulement découvrit le second principe de la thermodynamique, justement appelé principe de Carnot, mais connut aussi le premier, celui de l'équivalence de la chaleur et du travail mécanique, et en écrivit avant Julius Robert Mayer, dans des termes plus clairs que lui.

Mais il ne s'arrête pas à décrire en elle-même l'œuvre du génial physicien français. Il met en lumière, avec la conviction d'un fidèle admirateur, et l'autorité d'un savant théoricien de la thermodynamique, les notions capitales qui ont jailli en quelques années du principe de Carnot, notions de la température absolue, de l'entropie, de la dissipation de la chaleur et de la décomposition en deux facteurs des formes simples de l'énergie. En caractérisant le mérite des Clausius, des Rankine, des Gibbs, des Massieu, il n'omet pas de critiquer les tâtonnements moins heureux.

Quand il a décrit bien clairement le fécond développement de cette science abstraite, mais belle, il examine en un long chapitre les multiples « problèmes de l'avenir ». Cette dernière quarantaine de pages est riche d'aperçus théoriques originaux sur l'électro-chimie, l'énergie de mouvement et l'énergie de forme, les facteurs matériels d'Ostwald, l'énergie radiante et la gravitation, l'électrostatique, l'électrodynamique et le magnétisme.

Nous conseillerions volontiers la lecture de cet opuscule comme « introduction à une seconde étude, plus approfondie, de la Thermodynamique ».

H. DOPP.

XIII

I. -TEMPS, ESPACE, MATIÈRE. LEÇONS SUR LA THÉORIE DE LA RELATIVITÉ GÉNÉRALE, par H. WEYL, professeur à l'École Polytechnique de Zurich. Traduit sur la quatrième édition allemande par GUSTAVE JUVET, professeur à l'Université de Neuchâtel et ROBERT LEROY, ancien élève de l'École Normale Supérieure. Un vol. de vIII-290 pages (16 x 24), et 15 figures dans le texte. - Paris, Blanchard, 1922.

II. EINSTEIN ET L'UNIVERS. Une lueur dans le mystère des choses. Le roman de la science, par CHARLES NORDMANN, astronome de l'Observatoire de Paris. Un vol. de 221 pages (14 X 20). Paris, Hachette, 1921.

III.

LA MATIÈRE ET L'ÉNERGIE SELON LA THÉORIE DE LA RELATIVITÉ ET LA THÉORIE DES QUANTA, par LOUIS ROUGIER. Un vol. de XI-112 pages (16 × 25). Paris, Gauthier-Villars, 1921.

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I) La quatrième édition des leçons professées à Zurich et rédigées en allemand par H. Weyl, a été analysée dans cette REVUE (no d'octobre 1921, pp. 529-531). La traduction que voici inaugure la Collection de monographies scientifiques étrangères que nous annonce M. G. Juvet « sur les théories d'Einstein, sur les nouvelles théories de la constitution de la matière, sur la théorie des quanta, sur les derniers résultats de l'astronomie stellaire et de la géophysique, etc ... (p. IV). Cette collection sera une œuvre méritoire, puisqu'elle augmentera la circulation des idée nouvelles dans le monde des savants et facilitera leur critique. Les traducteurs de l'ouvrage de M. Weyl ont droit à trop de reconnaissance pour que nous les chicanions sur quelques légères imperfections. « Ce n'est pas une adaptation que nous donnons, mais une traduction fidèle », disent-ils dans leur préface. C'est très souvent une traduction juxtalinéaire. Nous ne leur en voulons guère d'avoir de-ci de-là coupé court à la difficulté de rendre les nuances accessoires de la pensée en supprimant tel ou tel membre de phrase, voire tel qualificatif moins obligeant que l'auteur décoche aux idées traditionnelles. Il est curieux de remarquer que pareille sim

plification se soit généralement imposée à eux dans les passages à tournure philosophique. Ils ont été bien inspirés, dans ce texte compact, de passer à la ligne plus souvent que l'auteur; mais pourquoi en ont-ils supprimé certaines indications d'alinéas ? Pourquoi soulignent-ils moins de mots que l'auteur ? Pourquoi n'ont-ils pas traduit la table alphabétique, si utile ? Les notations auraient dû être maintenues telles quelles partout. En comparaison de l'original, l'exécution typographique est inférieure; mais il est juste de remarquer que le prix du volume (20 francs) est relativement très modéré.

II) M. Nordmann réunit en un volume la série d'articles récents de sa chronique scientifique dans la REVUE DES DEUX MONDES sur les théories d'Einstein, en y ajoutant trois chapitres, sur les dimensions de l'univers, la science et la réalité, la discussion du relativisme soulevée à l'Académie des Sciences, par M. Painlevé.

Son livre sera lu, car le style en est alerte, spirituel. Peutêtre certains traits d'esprit y seront-il moins goûtés, surtout des lecteurs convaincus, avec raison, de l'absolue nécessité de la métaphysique, condition des principes premiers de toute science, même expérimentale. Le chapitre sur la science et la réalité appelle notamment des réserves.

Comme exposé de vulgarisation scientifique sans formules ni vocables techniques, où l'on tolère forcément longueurs, détours, expressions non adéquates, l'ouvrage mérite un beau succès. D'un sujet bien abstrait, obscur peut-être, il parle clairement, autant que faire se peut. Bien des lecteurs toutefois, je le crains, se contenteront de l'illusion de comprendre. En l'espèce il n'y aura pas grand mal : l'avantage principal de ce livre est de montrer si bien le pour, et puis le contre des théories physiques nouvelles que le profane lui-même verra que c'est affaire à débattre entre savants et que ceux-ci sont loin de s'entendre.

III) Nous avons analysé la première édition de cet ouvrage, qui parut d'abord en 1919 sous le titre : La Matérialisation de l'énergie. Essai sur la théorie de la relativité et sur la théorie des quanta (1).

(1) Cfr. REVUE DES QUESTIONS SCIENTIFIQUES, avril 1920, pp. 489-491.

IV. SÉRIE. T. I.

15

L'édition nouvelle ne diffère de celle-là que par la correction de quelques errata et quelques additions.

Parmi les confirmations expérimentales de la théorie de la relativité, l'auteur a pu ajouter la déviation des rayons lumineux des étoiles dans le champ gravifique du soleil, observée du moins, c'est l'avis assez généralement adopté aujourd'hui — sur des photographies prises durant l'éclipse solaire du 24 mai 1919. Une erreur s'est glissée dans le texte d'après ces photographies, les étoiles voisines du soleil ne semblent pas plus rapprochées les unes des autres, mais au contraire écartées. C'est d'ailleurs bien ce que faisait prévoir la théorie.

Le changement du titre du livre nous paraît heureux; le grand mérite de l'ouvrage est en effet de fournir une vue d'ensemble sur la mécanique et sur la physique nouvelles. Il est écrit, nous dit l'auteur dans son avertissement de la seconde édition, « par un philosophe qui cherchait à voir clair et à mettre de l'ordre en ses idées ».

Nous avons déjà dit que trop souvent il laisse percer sa méfiance vis-à-vis de la métaphysique; quant aux théories physiques nouvelles, peut-être se préoccupe-t-il trop peu des difficultés, d'ordre même purement scientifique, voire expérimental, qui en font encore l'objet de si vives et retentissantes discussions.

XIV

H. D.

LES ÉDIFICES PHYSICO-CHIMIQUES. Tome I. L'atome, sa structure, sa forme, par le Dr ACHALME, Directeur de laboratoire à l'École des hautes études. Avec des dessins à la plume de M. RAOUL LECLERC, architecte diplômé du gouvernement. Un vol. de 244 pages (23 × 14). — Paris, Payot, 1921.

Le présent volume est donné comme une première partie d'une œuvre de grande envergure et qui promet d'être originale et nouvelle. L'auteur, en effet, se propose, en partant de quelques postulats très accessibles, de pénétrer la structure intime du monde extérieur et d'en donner une représentation concrète, permettant une explication ra

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